- Permis moto en France
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Le permis moto en France est obligatoire (permis A) pour pouvoir conduire une motocyclette[1], sauf dans le cas de compétitions sportives ou d'entraînement hors de la voie publique[2]. Les motos sont classées en fonction de leur cylindrée et de leur puissance, et conductibles en fonction du type de permis, de l'âge et des années d'expérience.
Sommaire
Les types de permis
- Brevet de sécurité routière
- Âge : 14 à 16 ans
- Véhicule : 2 roues jusqu'à 50 cm³
- Permis A1
- Permis Ar (à accès progressif)
- Âge : de 18 à 21 ans
- Véhicule : Moto de puissance supérieure à 11 kW (15 ch) et inférieure ou égale à 25 kW (34 ch) et d'un rapport puissance/poids inférieur ou égal à 0,16 kW/kg (soit un poids à vide supérieur ou égal à 156 kg). Accès après deux ans à toutes motos.
- Permis A
- Âge : à partir de 21 ans ou après deux ans de permis Ar
- Véhicule : toutes les motos de plus de 34 ch ou du rapport puissance poids supérieur à 0,16 kW/kg[5].
- Permis B
- Âge : avec deux ans d'ancienneté et plus de 20 ans
- Véhicule : Moto légère n'excédant pas 125 cm³ et 11 kW (15 ch), uniquement sur le territoire national à condition d'avoir suivi une formation de sept heures[6].
Conditions
Il faut être âgé d'au moins 17 ans et demi au jour de l'épreuve théorique et d'au moins 18 ans au jour de l'épreuve pratique pour le permis A, et être âgé d'au moins 16 ans pour le permis A1.
Pour la version A, il faut également avoir suivi des leçons dans une moto-école, avec au minimum 8 heures passées sur circuit fermé et 12 heures passées sur route ouverte. Il est possible d'obtenir le permis A1 par simple équivalence, notamment avec le permis B s'il est valide depuis plus de deux ans (sauf permis obtenu depuis 1er janvier 2007).
Le permis moto en France se décompose en deux examens : l'un, dénommé le « plateau », s'effectue hors circulation et comprend quatre épreuves ; l'autre se passe en circulation sur route.
Hors circulation : les épreuves du plateau
Le plateau se compose de quatre épreuves différentes. Chaque épreuve est notée A, B ou C. La note C est éliminatoire. Il faut obtenir au moins un A à une des épreuves pour valider le plateau (donc, au moins un A et que des B, ou plusieurs A et des B, ou que des A… mais jamais un seul C sur aucune des épreuves).
- L'épreuve « sans moteur » ne peut pas être notée C.
- L'épreuve à « allure lente » peut être notée C. Elle est alors éliminatoire. Deux tentatives possibles, la meilleure étant retenue.
- L'épreuve à « allure normale » peut être notée C. Elle est aussi éliminatoire. Deux tentatives possibles, la meilleure étant retenue.
- L'interrogation orale peut être notée C. Elle aussi est éliminatoire.
Attention :
- Avec 3 B obtenus aux « épreuves plateau », il faut absolument obtenir un A à l'interrogation orale, 4 B sont éliminatoires.
- La chute est directement éliminatoire, et exclut toute seconde tentative. Elle met fin à l'examen, avec ajournement.
Maîtrise de la moto sans l'aide du moteur
Le candidat doit manœuvrer la moto à la main, sans moteur sur un parcours imposé. Il doit ensuite effectuer une des trois séries de vérifications suivantes sur la machine :
Chaine cinématique et notice d'utilisation
- Moteur : démarrage. Contrôle de l'extinction des témoins d'alerte. Arrêt à l'aide du coupe circuit.
- Commandes d'embrayage et d'accélération : garde d'embrayage de 5 mm environ, câble en bon état, non effiloché, bonne rotation de la poignée de gaz, y compris à la décélération.
- Absence de fuite et de liquide sous le moteur (carburant, huile, liquide de refroidissement).
- Niveau d'huile moteur
- Transmission : tension de la chaîne, jeu vertical ou niveau d'huile pour transmission à cardan.
- Notice : présentation du guide d'utilisation correspondant à la moto utilisée.
Partie cycle et gants
- Direction : absence de point dur au braquage du guidon, contrôle visuel du serrage des tés de fourche.
