Monument de michel servet

Le monument de Michel Servet se dresse à Genève (Suisse). Situé dans le quartier de Champel, il rappelle son exécution le 27 octobre 1553.

Description

Ce menhir, inauguré le 27 octobre 1903 (jour du 350^e anniversaire de l'exécution), est érigé près de l'endroit où se situait son bûcher. On peut le trouver au débouché de l'avenue de la Roseraie et de l'avenue de Beau-Séjour. En 1902, un congrès international de libres-penseurs a lieu à Genève du 14 au 18 septembre. À cette occasion, sur la proposition de l'athée espagnol Pompeyo Gener (1848-1919), il est décidé qu'un monument serait construit en hommage à Servet sur l'ancien lieu de l'exécution. Dans ce but une commission internationale est instituée.

Toutefois, les milieux réformés de Genève réussissent à empêcher le projet et à construire à sa place une sorte de contre-monument qui sert moins à rappeler le destin tragique de Servet qu'à excuser Jean Calvin. L'inscription est rédigée par Émile Doumergue, professeur à la Faculté de théologie de Montauban et calviniste zélé :

Fils respectueux et reconnaissants de Calvin
notre grand réformateur
mais condamnant une erreur
qui fut celle de son siècle
et fermement attachés à la liberté de conscience
selon les vrais principes de la Réformation
et de l'Évangile
nous avons élevé ce monument expiatoire
le XXVII octobre MCMIII (27 octobre 1903)

Au verso du monument sont enregistrés les dates de la vie de Servet et de son exécution sur le bûcher :

Le XXVII octobre MDLIII (27 octobre 1553)
mourut sur le bûcher
à Champel
Michel Servet
de Villeneuve d'Aragon
né le XXIX septembre MDXI (29 septembre 1511)

Un monument honorant Servet est construit en 1908 près de la frontière suisse mais sur territoire français dans la localité d'Annemasse, qui ne se trouve qu'à 8 kilomètres du centre de Genève et à 4 kilomètres de la colline de Champel. Cette fois, l'initiative vient d'un groupe de chrétiens libéraux et d'unitariens de Genève et de France. Le monument se compose d'une statue de bronze projetée par la protestante genevoise Clotilde Roch (1861-1921), auteur pour le bâtiment du Palais fédéral (Berne) d'une statue montrant une femme en train de donner du pain à son enfant : c'est La Dernière bouchée de pain (1915).

Sur l'ordre du régime de Vichy, qui collabore avec les troupes d'occupation allemandes, le monument d'Annemasse est détruit le 13 septembre 1941. La Résistance intérieure dépose plus tard, sur le socle du monument détruit, une couronne dont le nœud porte l'inscription : À Michel Servet, la première victime du fascisme. Le 4 septembre 1960, une copie de la statue de bronze est dévoilée.

Un autre monument en l'honneur de Servet se trouve dans la ville française de Vienne où il habite après 1540.

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