- Araméen
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Araméen
ארמית Arāmît, ܐܪܡܝܐ Oromoyo, آرامية ĀrāmiyaParlée en Arménie, Azerbaïdjan, Iran, Irak, Israël, Géorgie, Liban, Russie, Syrie, Turquie, Érythrée Nombre de locuteurs Plusieurs millions[réf. nécessaire] Classification par famille - - langues afro-asiatiques
- - langues sémitiques
- - langues sémitiques centrales
- - araméen
- - langues sémitiques centrales
- - langues sémitiques
Statut officiel Langue officielle de Araméen Échantillon Texte du Notre Père - ܐܒܘܢ ܕܒܫܡܝܐ
- ܢܬܩܕܫ ܫܡܟ
- ܬܐܬܐ ܡܠܟܘܬܟ
- ܢܗܘܐ ܨܒܝܢܟ
- ܐܝܟܢܐ ܕܒܫܡܝܐ ܐܦ ܒܐܪܥܐ
- ܗܒ ܠܢ ܠܚܡܐ ܕܣܘܢܩܢܢ ܝܘܡܢܐ
- ܘܫܒܘܩ ܠܢ ܚܘܒܝ̈ܢ
- ܐܝܟܢܐ ܕܐܦ ܚܢܢ ܫܒܩܢ ܠܚܝܒܝ̈ܢ
- ܘܠܐ ܬܥܠܢ ܠܢܣܝܘܢܐ
- ܐܠܐ ܦܨܢ ܡܢ ܒܝܫܐ
- ܡܛܠ ܕܕܝܠܟ ܗܝ ܡܠܟܘܬܐ
- ܘܚܝܠܐ ܘܬܫܒܘܚܬܐ ܠܥܠܡ ܥܠܡܝܢ
- ܐܡܝܢ܀
modifier L’araméen[1] est aujourd'hui considéré comme faisant partie d'un groupe de langues et dialectes sémitiques, de la famille des langues afro-asiatiques.
Au VIe siècle av. J.‑C., l'araméen était la langue administrative de l'Empire perse. Du IIIe siècle av. J.‑C. jusqu'à 650 apr. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de lingua franca[2].
Une des plus grandes collections de textes en araméen achéménide, au nombre de 500 environ, est celle des tablettes des fortifications de Persépolis[3],[4].
L’araméen était la « langue de relation » de cette époque, la langue de l’éducation et du commerce parlée partout dans le monde.. Au VIIIe siècle av. J.‑C., on parlait couramment l’araméen de l’Égypte à l’Asie majeure, jusqu’au Pakistan, et c’était la principale langue des grands empires d’Assyrie, de Babylone et, plus tard, de l’empire chaldéen ainsi que du gouvernement impérial de la Mésopotamie. L’araméen s’est également répandu en Israël, supplantant l’hébreu comme langue la plus couramment parlée entre 721 et 500 avant J.-C. Notons qu’une grande partie de la loi judaïque a été créée, débattue et transmise en araméen, et c’est aussi la langue à la base du Talmud.
Jésus aurait parlé et écrit ce qu’on désigne aujourd’hui comme l’araméen occidental, le dialecte des Juifs de cette époque. Après la mort du Christ, les premiers chrétiens ont rédigé certaines Écritures en araméen, relatant la vie de Jésus et propageant sa parole dans cette langue, dans de nombreux pays.
Langue historiquement employée pour exprimer des idées religieuses, l’araméen constitue un lien entre le judaïsme et la chrétienté. Le Professeur Franz Rosenthal a écrit, dans son ouvrage Journal of Near Eastern Studies (traduction libre) : « À mon avis, l’histoire de l’araméen représente le triomphe, pur et simple, de l’esprit humain incarné dans la langue (qui est la forme la plus directe de l’expression de l’esprit)… [Cette langue] réussissait, avec force, à promulguer les questions spirituelles».
Sommaire
Groupe
Les trois groupes dialectaux actuels sont :
- le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de trois villages syriens de l'Anti-Liban (dont Maaloula), et probablement par certaines familles de la diaspora dans les villes syriennes et libanaises et en Amérique;
- le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de milliers de locuteurs particulièrement dans le nord de l'Irak appelé "Soureth" , dans le Caucase et dans la diaspora (Europe, Amériques, Australie), membres de diverses églises chrétiennes orientales (voir Assyriens), Juifs targoumis (ou Juifs kurdes, voir Lishán didán et Judæo-Aramaic language (en)) ou Mandéens.
- le néo-araméen central parlé par quelques milliers de locuteurs des villages du Tur Abdin dialecte Turoyo[5]. Aussi, en Syrie dans la province d'Al-Hasaka et en diaspora particulièrement en Suède.
L'arabe a emprunté de nombreux mots à l'araméen.Propagation
Les papyrus araméens d’Éléphantine, témoins de la vie d'une communauté juive en Égypte à l'époque achéménide, constituent un autre important corpus de textes.
Communauté juive
Article détaillé : Judéo-araméen.Le Livre de Daniel et le Livre d'Esdras sont écrits en partie en araméen.
Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen, notamment des traductions de la Bible (targoums)[6].
Le Targoum Onkelos, attribué traditionnellement à Onkelos le Prosélyte, est la traduction officielle de la Torah utilisée par la communauté juive de Babylone. L'araméen était également la langue employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud de Babylone. Langue dans laquelle les deux Talmuds furent rédigés intégralement. Seule la Mishna est rédigée en hébreu. Ainsi un étudiant talmudique digne de ce nom a souvent de meilleures connaissances en araméen qu'en hébreu moderne.
