- Nix Olympica
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Olympus Mons
Pour les articles homonymes, voir Olympus.Olympus Mons
Image satellite de l'Olympus Mons.Géographie Altitude 27 000 m Massif Dôme de Tharsis Longueur km Largeur km Superficie km2 Coordonnées 18° 00’ 00’’ Nord 133° 00’ 00’’ Ouest Administration Planète Mars Région Subdivision Géologie Âge 115 millions d'années Roches Type Volcan Géolocalisation sur la carte : Mars modifier L’Olympus Mons, nom latin pour « Mont Olympe », est le plus haut relief connu du système solaire avec une altitude d'environ 27 000 mètres. C'est un volcan bouclier situé sur la planète Mars, approximativement à 18,6° de latitude Nord et 226° de longitude Est. Depuis la fin du XIXe siècle, cette gigantesque formation était connue des astronomes comme une particularité à fort albédo avant que les sondes spatiales ne révèlent sa nature montagneuse. Son premier nom, Nix Olympica, en français « Neiges de l'Olympe », lui a été donné par l'astronome Giovanni Schiaparelli.
Sommaire
Toponymie
Nix Olympica, en français « Neiges de l'Olympe » en référence au mont Olympe situé en Grèce, est le premier nom attribué à l'Olympus Mons par l'astronome italien Giovanni Schiaparelli et ses successeurs lorsqu'ils ont entrepris de cartographier la planète Mars à partir du XIXe siècle, bien avant les explorations effectuées au XXIe siècle telles Mars Global Surveyor. Ils ont utilisé une nomenclature reposant sur l'albédo des éléments observés depuis la Terre.
Dans le cas de l'Olympus Mons, le toponyme Nix Olympica fait référence à l'aspect enneigé de cette zone, le terme latin nix signifiant « neige » en français et le terme latin Olympica désignant le mont Olympe en Grèce. Le fort albédo est en réalité provoqué non pas par de la neige mais par des nuages qui se situent à son sommet.
Sur les images radar de la sonde Mariner 9, les astronomes ont d'abord vu une tache sombre qui leur a permis de l'identifier comme un des points les plus élevés de la planète. C'est en analysant sur ordinateur les images de cette zone qu'ils ont découvert les cratères imbriqués formant la caldeira sommitale et compris qu'ils avaient affaire à un ancien volcan. Le lien a été fait avec Nix Olympica qui est ainsi devenu le « mont Olympe », Olympus Mons selon la terminologie officielle en latin.
Aujourd'hui, les deux noms Nix Olympica et Olympus Mons sont autorisés. Cependant, seul le second nom est utilisé dans les publications scientifiques.
Géographie
Localisation
L'Olympus Mons est situé au nord-ouest de la bordure nord-ouest du dôme de Tharsis, immense renflement de la surface martienne supportant de nombreux volcans. Parmi eux, une chaîne de volcans boucliers dont Arsia Mons, Pavonis Mons et Ascraeus Mons, qui apparaissent comme relativement peu élevés comparé à l'Olympus Mons. Les environs immédiats de l'Olympus Mons forment une dépression de deux kilomètres de profondeur. Leur âge n'est connu avec exactitude mais on peut avancer un âge de 700 millions d'années pour Arsia Mons, 300 millions d'années pour Pavonis Mons et entre 100 et 20 millions d'années pour Ascraeus Mons.
Le volcan s'étend sur plusieurs degrés, entre 13,7° et 23,8° de latitude nord et 129° et 139,3° de longitude ouest[1].
L'Olympus Mons est entouré par une région appelée « auréole d'Olympus Mons », présentant des crêtes et blocs immenses s'étendant jusqu'à mille kilomètres du sommet. Ceci met en évidence le développement et la modification de la surface liés à l'activité glaciaire. L'escarpement et l'auréole sont tous deux mal connus. En théorie, cette falaise a été constituée par des glissements de terrain et l'auréole est constituée de matériaux entassés au bas de ces glissements.
Topographie
L'édifice central s'élève à 27 kilomètres au-dessus de sa base — soit environ trois fois la hauteur de l'Everest par rapport au niveau de la mer et une fois et demi la hauteur du Mauna Loa par rapport à sa base — et à 25 kilomètres au-dessus du niveau moyen de la surface martienne[2]. Le volcan se tient en effet dans une dépression de deux kilomètres de profondeur.
