- Ordre sacré et militaire constantinien de saint-georges
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Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges
Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges
Croix de l'ordre constantinienCréation 1190 Statut Ordre dynastique Siège -Branche « espagnole » : Rome, église Sainte-Croix in Flaminio
-Branche « italienne » : Naples
Grand maître -Branche « espagnole » : S.A.R. Charles de Bourbon-Siciles, infant d'Espagne, duc de Calabre
-Branche « italienne » : S.A.R. Charles de Bourbon-Siciles, duc de Castro
Grand prieur -Branche « espagnole » : Cardinal Darío Castrillón Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei, préfet émérite de la Congrégation pour le clergé
-Branche « italienne » : Cardinal Albert Vanhoye s.j.
L’ordre sacré et militaire Constantinien de Saint-Georges est un ordre dynastique équestre dont les origines remonteraient, selon la tradition, à l’empereur Constantin et qui survit depuis la réunification de l'Italie en 1870 dans la famille de Bourbon-Parme ; il aurait été créé après la découverte de la Vraie Croix. C'est la raison pour laquelle il est considéré par quelques historiens comme le plus ancien des ordres existants à caractère religieux.
En fait, l’Ordre fut fondé entre 1520 et 1545 par les frères Angeli, d’une famille noble albanaise, cousinant avec les grands dynastes des Balkans et les del Balzo, della Rovere et Médicis.
D’abord appelé ordre de Constantin, en raison de son prétendu fondateur, puis ordre Angélique du nom d'Isaac Ange Comnène et ordre des Chevaliers dorés à cause du collier d'or que portaient les principaux dignitaires, il prit son nom actuel lors de son passage de la maison de Parme à la maison de Bourbon-Deux-Siciles de Naples.
Son but est la glorification de la Croix, la propagation de la foi et la défense de la Sainte Église romaine.
Sommaire
Histoire
Quelques auteurs ont écrit que le plus ancien document authentique connu est le Statut de l'Ordre, réformé par l'empereur d'Orient Isaac II Ange Comnène, en 1190, mais ce document est une invention du XVIe siècle. Les vraies origines de l’Ordre remontent à la période suivant la chute de Constantinople, à l'arrivée de Pietro Angelo à Venise avec ses cinq fils ; l’Ordre fut véritablement établi entre 1520 (certains statuts sont datés de 1522) et 1545 quand un bref pontifical, adressé à Andrea Angelo (mort en 1580), fils de Pietro, reconnu l'Ordre. Le grand magistère, transmis d'abord de père en fils dans la dynastie des Comnène passa ensuite au duc de Parme Francesco Farnese : cette transmission fut reconnue par l'empereur élu des Romains le 5 août 1699 et sanctionnée par le bref d'Innocent II Sinceræ Fidei du 24 octobre 1699. De nouveaux statuts furent promulgués par le duc le 23 mai 1705.
Le pape Clément XI plaça l'ordre sous la protection du Saint-Siège par la bulle Militantis Ecclesiæ du 27 mai 1718. Avec la mort d'Antoine Farnèse, dernier duc de Parme, la dignité de grand maître était transféré à son petit-neveu Charles de Bourbon, fils de sa nièce Élisabeth et de Philippe V d'Espagne.
En 1734, Charles monta sur le trône de Naples. Il fut confirmé comme grand maître par le Pape en 1738 bien que Parme fût occupé par les Autrichiens et établit le siège de l'ordre dans ses nouveaux États. Il y transporta les archives, dota l'ordre d'une nouvelle organisation et lui donna son nom définitif d'Ordre constantinien de Saint-Georges. Le nouveau duc de Parme ne protesta pas contre ce transfert à Naples et reconnut les droits de son frère comme grand maître avec libre exercice des fonctions en son duché. Les roi des Deux-Siciles, descendant de la famille Farnèse et reconnu par les Papes, resta ainsi grand maître, malgré la tentative de l'archiduchesse Marie-Louise de recréer une branche parmesane en 1816 (Voir plus bas).
En 1759, succédant à son frère Ferdinand VI sur le trône d'Espagne, le nouveau roi Catholique Charles III d'Espagne transféra ses droits italiens à son fils Ferdinand et à ses descendants par la pragmatique sanction du 6 octobre 1759 ; la grand-maîtrise fut transférée dix jours après, le 16 octobre 1759, à Ferdinand comme primogenito legittimo farnesiano.
Dans la personne du souverain napolitain coexistaient les deux fonctions séparés, de roi et de grand maître, office ecclésiastique aux normes du droit canonique, sans qu'il y ait aucune fusion, mais l' Almanacco reale des Deux-Siciles mentionnait cependant l'ordre, le plaçant en troisième position, après les ordres de la dynastie et de l'État, l'Ordre de Saint-Janvier et l'Ordre de Saint-Ferdinand et du mérite.
Les statuts de l'ordre ont été revus en 1908 et 1919 et puis le 20 juillet 1934 et le 16 juillet 1943. D'autres révisions ont été faites en 1968.