- Suspensions : pas de fuite d'huile au niveau des joints spi, réglages suspension arrière en fonction de la charge avec réglage associé du feu avant.
- Commandes de freins : niveau de liquide de frein, garde à la pédale, absence de fuites sur le circuit, bon état des disques et des plaquettes.
- Pneumatique avant : témoin d'usure, sculptures, pression, absence de hernie ou de déchirure.
- Pneumatique arrière : identique à l'avant.
- Gants : adaptés au pilote. L'absence de gants entraine une note B.
Éclairage et accessoire de sécurité moto/pilote
- Avant : propreté et bon état des optiques. Fonctionnement des feux de position, croisement et route.
- Clignotants : idem, à l'avant et à l'arrière.
- Éclairage de plaque d'immatriculation : idem. Feu rouge de position: idem. Dispositif réfléchissant au dessus de la plaque présent et propre.
- Feu stop : contrôle de l'augmentation de l'intensité lumineuse avec le frein avant et arrière.
- Avertisseur sonore et rétroviseurs : contrôle du fonctionnement du klaxon. Présence du ou des rétroviseurs, état et propreté.
- Casque : étiquette attestant l'homologation, absence de choc, visière propre et sans rayures, adaptée à la taille du pilote, on l'enfilera devant l'examinateur.
Même si elle n'est pas réalisée correctement, cette épreuve n'est pas éliminatoire, contrairement aux suivantes.
- L'épreuve est notée A si : le parcours est effectué correctement et que le candidat a effectué/cité l'ensemble des points de vérifications.
- L'épreuve est notée B si : le candidat a fait une erreur sur le parcours et/ou plus d'un ajout ou un oubli sur les vérifications demandées.
Maîtrise de la moto à allure lente
L'objectif de ce parcours est de s'assurer que le candidat est apte à déplacer sa machine à allure lente, avec ou sans utilisation des commandes et à conserver l'équilibre avec et sans passager. L'épreuve consiste en des slaloms et des demi-tours entre des cônes.
Maîtrise de la moto à allure normale
Cette épreuve consiste en un slalom aller, un demi tour, un slalom retour et quatre types de sortie du slalom :
- sortie avec rétrogradage
- sortie avec freinage d'urgence
- sortie avec évitement du côté gauche
- sortie avec évitement du côté droit
Cette épreuve est également chronométrée :
- sur sol sec : de 19 à 22 (+ 0,5 secondes, voir plus bas)
- sur sol humide : de 20 à 23 (+ 0,5 secondes, voir plus bas)
Le slalom doit s'effectuer sur la troisième vitesse minimum, mais l'élève peut utiliser la quatrième ou la cinquième s'il le désire. La troisième vitesse ne doit être engagée qu'au passage de la ligne qui marque le début du slalom. C'est cette ligne qui sert de référence pour le chronométrage.
Les fautes suivantes entraînent une note B :
- Dépassement du temps maximal autorisé de 0,5 secondes (entre 22 et 22.5 secondes sur sol sec ou entre 23 et 23,5 secondes sur sol humide).
- Pose d'un pied à terre pendant le parcours
- Un cône renversé pendant le slalom
- Demi-tour en mordant l'une des lignes qui délimitent la zone prévue à cet effet
- Léger blocage de roue (à l'appréciation de l'inspecteur)
Les fautes suivantes entraînent une note C :
- Dépassement du temps de plus de 0,5 secondes
- Plus d'un cône renversé
- Un pied posé et au moins un cône renversé
- Blocage de roue prolongé
- Chute de la moto
- Demi-tour en dehors de la zone délimitée à cet effet
- Exécution du slalom sur une vitesse inférieure à la troisième (en seconde ou en première)
- Erreur de parcours (demi-tour dans le mauvais sens, sortie au mauvais endroit etc...)
- Dans le cas d'un évitement, ralentir avant l'entrée de l'évitement ou renverser un des trois cônes symbolisant l'obstacle (par opposition aux cônes latéraux délimitant le couloir d'entrée)
- Un temps inférieur à 19 secondes sur sol sec, ou 20 s sur sol humide.
La note C est éliminatoire.