Large de 648 kilomètres[1] à sa base et flanqué de falaises hautes de deux à six kilomètres formant un escarpement, le sommet de l'Olympus Mons est formé d'une caldeira de quatre-vingt kilomètres de longueur pour soixante kilomètres de largeur résultant de la coalescence de cinq caldeiras[3]. Des cratères d'effondrement plus petits viennent chevaucher celle-ci, attestant l'histoire mouvementée de la caldeira avec notamment la présence de grabens résultant de l'effondrement de la surface dans une faille.
Proches de la caldeira se trouvent deux cratères d'impact. À une vingtaine de kilomètres au sud, le cratère Pangboche a un diamètre de 10,4 kilomètres. Il a été nommé par l'Union astronomique internationale[4] en 2006 d'après une localité du Népal située à vingt kilomètres du sommet de l'Everest. C'est sur le rebord ouest de ce cratère que se trouve le point le plus haut de l'Olympus Mons, à 21 249 mètres au dessus du niveau zéro de référence. Le cratère Karzok, situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de la caldeira, a un diamètre de 15,6 kilomètres[5]. Il a été nommé d'après une localité du Cachemire indien. D'autres cratères d'impact sont aussi visibles sur les flancs du volcan.
Ses pentes étant comprises entre 5 et 10° d'inclinaison soit 9 à 18 %[6], son sommet serait théoriquement accessible à pied.
L'escarpement qui entoure la montagne à sa base aurait été formé par des glissements de terrain induits par une fonte massive du permafrost[3] ou par un soulèvement tectonique[7],[8]. Les structures linéaires en forme de crêtes présentes autour du volcan au-delà de l'escarpement seraient quant à elles des dykes mis en place après les dernières coulées de lave ayant atteint la base du volcan[9]. Ces dykes formeraient des structures parallèles ou radiatives, traduisant ainsi des intrusions dans le sol martien[9]. Selon d'autres théories, ces structures seraient les restes des glissements de terrain ayant conduit à la formation de l'escarpement[3]. Une autre théorie propose que l'escarpement serait une résultante de l'érosion qui aurait dégagé le cœur du volcan et déblayant des terrains plus tendres qui constituaient les premiers contreforts de la montagne[3]. Une autre théorie sur la formation de l'escarpement et de ces structures linéaires fait intervenir des glaciers[10]. Cette théorie propose que l'Olympus Mons est à l'origine un volcan sous-glaciaire formé sous une épaisseur de deux à trois kilomètres de glace[10]. Construit sur le même mode que les tuyas terrestres, la lave se serait empilé en formant l'escarpement[10]. La glace disparue, les auréoles de matériaux situés à la base de l'escarpement se seraient alors formés par des glissements de terrain, faisant d'eux les structures les plus jeunes de l'Olympus Mons et non les plus anciennes comme il a été proposé depuis leur découverte[10].
Géologie
L'Olympus Mons est un volcan bouclier, le résultat de l'empilement d'une lave très fluide émise par des cheminées volcaniques durant une assez longue période. Il est ainsi beaucoup plus large que haut. L'inclinaison moyenne de ses pentes est très graduelle. Certaines pentes de 5° peuvent subitement faire place à des pentes plus marquées de 10°, voire plus. En 2004, la sonde Mars Express a pris en photo sur les flancs de l'Olympus Mons des coulées de lave datant de moins de deux millions d'années. La jeunesse de celles-ci à l'échelle géologique suggère que le volcan pourrait encore être en activité[réf. souhaitée].
Les îles hawaïennes offrent un exemple similaire de volcans boucliers à une échelle toutefois plus réduite. La taille de l'Olympus Mons est probablement due au fait que Mars est dépourvue de plaques tectoniques. Ainsi, la croûte est restée fixe au-dessus d'un point chaud qui a ainsi déversé de la lave toujours du même endroit.
Les coulées de lave s'étendent au-delà de l'escarpement[3].
Climat
Une erreur classique consiste à croire que le sommet de l'Olympus Mons se situe au-dessus de l'atmosphère martienne. La pression atmosphérique au sommet est à peu près 2 % de celle de la surface martienne. Par comparaison, la pression atmosphérique au sommet de l'Everest est à peu près 25 % de celle observée au niveau de la mer. Malgré cela, les poussières atmosphériques sont tout de même présentes et une couverture nuageuse de glace de dioxyde de carbone est toujours envisageable au sommet de l'Olympus Mons. Les nuages de glace d'eau ne peuvent en revanche pas s'y développer. Bien que la pression atmosphérique martienne moyenne représente moins de 1 % de la pression terrestre, la plus faible gravité locale permet à l'atmosphère de s'étendre beaucoup plus haut en altitude.
