Mohenjodaro

Mohenjodaro

Mohenjo-daro

Ruines archéologiques de Mohenjo-daro 1
Patrimoine mondial
Vue des ruines aujourd'hui

Vue des ruines aujourd'hui

Latitude
Longitude
27° 19′ 45″ Nord
       68° 08′ 20″ Est
/ 27.32917, 68.13889
Pays Pakistan Pakistan
Type culturel
Critères (ii)(iii)
Subdivision Sind
No  identification (ID) 138
Région 2 Asie/Océanie
Année d’inscription 1980 (4e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

World Heritage Emblem.svg
Documentation du modèle

Mohenjo-daro — littéralement le Mont des morts, un nom qu'il partage avec Lothal — est un site important de la civilisation de la vallée de l'Indus, on y trouve les vestiges d'une des plus grandes cités de l'Âge du bronze. Il est situé au Pakistan à 300 km au nord-nord-est de Karâchi.

Ayant subi peu de dégradations modernes, son état de conservation est meilleur que celui d'Harappâ, et par suite, c'est une importante source d'informations sur la civilisation à laquelle la ville appartenait. Elle a été construite durant le IIIe millénaire avant J.-C. et a été abandonnée à la fin du XVIIIe siècle av. J.-C., vraisemblablement en raison d'un changement du cours du fleuve.

Sommaire

Découverte d'une civilisation inconnue

Le site est redécouvert dans les années 1920. Entre 1922 et 1927, des fouilles à grande échelle y sont entamées par Rakhal Dâs Banerjî puis continuées par Madho Sarup Vats et Kashinath Narayan Dikshit sous la direction de John Marshall. Ernest MacKay y effectue d'autres fouilles de 1927 à 1931. Mortimer Wheeler complète ces travaux en 1950 par des excavations de moindre envergure.

Les travaux effectués sur le site ont permis de dégager une centaine d'hectares des ruines de la ville, dix fois plus que ce qui avait été révélé dans les années 1920, mais probablement seulement un tiers de la surface totale à étudier. Avec Mohenjo-daro c'était la première fois que l'on mettait au jour des vestiges de la civilisation de la vallée de l'Indus dont on ignorait jusqu'alors l'existence.

Mohenjo-daro ne s'est pas bâtie au hasard des constructions ajoutées au cours du temps, mais comme les autres villes de la civilisation de l'Indus, Harappâ, Kâlîbangan ou Lothal, elle révèle une urbanisation réfléchie et planifiée dans le tracé des rues, formant une grille et dont au moins un boulevard large de 10 mètres partageait la ville basse en deux. En effet, il existe, comme dans les autres sites de l'Indus, une division de la ville en deux parties que l'on nomme traditionnellement la citadelle ou ville haute et la ville basse. Les constructions sont faites de bois durci au feu, de briques séchées au soleil, communes en Mésopotamie ou cuites au four, une caractéristique de l'Indus qui assurait une plus grande longévité aux bâtiments. Ces dernières suivaient les normes de dimensions standardisées de la civilisation de l'Indus, la largeur du double de la hauteur, la longueur du double de la largeur (à comparer à la norme NF actuelle : longueur 240 mm x largeur 115 mm x hauteur 52 mm).

Les deux villes

On estime généralement la population de la ville à 40 000 personnes. Les fouilles ont révélé, outre les maisons d'habitation comportant souvent une salle de bain, un système de drainage des eaux usées, un confort probablement inventé par cette civilisation, ainsi que des greniers.

La citadelle possède un Grand bain, l'ancêtre des bâolis ou des tanks que l'on trouve dans l'Inde entière et au Sri Lanka, de 14 m de long sur 9 m de large, avec une profondeur de 2,40 m. Ce réservoir est entouré de petites pièces dont l'une abrite un puits. La citadelle comporte aussi d'immenses greniers de 50 x 20 m, une grande structure résidentielle. La découverte peut-être la plus inattendue est celle d'un bâtiment comportant un hypocauste, probablement pour le chauffage de l'eau du bain.

À l'est de la ville haute, c'est la ville basse, très étendue, où l'on trouve le plan de rues en grille. Celles-ci y sont droites, longées par le système d'égouts. Elles déterminaient des blocs d'habitation de 390 x 260 m. Les constructions possèdent un toit en terrasse, toujours très courant dans le monde indien actuel, soutenu par des poutres et auquel mène généralement un escalier. Certaines possédaient probablement deux étages et la plupart jouissent d'une petite salle de bains. Les maisons sont de tailles diverses, certaines petites, d'autres plus spacieuses comportent une cour intérieure, sans ouverture sur la rue et donnent dans une ruelle, pour s'isoler de l'agitation des rues principales.

