Pierre Jean Baptiste François Elleviou

Pierre Jean Baptiste François Elleviou

François Elleviou

François Elleviou
Miniature d’Elleviou par Charles Berny, 1813.
Miniature d’Elleviou par Charles Berny, 1813.

Nom de naissance Pierre Jean Baptiste François Elleviou
Naissance 2 novembre 1769
Rennes, France France
Décès 5 mai 1842 73
Paris, France France
Activité principale Chanteur, comédien, librettiste

Pierre-Jean-Baptiste François Elleviou, plus communément François Elleviou, né à Rennes le 2 novembre 1769[1] et mort à Paris le 5 mai 1842, est un chanteur, comédien et librettiste français. Il joua surtout dans des opéras-comiques qui, à cette époque, mêlent le chant et la comédie. Il est donné par les critiques comme un excellent comédien au talent flexible, assumant aussi bien les rôles comiques que les sérieux Il figure également comme compositeur dans l’en-tête de l’article biographique de Hoefer, mais il semble qu’il n’est pour nous que librettiste, si l’on se limite aux trois seuls opéras connus.


Fils de chirurgien, Elleviou refuse de suivre les traces de son père et s’enfuit pour Paris où il approche le monde des comédiens. Doué d’une voix bien timbrée, légère et souple de baryton, mais courte et encore mal dégrossie mais qu'il devait plus tard travailler afin d'acquérir la tessiture d’un ténor, il réussit à obtenir un rôle qu’il s’apprête à jouer quand il est appréhendé par les forces de l’ordre qui le ramènent au logis paternel. Il reprit ses cours de médecine et, au bout de quelques mois, on crut pouvoir le renvoyer à Paris pour y terminer ses études.

Il y prend rapidement son indépendance et débute, en 1790, à la Comédie-Italienne avec la pièce le Déserteur de Monsigny, dans le rôle d’Alexis. Comme son complice Martin, il excellait dans les emplois burlesques, alors fort goûtés du public. Très bel homme, de taille élégante, de visage affable, et avec un chant « conduit avec un goût très sûr », il plut au public. On ne compte plus ses créations et les divers rôles où il s’illustra. Sa carrière sera jalonnée de nombre de succès. Il sera l’interprète favori de Dalayrac, Boieldieu, Nicolo et Berton.


Boieldieu :

le Calife de Bagdad (1801)
Jean de Paris (1812)

Dalayrac :

Gulnare (de 1798)
Adolphe et Clara (1799)
Maison à vendre (1803).


D’esprit plutôt modéré, il ne sympathise guère avec les opinions politiques de la Révolution et, après la chute de Robespierre, le 9 thermidor, il se rapproche des milieux réactionnaires, de sensibilité généralement royaliste, que les Conventionnels appelaient : muscadins[2]. Il finira par être recherché par la police et devra disparaître quelques temps pour se faire oublier.


Lorsqu’il ne craignit plus d’être inquiété, il reparut et reprit sa place à la Salle Favart[3] qui fusionna en 1801 avec le théâtre Feydeau. Il deviendra un sociétaire de la nouvelle compagnie et un de ses administrateurs. Pour se changer des rôles de comiques troupiers qui commençaient à lasser le public, il mit toute son influence pour revenir peu à peu au répertoire ancien, plus sérieux et plus sensible, avec notamment:


Méhul :

Joseph et ses frères (1807) (un de ses rôles fétiche)

Grétry:

Richard Cœur de Lion (datant de 1784)
Zémire et Azor et l’Ami de la maison (tous deux datant de 1771)


Ces trois œuvres de Grétry avaient remis ce compositeur méritant à l’honneur. Elleviou, qui s’y montra sous un jour nouveau, vit sa renommée rebondir. Cependant, les critiques musicaux continuaient à le comparer à son désavantage avec son prédécesseur, le fameux Clairval. Son caractère capricieux et irritable l’aigrirent et le chanteur devint financièrement de plus en plus exigeant[4].


Heureusement pour lui, il devait épouser une riche admiratrice qui le rendit maître d’une petite fortune. Il quitta dès lors définitivement la scène le 10 mai 1813, en pleine gloire, à 44 ans et après quelque vingt ans de théâtre. Il alla alors s’établir dans une vaste propriété qu’il avait achetée dans le nord de la région lyonnaise à Ternand, où il se consacra à l’agriculture. Il sera élu maire de sa commune, puis conseiller général du Rhône, mandat qu’il conservera jusqu’à sa mort, frappé d’apoplexie à 73 ans, dans les locaux du Charivari.


On lui doit 3 livrets :

Le Vaisseau amiral (1805), musique de Henri Montan Berton ;
Délia et Verdikan (1806), musique de Henri Montan Berton ;
L’Auberge de Bagnères (3 actes, en collaboration avec C. Jalabert), musique de Charles Simon Catel.


Notes

  1. La biographie de Hoefer indique que la date communément admise du « 14 juin » est erronée.
  2. À ne pas confondre avec les Incroyables et Merveilleuses, jeunes gens maniérés du Directoire qui, en les imitant, héritèrent de ce sobriquet. Leur but était de constituer une force de harcèlement contre ce qu’on appelait alors la queue de Robespierre, c’est-à-dire ce qu’il restait des Jacobins.
  3. Il s’agit de l’établissement de l’Opéra comique, appelé encore à l’époque Comédie italienne ou Théâtre italien.
  4. Selon la Revue et gazette musicale de Paris (1840), p. 208, il aurait demandé jusqu’à 120 000 francs pour une année, un traitement qui lui fut refusé.

Sources

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