- Ordre antichronologique
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Narration non linéaire
La narration non linéaire est le procédé narratif utilisé par un auteur lorsqu'il relate des évènements sans respecter leur chronologie. Stricto sensu, à partir du moment où une œuvre propose un flashback, on peut parler de narration non linéaire. Dans les faits, le terme est plutôt réservé à des œuvres dont la chronologie de l'intrigue est bouleversée dans un souci de sophistication ou d'efficacité.
Sommaire
Effets recherchés
- Créer un jeu pour le spectateur qui doit reformer le puzzle
- Simuler une interaction en mettant des éléments non chronologiques en relation
- Traduire l'état mental du héros
- Traduire la non-linéarité du destin
- Démontrer la pluralité ou la subjectivité des points de vue
- Montrer l'interaction entre plusieurs histoires, plusieurs parcours, plusieurs personnages
- Diluer le temps
- Créer un suspense
Cinéma
Bien que cette narration non linéaire ait été au centre des préoccupations de nombreux cinéastes avant-gardistes d'avant-guerre (pour ne citer que Buñuel et ses deux premiers films), c'est vraiment à partir de Rashōmon (1950) d'Akira Kurosawa, que le monde du cinéma découvre ce nouveau style de chronologie. L'influence de ce film se répandra chez tous les cinéastes cherchant un renouveau du cinéma.
Mike Figgis a déclaré en 2004 : « Il me semble plus intéressant d'établir des connexions entre des images et des évènements en me fondant sur des principes non-linéaires, plutôt qu'en suivant des intrigues pré-formatées. Jean-Luc Godard et Luis Bunuel ont eu une influence colossale ; ce sont les deux maîtres incontestés du genre déconstruit »[1].
Films
On peut citer les films suivants :
- 1956 : L'Ultime razzia (The Killing), film de Stanley Kubrick
- 1960 : À bout de souffle, film de Jean-Luc Godard, même si la « non-linéarisation » est présente à l'intérieur des séquences plutôt que dans l'enchaînement des ces séquences.
- 1986 : Frida, naturaleza viva, film de Paul Leduc
- 1992 : Reservoir Dogs, film de Quentin Tarantino
- 1994 : Pulp Fiction, film de Quentin Tarantino
- 1997 : Lost Highway, film de David Lynch
- 1999 : Magnolia, film de Paul Thomas Anderson
- 2000 : Amours chiennes (Amores perros), film de Alejandro González Iñárritu
- 2000 : Memento, film de Christopher Nolan
- 2000 : Peppermint Candy, film de Lee Chang-dong
- 2000 : Snatch – Tu braques ou tu raques, film de Guy Ritchie
- 2001 : Mulholland Drive, film de David Lynch
- 2002 : Irréversible, film de Gaspar Noé
- 2002-2003 : Boomtown, série télévisée
- 2003 : Elephant, film de Gus Van Sant
- 2003-2004 : Kill Bill, films de Quentin Tarantino
- 2004 : 11:14, film de Greg Marcks
- 2004 : 21 grammes (21 grams), film d'Alejandro González Iñárritu
- 2004 : 5×2, film de François Ozon
- 2004 : Eternal Sunshine of the Spotless Mind, film de Michel Gondry
- 2006 : Babel, film de Alejandro González Iñárritu
- 2007 : Paranoid Park, film de Gus Van Sant
Réalisateurs
- Le réalisateur Steven Soderbergh utilise fréquemment une narration non linéaire (Hors d'atteinte, L'Anglais, Schizopolis, Full frontal, Solaris ...).
- Quentin Tarantino utilise également ce procédé dans la plupart de ses films (Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill, Inglourious Basterds).
- Alejandro González Iñárritu a utilisé une structure non linéaire dans Amours chiennes, 21 grammes et Babel.
- Depuis son premier film Eraserhead, David Lynch s'est fait une spécialité des films déconstruits (Sailor et Lula, Lost Highway, Mulholland Drive, Inland empire)
Notes et références
- ↑ La Gazette des scénaristes, n°21 (mai 2004)
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