Parti autrichien de la liberté

Parti autrichien de la liberté
Freiheitliche Partei Österreichs
Image illustrative de l'article Parti autrichien de la liberté
Logo officiel
Présentation
Président Heinz-Christian Strache
Fondation 25 mars 1949 (Fédération des indépendants)
7 avril 1956 (FPÖ)
Siège Theobaldgasse 19/4
A-1060 Vienne
Secrétaires généraux Herbert Kickl, Harald Vilimsky
Vice-présidents Gerald Hauser, Norbert Hofer, Barbara Rosenkranz
Idéologie Nationalisme,
conservatisme social,
populisme
Affiliation internationale Aucune (membre de l'Internationale libérale de 1979 à 1993)
Affiliation européenne Aucune
Couleurs Bleu
Site web www.fpoe.at/

Le Parti autrichien de la liberté (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ), est un parti politique nationaliste autrichien fondé en 1949.
Le parti adhère en 2007 au groupe Identité, tradition, souveraineté au Parlement européen, disparu la même année. Il est habituellement associé au nom de son ancien leader, Jörg Haider.

Sommaire

Histoire

Origines

Le Parti autrichien de la liberté a été fondée en 1955, et était à ses débuts un parti aux visions relativement libérales. Elle puise ses racines dans le mouvement des nationalités du XIXe siècle et l'esprit de 1848. Elle a ainsi attiré un éventail d’adhérents libéraux anticléricaux inquiets de l’isolement potentiel de l’Autriche catholique par rapport à l’Allemagne nationaliste.

En 1980, l'aile européenne de la FPÖ prend le contrôle du parti sous la direction de Norbert Steger. En 1983, celui-ci fait entrer le parti dans un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates (SPÖ) du chancelier Fred Sinowatz.

Suite aux premières élections législatives de 1986, la FPÖ fait son retour au gouvernement, toujours au côté de la SPÖ, dans le premier cabinet de Franz Vranitzky.

Réorientation à l'extrême droite

Jörg Haider, le dirigeant de la FPÖ qui a réorienté le parti vers l'extrême droite.

À la convention nationale du parti en 1986 à Innsbruck, Jörg Haider, soutenu par les tendances nationales allemande et autrichienne, évince Norbert Steger et prend la direction de la FPÖ. Peu de temps après, le chancelier autrichien annonce de nouvelles élections et forme une coalition avec les conservateurs (ÖVP), reléguant la FPÖ dans l'opposition.

De 1986 à 2001, Haider va imposer sa marque sur le parti qu'il va positionner de plus en plus vers la droite nationaliste et populiste, n'hésitant pas à relativiser ou à réinterpréter le passé nazi de son pays. En 1989, Haider devient gouverneur de Carinthie avec l'aide des sociaux-démocrates mais il doit démissionner dès 1991, après ses premières déclarations controversées sur le Troisième Reich, lequel aurait été plus efficace que le gouvernement de Vienne dans la politique de l'emploi.

En 1993, l'aile européenne de la FPÖ quitte le parti pour fonder le Forum libéral. La même année, la FPÖ résilie son adhésion à l'Internationale libérale, puis, en 1994, une coalition noire-bleue avec l'ÖVP est mise en place dans le Vorarlberg.

Le retour au gouvernement

En 1999, Haider est réélu gouverneur de Carinthie avec la majorité absolue des suffrages. Aux élections législatives d'octobre 1999, le FPÖ obtient 27% des suffrages juste derrière les sociaux-démocrates. Elle devance alors de 400 voix le parti conservateur ÖVP du ministre des Affaires étrangères Wolfgang Schüssel.

Les tractations pour mener une coalition débouchent sur une coalition inédite entre la FPÖ et l'ÖVP permettant à Wolfgang Schüssel de prendre la chancellerie. En effet, le seul moyen d'obtenir une majorité parlementaire était une union de deux des trois principaux partis politiques autrichiens, mais la SPÖ refusa de s'associer à la FPÖ, et l'ÖVP écarta l'idée d'une nouvelle grande-coalition avec les sociaux-démocrates.

La mise en place de la coalition noire-bleue provoque une consternation en Europe où les 14 membres de l'Union européenne décident de mettre l'Autriche sous « surveillance » afin de vérifier que le pays respecte toujours les droits démocratiques les plus élémentaires. Les contacts bilatéraux sont réduits au minimum avec le gouvernement. Le président autrichien Thomas Klestil ira même jusqu'à questionner les ministres de la FPÖ sur leur loyauté à l'Autriche. Les dirigeants européens se rendent compte rapidement que leurs mesures sont contreproductives, ayant abouti à resserrer les liens de la population derrière leur gouvernement. Dès l'été 2000, il est officiellement constaté que l'Autriche demeure une démocratie et les contacts reprennent d'autant plus facilement que Haider ne fait pas partie du gouvernement et a renoncé à la présidence du parti en février 2000 pour se consacrer à la Carinthie.

Susanne Riess-Passer, vice-chancelière, est la principale figure du FPÖ à participer au gouvernement de coalition avec l'ÖVP.

Au sein du gouvernement, plusieurs membres de la FPÖ émergent par leur compétence comme Susanne Riess-Passer, vice-chancelière, et Karl-Heinz Grasser, jeune ministre des Finances de 31 ans. Ces deux personnalités dont la carrière dépendait de Haider vont vite entrer en conflit avec leur leader à mesure que les résultats des élections locales sont de plus en plus mauvais pour la FPÖ. Haider en rejette la responsabilité sur le gouvernement mais ses ministres font corps autour du chancelier.