Bien qu'ayant perdu ses biens lors de l'unification italienne, l'ordre constantinien, ordre dynastique familial, s'est maintenu jusqu'à nos jours, et l'Église catholique lui accorde son patronage.
Querelle dynastique
Ferdinand-Pie des Deux-Siciles est décédé en 1960 sans héritier direct. Son frère Charles ayant renoncé à ses éventuels droits successoraux à la couronne des Deux-Siciles par l'Acte de Cannes le 14 décembre 1900, un autre frère, Rénier, assuma la succession, contesté par son neveu l’infant Alphonse, fils de son frère ainé, Charles.
Cette renonciation est invalide au regard des règles de succession de la couronne. En effet, l’acte de Cannes a été posé en exécution de la pragmatique de 1759 qui ne demande une renonciation que dans le cas où les deux couronnes seraient unies en une même personne.
De plus, l'ordre n'est pas lié à la couronne, mais au représentant de la famille de Bourbon, héritière des Farnèse. L'acte de Cannes ne fait d'ailleurs aucune allusion à la grande maîtrise de l'ordre.
Le Saint-Siège, dont l'arbitrage a été sollicité, a refusé de se prononcer sur la question successorale et s'est contenté d'envoyer un prélat aux chapitres des deux branches de l'ordre.
Quoi qu'il en soit, deux branches de l'ordre coexistent actuellement, l'une sous le grand magistère de Charles de Bourbon-Siciles, duc de Calabre et Infant d'Espagne (la branche hispano-napolitaine), l'autre (la branche franco-napolitaine) sous le grand magistère de Charles de Bourbon, duc de Castro.
Organisation
Les chevaliers sont répartis en grades.
- Baillis grand-croix de Justice ;
- Il ne peut y avoir plus de 50 baillis grand-croix de justice, les princes royaux et les cardinaux n'étant pas compris dans ce nombre.
- Certains d'entre eux peuvent porter un collier comme le grand maître ;
- Chevaliers et dames grand-croix de justice ;
- Chevaliers et dames grand-croix jure sanguinis ou de grâce ;
- Chevaliers et dames grand-croix de mérite ;
- Chevaliers et dames de justice ;
- Chevaliers et dames jure sanguinis ou de grâce ;
- Chevaliers et dames de mérite ;
- Chevaliers et dames - croix de mérite ;
- Chapelains (de tous grades).
Le port des insignes n'est pas autorisé en France, puisqu'ils ne sont pas décernés par une puissance souveraine, mais le Royaume d'Espagne, la République italienne, le Mexique, et l’armée des États Unis, entre autres, autorisent les chevaliers, dames et chapelains de la branche hispano-napolitaine de l'ordre à porter leurs décorations; les insignes de la branche franco-napolitaine sont autorisés par la République italienne.
Quelques membres français de l'Ordre
Ordre constantinien de Saint-Georges (Parme)
Fondé par Marie-Louise d'Autriche, ex-impératrice des Français et duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla, le 26 février 1816 en souvenir de l'ordre des Farnèse passé à Naples, cet ordre Constantinien fut un ordre de mérite à cinq classes qui s'installa au siège de l'ancien ordre à Parme, en l'église Santa Maria della Steccata (Sainte-Marie-de-la-Palissade).
L'archiduchesse Marie-Louise, duchesse de Parme en vertu des traités de 1814, se proclamant héritière des Farnèse, avait réclamé la grande maîtrise de l'ordre constantinien. Pour éviter toute nouvelle discussion, les deux maisons souveraines de Parme et des Deux-Siciles convinrent tacitement d'en exercer l'une et l'autre les droits, mais les grands maîtres à Naples ont toujours refusés de reconnaître les prétentions des ducs de Parme ; la Saint-Siège a reconnu seulement l’Ordre sous la grand maitrise du roi des Deux Siciles et ses successeurs comme représentants des Farnèse.
Conservé comme premier ordre par les Infants d'Espagne, ducs de Parme et de Plaisance, le Constantinien de Saint-Georges ne fut plus conféré après la mort du duc Robert Ier en 1907, mais les princes de Parme portent encore les insignes de sénateur grand-croix avec collier. En les années 1980 le duc Charles-Hugues de Bourbon-Parme a renouvelé l’Ordre Constantinien de Parme et le port des insignes est autorisé aujourd’hui par la République italienne.
Sources
- (fr) Hervé Pinoteau, État présent de la Maison de Bourbon, 3e édition, 1985
- (en) Peter Bander van Duren, Orders of knighthood and of merit, Gerrards Cross, 1995
- (en) Guy Stair sainty, The two Siciles succession dispute
- (en) Guy Stair sainty, The orders of chivalry and merit of the Bourbon Two Sicilies dynasty
- (fr) W. Maigné, Dictionnaire encyclopédique des ordres de chevalerie, Paris, 1861
Voir aussi
Liens externes
- (en) Site officiel de la branche dite « espagnole »
- Site officiel de la branche dite « italienne »
- (en) Sur la querelle dynastique
- Portail de l’Italie
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