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Philippe-Frédéric de Dietrich
Philippe-Frédéric de Dietrich (14 novembre 1748-29 décembre 1793), baron, était un savant et un homme politique alsacien.
Sommaire
Biographie
Avant la Révolution
Banquier et maître des forges De Dietrich à Niederbronn, dans le Bas-Rhin, ami des encyclopédistes, il est formé dès 1772 par des voyages d'étude à travers l'Europe. Il reçoit une charge de secrétaire-interprète des Suisses et des Grisons, achetée par son père en 1771. Cette charge le fait résider à Paris la moitié de son temps.
En 1775, il démontre la nature volcanique du Kaiserstuhl, près de Fribourg-en-Brisgau et devient correspondant de l'Académie des Sciences où il est admis en 1786.
Il assiste en 1777 à des expériences de Alessandro Volta à Strasbourg, relatives au gaz des marais, et il peut les reproduire devant l'Académie des Sciences, aidé de Lavoisier. Il crée les Annales de chimie avec Lavoisier et écrit de nombreux articles scientifiques.
Il a également rendu compte de ses fonctions de commissaire du roi à la visite des usines, des bouches à feu et des forêts du royaume par la publication d'un ouvrage intitulé Description des gîtes de minerai et des bouches à feu du royaume. Lorsqu'il fut nommé commissaire, en 1785, il avait 6 000 livres d'appointements et 3 000 livres de frais de voyage, soit 9 000 livres.
Sous la Révolution
Le baron de Dietrich est maire de Strasbourg de 1790 à 1792. C'est un ami de La Fayette et la courbe de leurs deux carrières est identique.
C'est à son domicile, au cours d'un dîner en l'honneur des officiers de la garnison de Strasbourg qu'il demande au capitaine du génie Claude Joseph Rouget de Lisle, en garnison dans sa ville, d'écrire le Chant de l'armée du Rhin, future Marseillaise. Rouget de l'Isle compose ce chant dans la nuit du 24 au 25 avril 1792. Selon certaines sources, il l'aurait chantée lui-même, accompagné au piano par sa femme, car il était fort bon musicien. Le baron de Dietrich connaissait bien le capitaine Rouget de l'Isle pour être, comme lui, franc-maçon et fréquenter la même loge maçonnique de Strasbourg.
Sommé de comparaître devant la barre de la Convention qui lui reproche de soutenir les Prêtres réfractaires et surtout d'avoir protesté contre les journées insurrectionnelles du 20 juin et du 10 août 1792, Philippe Frédéric de Dietrich se réfugie d'abord à Bâle, puis se constitue prisonnier. Les Jacobins l'envoient devant le tribunal de Besançon, qui l'acquitte le 7 mars 1793. On l'expédie alors à Paris, car Maximilien de Robespierre le considère comme un « homme dangereux », « un des plus grands conspirateurs de la République ». Faisant pression sur le Tribunal, il déclare devant les Jacobins : « La justice nationale exige qu'il soit puni, et l'intérêt du peuple demande qu'il le soit promptement ». En conséquence le Tribunal révolutionnaire le condamne à mort. Il fut guillotiné le 29 décembre 1793.
Écrits
- Baron de Dietrich, Description des gîtes de minerai, des forges et des salines des Pyrénées, suivi d'observations sur les fer mazé et sur les mines des Sards en Poitou, première partie, 1786, Éditeurs Didot et Cuchet, 600 p. (consultable sur : Gallica).
Sources
- Les dynasties alsaciennes, de Michel Hau et Nicolas Stosskopf.
- Notice historique sur l'École des mines de Paris, de Louis Aguillon, 1889
Liens externes
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