- Montgon
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Montgon Administration Pays France Région Champagne-Ardenne Département Ardennes Arrondissement Vouziers Canton Chesne Code commune 08301 Code postal 08390 Maire
Mandat en coursJean-Claude Andrey
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise Démographie Population 75 hab. (2007) Densité 9,1 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 112 m — maxi. 210 m Superficie 8,2 km2 Montgon est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne.
Sommaire
Géographie
Histoire
De la Préhistoire aux Carolingiens
Le village de Montgon existe probablement depuis l'époque gauloise. Gon voudrait dire Dieu en celte. Il aurait été trouvé sur la commune une tombe d'un chef celtique. Les Romains construisirent la voie de Reims à Trèves et qui subsiste encore, partiellement recouverte par une voie communale, près du village de Voncq. Montgon fut donc probablement un village animé par le passage des voyageurs, des marchandises et des troupes militaires pendant tout l'Empire.
Montgon a cependant une moindre importance que Voncq, carrefour stratégique, au confluent de la voie romaine et de l'Aisne. Autre voisin important, le Chesne, plus loin sur la voie romaine et déjà actif également sous l'Empire. Enfin, il faut citer Neuville-Day, avec son donjon du Xe siècle mais qui n'a pas joué le rôle d'importante seigneurie locale.
De l'Empire romain au XIIe siècle, les sources sont rares, excessivement rares : probablement dans les Archives de l'Archevêché de Reims ou d'abbayes ardennaises pourraient-on trouver des traces de l'histoire de Montgon.
Montgon, s'il a subsisté aux époques mérovingienne ou carolingienne, appartenait peut-être directement au Fisc, c'est-à-dire au Domaine Royal, dépendait d'une riche abbaye ou encore de l'Archevêché de Reims, peut-être était-il un village peuplé d'habitants libres, descendants de soldats Francs. Ainsi à la fin de l'Ancien Régime, dans les papiers du Comte de Noinville, dernier seigneur de Montgon, est indiqué que la maison forte de Mélimé est un franc alleu roturier. Ceci signifie qu'il s'agissait à l'origine d'une terre dont le propriétaire était libre de suzerain.
Nous savons par ailleurs que Montgon est au cœur de l'Ardenne où les souverains mérovingiens puis carolingiens possédaient nombre de domaines royaux et palais où ils aimaient venir chasser et se délasser. Ainsi en attestent les palais impériaux d'Attigny très proche, de Stenay ou d'Arches près Mézières.
Le XIIIe siècle
Il faut attendre le XIIIe siècle pour pouvoir exploiter des sources comme le Trésor des Chartes du comte de Rethel qui contient nombre de fois et hommages des seigneurs de Montgon et des paroisses de Voncq et de Neuville-Day avoisinantes, également les papiers d'émigration du comte de Noinville dernier propriétaire de la seigneurie avant la Révolution qui de fait a collationné les anciens chartriers des familles d'Eslaires et alliées, anciens seigneurs du lieu depuis la fin de la guerre de Cent Ans. Encore ces anciens titres concernent quasiment exclusivement les familles nobles qui exerçaient, par le fief qu'il tenait du Comte, les droits de justice haute et basse et ainsi que le pouvoir militaire et de police.
Ainsi en 1227 où un chevalier, Jean de Montgon rend hommage à son suzerain, le comte de Rethel pour la terre de Montgon[1]. Cette charte se trouve encore dans les Archives des princes de Monaco, descendants des derniers Ducs de Rethel.
Puis en 1229, ce sera Aubry de Montgon qui rend foi et hommage à Hugues III de Rethel lequel lui a fait concession de tout ce qu'il possédait à la Neuville, moyennant quoi Aubry devra au comte deux mois de garde du château d'Omont[2]. C'est ainsi que se lient la destinée des deux villages voisins dont les seigneurs seront souvent uniques et encore plus souvent cousins.
Nous sommes à la fin des Croisades. Nombre des fils de la noblesse de Champagne, qui comprenait à l'époque les Ardennes, sont partis en Terre Sainte. Ils ont emmené avec eux vassaux, écuyers, paysans de leur village qui souhaitaient avec la même ferveur faire leur Salut en délivrant les Lieux Saints ou simplement partir à l'aventure dans l'espoir de richesses et de gloire.
