- Antoni Tàpies
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Antoni Tàpies Antoni Tàpies en 2008.Nom de naissance Antoni Tàpies i Puig Activité Peinture, dessin, sculpture, écriture Naissance 12 décembre 1923
Barcelone, EspagneMouvement Dadaïsme, Abstraction, Arte povera Distinctions - Prix de la Fondation Wolf des arts (1981)
- Médaille d'or de la Generalitat de Catalogne (1983)
- Prix Prince des Asturies pour les arts (1990)
- Praemium Imperiale (1990)
- Médaille Picasso de l'UNESCO (1993)
- Prix Velázquez pour les arts plastiques (2003)Œuvres principales Antoni Tàpies i Puig, 1er marquis de Tàpies[1], né le 12 décembre 1923 à Barcelone (Espagne), est un peintre, sculpteur et théoricien de l'art catalan considéré comme l'un des plus grands artistes de la seconde moitié du XXe siècle.
Sommaire
Biographie
Le père d'Antoni Tàpies est avocat. Sa mère est issue d'une famille d'éditeurs et de marchands de livres. Il développe très jeune des talents artistiques, mais il suit les conseils familiaux et fait des études de droit, continuant cependant à peindre et à dessiner durant cette période. Au début des années 1940, Tàpies est victime d'une grave infection pulmonaire qui lui impose deux années de convalescence durant lesquelles il s'intéresse à l'histoire de la philosophie, à la musique romantique, continuant à peindre et à dessiner. Il est profondément marqué par les atrocités de la guerre civile espagnole. C'est au terme de cette période qu'il se tourne définitivement vers l'art.
Il commence par suivre des cours de dessin à l'Académie Valls, en 1943, avant de se consacrer à la peinture en 1946. Il fait des copies à l'huile de tableaux de van Gogh et de Picasso. Il perfectionne également ses connaissances musicales et s'intéresse de plus en plus à la littérature, à la philosophie, à l'art oriental ainsi qu'à la calligraphie. En 1948, il est cofondateur du mouvement « Dau al Set »[2] et de la revue éponyme, proche des mouvements dadaïste et Surréaliste et dont l'âme est le poète catalan Joan Brossa. En 1949, il rencontre Joan Miró, qui l'influence énormément, à l'instar de Paul Klee pendant sa première période surréaliste.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1950 à la Galerias Layetanas de Barcelone. En 1952, il participe à la biennale de Venise. Il se dirige rapidement vers l'abstraction et, bien avant l'Arte Povera, intègre des matériaux non académiques dans ses travaux. Ainsi, à partir de 1953, il est un des premiers à donner ses lettres de noblesses au mélange des matériaux, ajoutant de la poudre d'argile et de marbre à sa peinture, utilisant le papier déchiré, la corde et des chiffons (Gris et Vert, Tate Gallery, Londres, 1957).
Dès le milieu des années 1950, sa renommée devient internationale. Dans les années 1960, maintenant son œuvre dans le domaine de la recherche, il collabore avec Enrique Tábara (en), Antonio Saura, Manolo Millares et de nombreux autres artistes. Son travail s'enrichit alors de références politiques qui prennent la forme de symboles et de mots écrits sur les supports[3]. À partir des années 1970, influencé par le Pop-art, il intègre dans ses œuvres des matériaux plus volumineux, tels que des pièces de mobilier[4]. Dans les années 1990, il collabore avec Estéfano Viu, Maximiliano, Eduardo Chillida et de nombreux autres artistes.
Enfant de Barcelone, Tàpies a été chargé de métamorphoser l'ancienne maison Mantaner i Simon. Il en a conservé la façade mais il a couronné le toit d'une sculpture, Nuage et chaise, composée de tubes d'aluminium et d'une toile métallique d'acier inoxydable : l'ensemble est un nimbe d'où surgit un siège suspendu en l'air.
Distinctions, prix, hommages
Tàpies a reçu de nombreux prix : prix du Providence Art Club, prix de la fondation Guggenheim, grand prix de la gravure de la biennale de Ljubljana en Yougoslavie, ...
En 1994, il devient membre associé étranger de l'Académie des Beaux-Arts.
En avril 2010, Antoni Tàpies est élevé par le roi d'Espagne au titre héréditaire de Marquis de Tapiès pour sa « grande contribution aux arts plastiques espagnols et mondiaux »[5].
Philatélie
En hommage à Tàpies, un timbre reproduisant l'une de ses œuvres est émis par les Postes françaises en 1992 (valeur de 5 F).
