Moutiers-saint-jean

Moutiers-saint-jean

Moutiers-Saint-Jean

Moutiers-Saint-Jean
Carte de localisation de Moutiers-Saint-Jean
Pays France France
Région Bourgogne
Département Côte-d'Or
Arrondissement Arrondissement de Montbard
Canton Canton de Montbard
Code Insee 21446
Code postal 21500
Maire
Mandat en cours
M. Robert Grimpret
2001-2008
Intercommunalité
Latitude
Longitude
47° 33′ 45″ Nord
       4° 13′ 15″ Est
/ 47.5625, 4.22083333333
Altitude 216 m (mini) – 338 m (maxi)
Superficie 4,96 km²
Population sans
doubles comptes
250 hab.
(1999)
Densité 50 hab./km²

Moutiers-Saint-Jean est une commune française, située dans le département de la Côte-d'Or et la région Bourgogne.

Sommaire

Géographie

Le village de Moutiers-Saint-Jean est un ancien bourg témoin d'une histoire foisonnante et dont la présence de vestiges architecturaux montre la richesse du passé de cette commune aujourd'hui quelque peu assoupie.

La commune est située à 200 mètres d'altitude, à 15,3 km du chef lieu (Montbard) et 15,5 km de Semur-en-Auxois. Elle est traversée par la Route Départementale N°1.

Peuplé de 260 habitants, le village est situé dans un vallon crée par le ruisseau (la Réome) entre la plaine de l'Auxois et le plateau du Chatillonnais-Tonnerrois. Région agricole autrefois réputée pour la qualité de sa terre, elle est aujourd'hui dominée par un paysage de bocage se transformant en cultures céréalières intensives et la tradition d'élevage de bovins. La vigne, très présente sur les coteaux avant le phylloxera, a quasiment disparu de la région.

Histoire

L'histoire du village est intimement liée à celle de la puissance abbaye installée en ces lieux à l'époque mérovingienne. Aucun vestige archéologique plus ancien n'a été découvert à ce jour dans le village qui semble donc être né d'une agglomération nouvelle, au Nord du monastère.

Si l'abbaye saint Jean de Réome a fait l'objet d'études anciennes et plus récentes, les autres éléments du village sont peu documentés malgré des qualités évidentes qui en font un village particulièrement riche en vestiges et en histoire.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 M. Robert Grimpret PRG Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
266 286 315 292 265 250
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Localisation des éléments présents sur le commune et aux environs

Le patrimoine archéologique de Moutiers-Saint-Jean et des environs proches est particulièrement riche. Les éléments connus en sont, chronologiquement :

  • des vestiges paléolithiques et de l'âge du fer ont été trouvés en prospection de surface au XIXe siècle.
  • Une voie probablement pré-romaine qui reliait Semur-en-Auxois à Tonnerre et permettait le passage entre deux peuples différents dont la frontière se situait au seuil du plateau. Cette voie est représentée comme ancienne et importante sur la carte de Cassini au XVIIIe siècle.
  • au lieu dit « en Maubais », se trouvent les vestiges d'une « Villa » gallo-romaine du IIe siècle de notre ère.
  • le bourg regroupe l'abbaye, l'hôpital, l'église et le bourg et ses vieilles maisons défendus par les remparts, (voir détail ci-après).
  • la chapelle du hameau de St Just et la ferme de l'hôpital (XIIIe et XVIe siècles).
  • une chapelle au lieu dit Ste Marguerite (présente sur la carte de Cassini).
  • la ferme de l'abbaye avec sa grange-halle du XVe siècle.
  • le pont demandé à la province par le procureur de l'abbaye en 1747 (inscription sur le mur aval).
  • l'ancienne tuilerie active entre le milieu du XIXe siècle et 1950.

Description et éléments chronologiques des ensembles et monuments constituant le bourg

Les éléments constitutifs du bourg forment quatre ensembles distincts : l'abbaye dans son enclos, l'hôpital entouré de murs également, le bourg anciennement fermé de murailles aujourd'hui traversée par de nombreuses extensions et le quartier du « bas du pays » installé sous l'abbaye et l'hôpital. Nous ne parlerons pas ici de l'extension Nord du village (lotissement récent et habitat isolé). L'église paroissiale, hors les murs, étant un point singulier.