Ainsi, dès le début des Croisades vers 1100, Baudouin du Bourg, fils du comte de Rethel, emmenant aux confins du monde connue la noblesse de Champagne aura un destin tout à fait extraordinaire en Terre Sainte puisqu'il deviendra se taillera un Comté en Terre Sainte, le Comté d'Edesse et sera même fait Roi de Jérusalem en 1118.
La famille des seigneurs de Montgon de la première race va traverser le Moyen Age. On en trouve ainsi trace dans le Trésor des chartes du Comte de Rethel.
Cependant dès 1248, la seigneurie de Montgon semble passer, par mariage, à la famille de Sery. Le Trésor des Chartes de Rethel nous renseigne : "Marguerite, dame de Montgon en partie, femme de Jacques de Sery, chevalier, tient en fief et hommage la maison et terre de Montgon, ensemble les fossez de lonc et large, ainsi comme elle se comporte."[3]
Le XIVe siècle
Pourtant 70 ans plus tard, le 5 décembre 1322. Dans un aveu de Jean de Vrizy à Jeanne, comtesse de Rethel, pour ses fiefs et arrière-fiefs dans les prévôtés de Bourcq et d’Omont, on apprend que :« Item, de que Guios de Montgon tient doudit Jean à cause de sa femme, suer audit Jehan". »[4]
Si cet aveu nous apprend que Gui de Montgon possède des terres à Vrizy, par sa femme, sœur de Jean de Vrizy, la seigneurie de Montgon appartient bien, la même année, à Jean de Montgon qui en fait « aveu à Jeanne de Rethel pour sa maison de Montgon[5]. »
Il y a là deux explications possibles, ou bien le Jean de Montgon de 1322 descend d'une branche cadette des Montgon de 1227 et a récupéré la terre de Montgon par mariage ou héritage de la branche aînée des descendants de Marguerite, dame de Montgon, épouse de Jacques de Sery en 1248.
Ou, et c'était là chose normale, les descendants de la branche aînée avaient fini par prendre en 3 générations le nom de terre de Montgon à la place de Sery.
Dans le Pouillé de 1346, compte-rendu que faisait l'archevêque de ses visites aux paroisses « attachées à sa crosse », il est cité un presbytère pour Montgon et Voncq[6]. Est-ce à dire qu'il n'y avait pas de prêtre auparavant à Montgon et que cette paroisse était desservie par le curé de Voncq ou du Chesne. Ce n'est pas totalement impossible, du reste au XVIIe siècle les registres de baptême et de décès de a paroisse sont signés par le curé des Alleux, autre village voisin.
Mais il faut ici faire un point sur l'histoire de Champagne qui a couru depuis plus de deux siècles.
Les descendants de Louis IX de France, mort en 1270 au siège de Tunis lors de la dernière Croisade, ont bien administré la France réunissant dans leur main quasiment toute la France d'aujourd'hui à l'exclusion de l'Aquitaine et de l'Anjou et du Maine. La Champagne est demeurée en paix enrichie par l'essor des foires internationales organisées par les comtes de Champagne, à Provins par exemple, et qui permettaient de faire circuler marchandises et capitaux de l'Europe du Nord à l'Europe du Sud en passant par le Rhône. Les monastères et abbayes ont fleuri porté par l'élan missionnaire des ordres religieux. Ainsi à Montgon s'installe une petite abbaye de Prémontrés.
Les comtes de Champagne ont eu la bonne grâce de s'éteindre dans la famille des Rois de France, en la personne de Jeanne de Champagne, qui épousa Philippe le Bel, roi de France, en 1255.
Les années 1330 vont malheureusement voir aboutir la conjonction d'évènements extrêmement funestes pour La France et ses rois. Aliénor d'Aquitaine répudiée par le roi de France va se marier à Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, qui possédait l'Anjou et le Maine en terre de France. Aliénor lui apporte de surcroît le duché d'Aquitaine. La moitié Ouest de la France appartenait ainsi en quelques années à un monarque étranger.
