- Ninon Vallin
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Ninon Vallin Nom de naissance Eugénie Vallin Naissance 8 septembre 1886
Montalieu-VercieuDécès 22 novembre 1961
LyonActivité principale Artiste lyrique
Style
Années d'activité 1911-1953 Conjoint Pardo Répertoire Eugénie Vallin, dite Ninon Vallin, est une cantatrice française (soprano lyrique), née à Montalieu-Vercieu le 8 septembre 1886 et morte à Lyon le 22 novembre 1961.
Sommaire
Biographie
Ninon Vallin passe son enfance dans divers villages de l'Isère où est installé son père, un notaire cultivé. En pension à Saint-Laurent-en-Brionnais, elle y fait preuve de grandes facilités pour la musique et chante pour la première fois en public à 10 ans. Sa vocation s'affirme et elle commence à préparer à 16 ans son entrée au Conservatoire de musique de Lyon où elle est admise en 1903. Un de ses professeurs de chant, Mme Mauvernay, la présente à des artistes, notamment au chef d'orchestre Witkowski. Ninon Vallin remporte le premier prix du Conservatoire de Lyon, à l'unanimité, en juin 1906. Elle donne ses premiers concerts dans la région et chante à Annonay devant Vincent d'Indy. Ce dernier la prend sous sa protection et l'envoie à Paris au début de 1907.
Elle y suit des cours de déclamation lyrique. Ses débuts sont difficiles. Elle ne se produit guère mais Gabriel Pierné l'engage en 1909 dans l'orchestre des Concerts Colonne. La chance va survenir peu de temps après. Claude Debussy qui l'a remarquée la fait chanter dans La Demoiselle Élue et engager comme doublure de Rose Féart qui va créer Le Martyre de Saint Sébastien. Cette dernière œuvre est condamnée par l'archevêque de Paris et Rose Féart se retire de la production quelques heures avant la première, le 22 mai 1911. Ninon Vallin la remplace et y triomphe. Les critiques l'ont confondue avec la diva et cette dernière reprend le rôle mais Debussy a très appréciée Vallin et va lui apporter un soutien fidèle.
Pour Ninon Vallin, une carrière exceptionnelle commence où sa voix de soprano lyrique à la tessiture très large, du mi grave au contre ut dièse, au timbre mœlleux et fruité, sa sensibilité et sa culture musicales, une prononciation impeccable du français, de l'italien et de l'espagnol vont lui permettre d'aller de succès en triomphes. Elle tiendra quarante-cinq rôles, aussi bien de soprano lyrique, de soprano léger, de soprano dramatique que de mezzo-soprano.
Après Le Martyre, Ninon Vallin est engagée par Albert Carré à l'Opéra-Comique. Elle y fait ses débuts en octobre 1911 en chantant Micaëla dans Carmen où elle est ovationnée. Gustave Charpentier lui confie le rôle titre de Louise. Les succès s'enchaînent. A l'été 1913, Ninon Vallin épouse un impresario italien qu'elle va accompagner dans ses déplacements à l'étranger. A la déclaration de guerre, l'Opéra Comique étant fermé, elle suit son mari en Espagne puis, en 1916, en Amérique du Sud. Sur la scène du Théâtre Colón de Buenos-Aires, c'est le triomphe et elle est adoptée par le public sud-américain. Elle revient l’année suivante à Paris puis est engagée à la Scala de Milan. Après la guerre, elle entreprend une carrière internationale, chantant sur toutes les grandes scènes en Europe. Manuel de Falla lui confie deux créations. La tournée de 1921 en URSS, à Moscou, Kiev et Saint-Petersbourg, est un nouveau triomphe.
À partir de 1925, après le second départ de'Albert Carré de l'Opéra Comique, la carrière de Ninon Vallin va se poursuivre à l'étranger, pendant dix saisons, particulièrement à Buenos-Aires. Columbia l'engage pour de nombreux enregistrements jusqu'à ce qu'une fâcherie avec Georges Thill la fasse rompre son contrat.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ninon Vallin vit dans sa propriété de La Sauvagère à Millery, près de Lyon, où elle a fait aménager un théâtre de verdure, et ne se produit que chez elle et à Lyon. En 1945, elle reprend sa carrière à Paris puis à l:'étranger. Après ses adieux à l'Opéra de Paris, elle fait deux grandes tournées en Australie (1947) et en Nouvelle-Zélande (1949).
En concert, elle est l’« ambassadrice » de Fauré, Chausson, Debussy et Reynaldo Hahn, s’intéresse également à la musique espagnole et sud-américaine et multiplie les tournées de récital sur toutes les grandes scènes d'Europe et d'Amérique.
En 1953, elle crée le Conservatoire de musique de Montevideo et y est professeur de chant. Après des récitals à La Sauvagère, à Cannes et à Deauville, elle se retire de la scène en 1957, à 71 ans. Elle enseigne ensuite le chant au Conservatoire de Lyon jusqu'à son décès, à 75 ans. Elle repose à Millery.