Époque de Jésus
L'araméen était la langue usuelle en Palestine du temps de Jésus de Nazareth et le resta dans toute la région puisque Mani prêchait en araméen.
On estime que Jésus de Nazareth a prêché en araméen[7].
Une phrase attribuée à Jésus, « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » est rapportée par une transcription différente dans l'évangile selon Marc et l'évangile selon Matthieu.
Le texte de Westcott-Hort rend cette citation ainsi :
- Dans Matthieu 27:46 : « ελωι ελωι λεμα σαβαχθανι[8] » (« elôi, elôi, lema sabachthani »).
- Dans Marc 15:34 : « ελωι ελωι λαμα σαβαχθανι[9] » (« elôi, elôi, lama sabachthani »).
Le Codex Bezae, les versions du Stephanus New Testament (1550) et Scrivener New Testament (1894) donnent une autre version de Matthieu 27:46 : « ηλι ηλι λαμα σαβαχθανι [10] » (« êli, êli, lama sabachthani »). Cette transcription en grec du passage de Matthieu, ηλι, est plus proche de l'hébreu officiel de l'époque.
La TOB met en note sur les deux versets qu'il s'agit d'une citation en araméen de Psaumes 22:2 (en hébreu, אֵלִי אֵלִי לָמָה עֲזַבְתׇנִי ? Eli, Eli, lama azavtani). La Bible de Jérusalem met en note sur le verset de Marc 15:34 : « Jésus a dû prononcer en araméen, Élahî, transcrit Élôï, peut-être sous l'influence de l'hébreu Élohim. » Ces deux traductions transcrivent Éli (Eli) pour Matthieu, et Élôï (Eloï) pour Marc.
RACHB"I
Le Zohar, livre ésotérique juif écrit en Israël dans la caverne de rabi Chim'one bar yo'haye près du village de Péki'in [11],est rédigé en araméen.
De nos jours
Traitement de texte
Le premier logiciel de traitement de texte en langue araméenne a été élaboré en 1986-1987 au Koweït par Sunil Sivanand, un jeune professionnel des technologies de l'information qui est maintenant directeur général et ingénieur en chef chez Acette, une société implantée à Dubaï. Le projet avait été parrainé par Daniel Benjamin, qui était à la tête d'un groupe de personnes qui s'efforcent de préserver et de faire revivre la langue araméenne.
Le peuple araméen
Depuis la seconde partie du XXe siècle, la majorité des Araméens vit en Occident (en Europe principalement). Il s'agit d'un des seuls peuples apatrides dans le monde.
Notes
- Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, arts et des métiers, « la langue syriaque, appelée en divers tems, langue chaldéenne ou babyloniene, araméene, assyriene, fut encore nommée hébraïque, non qu'on la confondît avec l'ancien hébreu, mais parce qu'elle étoit devenue la langue vulgaire des Juifs, depuis leur retour de la captivité de Babylone, & qu'elle l'étoit encore du tems de Jesus - Christ ». Cette langue a été connue sous plusieurs noms au cours des siècles. Selon l'
- Encyclopædia Britannica, version en ligne consultable au 4 novembre 2009. « Aramaic language » dans l'
- Persepolis Archive Project, consulté le 12 février 2007 John A. Matthew Stolper, What are the Persepolis Fortification Tablets?, The Oriental Studies News & Notes, hiver 2007, pp. 6-9, transcrit sur le site
- ISBN 978-0-226-62194-4) Ces textes ont été édités par R. A. Bowman sous le titre : Aramaic Ritual Texts from Persepolis, Oriental Institute Publications, volume XCI, University of Chicago Press, 1970, (
- http://en.wikipedia.org/wiki/Turoyo_language
- ISBN 978-2-87457-001-8) présentation de l'éditeur, consultée le 14 février 2007 Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, Safran, Bruxelles, 2005 (
- Black, M., An Aramaic Approach to the Gospels and Acts. 3rd Ed., Hendrickson Publishers, 1967. Burney, C. F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel, Oxford at the Clarendon Press, 1922. Casey, M., The Aramaic Sources of Marks' Gospel, Cambridge University Press, 1998. Casey, M., An Aramaic Approach to Q, Cambridge University Press, 2002. Zimmermann, F., The Aramaic Origin of the Four Gospels, Ktav Publishing House, 1979.
- Matthieu 27:46 sur BibleGateway.com
- Marc 15:34 sur BibleGateway.com
- Stephanus New Testament et le Scrivener New Testament sur BibleGateway.com Matthieu 27:46 d'après le
- http://www.google.co.il/m/search?q=peki%27in&mshr=28&msbs=&mscq=&mscm=&pbx=1&aq=&oq=peki%27in&aqi=&fkt=2574&fsdt=18636&cqt=17798&rst=17801&htf=&his=&maction=<oken=9052257
Bibliographie
- Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, coll. Langues et cultures anciennes 5, éd. Safran, Bruxelles, 2005, (ISBN 978-2-87457-001-8)
Filmographie
- Robert Alaux, Les derniers Assyriens, Paris, 2003 (film documentaire de 52 minutes évoquant l'origine des langues araméennes et syriaque)
Voir aussi
Lien externe
Catégories :- Langue araméenne
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