L'église paroissiale Saint-Paul

L'église paroissiale de la conversion de saint Paul est bâtie hors les murs. Probablement édifiée à l'emplacement d'un édifice plus ancien, la nef, le bras Nord du transept et la croisée sont romans et restent d'une grande sobriété qui devait contraster avec la richesse de l'abbatiale voisine. Au XIIIe siècle on y adjoint un profond chœur gothique et on surélève le clocher. Le bras sud du transept est complètement remanié au XVIe siècle. Cette église renferme un très riche mobilier en partie issu de l'abbatiale avant sa démolition. On note en particulier la présence des reliques de saint Jean de Réome, fondateur de l'abbaye, plusieurs statues de style bourguignon du XVe siècle, une grande Vierge de l'Assomption du XVIIIe siècle et plusieurs tableaux, malheureusement en très mauvais état. Les retables latéraux sont intéressant à plus d'un titre, au Nord il est consacré à saint Jean de Réome et au Sud, à saint Antoine le Grand, représenté en bas relief de stuc dans la chapelle aménagée par Antoinette Vaussin de Flandres à partir de 1710 dans la chapelle gothique préexistante.

L'enceinte du bourg

Les murs d'enceinte scandés de tours de défense rondes munies de meurtrières horizontales, ont été construits et renforcés au cours du XVe siècle, à la suite des troubles et pillages dus aux Écorcheurs en 1434, aux Huguenots, en 1567 et aux Ligueurs en 1590. Ils enserrent le vieux bourg et les grandes maisons antérieures aux extensions des XVIIe et XVIIIe siècles.

Cette enceinte, jouxtant celle de l'abbaye et celle de l'hôpital, est conservée en place sur trois tronçons et sa porte sud est encore en place. On en retrouve le tracé complet dans le parcellaire et dans la toponymie (Porte aux Goths au Nord).

Les jardins et l'hôtel Cœurderoy

Si l'hôtel Cœurderoy qui (rassemble deux maisons médiévales) donnant sur la grande rue n'est pas un édifice particulièrement original, la composition qu'il forme, coté jardin, avec le parc et l'aménagement paysagé de l'autre côté de l'enceinte constitue un ensemble particulièrement remarquable. Édifiés dans la seconde moitié du XVIIe siècle pour Jean Cœurderoy, maître de requêtes au parlement de Bourgogne, l'aménagement forme un cheminement symbolique vers la lumière. Depuis l'hôtel comportant deux ailes terminées par une façade en rocaille avec fronton et niche, on aperçoit le paysage de la campagne réomoise avec l'enceinte de l'abbaye à droite, l'église paroissiale à gauche et un chêne ancien très majestueux au centre, précédé d'une niche ouverte en rocaille. Depuis la terrasse surplombant le chemin de Ronde des fortifications, un escalier descend dans la terre et mène à l'entrée d'un tunnel assez vaste. De part et d'autre, des citernes et peut-être une glacière sont aménagées. Un dispositif de canaux hydrauliques mal connus conduit l'eau collectée à la sortie du souterrain. Le cheminement vers la lumière est particulièrement bien exprimé dans cette aventure et la sortie est éblouissante. La mise en scène de la pièce dans laquelle on débouche est très soignée, une partie sensiblement trapézoïdale prolongée par un demi-cercle ponctuée d'un bassin et ouverte sur le paysage par trois arcades en rocaille qui cadre chacune un paysage particulier, et ouvrent la composition sur l'espace extérieur. Lorsque l'on se retourne, une terrasse imposante couvre le tunnel et les parties latérales, des escaliers d'extrémité permettent d'accéder à la tribune, constituée comme une seconde scène avec ses niches en rocaille et les pylônes, probablement garnis de chaînes autrefois, qui bordent l'espace du côté du vide. En contrebas, une « grotte » (glacière) couverte en laves donne un axe à la composition de bassins et parterres de vergers et autres comestibles une porte à rocaille termine l'axe de la partie inférieure. Comme l'ont montré les recherches archéologiques réalisées en 1993, l'hydraulique du jardin est assez savante et témoigne d'un savoir-faire évident. Notons aussi les qualités acoustiques de l'édifice, surprenantes pour un ouvrage en plein air de cette dimension et propre à mettre en valeur des saynètes ou autres spectacles.

On est tenté d'y voir là la main d'un architecte ou jardinier italien, grands spécialistes de ces ouvrages à l'époque. Certains auteurs ont fait l'hypothèse d'un auteur proche de Serlio qui oeuvrait alors au château d'Ancy-le-Franc. En tout état de cause, il faut bien reconnaître que ce jardin exceptionnel est bien l'œuvre d'un maître.

