- Pierre Mulsant
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Pierre Mulsant (1914-1944) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive.
Sommaire
Identités
- État civil : Pierre Louis MULSANT
- Comme agent du SOE, section F :
- Nom de guerre (field name) : « Paul »
- Nom de code opérationnel : MINISTER (en français MINISTRE)
- Autres pseudos : Guérin, André, Pedro
Situation militaire : SOE, section F, General List ; grade : captain ; matricule : 309473.
Famille
- Ses parents : Georges MULSANT et Madame née Laure FAVIER de la CHOMETTE.
- Sa femme : Raymonde STEIN, Sainte-Savine, Aube, France. Fille de Georges STEIN et d'Isabelle OUDOT
Éléments biographiques
Pierre Mulsant naît le 13 juillet 1914, à Villefranche-sur-Saône, Rhône, France.
Dans les années 35/39 Pierre Mulsant se fait déjà appeler "Pedro" en raison de l'homonymie avec son beau- frère, Pierre Stein, frère de Raymonde son épouse. Pedro avait selon André Cauzard, cousin germain de Raymonde Stein épouse Mulsant les qualités d'un compagnon courageux, plein d'enthousiasme et meneur d'hommes.
Le petit groupe, formé de Pedro, Raymonde Stein, Pierre Stein, leur frère Robert, l'épouse de ce dernier Nina née Markovitch et André Cauzard menait une vie très animée. André Cauzard, sans que cela puisse être prouvé, affirmait que Pedro lui avait confié avant guerre faire partie de "la Cagoule" ce qui ne serait pas étonnant du fait qu'une partie tres anti allemande de cette organisation choisit d'entrer en résistance.Dès l'invasion Allemande de juin 40, Pedro, patriote inconditionnel aurait immédiatement décidé de résister à l'occupant. Robert Stein a participé lui aussi à des actions de résistance puisqu'il fut arrêté par les allemands et devait être déporté mais réussit à sauter du train en Seine-et -Marne (près de la Ferté-sous-Jouarre) et se cacha plus de trois semaines à Paris chez son cousin André (sources André Cauzard).
- Premières activités pour le SOE
Octave Simon, le chef du réseau SATIRIST, recommande son ami Pierre Mulsant pour collaborer avec un officier britannique à Troyes, en l’occurrence Benjamin Cowburn, qui vient, pour sa troisième mission en France, monter un nouveau réseau TINKER dans ce secteur.
Récit de la rencontre de Pierre Mulsant et Benjamin Cowburn[1][Protagonistes :
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- Le narrateur : Benjamin Cowburn « Germain ».
- Germaine Tambour, propriétaire de l’appartement du 38, avenue de Suffren , Paris XVe.
- « Prosper » : Francis Suttill, chef du réseau Prosper-PHYSICIAN.
- Henri Garry, alias CINEMA : alors membre du réseau SATIRIST d’Octave Simon.
- Pierre Mulsant.
- « Gauthier » : Philippe de Vomécourt.
- « Lucas » : Pierre de Vomécourt.
- « Honoré » : John Barrett, l'opérateur radio, de TINKER].
La charmante vieille dame nous installa dans une de ses chambres de son appartement et nous combla d’attentions.
Prosper revint nous voir le lendemain, ainsi qu’il l’avait promis, et d’autres visiteurs se présentèrent également. Lorsque Prosper eut réglé avec chacun d’eux la question qui l’avait amené, j’observai que nous étions trop nombreux dans l’appartement. C’était bien son avis, mais que faire ? Londres continuait de lui envoyer des gens, dont certains communiquaient son adresse à leurs amis. Et voilà encore un club d’« agents secrets » en existence. C’était toujours la même chose : le petit monde de la Résistance se ralliait à une personnalité forte qui ne refusait jamais son appui.
Nous sortîmes prendre un demi dans un café, où nous attendait la personne dont Prosper m’avait parlé. Oui, le monde de la Résistance était petit, car je me trouvai en présence de CINÉMA qui avait été recruté auparavant par Gauthier, le frère du malheureux Lucas. Allusion à Gary Cooper ! On l’avait surnommé CINÉMA parce que son nom véritable était Garry. J’avais toujours eu l’intention d’entrer en rapport avec lui, mais n’en avais pas eu l’occasion jusque là.
Prosper nous quitta après que nous fussions convenus d’un moyen de contact à n’utiliser qu’en cas d’urgence. Hélas ! Je ne devais jamais revoir cet officier si sympathique, le major Suttill, alias « Prosper ».
Je restai avec CINÉMA et il me conduisit auprès de son ami qui venait d’arriver de Troyes. C’était un homme jeune, grand, mince, large d’épaules, au profil aquilin et à l’allure aristocratique. Il se nommait Pierre Mulsant. Je lui expliquai ce que j’attendais de lui et lui demandai s’il pouvait m’aider dans ma tâche la plus urgente : transporter à Troyes « Honoré » et ses deux postes.
Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1943, un avion l’emmène en Angleterre[2].
- Mission en France
Définition de la mission : il vient monter et diriger le réseau MINISTER, qui doit se concentrer sur la préparation du jour J.
Le 4 mars 1944, il est parachuté avec John Barrett « Honoré », qui est maintenant son opérateur radio.
Le 25 mars, Mme Fontaine revient en France, par bateau. Elle reprend contact avec Mulsant à Paris, et l’accompagne à Melun, d’où elle effectue son travail de courrier. Peu après, elle s’engage dans des actions pour des comités de réception et des transports de marchandises entre les terrains et les différents dépôts.
Le 1er avril, il propose à Londres son premier terrain pour recevoir des parachutages.
Le 17 avril, il organise la réception de trois officiers américains.
Le 20 mai, un rapport mentionne que son organisation est puissante et en bonne santé, avec 500 hommes prêts à entrer en action, contrôlant cinq terrains[3] et organisés en huit groupes (Rozay-en-Brie, Meaux, Nangis, Bray-sur-Seine, Donnemarie-en-Montois, Melun, Fontainebleau et Montereau). Mulsant installe son QG à Courmery.
Le 6 juin (jour J), les groupes, sur réception des messages de la BBC, se mettent en action.
Le 13 juillet. Avec son radio John Barrett et un résistant local, il va porter secours à une équipe SAS, qui a été parachutée en uniforme et qui risque d’être encerclée par les Allemands. Mais ils sont eux-mêmes arrêtés à Arbonne-la-Forêt, près de Barbizon.
Le 8 août, il est déporté à Buchenwald.
Il est fusillé le 5 octobre 1944. Selon André Cauzard, Pierre Mulsant, condamné à mort aurait exigé que soit respecté son statu de militaire et exigé d'être fusillé au lieu d'être pendu, ce qui ne serait pas surprenant au regard de sa personnalité.
Reconnaissance
Distinction
- Royaume-Uni : Military Cross.Décernée le 15 novembre 1945 par SM le roi GEORGE VI.
- France : Médaille de la Résistance, chevalier de la Légion d'honneur.
Monuments
- En tant que l'un des 104 agents du SOE section F morts pour la France, Pierre Mulsant est honoré au mémorial de Valençay (Indre).
- Brookwood Memorial, Surrey, panneau 21, colonne 3.
- au camp de Buchenwald, une plaque, inaugurée le 15 octobre 2010, honore la mémoire des officiers alliés du bloc 17 assassinés entre septembre 1944 et mars 1945, notamment vingt agents du SOE, parmi lesquels figure « Mulsant, Capt. P.L. ».
- Monument aux Morts de POMMIERS(Rhône).
- Monument aux Morts de NANGIS(Seine et Marne).
- Monument aux Morts de SAINTE SAVINE(Aube).
- Stèle Commemorative de CHARMONT sous BARBUISE(Aube)au lieu dit "Côte 192".
- Ville de TROYES(Aube). Rue du commandant Pierre MULSANT.
Annexes
Notes
- Source : Benjamin Cowburn, p. 239-241.
- Henri Déricourt ; terrain ACHILLE près d'Angers ; avion Hudson ; équipage : Wing commander Lewis Hodges et squadron leader Wagland ; personnes amenées (5) : Victor Gerson « Vic », Jean Menesson « Henri », Paul Pardi « Philibert », André Maugenet « Benoît », H.J. Fille-Lambie ; personnes remmenées : Francis Cammaerts « Roger », François Mitterrand, Pierre du Passage, Charles Rechenmann « Julien », et trois membres du réseau TINKER : Pierre Mulsant, Mme Fontaine, le courrier et John Barrett « Honoré », l’opérateur radio, (...+ ?) [Source: Verity, p. 289] Opération : CONJURER organisée par
- Ces terrains ne seront pas utilisés.
Sources et liens externes
- (en)Fiche Pierre Mulsant : voir le site Special Forces Roll of Honour
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., préface de Jacques Mallet, 5e édition française, Éditions Vario, 2004.
- Benjamin Cowburn, Sans cape ni épée, Gallimard, 1958. Voir à partir du chapitre XII, Troisième mission, p. 228.
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 33, SATIRIST CIRCUIT, sheet 12, TINKER CIRCUIT.
- Marcel Ruby, La Guerre secrète, les réseaux Buckmaster, France-Empire, 1985.
- J.D. Sainsbury, Le Mémorial de la section F, Gerry Holdsworth Special Forces Charitable Trust, 1992.
- Jacques Cumont, Les Volontaires de Neuilly-sur-Marne du groupe Hildevert et le réseau Armand-SPIRITUALIST 1944, Lys Éditions Amatteis, (ISBN 978 2 86849 108 4).
- Christian Roux renseignements familiaux, création et inscription à "La légion d'Honneur en Beaujolais".
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