- Mort d'Adolf Hitler
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Mort d'Adolf Hitler
La cause généralement acceptée du décès d'Adolf Hitler, le 30 avril 1945 est le suicide par balle et empoisonnement au cyanure. Cette double méthode et d'autres circonstances encouragèrent la propagation de rumeurs accréditant la survie d'Hitler après la Seconde Guerre mondiale et sur le devenir de sa dépouille. L'ouverture en 1993 des archives du KGB et du FSB confirma que les services soviétiques acceptèrent la version telle que décrite par Hugh Trevor-Roper dans son ouvrage Les derniers jours de Hitler. Cependant les archives soviétiques apportèrent des précisions sur ce qu'était devenu le cadavre.
Sommaire
Suicide
Hitler prit ses quartiers le 16 janvier 1945 au Führerbunker d'où il commanda les armées du Troisième Reich lorsque celui-ci fut progressivement envahi à l'est par l'Armée rouge et à l'ouest par les armées britanniques et américaines. Fin avril, les forces soviétiques pénétrèrent dans Berlin s'approchant rapidement des quartiers de la Chancellerie. Le 22 avril, Hitler, durant une des conférences militaires quotidiennes, eut une crise de nerfs admettant que la situation était désespérée. Il exprima son intention de se suicider et questionna peu après son médecin personnel Werner Haase sur les différentes méthodes de suicide, ce dernier lui conseillant de combiner l'ingestion de cyanure et le tir d'une balle dans la tête.
Hitler possédait des réserves de capsules de cyanure fournies par les SS. Néanmoins il apprit le 28 avril qu'Heinrich Himmler, commandant les SS, avait engagé des négociations secrètes en vue d'arriver à un traité de paix. Hitler considéra cet acte comme une trahison et développa des signes de paranoïa et pensa que les capsules fournies par les subordonnés de Himmler n'étaient pas efficaces. Il se souvenait également de Mussolini et de son exécution et ne souhaitait pas subir le même sort que lui. Afin de vérifier l'efficacité des capsules, Hasse en essaya une sur la chienne de Hitler, Blondi, qui décéda.Après minuit le 29 avril, Hitler se maria avec Eva Braun lors d'une cérémonie civile réduite au minimum à l'intérieur du bunker. Antony Beevor établit qu'après la cérémonie, Hitler prit un rapide repas et dicta à sa secrétaire Traudl Junge son testament personnel et politique qu'il signa à quatre heures du matin et alla se coucher. Ce timing diffère selon les sources.
Il ne restait plus qu'une quarantaine d'heures au nouveau couple Hitler et Eva Braun à vivre ensemble. Tôt dans la matinée du 30 avril, alors les Soviétiques n'étaient plus qu'à 500 mètres du bunker, Hitler tint une conférence avec le général Helmuth Weidling, commandant de la zone de défense de Berlin qui lui annonça que la garnison de Berlin serait probablement à court de munitions au cours de la nuit. Weidling demanda à Hitler la permission de s'évader de la ville, ce qu'il avait déjà demandé en vain auparavant. Hitler ne donna pas de réponse dans l'immédiat et Weidling retourna à son quartier général au Bendlerblock où vers treize heures il reçut l'autorisation de Hitler de tenter une évasion durant la nuit. Hitler, ses deux secrétaires et son cuisinier personnel prirent un léger repas consistant en un plat de spaghettis accompagné de sauce, après quoi Hitler et Eva Braun présentèrent leurs adieux au personnel aux autres occupants, notamment la famille Goebbels, Bormann, ses secrétaires et les officiers présents. Vers quatorze heures trente, Adolf et Eva Hitler se retirèrent dans leurs quartiers.
Plusieurs témoins rapportèrent plus tard avoir entendu un fort coup de feu autour de quinze heures trente (un des fils de Goebbels déclara « en plein dans le mille » ou « un coup au but » pensant qu'il s'agissait d'une bombe ayant touché les jardins de la chancellerie, au-dessus du Bunker). Après une attente de quelques minutes, Heinz Linge, le valet de Hitler, accompagné de Bormann ouvrit la porte du petit bureau. Linge affirma plus tard avoir remarqué immédiatement une odeur d'amande grillée, observation fréquente en présence d'acide prussique, forme gazeuse du cyanure.
Chacun était assis sur le sofa, Eva Braun à gauche, Adolf Hitler à droite. Le corps de la première était affalé sur le second. Hitler s'était suicidé en se tirant une balle dans la tempe droite (on pouvait remarquer le point de sortie sur la tempe gauche) avec un Walther PPK retrouvé près de ses pieds. Du sang coulait de la blessure et s'était écoulé sur le sol. Eva ne présente pas de séquelles physiques, laissant penser à Linge à un empoisonnement.
