- Appel d'urgence (film)
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Appel d'urgence
Données clés Titre original Miracle Mile Réalisation Steve De Jarnatt Scénario Steve De Jarnatt Acteurs principaux Anthony Edwards
Mare Winningham
John Agar
Mykelti WilliamsonSociétés de production Hemdale Film Corporation (en) Pays d’origine États-Unis Sortie 1989 Durée 87 minutes (1h27) Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Appel d'urgence (Miracle Mile) est un film américain réalisé par Steve De Jarnatt en 1988.
Sommaire
Synopsis
Une nuit, après un rendez-vous raté avec la femme de sa vie, un homme reçoit dans une cabine téléphonique l'appel désespéré d'un jeune militaire qui tente de joindre son père et qui lui apprend, affolé, que des missiles nucléaires vont s'abattre sur Los Angeles dans 1 heure et 10 minutes.
Fiche technique
- Titre français : Appel d'urgence
- Titre original : Miracle Mile
- Réalisateur : Steve De Jarnatt
- Scénario : Steve De Jarnatt
- Production : John Daly et Derek Gibson
- Musique : Tangerine Dream
- Image : Theo van de Sande et Dennis Weaver
- Montage : Stephen Semel et Kathie Weaver
- Dates de sortie :
Distribution
- Anthony Edwards : Harry Washello
- Mare Winningham : Julie Peters
- John Agar : Ivan Peters, le grand-père de Julie
- Lou Hancock : Lucy Peters, la grand-mère de Julie
- Mykelti Williamson : Wilson
- Kelly Jo Minter : Charlotta, la sœur de Wilson
- Kurt Fuller : Gerstead
- Denise Crosby : Landa
- Robert DoQui : Fred, le cuisinier
- O-Lan Jones : La serveuse
- Claude Earl Jones : Harlan
- Alan Rosenberg : Mike
- Danny De La Paz : Le travesti
- Earl Boen : L'homme ivre devant le café
- Diane Delano : L'hôtesse de l'air
- Raphael Sbarge : Chip (voix)
- Peter Berg : Musicien dans l'orchestre
- William Schallert : Un client du café
- Lucille Bliss : La vieille femme du café
Commentaires
La genèse du film
Avant que Miracle Mile ne devienne un film, il aura traîné pendant dix ans dans les tiroirs de Hollywood[1]. En 1983, il est choisi par le magazine American Film comme l'un des dix meilleurs scénarios non encore portés à l'écran[1]. Steve De Jarnatt l'avait écrit pour Warner Brothers en espérant le réaliser lui-même. Mais le studio voyait plus grand et ne désirait pas engager un réalisateur débutant tel que De Jarnatt[1].
Miracle Mile passe en préproduction durant trois ans jusqu'à ce que De Jarnatt ne décide de racheter le script pour la somme de 25 000 $[1]. Après l'avoir réécrit, le studio lui propose de le racheter pour la somme de 400 000 $. De Jarnatt refuse[1]. Lorsqu'il le présente à d'autres studios, ceux-ci sont embarrassés par le mélange entre histoire d'amour et guerre nucléaire, sans oublier un dénouement pessimiste. C'est d'ailleurs ce script peu conventionnel qui attire l'acteur Anthony Edwards[1]. Finalement, De Jarnatt obtient un budget de 3,7 millions de dollars du producteur John Daly de la Hemdale Film Corporation.
Le script fut également pressenti pour constituer l'un des sketches du film La Quatrième Dimension (1983)[2].
Le tournage eut lieu du 13 avril au 4 juin 1987 en extérieurs à Los Angeles[3].
L'histoire
Tourné à la fin des années 1980, alors que la guerre froide touchait à son terme, le film se distingue en montrant des gens tentant désespérément de fuir une attaque nucléaire imminente dont ils ont été informés par hasard, alors même que les autres films traitant de l'apocalypse nucléaire traitent plutôt du thème des conséquences de l'explosion sur les survivants.
Le film débute sur une banale histoire d'amour entre deux personnes tout aussi banales. Ce n'est qu'au bout d'une vingtaine de minutes, lorsque Harry reçoit l'appel téléphonique, que le ton du film bascule soudainement. D'abord choqué par ce qu'il vient d'entendre (on lui annonce qu'une guerre nucléaire vient de commencer), Harry est partagé entre l'idée d'être victime d'une farce et l'urgence de fuir si ce qu'on lui a dit est vrai.