La dynastie des Capétiens, qui avait un temps brillé au firmament avec le grand Philippe le Bel, s'éteignait maintenant dans ses héritiers directs, qui montèrent successivement sur le trône de France et moururent rapidement sans descendance. Pire sa fille, mariée au roi d'Angleterre, encourageait leur fils Édouard III à prendre la couronne de France. Il s'ensuivit une série de guerres jusque vers 1450, qui prirent le nom de guerre de Cent ans (1347-1453).
La Champagne connaît alors les « chevauchées du Prince noir ». Chaque génération d'héritier des rois d'Angleterre faisait ainsi régulièrement débarquer de véritables armées sur la terre de France, dans le but est de piller et de conquérir le plus de territoires possibles. Reims est plusieurs fois prise et occupée par les Anglais.
La France se divise en 1407 de plus entre les Armagnacs, du nom du comte d'Armagnac beau-père du duc d'Orléans et les Bourguignons, partisans du duc de Bourgogne. C'est une véritable guerre civile encouragée par l'Anglais. Le Comté de Rethel n'est pas épargné par cette division. En effet, la dernière descendante des comtes de Flandres, de Nevers, de Rethel et d'Artois, Marguerite a épousé en secondes noces Philippe le Hardi, duc de Bourgogne en 1369. Les campagnes autour de Montgon subissent le fléau des compagnies d'Ecorcheurs, soldats des bandes bourguignonnes ou armagnacs.
Enfin, la Nature s'y met. Une maladie terrible, d'une rare violence, remonte de Marseille par les routes commerciales, à partir de 1347. C'est la Peste Noire. Quand elle s'éteindra quatre ans plus tard, elle aura décimée plus de la moitié de la population française[7].
À la fin du siècle, les seigneurs porteurs du nom de terre Montgon semblent s'être bel et bien fondus dans la famille de Suzanne ou de Saulx, à l'occasion probablement du mariage de la dernière du nom avec un membre de ces familles. A moins qu'ils soient morts sans descendance du fait de la guerre ou de la Peste.
En effet, on retrouve Le 28 mai 1376 un acte de foi et hommage dû à titre de fief et de foi et hommage rendu par Oudard de Suzanne, seigneur dudit lieu, à Jean de Saulx aussi écuyer, à cause de la terre de Montgon, de la moitié du moulin de Montgon, plus la moitié du bois appelé Malgloire pressoir dans lesquelles choses le dit avouant à droit de haute moyenne et basse justice[8].
En 1389, "Roland de Sermoise (des Armoises ?) vend une rente à Jean de Saulx, nommée les quatorze mouvées, qu'il tenoit en fief de d'Archambault de Saulx, seigneur de Voncq, à cause de la maison de Voncq" [9]. Jean de Saux est également cité comme tenant fief de la veuve d'Archambault de Saulx en 1395[10]
Ainsi on comprend que les Saulx sont seigneurs de Voncq et de Montgon et qu'Oudard de Suzanne tient en arrière-fief d'eux la moitié de la terre de Montgon. Cette moitié indique probablement un mariage d'une Saulx avec Oudard de Suzanne car c'était le mode de transmission quasi unique d'une famille à l'autre. Mais aucun nom d'épouse n'est mentionné et donc pas certain.
En 1389 La famille de Saulx est possède également en partie à Vrizy. Ceci signifie que les Saulx étaient apparentés à la famille des seigneurs de Vrizy, la famille d'Eslaires. C'est ce qu'indique l'aveu et dénombrement à Philippe, Duc de Bourgogne, par Husson des Laires, pour Vrisy : « Huessons des Laris, escuyers fait aveu et dénombrement à Philippe Duc de Bourgogne, pour sa maison forte de Vrisy, et des terres et droits au terroir de vrizy, autres droits et terres au même terroir à cause de la dite maison forte : • Lambert Pichier, écuyer, à cause de damoiselle Jeanne de Chausson, sa femme, • Thomas de Bourg (Bourcq ?), à cause de damoiselle Marie (de Vrisy ?), sa femme • Jean le Moine de Saulx • Giles aux Clenques « Sceau n° 245 - Ecu chargé d’une aigle au vol abaissé (éployé), à la bande brochante »[11].
