- Ordre royal et militaire de Saint-Louis
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Ordre royal et militaire de Saint-Louis Décerné par Royaume de France Type Distinction militaire comportant 3 classes (chevalier, commandeur, grand-croix) Éligibilité Militaires Statut ordre disparu Ruban de l'ordre L’ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre honorifique français créé en avril 1693 par Louis XIV pour récompenser les officiers les plus valeureux.
Sommaire
Histoire
Sa naissance est due à la réorganisation des armées au milieu du XVIIe siècle et l’apparition de militaires de valeurs plus nombreux et faisant partie de la bourgeoisie. L’ordre le plus prestigieux, le Saint-Esprit, était réservé à la haute noblesse et ne comptait que cent chevaliers ; les ordres de Saint-Michel et des Mont-Carmel et Saint-Lazare, pas très nombreux non plus. Voilà pourquoi fut décidée la création de cet ordre dont le bénéficiaire devait être catholique et avoir servi plus de dix ans comme officier, mais pas forcément noble. En fait les nobles représentaient une part très importante des effectifs, qui alla en s’accroissant au cours du XVIIIe siècle, avec l’éviction progressive des roturiers des corps d’officiers de l’armée. Pour les officiers protestants, notamment les Suisses et les Allemands au service du roi de France, Louis XV créa l’institution du mérite militaire en 1759. Les bas-officiers (nos actuels sous-officiers) et les militaires du rang ne pouvaient pas recevoir l’ordre de Saint-Louis ou l’institution du Mérite militaire, mais ils avaient droit au médaillon des deux épées qui leur ouvrait certains privilèges.
En 1791 l’ordre de Saint-Louis fut réuni avec le mérite militaire sous le nom de Décoration militaire. Cette décoration fut elle-même supprimée le 15 octobre 1792, ce qui n’empêchera pas Louis XVIII de nommer des officiers émigrés et des chefs vendéens dans l’ordre de Saint-Louis.
En 1814 le roi Louis XVIII recréa l’ordre de Saint-Louis avec le but avoué de le substituer à la Légion d’honneur. Cette tentative fit long feu. En 1830, l’ordre de Saint-Louis fut supprimé.
Organisation
La durée de service fut portée de dix à vingt ans peu après la création de l'ordre. Le dauphin, le général des galères, l’amiral et les maréchaux de France étaient membres-nés de l’ordre. Les militaires nommés devaient être reçus chevaliers dans une cérémonie où ils prêtaient serment au roi et à la religion catholique. Cette cérémonie de réception était présidée de 1693 à 1700 uniquement par le roi ; à partir de 1700 le dauphin reçut le droit de recevoir les nouveaux chevaliers, droit qui fut étendu à tous les princes du sang et les maréchaux de France en 1705, puis à tous les officiers généraux membres de l'ordre. On distinguait trois classes de membres de l'ordre : chevaliers, dont le nombre n'était pas limité, commandeurs, dont le nombre est limité à vingt-quatre, et grand'croix, dont le nombre est limité à huit. Lorsqu’un grand'croix de Saint-Louis devenait chevalier du Saint-Esprit, il redevenait simple chevalier de Saint-Louis. Cette disposition avait pour but de libérer des "places" de grand'croix afin de récompenser les généraux en plus grand nombre.
Un certain nombre de pensions étaient accordées aux membres de l'ordre : de 800 à 2 000 livres pour certains chevaliers, de 3 000 à 4 000 pour les commandeurs et 6 000 pour les grand'croix.
Le grand maître de l'ordre est le roi, mais l'administration au jour le jour de l'ordre est confiée à un conseil formé de six chevaliers, quatre commandeurs et deux grand'croix. Ce conseil était élu chaque année par une assemblée générale de l'ordre tenue le 25 août, jour de la Saint-Louis, dans le palais de résidence du roi. L'ordre comptait également à son origine des officiers : un trésorier, un greffier et un huissier. Recrutés dans les services des secrétariats d'État à la marine et à la guerre, ils portaient la croix de chevalier et le titre d’officier de Saint-Louis. En 1719, le Régent créa quinze offices héréditaires d'administration de l'ordre : trois grands-officiers, portant les insignes de grand'croix, quatre commandeurs et huit officiers. En 1779, le nombre d'officiers fut réduit à deux : trésorier et huissier.