Œuvre
À travers de son œuvre, Tàpies montre un intérêt particulier pour les lacérations, les entailles et les griffures au sein de ses compositions. Il qualifie ses œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l'infini. »
Les éléments graphiques et plastiques dont il fait usage se retrouvent de toile en toile formant ainsi un univers qui lui est propre. Il travaille la matière à l'aide de « matériaux pauvres » et se sert de la technique du collage, de l'empâtement, du grattage et de la déchirure. C'est en mélangeant la colle et le colorant, associés parfois à du sable, de la poussière, de la terre, que Tàpies trouve son médium, la matière par laquelle il va exprimer la profondeur, les formes, l'ombre, la lumière, en travaillant à l'aide d'outils mais également avec son corps. La croix, prenant des formes variées, les taches, les graffitis, les formes rectangulaires (qui s'apparentent à des espaces fermés, des murs, des volets clos) sont des éléments récurrents de son vocabulaire plastique. Par les matériaux utilisés ainsi que les formes qu'il crée, Tapiès nous fait découvrir un nouveau monde, des nouveaux paysages.
La pratique de Léonard de Vinci a été également une source importante d'inspiration pour Tàpies. Il s'est rendu compte que, dans la plupart des dessins de Léonard, des paysages d'origine chinoise se trouvent en arrière-plan. On retrouve ainsi chez Tàpies cette atmosphère vaporeuse, le sfumato, qu'il évoque à l'aide d'encre diluée et qui donne l'idée d'une certaine profondeur à ses peintures (Souvenir, 1982).
On ne peut pas vraiment parler de couleur mais plutôt d'un ensemble de valeurs qui se côtoient et s'assemblent. Il utilise essentiellement le noir et le blanc, la gamme des bistres, et fait usage de notes colorées ponctuelles, qui créent ainsi des dynamiques fortes dans ses compositions.
Ses œuvres sont d'un caractère provocateur proche du dadaïsme, anti-esthétique, pauvre, rappelant parfois les graffitis et les tas de déchets.
Ses idées ont eu et conservent une influence importante sur l'art, particulièrement en peinture, sculpture, gravure, lithographie, etc.Tàpies se trouve désormais dans toutes les grandes collections mondiales.
Expositions
Principales expositions personnelles
- 2010 :
- Galerie Waddington, Londres
- Marca, Catanzaro (Italie)
- Fondation Tapies, Barcelone (Espagne)
- 2008 :
- Galerie Lelong, Paris
- Kunstmuseum, Sankt Gallen (Suisse)
- 2006 :
- Waddington Gallery, Londres
- 2005 :
- Essl Museum, Klosterneuburg (Autriche)
- Centro Cultural Banco do Brasil, Rio de Janeiro (Brésil)
- Museo Patio Herreriano, Valladolid (Espagne)
- Hara Museum of Contemporary Art, Tokyo
- 2004 :
- The Museum of Contemporary Art (MACBA), Barcelone
- Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid
- Centro Cultural Banco do Brasil, Sao Paulo (Brésil)
- 1999 :
- Collection Essl Museum, Klosterneuburg (Autriche)
- 1995 :
- The Solomon R. Guggenheim Museum, New York
- 1994 :
- 1992 :
- The Museum of Modern Art, New York
- 1991 :
- Museo National Centro de Arte Reina Sofia, Madrid
- 1986 :
- Stedelijk Van Abbemusem, Eindhoven (Pays-Bas)
- 1984 :
- Fondation Joan Miró, Barcelone
- 1958 :
- 1953 :
- Marshall Field Art Gallery
- Galerias Biosca
- Martha Jackson Gallery
- 1952 :
- Gallerias Layetanas, Barcelone
- 1950 :
- Galerias Layetanas, Barcelone
- Museo municipal de Mataro
Expositions collectives
- 1953 :
- Biennale de Sao-Paulo
- 1950 :
- Exposition à la Pittsburg Internatonnal Exhibition ef Contemporary Painting
- 1949 :
- Salon de octubre, Barcelone
- Institut français, Barcelone
- Salon de los Once, Madrid
Rétrospectives
Plusieurs rétrospectives lui sont consacrées : à Hanovre en 1962, à Vienne en 1968, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris en 1973, à la Galerie nationale du Jeu de Paume de Paris en 1994, au Musée d'Art contemporain de Barcelone en 2004 et à l'Hôtel des Arts de Toulon en 2006.
Bibliographies
Ouvrages
- Alexandre Cirici , Tapies. Témoin du silence,édition Poligrafa, 1971
Études
- Jean-Louis Andral, « À corps perdu », suivi d'un entretien avec l'artiste, in Yannick Beaubatie (dir.), Empreintes, Tulle, éditions Mille Sources, 2004, p. 207-220
Notes et références
- Juan Carlos Ier, roi d'Espagne, le 9 avril 2010. Titre décerné par
- « La septième face du dé »
- dossier en ligne J. Corredor-Matheos, Artistes plastiques catalans à l'expo 92, in revue Catalònia n° 30, 1992, p. 10,
- Victoria Combalía et Concha Lomba, Tàpies, éd. Sarpe, coll. Los genios de la Pintura Española, Madrid, 1990, p. 12
- Parution au Bulletin officiel de l'État espagnol, 9 avril 2010, n° 86, sec.III, p. 32250
Voir aussi
Liens externes
Sources partielles
- Fiche de l'Académie des Beaux-Arts, consultable en ligne
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