- Pierre Hervé
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Pierre Hervé Parlementaire français Date de naissance 23 août 1913 Date de décès 8 mars 1993 Mandat Député 1945-1948 Circonscription Finistère Groupe parlementaire Communiste IVème République modifier Pierre Marie Hervé, né le 23 août 1913 à Lanmeur (Finistère), mort le 8 mars 1993 à Châtel-Censoir (Yonne), est un résistant, journaliste, professeur et homme politique français.
Né dans une famille de paysans bretons, il suit des études de philosophie et s'engage dans les mouvements étudiants communistes. Mobilisé en 1939, il est blessé sur le front, fait prisonnier et s'évade. Il est nommé professeur de philosophie dans l'Yonne. Il rejoint la Résistance dès 1941, d'abord en région parisienne, où il collabore avec Jacques Salomon pour "l'Université Libre ". Arrêté le 11 juin 1941, il parvient à s'échapper de la prison de la Santé le 8 juillet avec vingt autres détenus grâce à l'aide de son épouse, Annie Noël. Il rejoint alors la zone libre et à l'été 1942, il prend contact avec Lucie Aubrac. Il devient le chef du mouvement Libération-Sud pour la région lyonnaise. De novembre 1942 à avril 1943, il dirige des opérations de résistance à Toulouse puis revient à Lyon ou il devient secrétaire général des MUR, Mouvements unis de la Résistance, futur MLN, Mouvement de libération nationale. Il collabore également au journal Libération, dirigé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie et en devient directeur-adjoint à partir de l'été 1944.
Il est désigné comme représentant du MLN à l'Assemblée consultative provisoire puis tête de la liste départementale communiste, il est élu député le 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale constituante. Il est réélu le 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée Constituante.
Il quitte le journal Libération pour L'Humanité dont il devient éditorialiste puis directeur adjoint. De cette période datent ses premières tensions avec le PC.
Il est élu aux législatives du 10 novembre 1946. Le 15 juin 1948, il démissionne pour se consacrer au journalisme mais aussi car las des guérillas contre lui au sein du parti. Sa collaboration à L'Humanité diminue également. Il redevient alors professeur de philosophie.
Un chapitre pénible de son activité publicistique est, lors du procès des médecins juifs à, Moscou, sa série de six articles intitulée « Les assassins en blouse blanche », publiées entre le 27 janvier et le 1er février 1953 dans le quotidien «Ce Soir» (dirigé alors par Pierre Daix). Hervé y développe avec trop de passion la théorie stalinienne de la conspiration du Joint, décrit comme instrument de « la grande finance juive », qui a «commandité Hitler» et qui a transformé la Diaspora juive en arme de guerre froide du service du Département d’État de Washington». Il n'oublie pas, selon la ligne du parti, d'y mêler la dénonciation des cosmopolites « dégénérés » et les « sionistes-trotskystes[1],[2] ». Un peu plus tard, après la mort de Staline et la réhabilitation des inculpés, lui même dénoncera le procès des médecins comme étant une des injustices du stalinisme.
Il est exclu du PC en 1956 après la parution de son livre La Révolution et les fétiches dans lequel il aspire à ce que le PC « sorte d’une scolastique fétichiste et revienne à un esprit authentique et s'ouvre à l'immense aspiration des hommes ».
Il participe avec Auguste Lecœur au journal La Nation socialiste et crée une revue mensuelle, La Nouvelle Réforme, dont ne paraissent que trois numéros. Il se rapproche alors de la SFIO, à laquelle il adhère en 1958. Mais séduit par l'action du général de Gaulle, il la quitte en 1963 et collabore alors à Notre République, organe des gaullistes de gauche. Il prend sa retraite de professeur en 1973 dans le village de Châtel-Censoir, dans l'Yonne, où il meurt le 8 mars 1993.
Bibliographie
- La Libération trahie, Grasset, 1945
- Individu et Marxisme, 1948 (essai contre l'individualisme)
- La Révolution et les fétiches, 1956
- Lettre à Sartre et à quelques autres par la même occasion, 1956
- Dieu et César sont-ils communistes ?, 1957
- Ce que je crois, 1958
Source
- Biographie sur le site de l'Assemblée nationale
Notes
- Cité par Jean-Jacques Marie, Les Derniers complots de Staline. L’affaire des blouses blanches, Bruxelles, Complexe, coll. « La mémoire du siècle », 1993, p. 162.
- Pierre Daix, J’ai cru au matin, Paris, Laffont, 1976, p. 314. Cité par J.-J. Marie, op. cit., p. 164
Catégories :- Résistant français
- Personnalité du Parti communiste français
- Ancien député du Finistère
- Député de la Quatrième République française
- Membre de l'Assemblée consultative provisoire
- Journaliste français du XXe siècle
- Naissance en 1913
- Décès en 1993
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