Plusieurs témoins déclarèrent que les deux corps furent emmenés à l'air libre, par la sortie d'urgence du bunker, dans les jardins de la chancellerie. Ils furent ensuite jetés dans un cratère d'obus et aspergés d'essence que le chauffeur et garde du corps personnel de Hitler Erich Kempka avait apportée sur demande de Linge en la siphonnant dans les véhicules officiels. Les SS présents et Linge remarquèrent que la combustion des cadavres n'était pas parfaite mais les tirs d'artillerie soviétiques achevèrent l'ouvrage des flammes et les restes furent recouverts par un tir d'obus vers dix huit heures.
Dispersion des cendres dans l'Elbe
L'Armée rouge commença l'attaque de la chancellerie vers approximativement vingt-trois heures, soit sept heures et trente minutes après le suicide de Hitler. Le 2 mai, les restes de Hitler, de son épouse et de deux chiens (en plus de Blondi on trouvait également Wulf, sa progéniture) sont découverts dans un cratère de bombe par Ivan Churakov du 79e Corps d'Infanterie (aussi connu sous la dénomination 79e SMERSH).
Après l'autopsie qui, contrairement aux informations divulguées à l'époque de Staline, conclut à un tir fatal dans le crâne d'Hitler ainsi que des bris de verre dans la mâchoire, leurs restes seront à plusieurs reprises enterrés et exhumés par le SMERSH durant les différents déménagements de l'unité de Berlin aux nouveaux locaux à Magdeburg où, en même temps que les cendres du ministre de la Propagande Joseph Goebbels, de son épouse et de leurs six enfants, ils seront enterrés sous une plaque tombale anonyme dont le lieu est tenu secret.
En 1970, les locaux du SMERSH (celui-ci étant maintenant contrôlé par le KGB) sont abandonnés pour être rendus au gouvernement d'Allemagne de l'Est. Néanmoins la possibilité que le lieu devienne un lieu de pèlerinage pour des néo-nazis n'était pas négligeable. À cette fin le directeur du KGB Iouri Andropov autorise le lancement d'une opération en vue de détruire les restes. Le 4 août 1970 une équipe du KGB exhume secrètement les corps, achève leur incinération et jette les cendres dans l'Elbe.
Cependant, la totalité des restes n'aurait pas été brûlée, notamment un fragment de crâne (où l'on peut voir le trou de la balle), qui serait désormais exposé dans un musée de Moscou.[1] En septembre 2009, on apprend que ce fragment de crâne est en réalité celui d'une femme âgée de 20 à 40 ans.
Filmographie
- Les Dix Derniers Jours d'Hitler (1973)
- The Bunker (1981), adaptation du livre The Bunker, écrit par le journaliste américain James P. O'Donnell
- La Chute (2004)
Voir aussi
Ouvrages liés
Livres
- Ryan, Cornelius, La Dernière Bataille (The Last Battle), Simon and Schuster, New York, 1966
- Fest,Joachim. Inside Hitler's Bunker : The Last Days of the Third Reich by , ISBN 0-374-13577-0
- Joachimsthaler, Anton (1996). The Last Days of Hitler: Legend, Evidence and Truth, Cassell, 2000, ISBN 0-304-35453-8
- Gardner, Dave. The Last of the Hitlers, BMM, Worcester, UK, 2001. ISBN 0-9541544-0-1
- O'Donnell, James - The Bunker. - New York: Da Capo Press; Reprint (2001). - ISBN 0-306-80958-3.
- Petrova, Ada. The Death of Hitler: The Full Story With New Evidence from Secret Russian Archives, W W Norton & Co Inc (1er mai 1995), ISBN 0-393-03914-5
- William L. Shirer (1959), The Rise and Fall of the Third Reich, Simon & Schuster; ISBN 0-671-62420-2
- Waite, Robert G.L. (1977). The Psychopathic God: Adolf Hitler, New York: First DaCapo Press Edition, 1993, ISBN 0-306-80514-6.
Articles
- (fr)cressmedia.fr Le bunker d'Hitler depuis 1945 Vidéos d'archives russes montrant le bunker et la dentition d'Hitler.
- (en)Gavin, Philip. The Death of Hitler , history historyplace.com. An by Philip Gavin on his website.
- (en)Mollo, Andrew No.61 Special Edition: The Berlin Führerbunker: The thirteenth hole, website After the Battle, Battle of Britain International Ltd, 1988, Londres
- (en)Petrova, Ada, and Watson, Peter. The Death of Hitler: The Full Story with New Evidence from Secret Russian Archives, Washington Post, 1995
- (en)Staff, Russia displays 'Hitler skull fragment', BBC, 26 avril 2000.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Death of Adolf Hitler ».
- Beevor, Antony, Berlin - The Downfall 1945, Penguin Books, 2002, ISBN 0-670-88695-5
- Trevor-Roper, Hugh (1947). The Last Days of Hitler, University Of Chicago Press; Reprint 1992, ISBN 0-226-81224-3
Notes et références
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