- Moïse et pharaon ou le passage de la mer rouge
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Moïse et Pharaon
Moïse et Pharaon ou le Passage de la mer Rouge est un opéra en 4 actes de Gioacchino Rossini, livret de Victor-Joseph Étienne de Jouy, créé le 26 mars 1827 à l'Opéra de Paris.
Il s'agit d'une version remaniée de Mosè in Egitto, créée par Rossini au Teatro San Carlo de Naples le 5 mars 1818 sur un livret italien d’Andrea Leone Tottola, tiré d’une tragédie de Francesco Ringhieri L’Osiride (1760).
Les interprètes principaux étaient Levasseur (Moïse), Cinti-Damoreau (Anaïde) et Nourrit (Aménophis). La 100e représentation de cette version eut lieu en 1838.[1]
Sommaire
Historique
Avant 1820, Rossini composait quatre opéras par an. Il en avait déjà écrit trois lorsqu’il présenta la première version du Moïse commandé par Barbaia, pour le théâtre San Carlo de Naples, et qui était dédié à Isabella Colbran, maîtresse de Barbaia. Isabella allait devenir par la suite l’épouse de l’artiste. Le librettiste avait alors fait de la nièce de Moïse, Sinaïde (Anaïde en français), le pivot de l’antagonisme entre Moïse et le pharaon. Le succès fut immédiat.
L’année suivante, Rossini ajouta la prière du dernier acte et remporta un succès encore plus considérable. C’est cette prière (l’air le plus connu) qui accompagna le compositeur à la cathédrale Santa Croce de Florence en 1887, lorsque son corps fut ramené de Paris, où il était mort vingt ans plus tôt.
Stendhal, qui fit connaître Rossini en France, affirmait que cette prière avait été écrite en quelques minutes, ce qui est contesté par Gustave Kobbé[2] d’après des sources puisées dans la correspondance du compositeur. Une chose est sûre : l’air mit les spectatrices dans un tel état qu’il fallut appeler des médecins dans la salle.
Argument
Acte I
Le camp des Israélites en Égypte.
Le chœur des israélites demande à être libéré de l’esclavage. Moïse les conjure d’avoir foi en Dieu. Son frère étant allé plaider leur cause auprès du pharaon, il revient accompagné de la sœur de Moïse et de sa nièce, Anaï, dont Aménophis (fils du pharaon) est amoureux. Les Israélites sont donc libérés, mais Anaï refuse de les suivre : elle aime Aménophis. Il s’en suit le duo le plus exceptionnel selon Stendhal. Mais Anaï sent qu’elle ne peut rester auprès d’Aménophis et le pharaon menace de revenir sur sa décision. Moïse menace à son tour l’Égypte d’une vengeance divine en levant son bâton vers le ciel : la nuit tombe sur l’Égypte.
Acte II
Dans le palais du pharaon.
Sinaïde, le pharaon et Aménophis, accompagnés d’un chœur, regrettent la nuit dans laquelle l’Egypte est plongée. Le pharaon appelle Moïse pour qu’il fasse revenir la lumière avec son bâton, ce qu’il obtient. Mais Aménophis apprend que son père lui a réservé pour épouse une princesse assyrienne. Pris d’une rage terrible, et fou de douleur à l’idée qu’Anaï puisse lui échapper, Aménophis forme le projet de tuer Moïse.
Acte III
Le temple d’Isis.
Ballet en trois mouvements des Égyptiens en l’honneur de leur déesse. Moïse vient demander la libération de son peuple promise par le pharaon, mais le prêtre Osiris veut d’abord que les israélites rendent hommage à leur déesse. Moïse, indigné, lève encore son bâton et les sept plaies s’abattent sur l’Égypte. Elles ne cesseront que lorsque Moïse le décidera. Osiris, puis Moïse viennent ensuite demander justice au pharaon qui menace les Égyptiens de les chasser en les enchaînant. Final impressionnant.
Acte IV
Les Hébreux dans le désert.
Aménophis rejoint Anaï en cachette : il est prêt à renoncer à son futur titre de pharaon elle accepte de l’épouser. Mais Moïse entraîne les siens, Anaï est obligée de les suivre. Et malgré les supplications d’Aménophs auprès de Moïse, rien de fléchit la volonté du guide. Aménophis le prévient alors que son père a prévu d’attaquer les Hébreux et qu’il choisira le camp du pharaon. L’armée égyptienne avance. Moïse, pris entre les soldats et la mer Rouge voit les flots s’ouvrir devant lui. L’opéra se termine lorsque les eaux se referment sur les Égyptiens avec le Cantique[3]
Bibliographie
- Harrewood, Mosè in Egitto, dans Tout l’opéra, de Monteverdi à nos jours (Gustave Kobbé, Édition établie et révisée par le comte de Harewood. Traduit de l’anglais par Marie-Caroline Aubert, Denis Collins et Marie-Stella Pâris. Adaptation française de Martine Kahanne. Compléments de Jean-François Labie et Alain Pâris), Robert Laffont, Collection Bouquins, 1993, pp. 303-306 (ISBN 2-221-07131-X)
Discographie sélective
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
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