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Méthode globale
La méthode globale est une méthode d'apprentissage de la lecture. Elle a pour ambition de faire acquérir à l'élève une stratégie de déchiffrage des mots en tant qu'image visuelle indivisible.
Cette méthode est apparue historiquement par opposition à la méthode syllabique, qui s'articule autour de la genèse des sons de la langue par assemblage de syllabes.
La lecture se fait par la reconnaissance d’un mot en entier, ce type de méthode est utilisé pour apprendre à lire des langues comme le chinois, c’est une méthode que l’on peut appeler idéovisuelle et est très peu utilisée. Les mots s’apprennent comme des images, ainsi un signe correspond à un mot.
Sommaire
Ambiguïté de l'appellation
L'appellation « méthode globale » est ambiguë, car fréquemment employée pour désigner des pratiques très différentes.
D'une part, l'appellation « méthode globale » a historiquement été utilisée pour plusieurs méthodes inspirées de la méthode Decroly : Célestin Freinet utilise initialement le terme pour sa méthode partant en effet du mot dans son entier, mais surtout du sens de l'écrit et de l'expression des enfants. Elle sera ensuite rebaptisée Méthode naturelle de lecture[1].
D'autre part, des polémiques récurrentes assimilent à cette méthode les méthodes mixtes, en raison de leur « départ global », voire toute méthode qui ne soit pas strictement alphabétique[2].
Historique
Décrite dès 1787 par Nicolas Adam, la méthode globale a été développée au début du XXe siècle par Ovide Decroly, pour aider l’apprentissage d'enfants en difficulté qui n’arrivaient pas à lire par les méthodes habituelles.
Elle est adaptée dans les années 1980 par Évelyne Charmeux et Jean Foucambert sous le nom de méthode idéovisuelle. Cette méthode consiste à utiliser directement des mots entiers simples et familiers, voire des phrases entières, sous forme de différents jeux de devinettes. Le manuel Objectif lire s'en inspire.
Description
La lecture se fait par la reconnaissance d'un mot en entier, et non par le code de l'écrit. Le même type de méthode est utilisé pour apprendre à lire des langues comme le chinois, basées sur des idéogrammes.
De ce fait, le mot est la plus petite unité fréquentée dans cette méthode. La notion de syllabe n'est donc théoriquement pas envisagée en tant que support d'apprentissage dans la méthode globale. Les activités d'apprentissage mises en place dans le cadre de cette méthode, ont pour objet de favoriser la reconnaissance visuelle immédiate d'un mot. Son succès est donc fortement lié aux capacités intrinsèques de l'enfant à reconnaître et à mémoriser visuellement un lexique relativement important.
Cette méthode est née d'un constat simple : un bon lecteur ne déchiffre pas, mais reconnaît les mots, voire des groupes de mots. D'après les défenseurs de cette méthode, avoir une approche globale serait indispensable pour comprendre ce qu'on lit. Cependant, cette stratégie pose le problème du mot inconnu ; tout lecteur sera confronté à la nécessité de déchiffrer un mot nouveau en ayant recours à la syllabique.
Lien avec d'autres domaines de la pédagogie
Également appelée méthode analytique, la méthode globale est une méthode de « mise en situation » des mots au sein des phrases, des lettres au sein des mots ; les éléments (lettres, syllabes) ne sont pas considérées en tant que tels, mais dans un contexte.
En ceci, il s'agit d'une méthode par interpolation, alors que la méthode syllabique est une méthode par extrapolation.
Critiques
Cette méthode est parfois accusée de provoquer dyslexie et dysorthographie[3]. Dans le cas de la dyslexie, la méthode pourrait l'amplifier selon certains, mais elle ne la provoque pas. Le Figaro accuse cette méthode d'introduire de la confusion dans l'esprit des enfants et 21% de ceux-ci entrent au collège « sans comprendre ce qu'ils lisent[4] ».
En France, le ministre de l'Éducation Gilles de Robien a déclaré en 2005 qu'il fallait « abandonner une fois pour toutes la méthode globale[5] », même si dans la pratique, elle n'était plus guère utilisée dans les écoles.
Le collectif Sauver les lettres milite également pour un abandon de la méthode. Fanny Capel, cofondatrice du collectif et agrégée de lettres classiques affirme que « la méthode globale donne de mauvais réflexes aux enfants. Certains sont même dégoûtés de la lecture. D'ailleurs les chiffres sont parlants : en 2002, 17,5 % des élèves de 6e étaient illettrés. »[6].
Notes et références
- ↑ La méthode globale, cette galeuse, Freinet, 1959
- ↑ Voir à ce sujet Marc le Bris, Et vos enfants ne sauront pas lire... ni compter, Stock, 2004.
- ↑ Carole Tisset, Apprendre à lire au cycle 2, Hachette Éducation.
- ↑ « B.A.-BA : les instits font de la résistance », Le Figaro, 16 septembre 2006
- ↑ Conférence de presse sur la lecture - Ministère de l'Education nationale
- ↑ "Halte à la faillite du système scolaire", Femme Actuelle, 27 septembre 2004
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Marc le Bris, Et vos enfants ne sauront pas lire ... ni compter !, Stock, 2004.
- Carole Tisset, Apprendre à lire au cycle 2, Hachette Éducation ([pdf] extraits).
- Jean-Paul Brighelli, La Fabrique du crétin, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2005
Liens externes
- Enseigner le français avec Eveline Charmeux, site officiel d'Eveline Charmeux.
- Apprentissage-lecture.com, un site critiquant la méthode globale
- Pour la lecture
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Catégorie : Lecture
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