Pierre-Charles-François Porquet

Pierre-Charles-François Porquet
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Porquet.

Pierre-Charles-François Porquet, à Vire, le 12 janvier 1728, mort à Paris, le 22 novembre 1796, est un poète français.

Issu de parents peu favorisés de la fortune, fit ses premières études au collège de sa ville natale, qui comptait alors dexcellents professeurs de langue latine, la seule qui y soit enseignée. Après avoir terminé ses humanités, il entra dans les ordres et monta à Paris, attiré par un Virois alors célèbre, labbé Asselin, principal du collège d'Harcourt, qui le plaça avec le titre de maître particulier dans son établissement, lui donna les moyens de se procurer un revenu supérieur à ses besoins, et de se faire connaître des familles, dont il élevait ensuite les enfants.

Porquet fut chargé de léducation de labbé, depuis chevalier de Bouflers, ce qui lui valut de la protection de la mère de son élève, de devenir, par la protection de la mère de son élève, aumônier de Stanislas, roi de Pologne. Labbé Porquet partit pour Lunéville et La Harpe a affirmé que la première fois quil parut pour la première fois, dans ses nouvelles fonctions, au dîner du roi, scandalisa le monarque parce quil ne savait pas son Bénédicité, au point quil ne voulait pas le conserver et quil fallut les instances de sa protectrice, la marquise de Boufflers, pour lui rendre lintérêt du roi.

Ce ne fut pas précisément par ses qualités ecclésiastiques que labbé Porquet se fit remarquer à la petite cour de Lunéville, régnaient les lettres, les sciences, la paix et le bonheur, et quil obtint surtout les bonnes grâces de la société élégante et frivole que réunissait la marquise de Boufflers. Il se concilia plutôt les littérateurs, quil avait le grand art de faire briller, par le soin quil mettait à seffacer devant eux, et les dames en composant pour elles une foule de petits vers, recueillis dans lAlmanach des Muses, dans l'Année littéraire de Fréron et autres revues du temps. bien vu des hommes et goûté des femmes, quil était toujours prêt à servir et à célébrer en vers ; sa petite taille de quatre pieds et demi, son air méthodique et compassé, lextrême propreté et larrangement toujours uniforme de son rabat, de sa perruque, de sa culotte luisante, étant souvent pour elles un sujet damusement. Il navait que le souffle, et il avait dit de lui-même : Je suis comme empaillé dans ma peau. Ce mot donna lieu à la piquante plaisanterie de la marquise de Boufflers, qui fit ainsi parler labbé :

Hélas! quel est mon sort !
Leau me fait mal, le vin menivre ;
Le café fort me met à la mort :
Lamour seul me fait vivre.

Après la mort de Stanislas, labbé Porquet revint à Paris, la marquise de Boufflers lui continua son affectueuse protection. Mme de Boufflers lui conserva toujours son intérêt, ladmit dans ses réunions les plus intimes et il vécut à Paris dans les cercles les plus brillants de cette époque jusquà ce que la Révolution lui fasse perdre une petite fortune péniblement amassée quil avait placée sur lÉtat. En lui enlevant ses amis, celle-ci le priva aussi de ses moyens dexistence. La Convention, à laquelle il sadressa, lui accorda, par décret du 4 septembre 1795, une modique pension de quinze cents francs.

Habitué de bonne heure à vivre économiquement, mais non à se passer du nécessaire, il demeura, à la suite de ces revers de fortune, et malgré le secours qui lui avait été donné, en proie à une mélancolie que rien ne put guérir, Ne pouvant supporter un revers si complet, la plus profonde mélancolie sempara de son esprit et lui inspira un dégoût absolu de la vie qui en hâta le terme. Il fut retrouvé mort dans son lit il sétait couché la veille en bonne santé. Il avait probablement succombé à une attaque dapoplexie, mais quelques personnes, sautorisant de létat moral dans lequel il se trouvait depuis quelque temps, pensèrent quil avait peut-être mis fin à ses jours. Cette assertion nétant nullement prouvée, elle a été rejetée.

Labbé Porquet na pas laissé la réputation dun grand poète; mais on ne peut lui refuser celle dun poète aimable, moins connu quil ne mérite de lêtre. Ses vers, disséminés dans lAlmanach des Muses il signait quelquefois « le Petit Vieillard », dans lAnnée littéraire et dans quelques autres recueils, ont une tournure originale et piquante : ils sont tous remarquables par lélégance, la pureté et la correction. Labbé Porquet ne sexerça jamais que sur des sujets légers et de peu détendue; mais le travail se montre un peu trop dans ses compositions, il manque souvent de naturel.

Lui-même, dans son épitaphe, a reconnu son exactitude minutieuse :

Dun écrivain soigneux il eut tous les scrupules ;
Il approfondit lart des points et des virgules ;

Il pesa, calcula tout le fin du métier ;

Et sur le laconisme il fit un tome entier.


On a encore de lui son Discours de réception à lacadémie de Nancy, prononcé en 1746, et des Réflexions sur lusure. On trouve, dans le Magasin encyclopédique de 1807, tomes II et III, une Notice étendue sur labbé Porquet.

Sources


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre-Charles-François Porquet de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Porquet — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Patronymie Jean Luc Porquet (1954), journaliste français Luis Porquet (1949), écrivain français Pierre Charles François Porquet (1728 1796), poète… …   Wikipédia en Français

  • Francois Sarkozy — Nicolas Sarkozy « Sarkozy » redirige ici. Pour les autres significations, voir Sarkozy (homonymie) …   Wikipédia en Français

  • Pierre Sarkozy — Nicolas Sarkozy « Sarkozy » redirige ici. Pour les autres significations, voir Sarkozy (homonymie) …   Wikipédia en Français

  • Vire — Pour les articles homonymes, voir Vire (homonymie). 48° 50′ 21″ N 0° 53′ 16″ W …   Wikipédia en Français

  • Arts normands — Culture de la Normandie Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

  • Culture De La Normandie — Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

  • Culture de la Basse-Normandie — Culture de la Normandie Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

  • Culture de la Haute-Normandie — Culture de la Normandie Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

  • Culture de la normandie — Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

  • Les Arts Normands — Culture de la Normandie Le Manuel du Bibliographe normand d’Édouard Frère La Normandie possède une langue propre dérivée, comme le français, de la langue d oïl, le normand qui est encore utilisé à l’heure actuelle, notamment dans le …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1331093 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”