La présence de l'Olympus Mons affecte grandement la circulation atmosphérique, parfois jusqu'à une altitude d'une cinquantaine de kilomètres[2]. Ainsi, l'atmosphère située sur les flancs du volcan, réchauffée par les rayons du soleil, serait parcourue par des mouvements ascensionnels[2]. Cet air réchauffé se refroidirait en altitude et retomberait à distance du volcan[2]. À proximité de la surface martienne, l'air serait comprimé et se réchaufferait[2].
Une zone plus chaude entoure l'Olympus Mons à 10° environ du sommet du volcan[2]. Cette zone, circulaire, large de 5 à 7° et située à environ cinq kilomètres d'altitude, se trouve à la base de l'escarpement et présente une élévation de température pouvant atteindre 30°K de plus que les zones environnantes[2].
Histoire
C'est grâce aux clichés pris par la sonde américaine Mariner 9 que la nature volcanique de l'Olympus Mons a été découverte[3].
Culture populaire
De par son altitude la plus élevée du système solaire et de son nom latin se traduisant en français par « mont Olympe », l'Olympus Mons est parfois le lieu de vie de dieux dans la littérature comme c'est le cas dans Ilium et Olympos de Dan Simmons ou Mars aux ombres sœurs de Frederick Turner. Il peut encore être un des lieux principaux comme quand il est le siège de l'École de commandement militaire d'Olympus où sont formés les soldats de la FORCE dans la saga Hypérion de Dan Simmons ou bien le lieu d'un festival annuel dans la La Trilogie de Mars de Kim Stanley Robinson. L'escarpement est aussi le lieu d'une scène d'escalade dans la nouvelle Mars la verte (Green Mars) du recueil Les Martiens de Kim Stanley Robinson. La montagne peut aussi servir de décor comme dans la série télévisée Exosquad ou se déroule une bataille ou bien dans la nouvelle Olympus Mons de William Walling où des colons se sont établis au pieds de la montagne qui leur fournit l'essentiel de leur eau grâce à un système d'aqueducs détruits au cours d'une éruption[11].
Annexes
Articles connexes
Lien externe
Bibliographie
- Paul Raeburn, Mars: Uncovering the Secrets of the Red Planet, National Geographic, 1998 (ISBN 0792273737)
Références
- ↑ a et b (en) Gazetteer of Planetary Nomenclature, « Mars: Olympus Mons », 1973, Union Astronomique Internationale. Consulté le 2009-07-06
- ↑ a , b , c , d , e , f et g (en) (en) P. M. Wolkenberg, V. Formisano, G. Rinaldi, M. D'Amore, A. Geminale, L. Montabone, A. Spiga, T. I. Michaels, An atmospheric hot ring around Olympus Mons, 2008
- ↑ a , b , c , d , e et f (en) (en) Rosaly M. C. Lopes, J. E. Guest, C. J. Wilson, Origin of the Olympus Mons aureole and perimeter scarp
- ↑ (en) Gazetteer of Planetary Nomenclature, « Mars: Pangboche », 2006, Union Astronomique Internationale. Consulté le 2009-07-06
- ↑ (en) Gazetteer of Planetary Nomenclature, « Mars: Karzok », 2006, Union Astronomique Internationale. Consulté le 2009-07-06
- ↑ Des organismes extrêmophiles sur Mars ?, Futura-Sciences, 11 mars 2009
- ↑ P. Francis, G. Wadge, (1983). J. Geophys. Res. 88: 8333-8344.
- ↑ Borgia, A et al. (1990). J. Geophys. Res. 95: 14357 – 14382.
- ↑ a et b (en) (en) L. Wilson, P. J. Mouginis-Mark, Widespread occurence of dikes within the Olympus Mons aureole materials.
- ↑ a , b , c et d (en) (en) Johann Helgason, Formation of Olympus Mons and the aureole-escarpment problem on Mars [présentation en ligne]
- ↑ (en) Novels by William Walling
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