Pierre Laporte

Pierre Laporte
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Pierre Laporte
Mandats
Ministre de l'Immigration et ministre du Travail et de la Main-d'oeuvre
12 mai 1970 – ~17 octobre 1970 (décès)
Premier ministre Robert Bourassa
Prédécesseur Jean Cournoyer
Successeur Jean Cournoyer
Ministre des Affaires culturelles
9 septembre 196416 juin 1966
Premier ministre Jean Lesage
Prédécesseur Georges-Émile Lapalme
Successeur Jean-Noël Tremblay
Ministre des Affaires municipales
5 décembre 196216 juin 1966
Premier ministre Jean Lesage
Prédécesseur Lucien Cliche
Successeur Paul Dozois
Député de Chambly
14 décembre 1961 – ~17 octobre 1970 (décès)
Législature Robert Théberge
Successeur Jean Cournoyer
Biographie
Date de naissance 25 février 1921
Lieu de naissance Montréal
Date de décès ~17 octobre 1970 (à 49 ans)
Lieu de décès Saint-Hubert, Québec
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti libéral du Québec
Profession Avocat, journaliste et homme politique

Pierre Laporte (25 février 1921 à Montréal - ~17 octobre 1970), est un avocat, journaliste et homme politique québécois. Il est député de Chambly de 1961 à 1970 et occupe durant ses mandats différentes fonctions ministérielles au sein des gouvernements Lesage et Bourassa.

Le 10 octobre 1970, il est enlevé par des membres du Front de libération du Québec. Cet événement sera au cœur de la Crise d'Octobre 1970. Laporte est retrouvé mort sept jours plus tard dans le coffre arrière d'une voiture.

Sommaire

Journaliste

Fils de René Laporte, médecin, et de Juliette Leduc, Pierre Laporte vient d'une famille identifiée au Parti libéral. Il est le petit-fils d'Alfred Leduc, qui a été ministre sans portefeuille dans le gouvernement Taschereau. Laporte fait ses études classiques au Collège de l'Assomption et étudie le droit à l'Université de Montréal. Il est admis au barreau du Québec en juillet 1945[1].

Diplôme en main, il se marie le mois suivant à Françoise Brouillet et pratique le droit avec Jean-Paul Verschelden et Simon Venne[1]. Parallèlement à sa carrière d'avocat, il poursuit des ambitions journalistiques. Le politologue Dale C. Thomson le décrit comme un « catholique fervent », un « nationaliste inébranlable » et un homme « énergique et ambitieux », mais sans le sou[2].

Laporte est embauché au Devoir de Montréal, où il travaillera pendant 16 ans. Le journal l'affecte notamment à la couverture de l'Assemblée législative durant les travaux parlementaires. Adversaire politique du gouvernement de Maurice Duplessis, Laporte devient l'un des premiers journalistes francophones à couvrir le terrain fertile des scandales au gouvernement du Québec[2] sous la Grande Noirceur. Il se présente en tant que candidat indépendant — mais avec l'appui tacite des libéraux[3] — dans la circonscription de Montréal-Laurier lors de l'élection générale de 1956. Il sera battu et reprend du service en tant que journaliste.

Le 13 juin 1958, Laporte publie une nouvelle fracassante : plusieurs ministres du gouvernement de l'Union nationale auraient profité financièrement d'informations confidentielles lors de la vente du réseau de distribution du gaz naturel à Montréal par Hydro-Québec. Il écrit :

« Des ministres, des conseillers législatifs, des fonctionnaires et des financiers sont impliqués dans cette affaire de 20 millions $. Plusieurs ministres du cabinet Duplessis — peut-être le Premier ministre lui-même — ont spéculé sur les actions de la Corporation de gaz naturel du Québec[4]. »

L'affaire, connue sous le nom de scandale du gaz naturel, met en cause l'ex-ministre des Finances devenu lieutenant-gouverneur, Onésime Gagnon, ainsi que sept autres ministres du gouvernement de l'Union nationale. Parmi les personnes mises en cause figure Daniel Johnson. Ce scandale donnera lieu à la Commission Salvas. Malgré les démentis formels du premier ministre, plusieurs historiens[5],[6] affirment que cet épisode a affecté la santé de Maurice Duplessis, aux prises avec un diabète sévère.

En 1960, il publie Le vrai visage de Duplessis aux Éditions de l'Homme. L'ouvrage, écrit au lendemain de la mort du premier ministre unioniste qu'il a couvert et combattu avec acharnement pendant plus d'une décennie, est étonnamment bienveillant à l'égard de Duplessis. Laporte le qualifiant de « complexe », à la fois « très généreux » et « mesquin », « intraitable ou charmant ». « Il me paraît évident que ce livre n'est pas une charge à fond contre lui », affirme l'auteur en introduction à son ouvrage, réédité en 1962[7].

Homme politique

En 1961, le nouveau premier ministre du Québec, Jean Lesage, le convainc de tenter sa chance à nouveau en politique. Il est élu député de Chambly à la faveur d'une élection partielle, le 14 décembre 1961. Il y sera réélu aux élections générales de 1962, 1966 et 1970.

