- Antoine Dominique Domino
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Fats Domino
Fats Domino Fats Domino en concertNaissance 26 février 1928 Pays d’origine États-Unis Profession(s) Musicien, chanteur, pianiste Genre(s) rock, blues Site Web http://www.fatsdominomusic.com/ Entourage Dr.John, Dave Bartholomew Fats Domino, de son vrai nom Antoine Dominique Domino, né le 26 février 1928 à La Nouvelle-Orléans, est un chanteur américain de Rhythm and blues, l'un des pionniers du rock'n'roll. Pianiste dont le jeu est souvent qualifié de Boogie-woogie, il fut influencé par Amos Milburn. Il est l'auteur du rock Ain't That A Shame et le plus célèbre interprète de la ballade de 1940 Blueberry Hill.
Sommaire
Préambule
Le nom Domino est un nom d’une ancienne famille créole venue travailler dans les plantations de sucre dans la région de la Louisianne. Fats Domino est né à La Nouvelle Orléans le 26 février 1928[1].
Son père, Antoine « Calice » Domino, épouse Donatile Gros. Ils demeuraient pauvrement dans un des 27 logements pour les travailleurs de la plantation Wbre-Steib, une terre située à quelques kilomètres de la frontière du Mississippi. Ils eurent 8 enfants élevés avec la langue anglaise bien que leur langue d’origine était le français créole. Selon la tradition africaine, la musique n’était pas simplement un loisir, c’était la vie. Pour les créoles, n'importe quel objet ou outil créé devenait un instrument de musique. Pour ces créoles catholiques, après la messe du dimanche venait la fête et la danse[2]. Bien que la famille commençait à parler de plus en plus l’anglais, elle garda ses valeurs créoles rurales : travailler dur, avoir du plaisir et être une famille soudée[3].
Durant le milieu des années 1920, le frère de Calice, Gustave prit possession des terres dans le « Ninth Ward » où la famille de Calice déménagea dans un duplex. En 1928, le dernier fils de Calice naquit : Antoine Dominique Domino Junior.
Enfance
Antoine était le benjamin de la famille par plus de 5 ans. Très timide et solitaire, il était débrouillard et déterminé. Son sobriquet était 'Tit frère[4]. Dès son plus jeune âge, Antoine adorait la musique. La famille possédait un vieux gramophone qu’il écoutait toujours en gardant le rythme, en claquant des doigts sur diverses chansons du genre blues et jazz[5]. Lorsque Antoine avait dix ans, la famille hérita d’un piano tellement vieux que la rouille apparaissait à travers l'ivoire des touches. Son beau frère, Harrison Verrett (un joueur de banjo dans des groupes de jazz locaux), qui faisait à la fois figure de père et mentor pour Antoine, lui montra les accords de base en inscrivant les notes sur les touches du piano pour qu’il puisse bien les apprendre[6]. En très peu de temps, Antoine ne voulait plus que jouer du piano. Ses parents, qui l’écoutaient pratiquer pendant des heures tous les jours, déménagèrent le piano dans le garage. C’est là qu’il apprit les chansons qu’il entendait à la radio[7]. Sauf en musique, Antoine avait des difficultés à l’école. À onze ans, en quatrième année, il lâcha l’école pour travailler dans les manufactures.[8]
Découverte d’un virtuose
À part quelques leçons de musique données par Verrett, ses connaissances musicales furent acquises en écoutant le juke-box qui jouait du blues et du boogie d'artistes comme Amos Milburn, Charles Brown, Louis Jordan, Pete Johnson, et Meade Lux Lewis[9]. Dès l’âge de 14 ans, il faisait déjà les circuits des boîtes à chanson autour de la Nouvelle Orléans.