En racontant ce qu'il a entendu aux clients du café, Harry est rapidement conforté par une femme d'affaires qui a des relations en haut lieu et qui confirme que plusieurs de ses connaissances semblent avoir soudainement fui le pays. Dès lors, la plupart des clients filent vers l'aéroport sans plus attendre, tandis que d'autres demeurent sceptiques et font comme si de rien n'était.
Mais Harry tient avant tout à sauver la femme de sa vie, rencontrée quelques heures plus tôt. Débute alors une odyssée nocturne au cours de laquelle Harry va se retrouver malgré lui ballotté au gré des évènements, essayant désespérément de partir en hélicoptère vers l'aéroport. Son errance n'est pas sans rappeler celle de Paul dans After Hours (1985).
Les rôles principaux
Les acteurs, bien que peu connus du grand public, se sont distingués par ailleurs dans d'autres rôles :
- Anthony Edwards (Harry) était alors connu pour son rôle de Goose dans Top Gun (1986), et est devenu ensuite célèbre pour son rôle du Dr Mark Greene dans la série télévisée Urgences.
- Mare Winningham (Julie) a été nominée pour l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour le film Georgia aux côtés de Jennifer Jason Leigh.
- Mykelti Williamson (Wilson) se distinguera en 1994 par son rôle du soldat Bubba dans le film Forrest Gump.
- Denise Crosby (Landa) sera remarquée en 1989 dans Simetierre, adaptation du roman éponyme de Stephen King. Elle est la petite-fille du chanteur Bing Crosby.
- John Agar (Ivan Peters) débuta sa carrière sous la direction de John Ford à la fin des années 1940, alors qu'il était l'époux de Shirley Temple avant de divorcer et d'épouser la danseuse Loretta Combs.
Les décors
Le titre original du film vient du quartier de Miracle Mile à Los Angeles où se déroule toute l'action et dans lequel se trouvent de nombreux buildings, l'un d'entre eux (celui de la compagnie d'assurance-vie Mutual Benefit Life (en), surmonté d'un héliport) servant de point central au film.
Dans les premières minutes, on aperçoit d'abord le musée Page où se rencontrent Harry et Julie, puis La Brea Tar Pits à l'extérieur du musée où ils font plus ample connaissance. Ils se rendent ensuite dans un restaurant de la chaîne Marie Callender (en), juste à côté du musée, où Harry achète tous les homards vivants pour les relâcher ensuite sur les quais de Santa Monica.
Puis on aperçoit Harry jouer du trombone dans un concert de charité en plein air pour sauver l'auditorium Pan-Pacific, que l'on aperçoit brièvement. Le bâtiment était abandonné depuis 1972 et sera détruit l'année suivante dans un incendie.
La quasi-totalité du film se déroule entre Wilshire Boulevard et Fairfax Avenue.
L'un des lieux principaux du film est le « Johnie's Coffee Shop Restaurant »[4] situé au 6101 Wilshire Blvd[5] où travaille Julie et où Harry reçoit l'appel téléphonique. Fondé en 1955 (il s'appelait alors « Romeo's Times Square », comme le rappelle justement l'un des personnages du film) dans un style Googie très en vogue en Californie dans les années 1950, l'établissement est fermé depuis 2000 mais peut être loué pour des tournages, et est parfois ouvert au public par le [trad 1], une association de conservation du patrimoine[6]. Il apparaît notamment dans les films Reservoir Dogs[7] (1992), American History X[8] (1998) et The Big Lebowski[9] (1998).
La bande originale
Elle comporte de nombreux morceaux au synthétiseur du groupe allemand Tangerine Dream, offrant une sonorité typique des années 1980. Ce groupe a composé de nombreuses bandes originales de films, parmi lesquels Risky Business (1983), Firestarter (1984) ou Legend (1985).
Le réalisateur américain Steve De Jarnatt supervisa le travail de Tangerine Dream, se rendant lui-même à Berlin dans le studio d'enregistrement du groupe afin de s'assurer que leur musique soit conforme à ses attentes[10].
Le CD de la bande originale comporte 11 titres :
- Teelering Seales
- One for the Books
- After the Call
- On the Spur of the Moment
- All of a Dither
- Final Statement
- In Julie's Eyes
- Running Out of Time
- If It's All Over
- People in the News
- Museum Walk
L'affiche du film
L'affiche utilisée lors de la sortie en salles montre Harry dans la rue au petit matin, au milieu des voitures, alors que la panique gagne toute la ville. Un champignon atomique est incrusté dans la scène. L'accroche est : « There are 70 minutes to the end of the world. Where can you hide ? » (« Il reste 70 minutes avant la fin du monde. Où se cacher ? »).