Le candidat dispose de deux essais pour cette épreuve, la note la meilleure sera conservée : par exemple si le candidat obtient un C au premier passage et un B au second passage, seule la note B est retenue pour l'épreuve. Si les deux essais sont notés C, le candidat est éliminé. En cas de chute au premier essai, un deuxième essai n'est pas autorisé.
Interrogation orale
Le candidat est interrogé sur une des 20 fiches orales puis sur l'une des 40 questions de code spécifiques au monde de la moto. Parmi les 20 fiches on retrouve les thèmes suivants : l'apprentissage de la moto, l'image des motards, les différents types d'intempéries, la manière d'appréhender les virages, les statistiques et pourcentages concernant les accidentés, etc.
Passage en circulation
- Objectif : Il s'agit de vérifier que le candidat a acquis les connaissances et les comportements nécessaires pour circuler en toute sécurité, sans gêner, sans surprendre et sans être surpris.
- Durée : Trente minutes par candidat, y compris les tâches annexes (vérifications administratives, préparation matérielle, etc.).
- Contenu : L'épreuve se déroule sur des itinéraires variés comportant de l'agglomération et un circuit à allure soutenue (route ou autoroute).
Lors de l'épreuve, le candidat précède, à moto, l'inspecteur du permis de conduire et son moniteur qui le suivent en voiture. L'inspecteur communique ses directives par radio, l'élève étant muni d'une oreillette dans son casque.
La conduite doit être dynamique mais sans excès, l'ensemble des règles du code de la route étant respectées.
Historique
De 1922 jusqu'au début des années 1970, l'épreuve du permis moto (A) était presque symbolique : réponse à quelques questions théoriques apprises par cœur, réalisation d'un parcours en circulation réduit à sa plus simple expression.
L'âge minimal du permis moto (A) était de 16 ans. En juillet 1973, il est repoussé à 18 ans. Ce permis donnait droit à la conduite de toutes les motocyclettes.
Les vélomoteurs (moins de 125 cm³) pouvaient être conduit jusqu'en 1958 sans permis à partir de 16 ans. À partir de 1958 il faut soit un permis d'une autre catégorie (A, B, C, D) soit un permis vélomoteur (A1) obtenu à partir de 16 ans après une épreuve de code uniquement.
La puissance des véhicules augmentant, le permis moto (A) est réformé, avec le passage de l'âge minimal à 18 ans, création d'une épreuve sur plateau, composée uniquement de maniabilité lente :
- slalom ;
- trèfle ;
- poutre ;
- circulation entre barrières formant un couloir ;
- freinage de précision.
De plus, l'épreuve en circulation devait se faire avec une moto munie d'un système radio, afin de pouvoir exécuter les consignes d'un examinateur installé dans une voiture suiveuse.
En 1980, suite à une nouvelle réforme, s'est adjointe la maniabilité rapide, avec un slalom chronométré et l'on pouvait choisir entre l'obtention du permis A2 plus « facile » permettant la conduite de motos jusqu'à 400 cm³, ou le A3 sans limitation de cylindrée. La catégorie motocyclette légère (A1) était alors limitée à 80 cm³, dans le but de favoriser les constructeurs français.
Entre le 1er mars 1980 et le 1er janvier 1985, il existait 3 catégories de permis de conduire moto : - A1, pour conduire une moto de moins de 80 cm3 (MOT1). Présenté à partir de 16 ans. - A2, pour conduire une moto de 80 à 400 cm3 (MOT2). Présenté à partir de 18 ans. - A3, pour conduire une moto de plus de 400 cm3 (MOT3). Présenté à partir de 18 ans.
En outre durant cette période les titulaires du permis de conduire B (auto) pouvaient conduire une moto de moins de 80cm3 et non de 125cm3.
Notes et références
- Article R221-1 du code de la route - easydroit.fr
- Article R221-16 du code de la route - easydroit.fr
- Article R221-5 du code de la route
- Article R221-6 du code de la route
- Article R311-5 du code de la route
- Arrêté du 17 décembre 2010 relatif aux conditions requises pour la conduite des motocyclettes légères et des véhicules de la catégorie L5e par les titulaires de la catégorie B du permis de conduire
Annexes
Article connexe
Lien externe
- Code de la route français - easydroit.fr
- Brevet de sécurité routière
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