- Wallonie Libre
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Wallonie libre
Pour les articles homonymes, voir Wallonie (homonymie).Wallonie libre est une organisation du mouvement wallon formée au début de la Seconde Guerre mondiale qui publie une revue du même nom. Elle naît au début de l'occupation allemande durant l'été 1940 au sein de petits groupes bruxellois et liégeois à la marge du mouvement wallon sous l'influence de l'abbé Jules Mahieu[1]. Même si elle n'a pas toujours eu un immense nombre d'adhérents, Wallonie libre a eu un impact important sur la politique belge et le mouvement wallon à la Libération et jusque dans les années 80. Elle est et demeure emblématique d'un certain radicalisme wallon.
Sommaire
Histoire
1940-1943 : Rattachisme et Pétainisme
La naissance de cette organisation se passe dans le cadre particulier de l'occupation nazie de la Belgique. Cette occupation ravive le sentiment national belge d'une majorité du peuple bruxellois mais fait naître aussi chez d'autres de nouvelles espérances en matière de politique anti-belge, particulièrement en Wallonie où les soldats sont restés en captivité en Allemagne jusque la fin de la guerre alors que, de par l'application de la Flamenpolitik voulue par Hitler, les prisonniers de guerre flamands ont été très rapidement renvoyés dans leurs foyers.
« Comme pour la Première Guerre mondiale, l'occupation étrangère renforce effectivement le patriotisme belge auprès de la plus grande partie de la population mais pour d'autres, en revanche, elle nourrit précisément l'espoir d'une percée anti-belge. C'est le cas de la Wallonie libre, un groupe modeste et actif.[2] »Elle est composée à l'origine d'une aile bruxelloise anti-flamande et d'une aile liégeoise, gembloutoise, carolorégienne, namuroise, nivelloise, etc... Osons le mot : wallonne ! rattachiste[Quoi ?]. L'aile liégeoise a un radicalisme important, basé sur un wallingantisme (terme faisant référence au nationalisme flamand (flamingantisme, or les Wallons n'ont jamais fait preuve de nationalisme))[réf. nécessaire] puissamment implanté dans les trois partis anticléricaux de Liège qui contrôlent l'administration de la ville et de la province, tout comme la franc-maçonnerie, la liberté-pensée et l'université»[3]. De ce milieu liégeois vient l'imprimeur et riche mécène du mouvement wallon Georges Thone qui, pour certains aura la réputation d'avoir exercer une des plus grandes influences sur l'organisation, ce qui est une imposture historique. Lors de la création de la Wallonie libre, celui-ci est en France libre, «au milieu d'un cercle de convaincus, dont Mahieu». Il fait alors du lobbying auprès du gouvernement de Vichy en faveur de l'annexion de la Wallonie par la France[4].