L'abbaye Saint-Jean-de-Réome

Fondée, selon la tradition, vers 450 Jean, un fils de nobles patriciens dijonnais, l'abbaye, que l'on dit être la plus ancienne de Bourgogne, fut d'abord installée près de la source de la Réome sur le territoire de la commune actuelle de Corsaint. Il s'agissait alors d'un simple ermitage dans le « désert ». Elle fut transférée dans son emplacement actuel au cours du VIe ou du VIIe siècle pour commencer une période de grande prospérité qui culminera au XIIe siècle, l'abbatiale est consacrée par l'évêque de Langres en 1177. Il ne reste plus grand chose de cette époque, mis à part l'iconographie ancienne et quelques morceaux de sculptures éparses, dont les plus beaux éléments ornent les musées du Louvre, de Dijon ou les collections américaines. Les bâtiments actuels datent en majeure partie de la période de reconstruction à la fin du XVIIe siècle, date à laquelle la réforme mauriste fut introduite à Moutiers-Saint-Jean. La grande abbatiale romane, malgré son bon état, fut démolie à la suite de la Révolution et ses pierres réemployées dans de nombreuses constructions alentour.

Dans sa période la plus faste, l'abbaye assurait son autorité sur plus de 22 paroisses, essentiellement dans le département actuel de l'Yonne. Son abbé était très reconnu et écouté, il participait aux différents conciles de l'époque.

Période pré-romane

Les vestiges les plus anciens qui nous soient parvenus sont des fragments du sarcophage de saint Jean. Cette cuve rectangulaire en marbre est représentée en entier au XVIIIe siècle et citée de nombreuses fois dans les descriptions anciennes conservées dans les archives. La face principale de ce tombeau est sculptée en ronde-bosse d'une arcature à l'antique dite « à portes de ville » abritant le Christ et les douze apôtres dans un style inspiré des sarcophages de l'antiquité romaine mais dont le caractère chrétien ne fait aucun doute. Ces sarcophages généralement datés du IVe siècle de notre ère semblent avoir été sculptés en Italie du Nord ou dans le midi de la France, on trouve d'autres cuves du même type, en particulier au musée Gallo-Romain de Lyon ou dans certaines collections italiennes.

L'iconographie ancienne montre déjà des dégradations sur les têtes des personnages qui ont été cassées par les Huguenots durant les guerres de religion. Les trois morceaux conservés sont très significatifs de l'ouvrage, il s'agit tout d'abord de la partie centrale haute de la cuve avec le Christ sans tête, plus grand que les personnages voisins et tenant un attribut élancé dans la main droite, ce qui le distingue des autres. Le second morceau est une tête d'apôtre, regardant vers la droite, et reconnaissable sur la gravure ancienne parmi les quelques visages ayant survécu, il s'agit du personnage le plus à droite sur la vue. En l'absence d'attribut particulier des apôtres, il est impossible de l'identifier. Le troisième morceau est une partie du bas d'une robe d'un intérêt plus secondaire.

En l'absence de fouilles archéologique sur le terrain de l'abbaye, il est difficile de connaître les dispositions préromanes de l'église ou du monastère. Les rares sources d'archives disponibles précisent bien la présence d'une église au monastère dès l'époque mérovingienne, mais sans en préciser la forme. Le premier élément probant, et le seul à ce jour, que nous pouvons présenter consiste en un petit chapiteau en calcaire de style « carolingien », orné de palmettes assez frustes. Ornement d'un petit portail ou d'une fenêtre géminée, ce seul élément ne nous renseigne que très peu sur l'architecture de l'abbatiale. Pourtant, les textes de cette époque témoignent d'une abbaye florissante avec à sa tête des abbés puissants qui devaient avoir à cœur de célébrer dans un édifice de grande ampleur à la décoration soignée .