Cette musicienne cultivée et d’une grande sensibilité, considérée comme l'une des plus grandes cantatrices françaises du XXe siècle, a eu entre autres pour partenaires Enrico Caruso, Georges Thill, Beniamino Gigli, Tito Schipa.
Quelques prises de rôles
- 1909 : Ruth et Booz, Jean-François Lesueur, Théêtre de la Glacière, Bourgoin
- 1911 : La Damoiselle Élue, Debussy (rôle titre), Paris ; Le Martyre de Saint Sébastien, Debussy, création, Théâtre du Châtelet, Paris
- 1912 et 1913 : Carmen, Bizet (Micaëla) ; Wilhelm Meister, Schumann (Mignon) ; La Bohème, Puccini (Mimi) ; Louise, Gustave Charpentier (rôle titre, qu'elle chantera plus de cent fois dans sa carrière) ; Manon, Massenet (rôle titre) , Pellés et Mélisande, Debussy (Mélisande), tous rôles à l'Opéra Comique, Paris
- 1914 : Trois poèmes de Mallarmé, Debussy, création, Debussy au piano
- 1916 : Faust, Gounod (Marguerite), Théâtre Colon, Buenos-Aires ; Mignon ; Falstaff ; Mefistofele, Boito (Margherita)
- 1917 : Marouf, Henri Rabaud (Béatrice, princesse Saamchédin), direction Messager, première italienne, La Scala, Milan ; Manon (avec Caruso), création italienne, La Scala ; Thaïs, Massenet (Béa) ; Les Sept Chansons Espagnoles, Manuel de Falla, création ; Marouf, création à Buenos-Aires ; L'Elixir d'Amour, Donizetti ; La Vie Brève, Manuel de Falla, création ; L'Amour Sorcier, Manuel de Falla, création
- 1918 : La Damnation de Faust ; Les Noces de Figaro ; Alceste, Gluck (rôle titre), création à Buenos-Aires ; Les Contes d'Hoffmmann (les trois rôles) ; Roméo et Juliette ; Norma ; Tosca ; Pagliaci ; Mignon, La Scala
- 1919 : Thaïs (La Razon), inauguration du Teatro Coliseo, Buenos-Aires
- 1923 : La Jacquerie, Edouard Lalo, création à l'Opéra de Paris
- 1934 : Marie l'Égyptienne, Respighi, création à Paris, Opéra Comique ; La Sorcière, Xavier Leroux (Zoraya) première mondiale, Opéra Comique ; Les Cadeaux de Noël, Xavier Leroux, première mondiale, Opéra Comique ; La Vie Brève, Manuel de Falla (Carmela), Paris ; Les Noces de Figaro, Mozart (La Comtesse), Opéra de Paris ; Faust, Opéra de San Francisco
- 1936 : Faust (Marguerite), La Côte-Saint-André ; concerts Wagner, Association Wagnérienne de Buenos-Aires
- 1937 : Iphigénie en Tauride et Alceste, La Plata ; Orphée, version française intégrale, chorégies d'Orange ; Le Roi d'Ys, chorégies d'Orange
- 1938 : récital au Palais de l'Elysée pour le premier voyage du roi George VI d'Angleterre ; Marguerite, inauguration du Théâtre antique de Vienne
- 1947 : Les Noces de Figaro, adieux à l'Opéra de Paris ; Le Tricorne, Manuel de Falla, création, Madrid
Hommages
- Trois poèmes de Mallarmé, Debussy, dédicacés à Ninon Vallin, 1914
Enregistrements
Ninon Vallin a fait, à partir de 1913, plus de quatre cent cinquante enregistrements, dont
- 1919 (cire) : La Damnation de Faust, Berlioz
- 1955 (microsillon) : idem, Jean Allain, directeur, Concerts Pasdeloup
Filmographie
- Les Berceaux, Dimitri Kirsanoff, 1935
- La Fille de la Madelon, Georges Pallu et Jean Mugeli, 1937
- Ceux de Demain, l'Enfant de Troupe, Georges Pallu et Adelqui Migliar, 1938
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur (1925)
Citations
- Claude Debussy : « Je suis amoureux de cette voix pailletée d’argent »
- Reynaldo Hahn : « Quand elle chante, c’est un bouquet de musique que l’on respire »
Bibliographie
- Ninon Vallin, cantatrice, Agnès Grangeon
- "Divas, Les Interprètes de Berlioz", Patrick Barruel-Brussin, in catalogue de l'exposition du Musée Hector Berlioz, 2008, La Côte-Saint-André
- Ninon Vallin, Robert de Fragny, Eise, 1963
- La musique à Lyon, d'Edouard Commette à Ninon Vallin, Maurice Jacob, éditions Helah, 2002
Lien externe
- « Ninon Vallin, diva d'Isère », Isère Culture, Conseil général de l'Isère
- http://vimeo.com/31590135 - (reportage diffusé sur France 3 ; auteurs : Patrice Morel et Benjamine Jeunehomme, novembre 2011)
Catégories :- Voix classique
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