- Palais du parlement du Dauphiné
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Le Palais du Parlement du Dauphiné est un bâtiment historique datant, pour sa partie la plus ancienne, de la fin du XVe siècle. Siège du Parlement du Dauphiné jusqu'à la Révolution, puis palais de justice jusqu'en 2002, il est situé place Saint-André à Grenoble.
Ce palais fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[1].
Sommaire
Historique
En 1453, le roi Louis XI transforma le Conseil delphinal créé en 1337 par Humbert II, en cour souveraine de justice appelée Parlement du Dauphiné. Ce fut le troisième créé en France, après Paris et Toulouse.
Il donnait à Grenoble un atout de valeur et lui permettait d'asseoir le rôle de la ville comme capitale de province. En effet, dans la France d'avant 1789, la présence d'un parlement assurait à une ville une dignité particulière et des profits évidents.
En 1478, il décidait de le loger dignement place Saint-André à proximité immédiate du palais delphinal qui abritait jusqu'alors le Conseil delphinal. Mais les travaux des parties les plus anciennes (au centre en regardant la façade) ne commencèrent que vers 1500, sous Louis XII. Construite en pierre blanc crème provenant de la carrière de l'Échaillon, cette partie de style gothique flamboyant comprend l'absidiole en saillie d'une chapelle. C'est à cette époque que furent notamment sculptées les boiseries de Paul Jude dès 1521 dans la salle du parlement. Le palais s'arrêtait alors à la porte de gauche après la chapelle gothique et jouxtait une prison d'où l'on extrayait les prévenus pour les juger. Ces derniers pouvaient apitoyer les passants par des soupiraux et leur demander l'aumône.
Le palais est agrandi une première fois en 1539 sous le règne de François Ier, puis une seconde fois en 1562 sous le règne de Charles IX. Cette partie à droite en regardant la façade est construite en calcaire gris bleuté[2] du Fontanil. L'architecte et magistrat Pierre Bucher y contribue notamment.
La décoration intérieure du palais se poursuivit durant le XVIe siècle et même le XVIIe siècle siècle, notamment par de somptueuses armoires en bois sculpté. Le décor intérieur est à la mesure du style flamboyant des façades. Sous Louis XIV, deux ou trois beaux plafonds viendront s'ajouter à la décoration.
Autre joyau, le salon bleu, nommé ainsi en raison de ses tapisseries. C’est ici que fut déclenchée la Journée des Tuiles, le 7 juin 1788, premier événement de la révolution dauphinoise, en réaction à la décision du roi de réformer le Parlement.
En 1890, on décida de tripler la surface du palais, les architectes Daumas et Riondel construisirent alors à la place de la prison et sur le quai de l'Isère, un édifice bien raccordé à l'ancien et qui ne choque pas. La pierre est un calcaire de l'Échaillon, de couleur ocre clair. Cette extension sera inaugurée le 4 août 1897 par le président Félix Faure, en même temps que la Fontaine des trois ordres de la place Notre-Dame.
La vie judiciaire
Gens de lois et officiers se multipliaient, les plaideurs affluaient. Par leur richesse, leur culture, leur activité, les parlementaires animaient la vie de la société. Composé de magistrats grenoblois, ou du moins dauphinois, le parlement de Grenoble allait se faire remarquer par son souci de défendre ce qui restait de libertés et par sa résistance à la fiscalité royale et contribuer, sans être révolutionnaire, à l'agitation d'où devait sortir la Révolution française. Au total, le ressort du parlement comptait 608 189 justiciables en 1763 et 766 702 en 1790[3].
Devenu organe d'opposition aussi bien que cour de justice, il se heurta sans cesse à ceux qui représentaient le roi à Grenoble : le gouverneur et surtout, à partir du milieu du XVIIe siècle, l'intendant. Dans le conflit permanent qui, au XVIIIe siècle opposait les parlements au gouvernement, celui de Grenoble se distingua souvent par une défense acharnée des droits des contribuables et une hostilité virulente aux représentants de l'autorité.
À la révolution, Les provinces sont divisées en 83 départements, le Parlement du Dauphiné, comme tous les autres, est dissous et devient palais de justice. Il restera en activité jusqu'en 2002.
Un procès remarquable
L’affaire Nobilibus fut remarquable par sa durée. Un moine franciscain d’origine italienne fut accusé de sorcellerie en 1604 pour avoir recouru à l’occultisme et à l’astrologie.
Soumis à 230 séances d’interrogatoire, détenu pendant plus de deux ans dans la conciergerie du palais, le malheureux fut convaincu d’avoir voulu envoûter le roi de France, Henri IV, à qui il s’était présenté comme guérisseur. La cour rendit sa sentence le 14 août 1606. Le présumé sorcier fut condamné à la pendaison place du Breuil (actuelle place Grenette) et son corps livré aux flammes.
Actuellement
L'activité du palais de justice a été définitivement transférée en 2002 dans le quartier Europole.
Actuellement propriété du Conseil général de l'Isère, cet édifice de 7923 m² fait l'objet d'un projet de rénovation prévoyant des activités commerciales, patrimoniales, universitaires et touristiques.
Toujours appelé à tort par certains Grenoblois palais delphinal, le palais du parlement du Dauphiné est visitable lors des journées du patrimoine. Il a été pour la première fois en 2008 l'un des lieux du Festival justice et cinéma qui se déroule en novembre.
Galerie de photographies
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le dauphin Humbert II
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00117198 » sur www.culture.gouv.fr.
- Cette coloration est due à une certaine teneur en sulfure de fer.
- XVIIe et XVIIIe siècles, Grenoble, 1993, p.41 R. Favier, Les Villes du Dauphiné aux
Annexe
Bibliographie
- Grenoble le patrimoine au cœur, Ville de Grenoble, p. 49
- Grenoble aux trois roses, éditions Didier Richard, Gabrielle Sentis, p. 36
- Grenoble capitale alpine, éditions Arthaud, p. 75 et 78
- Isère magazine, janvier 2007
Articles connexes
Lien externe
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