Pour la sortie en vidéo, une affiche différente fut utilisée. Elle montre Harry et Julie dans une cabine téléphonique, avec un symbole de radioactivité sur la vitre de cabine, et au-dehors les voitures et le champignon qui figuraient déjà sur l'affiche cinéma.
Fin alternative
Les spectateurs européens ont pu voir une séquence absente du montage américain : juste avant le générique final, une animation montrait deux diamants fusionner[11].
Accueil critique
Miracle Mile reçut un accueil critique très varié. Roger Ebert fait l'éloge du film, vantant son « efficacité diabolique » et son sentiment de « véritable terreur »[12]. Dans le Washington Post, Rita Kempley écrit : « Il semble qu'il (De Jarnatt) n'est pas très intéressé par l'histoire ni par ses personnages, mais plutôt par l'idée de dire quelque chose de profond - ce qui n'est pas le cas »[13]. Stephen Holde écrit dans le New York Times : « Tout comme Harry et Julie, M. Edwards et Mme Winningham forment un couple inhabituellement rafraîchissant »[14]. Dans sa critique pour le Boston Globe, Jay Carr le décrit comme « un film brouillon, mais rempli d'énergie, de précipitation, de conviction et de chaleur et vous n'êtes pas prêt de l'oublier »[15].
Récompenses et nominations
- 1989 : Prix des meilleurs effets spéciaux au Festival international du film de Catalogne.
- 1990 : Nomination à l'Independent Spirit Award du meilleur scénario (pour Steve De Jarnatt) et du meilleur second rôle féminin (pour Mare Winningham).
- 1990 : Nomination au prix du Grand Jury du Festival du film de Sundance.
- 1990 : Présenté en compétition au Festival international du film fantastique d'Avoriaz.
Distribution en vidéo
Le film a fait l'objet d'une sortie en Laserdisc en 1990[16], avec cependant une image au format 1.33 alors que le film avait été projeté en salles au format 1.85.
Il s'agirait cependant d'un Open matte (en), le film ayant été projeté en salles avec des caches en haut et en bas, tandis que l'image disponible en vidéo reproduit le plein cadre, sans perte d'informations (contrairement à une version Pan & Scan qui tronquerait au contraire l'image vue en salles).
Un DVD zone 1 est sorti le 3 juin 2003, toujours avec une image au format 1.33 [17].
Liens externes
- Appel d'urgence sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (en) Site officiel (MGM) avec des photos
- (fr) Appel d'urgence sur horreur.com
- (fr) Miracle Mile sur dvdrama.com
- (fr) Miracle Mile sur sancho-asia.com
- (en) Miracle Mile sur fast-rewind.com
- (en) Miracle Mile sur sparkleberrysprings.com
- (en) Le thème du cauchemar dans le film : comparaison avec le film After Hours (1985)
- (fr) Analyse binaire : Cloverfield / Miracle Mile : comparaison avec le film Cloverfield (2008)
Références
- "Miracle Mile Made with Slowly Measured Steps", article de John H. Richardson du 28 mai 1989 dans le St. Petersburgh Times
- Making Of ... Miracle Mile
- Anecdote sur le site de Monsieur Cinéma
- Miracle Mile Filming Locations
- Johnie's Coffee Shop Restaurant sur Google Street View.
- Wilshire Blvd, LA : Cruise Down Memory Lane
- Movie Locations Guide : Reservoir Dogs
- Movie Locations Guide : American History X
- Movie Locations Guide : The Big Lebowski
- Notes from a Miracle Mile freak sur les forums de l'IMDb
- Alternate versions for Miracle Mile sur l'IMDb
- Critique de Roger Ebert.
- Washington Post. "Miracle Mile to Nowhere" par Rita Kempley dans l'édition du 14 juin 1989 du
- Waiting in California for the next Big Bang" par Stephen Holden dans l'édition du 19 mai 1989 du New York Times. "
- Boston Globe. "Miracle Mile : A Poetry of Doom" par Jay Carr dans l'édition du 9 juin 1989 du
- Laserdisc details for Miracle Mile sur l'IMDb
- DVD details for Miracle Mile sur l'IMDb
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