La période romane

L'époque romane est incontestablement la période la plus florissante et la plus riche de l'abbaye Saint-Jean-de-Réome. Cette période a été bien analysée par plusieurs publications récentes . Sous l'impulsion d'abbés puissants et avisés, le monastère s'enrichit et s'embellit rapidement, l'abbatiale est reconstruite par Odilon entre 1120 et 1180, son architecture et sa décoration n'ont alors rien à envier à celles de Vézelay, Autun ou même celle de l'abbaye majeure, Cluny. La qualité des chapiteaux retrouvés, des détails architectoniques ou le portail représenté au XVIIIe siècle, témoignent d'une construction très soignée ayant fait appel aux meilleurs maçons, tailleurs de pierre et sculpteurs du moment. Nous ne disposons d'aucun plan de l'église, mais quelques descriptions anciennes et une vue perspective de l'abbaye avant les travaux du XVIIe siècle nous permet d'en définir quelques caractéristiques. L'abbatiale, telle que représentée sur le plan de principe ci-joint (fig.7), présentait alors une nef de six travées avec une élévation à trois niveaux, un transept non saillant surmonté d'une tour de croisée, un long chœur de trois travées prolongé d'une abside hémicirculaire abritant la chapelle de saint Jean. Deux collatéraux bordaient la nef, le transept et le sanctuaire, ils se terminaient (au moins au sud) par une chapelle formant un chevet échelonné. L'intérieur était scandé de travées et d'arcs formerets saillants peut-être décorés de billettes (avant la réfection des voûtes au XVIIIe siècle), de chapiteaux sur pilastres cannelés (au moins dans la croisée du transept), et sans doute de colonnes et chapiteaux à base circulaires dans les bas-côtés et sous les arcades entre nef et bas-côtés. En effet, les vestiges montrent des chapiteaux à base rectangulaires à la corbeille très pentue et des chapiteaux plus verticaux à base ronde. Les décors connus sont historiés ou végétaux avec certaines différences de style qui les rattachent à plusieurs écoles de sculpteurs connues sur les grands sites bourguignons. A ce jour nous connaissons 7 chapiteaux historiés et 12 chapiteaux à feuillages, dispersés dans plusieurs musées en France et aux États-Unis. Un autre chapiteau historié se rapproche, par son style, du portail occidental.

Un large porche s'ouvrait à l'Ouest, il est connu par la gravure publiée au XVIIIe siècle. Le tympan sculpté et le dessin qu'on peut saisir des chapiteaux semblent cependant plus tardifs que le style des grands chapiteaux de l'intérieur.

Du reste des bâtiments de l'abbaye médiévale, il ne reste, aujourd'hui, quasiment plus rien, à l'exception de la façade déjà gothique du « farinier », présent sur la gravure à gauche devant l'abbatiale et sur la maquette du XVIIIe siècle dont il sera question plus loin. L'ensemble des autres bâtiments a été totalement remplacé lors des travaux réalisés par les moines mauristes à la fin du XVIIe siècle. L'abbatiale a été détruite avant 1830.

À cette période majeure de l'histoire de l'abbaye, nous associerons les ajouts gothiques qui sont attestés par les documents et les vestiges conservés. En premier lieu le portail méridional du XIIIe siècle (figure 9), permettant l'accès à l'église depuis le cloître à l'abbatiale, est parfaitement conservé, mais aux États Unis…. Il a été vendu en 1920, des photographies anciennes le montrent dans un des murs de la grange qui a remplacé l'abbatiale après la Révolution. Ce portail remonté au Cloisters Muséum à New York est un bel exemple précoce du portail à statues colonnes du début de l'époque gothique en Bourgogne. Au tympan le couronnement de la Vierge et, contre les ébrasements, les statues de Clovis et Clotaire, illustres parrains présumés de l'abbaye. Le remontage réalisé outre-atlantique pose cependant quelques problème d'interprétation. En effet, les proportions générales de l'ensemble semblent ramassée par rapports aux élancements propres au style gothique, les pères de l'église au devant des ébrasements ne sont que 8 et l'absence de linteau sous le tympan paraît curieuse. Pourtant le remontage a été réalisé comme il était dans l'abbaye au début du XXe siècle. Il faut donc en déduire qu'il avait été remonté durant le XIXe siècle et que les maçonneries avoisinantes ne peuvent être tenues comme celle du mur sud de l'abbatiale.

Le cloître visible sur la vue du XVIIe siècle semble avoir déjà connu un début de remplacement au sud. Cependant, la travée nord présente des baies géminées trilobées ou à oculus d'où pourraient provenir certains écoinçons sculptés retrouvés, en particulier en remplissage du portail méridional. Ce cloître pourrait avoir été couvert de voûtes d'ogives sur base carrée ou barlongue, avec des clefs sculptées qui ont été retrouvées en grand nombre.

