- Peter Dennis Blandford Townshend
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Pete Townshend
Pete Townshend Pete Townshend en 1976Nom Peter Dennis Blandford Townshend Naissance Chiswick, Londres, Angleterre
19 mai 1945Pays d’origine Royaume-Uni Profession(s) Chanteur
Guitariste
ProducteurGenre(s) Rock'n'Roll Années actives 1964 - présent Label(s) Rykodisc
Decca
Atco
PolydorSite Web petetownshend.co.uk Entourage The Who
Ronald LanePeter Dennis Blandford Townshend plus communément appelé Pete Townshend né le 19 mai 1945 à Chiswick (Londres), est un guitariste et un auteur-compositeur de rock britannique. Il est plus connu en tant que membre des Who. En 2003, le magazine Rolling Stone l'a classé 50e meilleur guitariste de tous les temps[1].
Il fut dans les années 60, avec Jeff Beck, Syd Barrett, Eric Clapton et Jimi Hendrix, par son jeu de scène et son style musical l'un des guitaristes les plus novateurs du rock. Compositeur de la plupart des chansons des Who, il fut l'un des premiers guitaristes à utiliser des effets comme le larsen et les power chords dans un style qui préfigurera le hard rock et le punk. Pete Townshend a été aussi l'un des premiers à employer des synthétiseurs sur des morceaux de rock (album Who's Next en 1971) et à écrire des opéras rock (Tommy en 1969). Il est aussi l'un des premiers guitaristes à briser ses guitares sur scène.
Musicien accompli, Pete Townshend sait aussi jouer du piano, du banjo, de la basse, de l'accordéon et même de la batterie, et s'est parfois enregistré à ces instruments sur certains titres de ses albums solo ou des Who.
Sommaire
Biographie
Né dans une famille de musiciens (son père, Cliff[2], était saxophoniste dans un groupe The Squadronaires et sa mère chanteuse), Pete Townshend montra sa fascination pour la musique dès son plus jeune âge. Il découvre très tôt le rock 'n' roll américain (sa mère raconte qu'il avait vu de nombreuses fois le film de 1956 : Rock around the clock), et se fait offrir sa première guitare par sa grand-mère à l'âge de 12 ans. Il aura d'ailleurs tôt fait de la détruire contre un amplificateur, afin de produire un "fuckin' sound" , importunant sa grand-mère déjà dérangée par le son produit par l'instrument lui-même.
Carrière avec les Who
En 1961, Townshend entre au Ealing Art College, et, un an plus tard, avec son camarade de classe John Entwistle fonde leur premier groupe : The Confederates, un duo de Dixieland avec Townshend au banjo et Entwistle au cor. À partir de là, ils rejoignent The Detours, un groupe de skiffle dirigé par un ouvrier métallurgiste, Roger Daltrey, qui, avec l'arrivée de Keith Moon pour batteur, sous l'influence de Townshend, se transformera en The Who. Peu après, ils passent sous la coupe du publicitaire Peter Meaden qui les convaincra de transformer leur nom en The High Numbers pour leur donner une identité plus mods. Après avoir sorti un single (Zoo Suit), ils lâchent Meaden et signent avec deux nouveaux managers, Chris Stamp et Kit Lambert, et rebaptisent une nouvelle et dernière fois le groupe en The Who.
Les premiers titres que Townshend écrit pour les Who, dont I Can't Explain, Pictures of Lily, Substitute et My Generation marient un sens de l'ironie dans les paroles avec une musique ravageuse et même parfois grossière. Cette combinaison deviendra la marque de fabrique du groupe, dont le style de musique rock amplifiée sera promu sous le nom de "Maximum R&B".
Au final, Townshend reste le principal compositeur des Who, écrivant plus de cent chansons pour les dix albums studio du groupe. Parmi ses réalisations les plus reconnues, il y a la création de Tommy, pour lequel le terme d'opéra rock fut inventé, l'utilisation en tant que pionnier du feedback et l'introduction du synthétiseur comme un instrument de rock.
Du milieu des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, Townshend a participé à une succession de rassemblement et de concerts d'adieux avec les membres encore vivants des Who, notamment une tournée en 2002 qui continua malgré la mort de John Entwistle (remplacé par Pino Palladino).
En février 2006, une tournée mondiale majeure s'est déroulée pour la sortie de Endless Wire, leur premier album depuis 1982.