Plus aucun seigneur de Montgon n'est plus cité dans le Trésor des Chartes des Comte de Rethel pendant presque cent ans. Mais celui-ci nous apprend que la seigneurie de Voncq, donc la terre de Montgon dépendait probablement en arrière-fief est transmise pendant toute cette période qui couvre la Guerre de Cent Ans par mariage des Saulx aux Vouziers, puis des Vouziers aux Grandpré et enfin aux Bohan, également seigneurs de la Neuville-Day.
Le XVe siècle
Un détail intéressant, est citée en 1402 la "maison, terres et appartenance de Boffouy", aujourd'hui la ferme de Beaufuy, qui appartenait alors à la seigneurie de Voncq.
En 1472, la seigneurie de Montgon appartient à Jeannet d'Eslaires[12]. Ses 2 fils se partagent la seigneurie. Voilà ce que nous disent leurs enfants qui sont donc cousins, Jean et Nicolas : "A tous ceux que ces présentes lettres verront, je, Jean des Laires, écuyer seigneur de Montgon en partie, salut. Sachent tous que, je, Jean des Laires, seigneurs es dits nom, connais, et avoue tenir en foi, fief, et hommage, tant en domaine qu’en fief, qui peuvent appartenir à moi, étant en ban & terroir de Montgon, naguère par moi acquis de noble écuyer Antoine de Bohan tenant et mouvant de noble écuyer & mon très cher et amé cousin Nicolas des Laires, seigneur en partie dudit Montgon ainsi à cause de sa forte maison étant en la ville dudit Montgon, ainsi qu’il s’en suit de noble écuyer et mon très cher et amé cousin Nicolas des Laires »[13].
On comprend que Nicolas est le seigneur féodal de Montgon, celui qui doit hommage au Comte de Rethel. Jean, son cousin, lui doit aveu et hommage. Jean indique que son fief a été acheté à Antoine de Bohan, seigneur de Voncq, fief qui à l'époque du partage, est inclus dans le ban de Montgon.
La description du fief de Jean est sans équivoque : "Je Jean des Laires connais et avoue tenir en fief et hommage à cause de la maison forte, les choses qui s’en suivent et premier, une place où il soulait avoir(se tenait depuis longtemps) maison dessus laquelle est par devers le Chesne au-dehors de la ville dudit Montgon étant une place auprès de ladite maison où soulait avoir une grange. Item, la ½ de toute justice haute et moyenne et basse dudit Montgon. Item, la 1/2 de la vente des poules levée pour chaque année en ladite ville pour ma part : chaque année pour la Saint-Rémy 20 poules Item la ½ des … qui se lèvent chaque année en ladite ville au jour de Notre dame en Mars 2 sols et VI deniers parisis. Item, la ½ d’un cens de qui se lève chaque année en ladite ville au jour de la Saint-Jean-Baptiste, ma part 2 sols et VI deniers parisis. Item la ½ des vinages (droits sur la vente du raisin) que l’on doit chaque année aux vendanges en ladite ville pour le premier. Item, 1 fauchée ½ (ce qu'on peut faucher en 1 journée) de pré dessus la chaussée de Montenoy, royé (contigü au champ de) Jean des Armoises. Item 4 fauchées de prés dessous la Varenne de Montenoy, royé messire Jacques de Serre. Item, le ¼ d’une fauchée au Sourd, royé le ban du Chesne. Item, ¼ de fauchée, royée Jean des Armoises. Item, 14 jours de terre (équivalent de ce qu'on peut labourer en 14 jours) tenant la maison que dessus. Item, 14 jours de terre au Rouillon de la Neuve Couture. Item 7 jours en Nanire, royé des prés dessous la Chaussée. Je Jean des Laires, écuyer ci-dessus nommé avoue tenir de mon cousin et écuyer ci-dessus et scellé de mon fief le 6 jour du mois de mars de l’an 1499. Collation faites à certaines lettres en parchemin sain et entier d’écritures par moi notaire en Vermandois, soussigné le deuxième jour du mois d’août 1549. Signé Simon, Camot et Lefebvre. »
Ce que décrit Jean d'Eslaires ici est l'actuelle ferme de Girondel. En effet, se tenait là une maison forte le château d'Eslaires jusqu'en 1785, année où il fut vendu par Adam-Rémy Regnault de Montgon, descendant de la famille d'Eslaires, au comte de Noinville. Il subsiste encore les fossés du château, quelques remparts transformés en granges. Le corps de logis principal a été détruit lors de la première Guerre mondiale. Le corps de logis actuel date de la Seconde Guerre mondiale. Une tour ou un pigeonnier ont été détruits ainsi que l'ancien pont-levis et le logis de garde qui le surplombait.