[10] Il avait rencontré, à cette époque, Robert « Buddy » Hagans, un amateur saxophoniste qui deviendra son partenaire musical pour les vingt-cinq années suivantes. À ce duo, se joignit le batteur Victor Leonard et le guitariste Rupert Robertson. Sa popularité augmenta grâce à son interprétation de la chanson Swanee River Boogie d’Albert Ammons qui était une reprise du classique de Stephen Foster The Old Folks at Home. Les « fans » entraient dans les clubs juste pour entendre cette chanson[11]. Le 15 mai 1948, Antoine et Buddy se présentent au bureau du syndicat pour musiciens noirs et payèrent 12$ pour leurs cartes de membres[12]. La carte était nécessaire afin de pouvoir jouer hors de la ville dans la boîte de nuit « Robin Hood », où Paul Gayton et Annie Laurie avaient joué avec le bassiste, bien aimé, Billy Diamond. Après le spectacle d’Antoine, suivi d’applaudissements et de cris d’approbation par l’audience, Billy Diamond l’introduit comme « Fats » Domino, le comparant au célèbre Fats Waller. Cette première référence à sa taille imposante devait devenir son « trademark ». Alors qu’insulté par le sobriquet, Antoine fini par le garder car c’était un terme chic et populaire durant cette époque[13]. Sa carrière a vraiment percé dans la « musique biz » lorsqu’il a fait la tournée avec le groupe de Billy Diamond[14]. À l’âge de 21 ans, Fats attirait la foule au club Hideaway où il avait des représentations trois soirs par semaine avec son propre groupe.[15] Le point tournant de sa carrière est survenu lorsqu’un agent d’Imperial Records, Dave Bartholomew, un trompettiste/artiste/compositeur, à la recherche de talents, est venu voir son spectacle dans le club. Il avait entendu parler de lui. Fats signa un contrat avec Imperial Records en novembre 1949.[16] Son gérant était maintenant Lew Chudd, le propriétaire d’Imperial Records.
Carrière musicale
1949-1960
Dave Bartholomew est devenu le principal collaborateur de Fats. Ensemble, ils composaient, transformaient et arrangeaient des morceaux pour que Fats puisse ensuite les enregistrer. La première chanson transformée fut le classique The Junker’s Blues que Chudd trouvait inapproprié comme chanson pour le grand public. Ils ont changé les paroles, modifié la mélodie et l’ont intitulé The Fat Man.[17] Cette version considérée radicale par sa cadence et sa distorsion émotionnelle deviendrait la base de la musique populaire appelée rock ‘n’ roll[18]. Lew Chudd a pu faire jouer cette chanson sur les stations de radio pop. Suivant ce grand succès, il eut sa première tournée aux alentours de la Louisiane. Sa chanson Every Night, avec ses fameux triolets lui donna un contrat pour jouer dans le club Desire durant l’année 1950. À son départ du club, Desire a perdu sa popularité[19]. Fats a commencé sa deuxième tournée avec les membres des groupes de Bartholomew en mi-novembre de cette même année.
En 1951, Domino a signé un nouveau contrat de quatre ans avec Imperial Records. Quant à Bartholomew, il a quitté son poste disant qu'il était trop difficile de composer et créer des arrangements musicaux avec Domino, mais il ne s'éloignera pas longtemps[20]. Même sans Bartholomew, Fats évoluait toujours. Il est apparu dans son premier film où il faisait une annonce publicitaire pour Dr. Daddy-o’s Jax Beer. Son grand sourire invitant de cette campagne fera partie de son succès[21]. Ses musiciens, pour une nouvelle tournée, étaient Buddy Hagans au saxophone, Billy Diamond, bassiste et gérant de la tournée, Cornelius « Tenoo » Coleman à la batterie, Wendell Duconge, au saxophone alto et Walter « Papoose » Nelson, le guitariste. John « Little Sonny » Jones était son chanteur d’ouverture[22]. Durant les quarante ans de sa carrière, certains musiciens partaient ou lâchaient, se faisaient remplacer et parfois revenaient, mais en grande majorité durant le paroxysme de sa renommée c’était ce groupe de musiciens qui l’accompagnait.