Des fours de potiers, des cuves à teindre, des ateliers de travail des métaux, de fabrication de perles et de travail des coquillages y ont été mis au jour. Les habitants de la ville maîtrisaient l'irrigation et contrôlaient les crues du fleuve. On a retrouvé au cours des fouilles une grande quantité de sceaux de terre comportant des inscriptions, ainsi que des œuvres plus rares, en pierre comme la statuette de stéatite (17,7 cm de haut) dénommée, certainement de façon incorrecte, le Prêtre-roi ou celle en bronze connue sous le nom de la Danseuse.

La société

D'après les objets manufacturés et d'autres indices découverts sur le site, les archéologues se font une idée acceptable de cette civilisation, dont l'écriture n'a toujours pas été déchiffrée (mars 2008). En étudiant les plans et les constructions de Mohenjo-Daro et Harappâ, on peut déduire que ces deux cités faisaient partie d'une aire culturelle identique, et partageaient peut-être une communauté de gouvernement, en tant que capitales régionales. Les deux villes ont été construites avec des briques standardisées, de forme et de dimensions. À l'inverse d'autres civilisations, les inhumations se révèlent assez simples, sans objets funéraires remarquables par leur richesse. On en déduit que cette société ignorait la division en classes sociales. Aucune structure identifiable comme palais ou temple n'a été retrouvée dans les villes de l'Indus en général et à Mohenjo-Daro en particulier. Ce peuple agricole probablement paisible n'a laissé aucune trace d'activité militaire incontestable, même si l'emploi de couteaux, de lances et de pointes de flèche de cuivre et de bronze est avéré. Les villes comportaient cependant des fortifications.

La ville a été successivement détruite et reconstruite au moins sept fois. Les crues de l'Indus sont la cause la plus vraisemblable des destructions. À chaque fois, la nouvelle ville a été édifiée au-dessus de l'ancienne.


Voir aussi

Commons-logo.svg

Bibliographie

  • Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, 1987
  • Gordon Johnson, Atlas de l'Inde, Editions du Fanal, 1995
  • Jarrige J.-F. (dir.), Les cités oubliés de l'Indus. Archéologie du Pakistan, Musée Guimet, 1988. Ouvrage fortement documenté, incontournable et faisant référence au niveau international

Liens internes

  • Portail de l’archéologie Portail de l’archéologie
  • Portail de l’ONU Portail de l’ONU
Ce document provient de « Mohenjo-daro ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mohenjodaro de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Mohenjodaro — Als „Priesterkönig“ gedeutete Steinfigur der Indus Kultur aus Mohenjo Daro Mohenjo Daro (manchmal Mohanjo Daro oder Moenjo Daro geschrieben) ist eine historische stadtähnliche Siedlung am Unterlauf des Indus im heutigen Pakistan ca. 40 km südlich …   Deutsch Wikipedia

  • Mohenjodaro — (Mohenjo Daro)    See Indus Valley civilization …   Encyclopedia of Hinduism

  • History of Pakistan — also see History of AJK · Balochistan · G B · KPK · Punjab · Sindh Timeline of Pakistan …   Wikipedia

  • Lothal — (Gujarātī: લોથલ, IPA2|ˈloːtʰəl, Eng: Mound of the Dead) was one of the most prominent cities of the ancient Indus valley civilization. Located in the modern state of Gujarāt and dating from 2400 BCE, it is one of India s most important… …   Wikipedia

  • Lothal — Mapa de extensión de la antigua civilización del Indo, y ubicación de Lothal. Lothal es una de las ciudades más importantes de la antigua civilización del valle del Indo. Situada en el moderno estado de Guyarat, data del 2400 a. C., hoy …   Wikipedia Español

  • Scholarship among Ancient Kambojas — The Kambojas are an ancient people of the north western Indian subcontinent (Central Asia), frequently mentioned in ancient Indian texts (though not directly in the Rig Veda). They spoke an Indo Iranian derived language, an Indo European family… …   Wikipedia

  • Influence of the Indus Valley civilization on Ancient Tamil Nadu — There is a heavy influence of Indus Valley Civilization on Ancient Tamil Nadu. This influence is mostly linguistic and theological, with a few cultural affinities as well.The relation of the Ancient Tamil Nadu to the Indus Valley Civilization was …   Wikipedia

  • Lost-wax casting — A model of an apple in wax …   Wikipedia

  • Rakhaldas Bandyopadhyay — Rakhaldas D. Bandyopadhyay ( bn. রাখালদাস বন্দোপাধ্যায়) (1885 1930) or Rakhaldas Banerjee was an Indian historian and a native Indian pioneer in the fields of Indian archaeology, epigraphy and palaeography he was Manindra Chandra Nandy Professor …   Wikipedia

  • Art Du Monde Indien — Miniature, Kishengarh, Rajasthan La vaste portée de l art du monde indien est fortement liée avec l histoire culturelle, les religions et les philosophies qui placent la production d art et le mécénat dans des contextes sociaux et culturels. L… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”