Mais Jean d'Eslaires rend hommage à Nicolas d'Eslaires lequel est le seigneur féodal de Montgon, c'est-à-dire que c'est lui qui rend hommage au suzerain immédiat, en l'occurrence le comte de Rethel. Nicolas tient la maison forte, où se trouve-t-elle dans la seigneurie de Montgon ?
Un hypothèse plausible est qu'elle se trouvait à l'emplacement de l'actuel château de Mélimé. Celui-ci a une grande partie de son logis principal, et, en particulier la tour carrée qui contient l'escalier à l'arrière, qui remonte au XVIe siècle. Une hypothèse plausible est que ce château ait été construit sur un ensemble plus ancien. À moins que le château médiéval se trouve à l'état de ruine, à proximité, dans les bois.
La Renaissance
Le château de Mélimé avec sa grande tour ronde subsistante et qui devait être flanqué d'une autre tour ronde symétrique comme à Landreville, à Maisoncelles ou Harzillemont, a fait partie de cet ensemble défensif qui s'est construit au cours du XVIe siècle dans les Ardennes. À cela plusieurs raisons.
Tout d'abord, la zone de conflits entre le Saint-Empire romain germanique, dominé par les Habsbourg et Charles Quint, et le royaume de France va se déplacer progressivement de l'Italie vers les Flandres. Si jusqu'en 1530, les rois de France successifs, Charles VIII, et François Ier vont découvrir la Renaissance italienne. Et ceci à travers une série d'expéditions qui poussent la jeunesse tumultueuse et guerrière du Royaume de France, avide de jouissances et étourdie par les splendeurs architecturales et le raffinement de la vie vers les principautés italiennes, la l'accession de Charles Quint, empereur d'Allemagne, archiduc d'Autriche, comte de Flandres au trône d'Espagne, enserre le Royaume de France et son Roy dans une étroite mâchoire d'acier. Oublié alors l'Italie ses délices, il faut armer à toute force le Nord-Est de la Fance, contigü à la Lorraine et la Flandre, terres d'Empire. C'est de cette époque que dates la plupart des maisons fortes et des églises fortes des Ardennes et de l'Argonne.
Ensuite, ce même siècle voit progresser une nouvelle guerre civile : les Guerres de Religion. Chaque seigneur optant pour la religion réformée ou restant fidèle au catholicisme de ses aïeux, la France se hérisse de place fortes, le voisin pouvant devenir le pire ennemi. Reims est Ligueuse, c'est-à-dire ultra-catholique, pour le duc de Guise, lorrain, et contre les rois de France « tièdes » Charles IX et Henri III. Et le sera encore plus à l'avènement d'Henri IV de France, qui est lui huguenot, c'est-à-dire protestant.
Quasiment toute la Champagne est ligueuse. Sedan est au contraire protestante, c'est la Genève du Nord.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 réélu mars 2008 Jean-Claude Andrey[14] Inconnue José Moreaux Inconnue André Gilles Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[15])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 176 176 141 116 97 97 75 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Héraldique
Les armes de Montgon se blasonnent ainsi :
d’azur aux trois fasce d’argent à l’aigle d’or brochant sur le tout, au chef cousu de gueules chargé d’une molette aussi d’or accostée de deux fleurs de lys au pied nourri aussi d’argent.