L’ordre de Saint-Louis et la noblesse
Il n'était pas nécessaire d'appartenir à l'ordre de la noblesse pour être reçu dans celui de Saint-Louis. Toutefois, comme la noblesse était coutumièrement destinée aux emplois militaires, les chevaliers de Saint-Louis étaient majoritairement d'origine noble[réf. nécessaire].
En 1750, l'ordre de Saint-Louis fut assimilé à une charge anoblissante : le fait d'être capitaine et chevalier de Saint-Louis pendant trois générations légitimes et consécutives conférait la noblesse à titre héréditaire. Cette disposition créant une nouvelle noblesse militaire fut cependant remise en cause dans les dernières années de l'ancien régime. En fait très peu de familles accédèrent à la noblesse en vertu de cette disposition qui sera conservée lors de la création de l'ordre de la Légion d’honneur.
Depuis 1750 les membres de l'ordre sont exemptés de la taille s'ils sont roturiers. Le dernier chevalier de Saint-Louis fut le général Joseph-Marie Farinole, d'une famille de la noblesse corse de Bastia reconnue noble par la monarchie lors de l'annexion de l'île.
Insignes
L'ordre comprenait trois classes :
- chevalier, lequel portait l'insigne à un ruban rouge sur la poitrine gauche ;
- commandeur, portant l’insigne à une écharpe rouge du côté gauche ;
- grand-croix, ayant l’insigne à une écharpe rouge du côté gauche et une plaque sur la poitrine à gauche.
Cet ordre devint le prototype de tous les ordres honorifiques modernes (existence des différentes classes, type d’insigne, écharpe, etc.). L’insigne était composée d’une croix de Malte blanche et or, portant des fleurs de lys aux angles. Au centre se trouvait un médaillon portant l’inscription « LUD(OVICUS) M(AGNUS) IN(STITUIT) 1693 » pour « Louis le Grand l’a institué en 1693 », entourant une représentation de Saint Louis. Selon certains, la couleur rouge du ruban de la Légion d'honneur serait un souvenir de l’ordre de Saint-Louis.
Récipiendaires de l’Ordre
- Catégories :
- Catégorie:Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Catégorie:Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Catégorie:Grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Voir aussi
- Anne Antoine d'Aché;
- Jules Louis Bolé de Chamlay;
- Pierre François de Rougé;
- Louis Auguste de Bourbel de Montpinçon;
- Victor Joseph Delcambre;
- Jean-Baptiste Prevost de Sansac de Traversay, (1754-1831), amiral, ministre, expéditions en Arctique et en Antarctique;
- Etienne Henri d'Escayrac Lauture;
- Louis Annibal de Saint-Michel d'Agoult;
- Charles de Beaumont, chevalier d'Éon;
- Guillaume Léonard de Bellecombe;
- Aymar Joseph de Roquefeuil;
- Jean Gaspard de Vence;
- Jean-Baptiste de Montesson;
- Vivant-François Viénot de Vaublanc ;
- Philippe-Claude de la Motte-Baracé;
- Thomas de Treil de Pardailhan;
- Jérôme François Flahaut;
- Louis de Frotté
- Ange Jean Michel Bonaventure marquis de Dax d'Axat (1767-1847), maire de Montpellier de 1814 à 1830 où il fonda avec le baron Fabre le musée Fabre.
Bibliographie
- Alexandre Mazas et terminée par Théodore Anne, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830, Didot, Dentu lire en ligne : vol.1 ; vol.2 ; vol.3 ;;
Liens externes
- Édit de création de l’ordre de Saint-Louis
- Recueil des membres de l’ordre de Saint-Louis d'après Jean-François-Louis d'Hozier, Paris, 1817
- Site recensant les « oubliés » de d'Hozier
- Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis 1814 - 1830
- Site très complet traitant des décorations militaires et civiles françaises
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