Avec l'assentiment de Wallonie libre, Thone essaye auprès du ministère français des Affaires étrangères de faire accepter par Vichy l'alliance avec le Troisième Reich contre l'Angleterre que propose Hitler durant les pourparlers des 11 et 12 mai 1941 avec le vice-président du conseil, l'amiral Darlan. Cette proposition d'alliance est accompagnée de l'offre de rattachement éventuel de la Wallonie et la Suisse francophone à la France. Le 15 mai 1941, le directoire de la Wallonie libre envoie à ses membres la directive confidentielle, portant la mention «À détruire», selon laquelle «la question du rattachement de la Wallonie à la France est posée aujourd'hui non plus en Wallonie mais sur le plan international… Il importe de suivre attentivement les évènements et de préparer les populations à cette éventualité». La directive survécu à la guerre, grâce à la manie de Thone de tout conserver, ce qui permet à Hervé Hasquin qui a publié l'ensemble des documents que cela «avait été savamment caché, le fait que le cœur du Mouvement Wallonie libre, son directoire, était parfaitement au courant des démarches de Thone et de toute évidence, n'y était pas opposé.»[5] Les résistants qui connaissaient le dérapage de Thone, le tenait pour un grand naïf et nullement pour un traître. S'il en avait été autrement n'aurait-il pas été inquiété par la justice, dardé de flèches venimeuses par la presse unitariste alors qu'il continuait son action wallonne?"[évasif] Il faut citer la réaction de François Perin pour lequel Georges Thone avait une idée fixe : "le rattachement à la France, quelle que soit la nature du pouvoir politique de la République. Il serait resté du même avis, même si la France avait été communiste! J'ai été témoin de ces propos."[réf. souhaitée]
Les tentatives de Georges Thone continuent jusqu'en 1943. D'après l'opuscule polémique[évasif] de Hervé Hasquin, durant ces deux années, les journaux clandestins de la Wallonie libre «prennent virulemment position contre les ministres belges de Londres»[réf. souhaitée] et les «trahisons des agents pierlotistes-gaulliste»[réf. souhaitée]. Avec l'évolution du conflit en faveur des Alliés, l'organisation se distance du maréchal Pétain pour se tourner vers le général de Gaulle. Elle «créera même le mythe de sa création dans la foulée de l'Appel du 18 juin»[6]. Cet article est évidemment incomplet et un amalgame assez pernicieux, puisque centré sur la personnalité de Georges Thone. Cet article doit être remanié pour coller à la réalité historique et éviter de salir la mémoire de personnes disparues. Ajoutons que Georges Thone ne fit jamais partie du Rassemblement wallon, ni comme fondateur ni comme membre du bureau ni comme membre d’une assemblée de militants. François Perin ajoute : "Je n’ai pas rencontré Georges Thone pendant la guerre. Membre du mouvement clandestin Jeune Wallonie (section jeunes de Wallonie libre), membre de la presse clandestine notamment socialiste, je peux confirmer que Georges Thone y était totalement étranger. Quand j’ai rencontré Georges Thone après la guerre, dans les années 60, il était… gaulliste ! Il recevait à sa table diverses personnalités, non seulement Fernand Dehousse mais aussi André Genot, successeur d’André Renard à la tête du mouvement populaire wallon : curieuses fréquentations pour un homme d’extrême droite".[réf. souhaitée]
1944 : Autonomisme et Résistance
C'est donc un mouvement de résistance au nazisme qui, après la guerre organisera le combat wallon, notamment en participant au Congrès national wallon, aux luttes de la Question royale, au renouveau des mouvements wallons à la suite de la Grève générale de l’hiver 1960-1961.
En 1980, le mouvement se prononce en faveur de l'indépendance de la Wallonie.
Voir aussi
Liens connexes
Bibliographie
- Wallonie libre in Encyclopédie du mouvement wallon, Institut Jules Destrée, Charleroi, t. II
- Hervé Hasquin, Les séparatistes wallons et le gouvernement de Vichy (1940-1943). Une histoire d'Omerta, Bruxelles, 2004.
- Lode Wils (trad. Chantal Kesteloot), Histoire des nations belges, [«Garant uitgevers»], Labor, 2e éd. (1re éd., Quorum, 1996), Bruxelles, 2005.
Notes et références
- ↑ Chantal Kesteloot, Au nom de la Wallonie et de Bruxelles français. Les origines du FDF, Bruxelles, 2004, pp. 125-148.
- ↑ Lode Wils (trad. Chantal Kesteloot), Histoire des nations belges, [«Garant uitgevers»], Labor, 2e éd. (1re éd., Quorum, 1996), Bruxelles, 2005, p. 252.
- ↑ Lode Wils, ibid.
- ↑ Lode Wils, ibid.
- ↑ Hervé Hasquin, Les séparatistes wallons et le gouvernement de Vichy (1940-1943). Une histoire d'Omerta, Bruxelles, 2004.
- ↑ Lode Wils, op. cit., p. 253.
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