- Mutara III du Ruanda
-
Mutara III du Ruanda
Rwanda
Cet article fait partie de la série sur la
politique du Rwanda,
sous-série sur la politique.Portail politique - Portail national Mutara III (1912-1959) fut l'avant-dernier souverain du royaume du Ruanda. Premier mwami (roi, en kinyarwanda) à se convertir à la religion chrétienne, il eût pour nom de baptême Charles Léon Pierre Rudahigwa, mais règna sous le nom de Mutara III dès son accession au trône le 16 novembre 1931. Membre du groupe Tutsi, son règne fut marqué par des tentatives de rapprochement entre les différentes constituantes de la population rwandaise mais aussi par une volonté de christianiser le pays en s'appuyant sur les autorités coloniales belges et sur les ordres missionaires.
L'accession au trône de Charles Rudahigwa intervient à la suite de la déposition de son père, le roi Yuhi V, par les autorités coloniales belges, qui accusent le souverain d' « égoïsme et de lubricité ».
Officiellement révoqué le 12 novembre 1931, l'ex-Yuhi V est chassé de sa capitale le 14 novembre. Deux jours plus tard, son fils est reconnu comme « Mwami » par le vice-gouverneur du Ruanda-Urundi, par le résident du Ruanda et par les autorités ecclésiastiques, représentées par le vicaire apostolique Léon Classe.
Ce coup d'état place sur le trône un jeune homme de 19 ans que les autorités belges espèrent secrètement pouvoir contrôler plus aisément.
Éduqué par les Pères Blancs - à l'instar, notamment, de l'un de ses frères, Rwigemera, et de sa sœur Bakalishonga - le jeune souverain est catholique. Fervent croyant, bien que n'étant pas encore baptisé, il s'attache dès le début de son règne à promouvoir sa nouvelle foi. En 1935, il cède à l'église l'une des propriétés de son père à Nyanza, laquelle est convertie en mission catholique. Le 27 octobre 1946, trois ans après avoir été formellement baptisé en 1943[1], il dédie le royaume au Christ-Roi lors d'une cérémonie solennelle célébrée à Nyanza[2].
Politiquement, le Mwami s'attachera à moderniser le pays, notamment par l'introduction de nouvelles techniques agricoles. Sous son impulsion ont lieu les premières élections libres qui permettent d'associer, quoique de manière encore timide, les Hutus à la vie politique de la nation. En 1949, il décrète que les termes Hutus, Tutsis ou Twas n'ont plus lieu d'être employés par l'administration et que le royaume n'est peuplé que de Rwandais[1].
Le 1er avril 1954, le roi proclame l'abolition de la féodalité. L'année suivante, le roi des Belges Baudouin entame une visite officielle au Ruanda[2].
Le 25 juillet 1959, alors qu'il est soigné à l'hôpital de Usumbura, le roi succombe brutalement après avoir reçu une injection de pénicilline. À l'annonce du décès du Mwami, la rumeur d'un empoisonnement par les « Blancs » provoque une vague de violence. Lors des obsèques du souverain, le 28 juillet, et en l'absence d'héritier direct, l'un des plus jeunes frères du Mwami s'autoproclame roi[3]. Jean-Baptiste Ndahindurwa monte ainsi sur le trône sous le nom de règne de Kigeli V.
Mutara III eût deux épouses : Nyiromakomali, qu'il épousa le 15 octobre 1933, et Rosalie Gicanda avec qui il s'unit le 13 janvier 1942. Cette dernière demeura au Rwanda avant d'être sauvagement assassinée au musée national du Rwanda durant le génocide, le 25 avril 1994.
Notes et références
- Portail de l’Afrique
Catégories : Personnalité politique rwandaise | Naissance en 1912
Wikimedia Foundation. 2010.