- Lambel
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En héraldique, un lambel est un meuble généralement placé en chef, et souvent employé comme brisure.
Sommaire
Étymologie
Le mot lambel vient du moyen français lambeau, dont l'étymologie est incertaine. Des étymologies fantaisistes ont parfois été proposées sans qu'aucun consensus n'ait pu se dégager.
On a ainsi évoqué des termes gaulois, le latin lamberare (déchirer) ou labellum (lèvre), le germanique lampen (lambeau), etc[1].
Il désigne à l'origine le travail de découpage du tissu pour y pratiquer des indentations. On retrouve typiquement ce genre d'ouvrage sur les bords de certains vêtements médiévaux comme les cornettes des chaperons ou les manches des houppelandes.
Il servait également dans les arts décoratifs - voir le motif dit "lambrequin" employé surtout dans le style Louis XIV.
Aspect
Un lambel est constitué d'une traverse horizontale, souvent nommée "fil" et orné de pendants rappelant les indentations pratiquées dans les textiles. Les pendants sont, le plus fréquemment au nombre de trois. Lorsque ce n'est pas le cas, on a de coutume de le signaler dans le blasonnement.
La forme du lambel a évolué dans le temps. Jusqu'à l'époque moderne, la traverse couvre toute la largeur du champ et les pendants sont rectangulaires et il a souvent gardé cette forme primitive dans l'héraldique britannique.
À partir du XVe siècle, ces derniers ont tendance à s'évaser en bas et deviennent trapézoïdaux. Dans le cours du XVIe siècle, enfin, la traverse a tendance à ne plus toucher les bords de l'écu. De nos jours, les formes médiévales du lambel (avec la traverse couvrant toute la largeur du champ) sont à nouveau à l'honneur.
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Marche de Flandre dans l'armorial de Gelre : la bannière des comtes d'Artois porte le lambel primitif typique : la traverse couvre tout l'écu et les pendants sont rectangulaires
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Armes d'Adolphe de Gueldre, peintes par Pierre Coustains au XVe siècle : le lambel touche encore les bords de l'écu mais les pendants sont désormais trapézoïdaux.
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Planche de blasons du XVIIIe siècle dans l'Encyclopédie : les armes de la maison d'Orléans sont représentées deux fois (troisième et dixième blason) avec un lambel tardif, ne touchant plus les bords et aux pendants trapézoïdaux
Usage
Le lambel est généralement placé "en chef".
Dans certaines traditions, comme en Hollande, on le place néanmoins au centre de l'écu à l'époque moderne. Dans l'héraldique française, une des exceptions est le blason des sires des Beaujeu où le lambel est également placé au milieu de l'écu.
Les érudits du XVIIe siècle ont d'ailleurs pris l'habitude de souligner cette particularité en le disant "brochant sur le tout".
A la base, il servait de brisure pour les armes des fils aînés du vivant de leur père, seuls ayant droit à porter les "armes pleines" de la famille à titre personnel[2]. À la mort du père le fils aîné prenant seul possession de l'héritage comprenant les armoiries, le lambel passait alors sur le blason du fils cadet.
Par la suite, les familles issues de cadets prirent l'habitude de porter le lambel sur leur blason, ce qui en fit la brisure la plus utilisée en France.
Notes et références
- dictionnaire Littré
- C'est probablement pour cette raison que le blason de Beaujeu fait exception. Le blason est porté pour la première fois par Guichard IV de Beaujeu et ce blason est une brisure de celui des comtes de Flandre, la famille de son épouse. C'est probablement pour marque que la brisure n'est pas une brisure de cadet que le lambel est placé au centre et non au chef de l'écu.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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