La période classique

À partir du XVe siècle le monastère perd de sa puissance et de ses revenus. La situation s'aggrave avec les troubles de la guerre de cent ans, des guerres de religion et de la Ligue, l'abbaye est pillée à plusieurs reprises. La situation de dégrade fortement jusqu'à la reprise en main par les frères Mauristes à partir de 1635. Ces derniers, moines très érudits, vont permettre le renouveau du monastère alors sous le régime de la commende et renouveler presque complètement l'architecture de l'abbaye à l'exclusion du farinier et de la nef et du transept de l'abbatiale qui seront conservés jusqu'à la période révolutionnaire et au-delà. Sous l'impulsion des abbés de la Rochefoucauld et Rochechouard de Chandenier, le chœur et le transept de l'abbatiale seront reconstruit, les cellules des moines, le salon de musique aux stucs et gypseries délicats, la bibliothèque et trois ailes du cloître seront reconstruits dans un goût nouveau, de même que le portail d'entrée, les granges à dîmes et l'hôtellerie qui fut luxueuse. Les travaux sont assez longs et s'arrêtent à plusieurs reprises. Une maquette de cette période est conservée, elle montre un état sensiblement différent de l'existant avec des frontons et des modénatures dissemblables et des baies de proportions autres. Cette situation nous amène à considérer la possibilité d'être face à une maquette de projet, avant réalisation et ce malgré la présence d'une étiquette donnant une date tardive. Comme aucun plans anciens de ces bâtiments ne sont conservés, la réponse n'est pas aisée, peut-être une analyse fouillée des archives de cette période préciserait cette hypothèse. Les bâtiments principaux et en particulier la façade sur les terrasses, sont construits en grand appareil, avec de fortes modénatures et des clefs saillantes sculptées. L'ordonnancement est très strict et révèle une main de maître dont nous ne connaissons pas l'identité avec certitude.

Durant toute cette période, l'abbatiale est conservée en service. Au XVIIIe siècle, le chœur et le transept sont reconstruits en 1730.

Le clocher de l'abbatiale a été abattu, non sans mal, le 2 fructidor de l'an II. Les bâtiments du monastère, sans l'église, sont vendus comme bien national le 25 thermidor an V (soit en 1797) et démolis, à l'exception du logis des moines. Pour l'abbatiale, les rapports de visite révolutionnaires la décrivent comme saine et en bon état malgré les désordres consécutifs à la démolition du signe de féodalité (le clocher). Cette situation n'empêche pas sa vente comme bien national en 1803 et sa démolition avant 1831, malgré la volonté des habitants de la garder comme lieu de culte principal. Les pierres issues de sa démolition vont alors servir de matière pour les fours à chaux et de matériaux de construction pour de nombreux bâtiments alentours.

À partir de cette période, le reste de ces bâtiments est divisé et sert de logements et d'exploitation agricole. En particulier, une grange est construite à l'emplacement de l'église, les derniers vestiges médiévaux disparaissent peu à peu, le portail en 1920, le puits du cloître supprimé dans les années soixante, les vestiges lapidaires dispersés…Il faut cependant rendre hommage aux derniers propriétaires qui ont entretenu les bâtiments (notamment la couverture) et remis en place des menuiseries.

L'hôpital Saint-Sauveur

Cet hospice de charité fut fondé à la fin du XVIIe siècle par Claude de Rochechouard-Chandenier, abbé commendataire de l'abbaye, pour soulager les pauvres et les malades des villages dépendant du monastère. Organisé sur les conseils éclairés de son ami saint Vincent de Paul, cet établissement sert actuellement de résidence pour personnes âgées. La façade classique de la fin du XVIIe siècle montre saint Vincent et saint Jean-Baptiste dans des putti à l'italienne, mais l'intérieur a été très modifié dans le troisième quart du XXe siècle. En particulier, le très beau meuble-retable a été enlevé. Les autres bâtiments renferment par ailleurs une très belle pharmacie avec faïences et mobilier, un portrait de Vincent de Paul par Simon François (1660) et une statue de la Vierge à l'Enfant en marbre du XIVe siècle.

L'habitat civil

Le bourg ancien de Moutiers-Saint-Jean conserve, malgré les démolitions, de nombreuses maisons anciennes, notamment sur la grande rue Nord-Sud. La plus ancienne est dans la partie haute. Dénommée depuis longtemps le "grenier de Flandre", cette construction composite présente une façade romane avec étage à claire voie sur arcades commerciale au rez de chaussée de grande qualité bien que partiellement conservée, une grande salle médiévale (Aula) avec une immense cheminée datable du XIVe siècle, sur caves voûtées et piliers moulurés et une extension du XVIIe siècle en partie détruite aujourd'hui.

Le XIVe, le XVe et le XVIe siècle sont bien représentés, en particulier l'hôtel présent au nord de la maison précédente (très transformé) et la propriété qui lui fait face; Ces implantations respectent l'enceinte et sont constituées d'une grande façade et d'une cour avec communs.

Au XVIIe et XVIIIe siècle, des membres de la noblesse de robe s'installent à Moutier, on leur doit des hôtels plus imposants dont les jardins débordent les limites des fortifications devenues obsolètes, notamment l'hôtel Cœurderoy déjà cité, la « Buffonnerie » ou un autre présent plus au Nord portant également des cœurs au portail.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

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