Après l'élection de 1962, il accède au Conseil des ministres, à titre de ministre des Affaires municipales, puis de ministre des Affaires culturelles dans le gouvernement Lesage. Sous son mandat a lieu la Commission Sylvestre autour de laquelle Jean-Paul Brodeur remarquera plusieurs anomalies notamment l'incendie du palais de justice contenant des éléments de preuves en 1966, le juge Deblois visé par les faits de corruption malade au moment des auditions, le commissaire Sylvestre qui décède pendant l'enquête et le fils de Deblois, Louis qui est nommé àadministrateur de la Régie des loyers à partir de 1966 jusqu'en 1970 notamment sous la période d'expropriation importance de la ville de Québec à laquelle s'opposera fermement Laporte en 1969, vis-à-vis un Gilles Lamontagne, ancien camarade de classe, pourtant convaincu que le développement économique de la Ville de Québec s'impose. La carrière de Lamontagne est redevable à Pierre Laporte.

Après la défaite libérale de 1966, Laporte devient le leader intérimaire de l'Opposition à l'Assemblée nationale.

En 1970, il se porte candidat à la direction de son parti, mais il est défait par Robert Bourassa, qui sera élu premier ministre du Québec le 29 avril 1970. Son ancien adversaire lui confie le poste de leader du gouvernement en chambre et de ministre du Travail et de la main-d'œuvre.

Enlèvement

Le samedi 10 octobre 1970 à 18 h 18, Pierre Laporte est enlevé devant sa résidence de Saint-Lambert par des membres de la Cellule Chenier du Front de libération du Québec (FLQ). Son enlèvement survient cinq jours après celui du diplomate britannique James Richard Cross. Des négociations entre un avocat mandaté par le gouvernement du Québec, Me Robert Demers et celui des felquistes, Me Robert Lemieux, ne mènent à aucun résultat concret. Le 16 octobre, le gouvernement canadien impose la Loi des mesures de guerre et envoie les forces armées patrouiller les rues de Montréal.

Le 17 octobre, le FLQ émet un communiqué à la station de radio montréalaise CKAC 730 dans lequel il annonce la mort du ministre. Le journaliste Michel Saint-Louis se rend dans un terrain vague à proximité de l'aéroport de Saint-Hubert. Le corps de Pierre Laporte a été retrouvé dans le coffre d'une voiture de marque Chevrolet.

C'est donc après sept jours de séquestration que Pierre Laporte est retrouvé sans vie. Les médias font écho au rapport d'autopsie qui conclut à la mort par strangulation, ce que confirmera le procès. La version alternative des événements, d'après les membres de la cellule Libération, évoque la mort accidentelle du ministre, suite à une tentative d'évasion[8].

Pierre Laporte est enterré au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, le 20 octobre 1970.

Hommages

Le pont Pierre-Laporte.

Un pont reliant la ville de Québec à la rive sud du Saint-Laurent est appelé le Pont Pierre-Laporte. Il a été inauguré le 1er novembre 1970, en présence de la veuve du ministre assassiné et du premier ministre Robert Bourassa. Plusieurs écoles et rues du Québec et en Ontario (Downsview, North York) ont également été renommées en sa mémoire.

Œuvres

  • 1960 - Le Vrai Visage de Duplessis, Éditions de l'Homme, Montréal, 140 p.

Voir aussi

Références

  1. a et b Assemblée nationale du Québec, « Pierre Laporte (1921-1970) », Assemblée nationale du Québec, mais 2010. Consulté le 23 avril 2009.
  2. a et b Dale C. Thomson, Jean Lesage et la Révolution tranquille, Montréal, Éditions du Trécarré, 1984, 615 p. (ISBN 2-89249-106-1), p. 37 .
  3. Thomson (1984), op. cit., p.48.
  4. Pierre-Philippe Gingras, Le Devoir, Montréal, Libre-Expression, 1985 (ISBN 2-89111-204-0), p. 165 .
  5. Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, vol. 2 : 1944-1959, Montréal, Fides, coll. « Vies canadiennes », 1973, p. 649-653 .
  6. Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, vol. 4 : 1896 à 1960, Sillery, Québec, Septentrion, 1997 (ISBN 978-2-89448-084-7), p. 397-399 .
  7. Pierre Laporte, Le vrai visage de Duplessis, Montréal, Éditions de l'Homme, 1962, 140 p., p. 7-9 .
  8. La mort de Pierre Laporte - Site historique du Front de libération du Québec [FLQ] - L'indépendance du Québec - La souveraineté du Québec

Sur Pierre Laporte

Liens externes

Précédé par Pierre Laporte Suivi par
Jean-Guy Cardinal
Vice-premier ministre du Québec
Gouvernement du Québec
1970
Gérard D. Levesque
Rémi Paul
Leader parlementaire du gouvernement
1970
Gérard D. Lévesque
Robert Théberge
Libéral
Député de Chambly
Libéral
Assemblée nationale du Québec
1961-1970
Jean Cournoyer
Libéral

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre Laporte de Wikipédia en français (auteurs)

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