A la convention de Knittelfeld, trois membres FPÖ du gouvernement sont obligés de démissionner.

Aux élections de novembre 2002, l'ÖVP remporte une victoire historique et éclatante avec 42% des suffrages. La FPÖ s'effondre à 10% des voix (- 17 points). La coalition perd 7 sièges en tout mais demeure majoritaire. Elle est alors reconduite en février 2003.

En septembre 2003, lors des élections régionales, la FPÖ est devancée par les écologistes. Le parti est donc laminé quand se profile en 2004 l'élection du gouverneur de Carinthie. Mais contre toute attente, Haider obtient la majorité relative des voix avec 42,5 % des suffrages. Là encore, contre toute attente, l'ÖVP refusant de se joindre à lui, il trouve un allié inattendu chez les sociaux-démocrates pour retrouver son poste de gouverneur.

Aux élections européennes de 2004, la FPÖ n'atteint que 6% des voix et un seul élu.

Le 4 avril 2005, Haider fait sécession et fonde un nouveau parti, l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ). Souhaitant continuer l'alliance avec le Parti populaire autrichien (ÖVP) du chancelier Wolfgang Schüssel, il laisse la FPÖ aux partisans d'un retour de ce parti dans l'opposition. Ursula Haubner, ministre des Affaires sociales, élue avec 79% des voix en 2004, a démissionné du parti pour rejoindre le BZÖ. Les six ministres FPÖ sont passés au BZÖ.

L'après-Haider

Heinz-Christian Strache, le premier dirigeant de la FPÖ de l'après-Haider.

Lors du dernier congrès à Salzbourg, en avril 2005, la FPÖ a porté à la présidence Heinz-Christian Strache. Âgé de 35 ans, Strache, chef de la FPÖ de la capitale, Vienne, et considéré comme un représentant de l'aile la plus dure de la droite, a obtenu 90,1 % des voix des 431 délégués présents. À l'annonce du résultat, il a été porté en triomphe au podium par plusieurs délégués. Il a parlé d'Haider comme d'un « Michael Jackson de la politique intérieure qui a tellement changé que ses proches ne le reconnaissent plus ». Il a aussi déclaré que Vienne ne doit pas devenir Istanbul et que l'Union européenne n'est pas [leur] patrie. Il a également demandé aux 13 députés de la FPÖ de ne souscrire qu'aux projets de loi favorables à l'Autriche.

Le 6 mars 2006, la FPÖ lance une campagne intitulé « Stoppt den EU-Wahnsinn! » (« Non à la folie de l'Europe ! ») pour un référendum contre l'Union européenne, contre l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et contre l'immigration musulmane. L'objectif est d'obtenir pour cette demande populaire, lancée sous le slogan « Österreich bleib Frei! » (« Autriche, reste libre ! »), la signature de 100.000 Autrichiens, ce qui obligera le Parlement à en débattre. Selon un sondage, 80% des Autrichiens sont opposés à l'adhésion de la Turquie[1].

Aux élections législatives de 2006, le parti obtient 11,2 % des voix et 21 sièges, soit un meilleur résultat qu'en 2002, avant la scission. Mais la constitution d'une grande coalition droite-gauche, qui aboutit en janvier 2007, le rejette cependant définitivement dans l'opposition.

Lors des législatives anticipées de 2008, la FPÖ réalise 18% tandis que le BZÖ fait 11% ce qui fait un total de 29% pour l'extrême droite autrichienne.

En décembre 2009, le BZÖ de Carinthie, refusant l'évolution du parti vers la droite libérale, annonce son départ de l'alliance nationale, fusionne avec le FPÖ local et annonce l'affiliation au FPÖ du nouvel ensemble, Die Freiheitlichen in Kärnten[2],[3]. Pour Strache, le « troisième camp » de la politique autrichienne est dès lors réunifié.

Lors de l'élection présidentielle de 2010, la candidate du parti, Barbara Rosenkranz, a rassemblé 15,24 % des voix. En octobre de la même année, lors des élections municipales à Vienne, le FPÖ obtient un score historique avec 27% des voix, ce qui priva la gauche de la majorité absolue. Le parti est donc la deuxième force politique à Vienne.

Ligne politique

La FPÖ est généralement considérée comme un parti populiste et nationaliste. Ses thèmes forts sont la lutte contre l’immigration extra-européenne, un renforcement des lois et une politique pour promouvoir et renforcer la famille et la natalité européenne.

  • Islam

Le parti réclame un référendum sur l'interdiction du voile islamique et des minarets[4], proche de celle ayant eu lieu en Suisse en 2009. Durant l'élection régionale dans le Land de Vienne, Heinz-Christian Strache s'est présenté avec une affiche de campagne contre l'érection de minarets semblable à celle réalisé par des membres de l'UDC helvétique.

  • Immigration

La FPÖ s'oppose à l'immigration extra-européenne, et souhaite l'interdiction de celle en provenance de pays musulmans[5].

  • Europe

Le parti souhaite revenir à la neutralité de l'Autriche, considérant l'Union européenne comme un obstacle à sa liberté.

  • Social

La protection sociale ne doit être accordée qu'aux Autrichiens.

Source

Voir aussi

  • Dominique Reynié, Populismes : la pente fatale, Paris, Plon, 2011, 280 pages.

Articles connexes

Liens externes


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