Article détaillé : The Who.Carrière solo
En parallèle de son travail avec les Who, Townshend a sporadiquement réalisé des albums solo. Entre 1969 et 1971, Townshend, associé à d'autres dévots de Meher Baba, enregistra trois albums, qui rencontrèrent peu de succès, dédiés au yoga : I Am, Happy Birthday et With Love. En réponse à l'énorme contrebande de ceux-ci, il compila ses travaux les plus fameux (ainsi qu'Evolution, une collaboration avec Ronnie Lane) et sortit Who Came First en 1972, son premier disque solo produit par une major. Ce disque rencontra un succès mitigé et comprenait des démos de chansons des Who ainsi qu'un étalage de ses talents de guitariste acoustique.
Il collabora avec son ami et bassiste de The Faces Ronnie Lane, également disciple de Meher Baba, sur le double album Rough Mix de 1977. La véritable percée de Townshend en tant qu'artiste solo eut lieu après la mort du batteur des Who Keith Moon, grâce à son album Empty Glass en 1980, qui comprenait le hit Let My Love Open the Door. Ce disque fut suivi en 1982 par All the Best Cowboys Have Chinese Eyes, qui incluait le tube radio Slit Skirts.
Durant le reste des années 1980 jusqu'au début des années 1990, Townshend expérimentera encore dans l'opéra rock et les album concept, en sortant plusieurs disques basés sur des histoires incluant White City: A Novel (1985), The Iron Man: A Musical (1989) et Psychoderelict (1993).
Townshend eut aussi la chance de jouer avec son idole Hank Marvin pour les sessions du rockestra de Paul McCartney, ainsi qu'avec d'autres musiciens de rock respectés tels que David Gilmour, John Bonham et Ronnie Lane.
Townshend a aussi enregistré plusieurs albums live, dont un avec Deep End, un supergroupe qu'il monta pour ne réaliser que deux concerts et un passage dans l'émission télé The Tube, afin de récolter des fonds pour aider les toxicomanes.
En 1984, Townshend publia un recueil de nouvelles intitulé Horse's Neck. Il déclara également qu'il s'était mis à l'écriture de son autobiographie. En 1993, Des MacAnuff et lui écrivirent et réalisèrent l'adaptation pour Broadway de l'album des Who Tommy, ainsi qu'une comédie musicale qui rencontra moins de succès basée sur son album solo The Iron Man, inspiré du livre de Ted Hughes. MacAnuff et Townshend ont aussi co-produit le film d'animation The Iron Giant (1999), également basé sur l'histoire de Hughes.
Vie privée
Pete Townshend rencontra Karen Astley (fille du compositeur Ted Astley) alors qu'il était en école d'art et se maria avec elle en 1968. Le couple se sépara en 1994 et divorça en 2000. Ils ont 3 enfants, Emma (née en 1969), qui est elle-même compositeur-interprète, Aminta (née en 1971) et Joseph (né en 1989). Depuis plusieurs années, Townshend refuse de confirmer ou de nier les rumeurs selon lesquelles il serait bisexuel. Townshend vit aujourd'hui avec son amie de longue date, la musicienne Rachel Fuller, à Richmond, en Angleterre.
Au niveau personnel, Pete Townshend semble avoir souffert d'agressions sexuelles pendant son enfance par sa tante, qui avait coutume de se promener nue dans la rue. Au niveau du public, ceci semble être une clé importante pour la lecture de Tommy. Le petit garçon martyrisé, enfermé dans son secret, est peut-être une image transposée du guitariste enfant. Il souffrait également de son apparence physique (il a notamment déclaré « les Who n'auraient pas existé sans [mon] fichu tarin ! »). Sa difficulté à communiquer avec ses semblables en raison de sa grande timidité soient à l'origine de ce besoin de trouver une violente catharsis dans le Rock and Roll. Ces thèmes sont d'ailleurs très souvent abordés dans les paroles des chansons des Who. Townshend souffrait également de son physique. Sa grande taille (plus d'un mètre quatre-vingt dix) et son nez étaient sources de brimades, même Roger Daltrey l'a désigné, à l'époque des Detours, comme un "nez sur un bâton" ("as a nose on a stick")[3].
