- Paléolithique inférieur
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Le Paléolithique inférieur est la première période de la Préhistoire, marquée par l'apparition de l'Homme en Afrique. Selon les points de vue et les critères retenus, elle débute entre 3 et 2,5 millions d'années avant le présent (ou 2,5 Ma BP). Elle se termine il y a environ 300 000 ans, lorsque des changements au niveau de l'outillage et de l'évolution humaine annoncent le début du Paléolithique moyen. Les industries lithiques associées au Paléolithique inférieur sont l'Oldowayen et l'Acheuléen. Dans le cas de l'Europe, le Chelléen et l'Abbevillien sont des subdivisions du Paléolithique inférieur qui ont tendance à tomber en désuétude.
Certains auteurs, minoritaires, distinguent un Très Ancien Paléolithique ou Paléolithique archaïque correspondant au début de cette période.
Le Paléolithique inférieur en Afrique
Les principales découvertes concernant les débuts de l’aventure humaine ont pour cadre le continent africain, et tout particulièrement l’Afrique orientale et australe. C’est de ces régions que proviennent les plus anciens fossiles attribués à la famille des Hominidés : parmi ces ancêtres - ou proches parents - de l’Homme on trouve les Australopithèques (dont Australopithecus afarensis et la fameuse Lucy, puis Australopithecus africanus et Paranthropus robustus) et les premiers représentants du genre humain proprement dit (Homo rudolfensis puis Homo habilis, le premier à avoir une capacité crânienne de plus de 600 cm³).
C’est de là également que proviennent les plus anciens outils taillés connus à ce jour : ils ont été découverts en Éthiopie, à Kada Gona, dans des terrains datés d’environ 2,6 Ma BP. Si ces premiers outils sont généralement peu élaborés, des découvertes récentes effectuées dans le site de Lokalalei au Kenya (ouest du lac Turkana), ont montré que la taille de la pierre pouvait être assez organisée et révélait une certaine habileté technique dès 2,3 Ma BP.
Après une période durant laquelle ils sont rares, les sites à outils lithiques se multiplient à partir de 1,9 Ma BP. Les sites d’Olduvai en Tanzanie ou de Koobi Fora au Kenya ont livré de nombreux vestiges de cette industrie appelée Oldowayen. Les instruments de cette époque restent très simples et comportent essentiellement des éclats et des galets taillés.
À partir de 1,6 Ma BP, toujours en Afrique, on assiste à l’apparition de nouvelles espèces d’Hominidés fossiles et d’une nouvelle industrie lithique :
- en effet, on trouve à cette époque, aux côtés des Paranthropus robustus, les Homo ergaster puis les Homo erectus ;
- d’autre part, on voit apparaître de nouveaux outils, plus grands et plus élaborés, tels que les bifaces, les hachereaux ou les bolas, qui caractérisent l’Acheuléen. Les sites de cette époque sont extrêmement nombreux mais on peut retenir les noms d’Olduvai (Tanzanie), Olorgesailie, Kilombe, Isenya (Kenya), Melka Kunture, Gadeb (Éthiopie).
Le Paléolithique inférieur en Europe ( - 1 Ma - 300 000 ans)
Bien que l’un de ses prédécesseurs – qui reste à définir – ait pu s’aventurer hors d’Afrique comme en témoigne les découvertes réalisées à Dmanissi (Géorgie ; - 1,7 Ma ?), c’est l’Homo erectus qui va véritablement peupler progressivement le Proche-Orient (-1,4 Ma en Palestine), l’Asie (-1 Ma / - 800 000 ans en Chine et à Java, où il a été reconnu sous le nom de Pithécanthrope) et l’Europe (- 1 Ma). Les fossiles européens de Ceprano et d’Altamura (Italie), de Mauer (Allemagne), de Tautavel (France), de Atapuerca (Espagne) ou de Petralona (Grèce) peuvent être considérés comme des Homo heidelbergensis, des Homo erectus évolués comportant déjà certains traits propres à leurs descendants directs, les Hommes de Néandertal.
Les premiers ensembles lithiques clairement identifiés en Europe comportent essentiellement des éclats et des galets ou blocs taillés, parfois associés à quelques bifaces et quelques éclats retouchés (transformés en outils plus spécialisés par de petits enlèvements sur les bords). On peut mentionner notamment les sites de Monte Poggiolo, Isernia La Pineta, Venosa-Notarchirico (Italie), Atapuerca, Orce (Espagne), Soleilhac, Abbeville et Saint-Acheul (France), qui s’échelonnent entre 1 Ma et 500 000 ans BP. Ces industries sont progressivement remplacées, peut-être lors d’une deuxième vague de peuplement, par des industries acheuléennes à bifaces et hachereaux nettement plus nombreux : on en trouve la trace, entre 500 et 300 000 ans BP, dans les sites de Torre in Pietra, Castel di Guido, Fontana Ranuccio, Venosa (Italie), de Pinedo, Aridos, Torralba, Ambrona, Atapuerca (Espagne), de Terra Amata, Tautavel, Orgnac 3, Cagny (France), de Swanscombe, Hoxne (Angleterre), de Kärlich, Schöningen, Bilzingsleben (Allemagne).
Modes de vie au Paléolithique inférieur
Les indications concernant directement la vie quotidienne sont extrêmement rares pour ces périodes reculées, du fait de la mauvaise conservation générale des vestiges en matériaux périssables. Il est le plus souvent impossible de déterminer la fonction des vestiges lithiques eux-mêmes, faute d’une bonne conservation de leurs traces d’utilisation. De plus la répartition spatiale des objets découverts lors des fouilles archéologiques correspond rarement à leur disposition originelle et il est difficile de savoir comment s’organisait l’habitat.
Mais quelquefois des découvertes exceptionnelles permettent d’entrevoir des comportements complexes : ainsi la pratique de la chasse a pu être démontrée grâce à la mise au jour d’épieux en bois travaillés, notamment à Clacton-on-Sea (Angleterre) et Schöningen (Allemagne). Même si le charognage a pu jouer un rôle important, dès cette époque les espèces chassées sont très variées, leur taille pouvant aller de celle du lapin à celle du mammouth.
Une découverte majeure de cette fin du Paléolithique ancien est la domestication du feu: elle est sans doute à mettre à l’actif d’Homo erectus et elle est attestée à partir d’environ - 400 000 ans, notamment dans les sites de Terra Amata, Menez-Dregan (France), Bilzingsleben (Allemagne) ou Vértesszőlős (Hongrie).
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