- Appel des indigènes de la république
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Indigènes de la République
Le Mouvement des Indigènes de la République est une association française qui affirme avoir comme objectif la lutte contre les discriminations, en particulier de race et de religion et se déclare « antisioniste ». Les actions et propos de l'association ont cependant suscité des controverses, et des accusations de racisme et de communautarisme[1]. Le magazine Marianne a accusé le mouvement de distiller un discours fondé sur « la rancoeur et la haine »[2]. Houria Bouteldja est sa porte-parole.
Sommaire
Historique
Le mouvement se fait connaître en janvier 2005 par lancement de l'Appel des indigènes de la république pour la tenue d’assises de l’anticolonialisme. L'association est créée officiellement la même année[3].
Ce mouvement a été initié par le collectif des musulmans de France, proche de Tariq Ramadan, des associations communautaires, et des associations s'opposant à la loi de 2004 sur l'interdiction du port de signes religieux à l'école, altermondialistes. Par la suite, des trotskistes et des altermondialistes ont rejoint le mouvement[4][5].
Contexte de l'appel
Le texte se situe dans un contexte de contestation de l'histoire de la colonisation française, dont il constitue un des évènements, avec les scandales de Dieudonné, la création d'un musée du colonialisme, accusé de présenter le colonialisme d'une façon trop positive et la contestation, pour la même raison, des programmes scolaires d'histoire ; contestation relancée durant le débat de la loi française du 23 février 2005.
Les assises qu'il appelle de ses vœux auront lieu en juin 2005[6] et conduiront à la création de l'association des Indigènes de la République.
Contenu de l'appel
Il dénonce les discriminations dont sont, selon eux, « victimes les minorités ethniques » en France et le traitement de l'histoire coloniale française, affirmant que « la France a été un État colonial [...]. [Elle] reste un État colonial ». Le contenu de ce texte a suscité une vive polémique dans les associations antiracistes et dans les milieux intellectuels français.
Cet appel dénonce aussi la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école, qui pour les auteurs fait partie d'une démarche colonialiste.
Ce texte a profondément divisé l'extrême gauche et le milieu anarchiste, une partie d'entre eux trouvant ce texte communautariste. Quand Tariq Ramadan signa l'appel un mois après son initiation, cette adhésion fit scandale, et une personnalité comme Clémentine Autain par exemple retira sa signature au motif que « Pour le public, le texte est devenu celui de Ramadan[7]. »
Objectifs de l'association
L'association s'est donné pour but de lutter contre toutes les discriminations de race, de sexe, de religion ou d’origine. Elle estime qu'en France ces discriminations sont omniprésentes et structurelles car liées au passé colonialiste de celle-ci. L'association prône également le communautarisme et le refus de l'intégration[5]. Selon sa porte-parole, il faut « rééduquer le reste de la société, la société occidentale »[8].
Elle souhaite « dénationaliser[9] » l'Histoire de France afin de la réinsérer dans l’histoire du monde, et donner leurs places aux histoires multiples de tous ceux qui vivent en France aujourd'hui.
Positions de l'association
Le Mouvement des Indigènes de la République (MIR) se positionne contre la loi interdisant le port des signes religieux ostensibles à l'école, considérant qu'il s'agit d'une pratique « néo-coloniale »[10].
Polémiques sur le racisme anti-blanc
Ce mouvement est régulièrement accusé par l'hebdomadaire Marianne de racisme anti-blanc à cause de son appel à la formation d'un parti politique que le magazine qualifie de parti anti-« souchiens », souchiens étant considèré par l'hebdomadaire comme un jeu de mot avec « sous-chiens ». [11] En effet, lors de l'émission, Ce soir ou jamais sur France 3, Houria Bouteldja a utilisé le terme "souchien" pour désigner les français blancs, provoquant une vive polémique. Par la suite, les Indigènes se sont défendus sur Internet en affirmant qu'il s'agissait d'une formule de dérision[12]
Transformation en parti politique
L'association annonce en 2008 viser à se transformer en parti politique[13], le P.I.R. (Parti des Indigènes de la République). Houria Boutjelda affirme qu'il s'agira d'un parti "anti-impérialiste et antisioniste".
Position sur le conflit Israelo-Palestinien
L'association dénonce le caractère colonial de l'État d'Israël. Appelant aux manifestations organisées en France en faveur des Palestiniens suite au déclenchement de la Guerre de Gaza 2008-2009[14], le mouvement a proclamé son soutien "au Hamas et les autres forces de la résistance armée"[15] du peuple palestinien y compris au Hamas.