Par ailleurs, le 13 janvier 2003, Pete Townshend a été arrêté pour avoir consulté un site Internet exposant des images pédophiles. Pour sa défense, après avoir reconnu avoir utilisé sa carte de crédit pour payer l'accès à ce site, il a expliqué effectuer des recherches pour une sorte de mémoire expliquant la facilité avec laquelle les images pédophiles circulaient sur le Net. Sur 14 ordinateurs saisis à son domicile par Scotland Yard, aucun disque dur n'a livré d'images à caractères pédophiles ou la trace d'autres visites sur ce genre de sites.
Selon un communiqué de la police britannique :
« Après quatre mois d'investigation par des officiers du groupe de protection de l'enfance de Scotland Yard, il est établi que M. Townshend n'était pas en possession d'une quelconque image téléchargée à caractère pédophile.[4] »À cause de ce fait divers les Who ne jouent plus I'm a Boy en concert.
Townshend a également commencé en septembre 2005 la publication d'une histoire semi-autobiographique The Boy Who Heard Music à la manière d'un feuilleton sur son blog. Le blog s'est arrêté en octobre 2006, comme annoncé sur le site web de Pete Townshend[5].
Problèmes d'audition
Suite à une exposition intensive à une musique trop forte en concert et en studio (en utilisant des casques audio pendant des heures), Townshend souffre de surdité partielle et d'acouphène'.
L'un des exemples les plus marquants des excès des Who eut lieu lors d'un concert dans les années 1970 lorsque le niveau sonore fut mesuré à 120 dB à 40 m de la scène. Il se peut également qu'une part de son état soit lié à une prestation mémorable dans le Smothers Brothers Comedy Hour en 1967, durant laquelle Keith Moon actionna, sur My Generation, une large quantité d'explosifs placés à l'intérieur de sa batterie alors que Townshend se tenait à proximité.
En 1989, Townshend fut l'un des premiers rockers à apporter son soutien à l'association H.E.A.R. (Hearing Education and Awareness for Rockers) [6].
Caractéristiques
Personnage timide et poli dans la vie de tous les jours, Pete Townshend entre sur scène dans ce qu'il décrit lui-même comme un état second, bondissant à travers le plateau à des hauteurs invraisemblables, fracassant guitare et amplis à la fin des concerts et n'hésitant pas à agresser à coups d'instrument tout imprudent qui tenterait d'interrompre le spectacle ! Le premier cas de "smashing guitar"[7] fut un accident. Lors d'un concert au Railway Hotel à Harrow en 1964, Pete aurait heurté avec sa guitare le plafond particulièrement bas de la salle et brisé sa six-cordes. De rage, il aurait par la suite achevé de démolir son instrument devenu inutilisable. Loin de décevoir le public, l'événement (qui avait pourtant écourté le set du groupe) rendit la foule hystérique[8]. Détruire leurs instruments sur scène devint alors un rituel des performances des Who (fortement encouragé par leurs managers Kit Lambert et Chris Stamp) . Townshend, toujours très prolixe en interview, rapprochera plus tard ces "singeries" des théories de l'artiste Gustav Metzger sur l'art auto-destructif, auxquelles il avait été confronté en école d'art. Townshend se fait donc connaître pour son jeu de scène, perturbant souvent les concerts avec de très longues intros de chansons, balançant son bras droit contre les cordes de sa guitare en faisant de grands moulinets[9] tout en sautant en l'air en faisant le grand écart.
Townshend a aussi démontré un prodigieux talent à la guitare qui fait de lui une référence, développant un style unique combinant des aspects de guitare lead et rythmique alliés à un mélange caractéristique de désinvolture et de finesse. Auteur de la grande majorité des chansons du groupe, Pete Townshend concentre dans sa personne nombre de paradoxes : Pionnier du feedback et des accords de puissance, grande inspiration des punks, il est également à l'origine de concepts abhorrés par ces mêmes punks, tels que les opéra rock. Townshend a, durant toute sa carrière, revisité les techniques de narration des albums et reste le musicien le plus associé au genre de l'opéra rock.
Un grand nombre de titres ont vu aussi Townshend jouer du piano, du clavier, ou bien du synthétiseur. Les Who firent également appel à des invités tels que Nicky Hopkins ou Chris Stainton.
Influences
Influences musicales
Parmi les guitaristes ayant le plus influencé Pete Townshend, on retrouve Link Wray, John Lee Hooker, Bo Diddley et Hank Marvin de Cliff Richard and The Shadows, le premier guitar hero britannique.