Lieux et monuments
- Canal des Ardennes, ses écluses et ses maisons d'éclusier
- Ferme de Girondel, anciennement château d'Eslaires
- Château de Mélimé, ancien château principal de la seigneurie de Montgon
- Eglise moderne construite sur une église du XVIe siècle
- Château du Bas
- ancien moulin sur la Craquinette
- Ferme de Beaufuy, attestée dès 1402
- ancienne papeterie de Mecquenem, près du canal
- la Mussanterie, construite par la famille de Mussan au XVIIIe siècle
- ancienne abbaye des Prémontrés, aujourd'hui détruite. Il subsiste une ferme et un petit moulin.
- ancien château de la famille de Beaufort, construit fin XIXe siècle, aujourd'hui détruit
Personnalités historiques liées à la commune
Louis-Emmanuel Regnault de Montgon (1769-1843)
Né à Montgon en 1769, au château d'Eslaires (aujourd'hui ferme de Girondel), Louis-Emmanuel était descendant des seigneurs du lieu. Il entra au régiment de Chartres, stationné à Charleville, en 1786. Engagé dans le 95e régiment d'infanterie, il combattit pour l'Armée du Nord et dans l'Armée du Rhin de 1789 à 1793, puis fut démobilisé pendant la Terreur.
Réintégré sous le Consulat, il se vit affecté à l'État-major de l'Armée du Rhin, où il fut aide de camp du futur maréchal d'Empire MacDonald. Très vite, il entra dans la Grande Armée où il combattit à Ulm. Remarqué pour son courage à Austerlitz, il fut fait chevalier de la Légion d'Honneur par l'Empereur en 1806. Il participa ensuite aux grandes batailles de l'Empire: Iéna, Eylau, Wagram... avant d'être nommé Commandant militaire de la ville de Cologne. Il s'y installa quelques années et épousa en secondes noces la fille du bailli de Hanovre. En 1814, à 45 ans, Louis-Emmanuel se retira de l'armée et revint en France pour acheter un domaine à Harricourt, qu'il baptisa la Montgonière. Ses descendants y vivent toujours. A la Restauration, il fut décoré par Louis XVIII de l'Ordre du Lys, puis fut sous Louis-Philippe élu conseiller général du canton du Chesne et nommé Commandant de la Garde Nationale du Chesne.
Roland de Mecquenem Montgon : Sous-préfet de Rocroi et de Vouziers, constructeur du canal des Ardennes. Fondateur de la papeterie de Montgon.
Notes et références
- Trésor des Chartes du Comte de Rethel
- Septembre 1229 – Appendice I 15 – (IV 12)
- "Aveu et dénombrement au Comte Louis II, par Marguerite, Dame de Montgon, femme de Jacques de Sery, de ce qu’elle tient à Montgon ; 29 juin 1348 – T 628 – Montgon (II 113)
- T 382 – Vrizy - I 631
- 1322, 2 décembre - T 379 – Montgon (I 629)
- Archives départementales de la Marne Tome II Partie 2 page 1113
- ISBN 2-294-01056-6), « La grande peste ou peste noire », p. 103 Bruno Halioua, Histoire de la médecine [archive], Masson, 2004, 272 p. (
- Archives nationales Emigrés Série T Noinville - Fois et hommages, aveux et dénombrement de la terre et seigneurie de Montgon, 22e liasse
- Archives nationales Emigrés Série T Noinville - Titres de la Seigneurie de Montgon 23 septembre 1389
- Trésor des Chartes des Comtes de Rethel ; 1395, 18 octobre – T 760 – Voncq (II 421)Aveu et dénombrement à Philippe de Bourgogne, par Marie de Nesle, pour Voncq
- Trésor des Chartes du Comte de Rethel - 1389, 10 février – T 734 – Vrisy - (II 358)
- Procès-Verbal de la noblesse de Champagne par Caumartin 1669
- Fonds Bossu - Archives départementales des Ardennes – Famille d’Eslaires, 6 mars 1499
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin (fichier au format PDF)
- Montgon sur le site de l'Insee
Voir aussi
Site officiel http://www.mairiemontgon08.org/
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune des Ardennes
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
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