Durant les manifestations en faveur de la Palestine organisée en Janvier à Paris, l'association a disposé d'un cortège où elle a invité un représentant du Hamas à s'exprimer et a distribué des autocollants à l'effigie d'Izz al-Din al-Qassam. En plus du Hamas, un représentant de l'association a appelé au soutien du Front Populaire de Libération de la Palestine [réf. nécessaire] (marxiste).
Initiateurs
Associations
MAI 59 : Mouvement autonome de l’immigration du Nord, CMF (Collectif des musulmans de France), oumma.com, GRAAF (Groupe de recherches activistes sur l’Afrique), FETAF (Fédération des étudiants et travailleurs africains de France), Droit des femmes musulmanes de France, le collectif Les Mots sont Importants, collectif féministe Les Blédardes, TouTEsegaux.net, Festival Permanent contre les lois racistes (Strasbourg), DiverCité (Lyon), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), groupe de rap « La Rumeur ».
Personnalités
Amar Assas (membre du bureau « harkis et droits de l’homme »), Karim Azouz (Collectif des musulmans de France), Fatima Bammou (travailleuse sociale), Sidi Mohamed Barkat (philosophe), Adnane Ben Youssef (CCIPPP), Saïd Bouamama (socio-économiste et chargé de recherche à l’IFAR), Hamé Bourokba (groupe de rap « La Rumeur »), Youssef Boussoumah (coordinateur des Campagnes civiles internationales pour la protection du peuple palestinien/CCIPPP), Houria Bouteldja (Collectif féministe les Blédardes), Jamila Chaïbi (militante féministe), Jean-Luc Cipière (membre d’Attac France), Monique Crinon (Cedetim), Christine Delphy (féministe), Bernard Dréano (responsable associatif), Abdelmajid Guelmami (socio-économiste), Moustapha Gueye (membre du cercle Franz Fanon), Tidiane Gueye (président de la Fédération des étudiants et travailleurs africains), Alix Héricord (doctorante en histoire), Fouad Imarraine (CMF), Najat Khanzy (enseignante), Sadri Khiari (membre du comité de rédaction de la revue ContreTemps), Meriem Laribi (Collectif une Ecole Pour Tous-tes), Joëlle Marelli (traductrice), Mehdi Meftah (membre de la coordination des comités Palestine), Corinne Perron (représentante en France de l’USTKE), Nicolas Qualander (membre du comité de rédaction de la revue Contre-Temps), Frédéric Sarkis (militant associatif), Ahcène Taleb (avocat, militant antiraciste), Pierre Tevanian (professeur de philosophie), Sylvie Tissot (sociologue)
Sources
Notes et références
- ↑ Les Indigènes de la République s’adonnent au racisme anti-« souchiens »
- ↑ Les Indigènes créent un parti anti-« souchiens » - Marianne - 09/05/2008
- ↑ Annonce 1662 du Journal officiel du 28 janvier 2006
- ↑ Les Indigènes de la République dénoncent le "consensus raciste" - Nouvel Observateur - 09/02/2007
- ↑ a et b Les Indigènes de la République inquiètent la police - Le Figaro - 13/06/2008
- ↑ Première assemblée plénière de l’Agora des Indigènes, 25 Juin 2005
- ↑ « Les Indigènes s’invitent dans le débat », L'Humanité, 21 mars 2005
- ↑ Émission "Ce soir (ou jamais !)" - France 3 - 21/6/2007
- ↑ "Dénationaliser l’histoire de France" Suzanne Citron - Libération, le jeudi 30 décembre 2004
- ↑ « De la cérémonie du dévoilement à Alger (1958) à Ni Putes Ni Soumises : l’instrumentalisation coloniale et néo-coloniale de la cause des femmes », 2004.
- ↑ Les Indigènes créent un parti anti-«souchiens» - Marianne - 09/05/2008
- ↑ La réaction d'Houria Bouteldja face à la polémique
- ↑ Un Parti des indigènes, pour quoi faire ?, 13 octobre 2008, site du Mouvement des Indigènes de la République. Consulté le 12 janvier 2009
- ↑ Appel du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, Collectif Urgence Gaza. Consulté le 11 janvier 2009
- ↑ Nous soutenons Hamas et les autres forces de la résistance armée, parce que..., 22 janvier 2009, site du Mouvement des Indigènes de la République
Bibliographie
- Sadri Khiari, Pour une politique de la racaille, Immigré-e-s, indigènes et jeunes banlieues, Paris, éd. Textuel, avril 2006.
Liens externes
- Site des Indigènes de la République
- Les « indigènes de la République » : nation et question postcoloniale
- L'Humanité présente le débat
- Débat dans l'émission Ripostes
- Portail des droits de l'homme
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