Pete Townshend, par son utilisation du feedback, des power chords et son jeu de scène a lui aussi inspiré de nombreux guitaristes de rock, notamment Jimi Hendrix. Ce dernier avait été particulièrement impressionné par les concerts des Who et de Cream auquel il avait assisté lors de son arrivée en Angleterre en 1966.
Influences spirituelles
Townshend fut un disciple du gourou religieux indien Meher Baba, qui mélangeait des éléments de soufisme, védanta et écoles mystiques. Les enseignements de Baba furent une source majeure d'inspiration de beaucoup de ses travaux, incluant Tommy, et le projet inachevé des Who LifeHouse. La chanson des Who Baba O'Riley, écrite au départ pour Lifehouse et figurant finalement sur l'album Who's Next, fut d'ailleurs intitulée ainsi en hommage à Meher Baba et au compositeur minimaliste Terry Riley. Bien que les enseignements de Baba imposaient l'abstinence de drogue, Townshend eut plusieurs procès publiques pour toxicomanie, et frôla la mort en 1981 suite à une overdose d'héroïne.
Matériel
Au début des Who, Pete Townshend utilisait de nombreuses guitares de marque différente notamment des Fender Stratocaster, Fender Telecaster, des Danelectro ainsi que des Gibson ES-335 dont beaucoup ne survivront pas le temps d'un concert. Il utilisait aussi très souvent une Rickenbacker Rose Morris, que l'on voit dans certains de leurs passages télévisés ou de leurs clips (notamment The Kids Are Alright).
A partir de 1968, il utilise de manière presque exclusive des guitares Gibson SG que l'on voit notamment lors de leur passage au Rock'n'Roll Circus en 1968, à Woodstock en 1969 et à l'Ile de Wight en 1970. À partir de 1972, comme la production des SG Special cesse, il se tourne vers les Gibson Les Paul Deluxe, dont il possèdera plusieurs modèles (numérotés) souvent destinés à la scène et souvent modifiés pour obtenir une sonorité particulière. A partir de 1979 et jusqu'en 1982, ce sont surtout des Schecter/Giffin "Telecaster" qu'il utilise sur scène. Néanmoins, il reste un guitariste non exclusif d'une marque puisqu'on le voit lors de la décennie suivante revenir à des modèles comme les Fender Stratocaster notamment la Signature Eric Clapton. Il a aussi joué sur des Gretsch, Guild ou Takamine.
Au niveau des amplificateurs, Townshend a souvent utilisé des Hiwatt entre 1970 et 1980 lors des concerts des Who, mais aussi des Fender.
Discographie
Albums réalisés avec The Who
Article détaillé : Discographie des Who.Discographie solo
- 1972 : Who Came First
- 1980 : Empty Glass
- 1982 : All the Best Cowboys Have Chinese Eyes
- 1983 : Scoop (compilation)
- 1985 : White City: A Novel
- 1985 : Another Scoop (compilation)
- 1989 : The Iron Man: The Musical by Pete Townshend
- 1993 : Psychoderelict
- 1999 : A Benefit for Maryville Academy (en concert)
- 2000 : Live: The Fillmore (en concert)
- 2000 : Live: The Empire (en concert)
- 2001 : Live: Sadler's Wells (en concert)
- 2002 : Scoop 3 (compilation)
- 2002 : Live: La Jolla (en concert)
Notes et références
- ↑ The 100 Greatest Guitarists of All Time, Le 27/08/2003, Rolling Stone. Consulté le 18/04/2008
- ↑ Photographies légendées de Cliff Townshend par Pete Townshend
- ↑ Biographie de Pete Townshend sur TheWho.net [lire en ligne]
- ↑ Who star cautioned over child porn, article sur CNN.com du 19 décembre 2003 [lire en ligne]
- ↑ Même si ce blog existe toujours, celui-ci appartient à un autre utilisateur et ce qui s'y trouve n'a aucun lien avec les travaux de Pete Townshend
- ↑ L'objectif de cette association est d'informer des dangers d'une exposition durable et répétée à des volumes sonores élevés, en particulier chez les musiciens.
- ↑ Smashing guitar : action qui consiste à détruire ses instruments sur scène, pendant un concert.
- ↑ http://www.thewho.com/index.php?module=history
- ↑ Pourtant, il affirme qu'il a piqué cet effet de scène à Keith Richards.
Voir aussi
Liens externes
- (en) Site officiel
- (en) Description et historique des instruments de musique et du materiel de Pete Townshend
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