En 1952, Fats a enregistré ses plus grands succès. Parmi eux, il y avait la chanson Goin’ Home, devenue son premier numéro 1 sur le palmarès Rhythm and Blues (r&b) et le numéro 30 sur le palmarès pop en juin. Il présenta son plus grand spectacle dans la salle de bal Pentagon à 700 admirateurs venu l’écouter[23]. Le 6 mars 1954, Domino a été nommé l’artiste r&b avec le plus de ventes sur le palmarès juke-box[24].
En 1955, Bartholomew était de retour. Il a admis que Domino avait souvent l’idée initiale pour les nouvelles chansons, mais que tous les arrangements venaient de lui. Il critiquait jalousement Domino, ses mélodies ou paroles trop simples comme son hit Ain’t that a Shame qu’il va écrire et enregistrer en 1955. Cette chanson va devenir son premier grand succès à l’échelle nationale, ainsi que I’m Walkin’ et All by Myself. De son côté, Domino signalait que les chansons de Bartholomew telles que Blue Monday et I Hear You Knocking, sont trop élaborées[25]. Néanmoins, chanté par Domino, Blue Monday était bien reçu comme un mixe des traditions du « barrelhouse blues » et du « street rhythm »[26]. Les critiques vont juger ce duo comme la première grande et superbe équipe de compositeurs rock ‘n’roll. Atlantic Records, à son tour encourageait leurs artistes tels que Screamin’ Jay Hawkins, Bobby Darin et Ray Charles de tenter d’imiter le style de Domino[27]. Le 9 juillet 1955, Fats est devenu le deuxième artiste r&b à gagner le « Billboard Triple Crown Award » avec le plus grand nombre de ventes en r&b, ainsi que sur les palmarès juke-box et « Disc Jockey »[28]. En septembre, il a enregistré une autre chanson, "Poor Me", qui a atteint le numéro 1 au classement r&b[29]. Sa musique devenait de plus en plus populaire parmi les blancs aussi.
Durant la deuxième moitié de la décennie, avec la remontée des autres grands musiciens rock, la carrière de Fats a finalement ralenti sans prendre plus d’élan. En juin 1956, Fats a enregistré, sous l’étiquette Master Records, une nouvelle version modifiée du vieux classique Blueberry Hill, une chanson Tin Pan Alley, écrite originalement pour Gene Autry en 1940 pour son film Singing Hill. Cela deviendra pour Fats, sa chanson la plus célébrée, même aujourd’hui[30]. Elvis Presley, en outre, a donné son soutien à Fats en déclarant son admiration pour le talent du pianiste. Ce lien avec Elvis contribua à sa popularité[31]. En avril 1957, après 22 semaines, la chanson School Day de Chuck Berry, vole la première position au palmarès r&b jusqu’alors monopolisée par Fats Domino[32]. A l’automne 1957, sa tournée s’agrandie pour faire des spectacles dans le nord du pays. À New York, il fut intimidé par le fait que l’audience lançait des œufs aux artistes qu’ils n’aimaient pas. Cette tournée lui a permis de jouer aux côtés d’autres grands musiciens du rock ‘n’ roll (r&r) comme Buddy Holly, the Drifters, the Everly Brothers et plusieurs autres en spectacle et sur des émissions importantes de l’époque comme sur celui de Alan Freed’s et sur Dick Clark’s American Bandstand. Cette année là, Domino tira 104 000$ de sa tournée de la côte pacifique dont 46 405$ à son profit. Il a gagné un autre 5 000$ pour son rôle dans le film « The Big Beat »[33]. En 1958, Fats a enregistré vingt autres chansons qui deviendraient des hits sur le palmarès et en 1959, il en eu six[34].
1960-1979
Au début des années 1960, on comptait peu d'artistes de rock ‘n’ roll de grande envergure autre que Domino et ses disciples tels que Lloyd Price, Wilbert Harrison, Phil Phillips et Frankie Ford. Buddy Holly et Eddie Cochran étaient morts, Bo Diddley était ruiné, Gene Vincent brisé, après son passage à l’armée Elvis Presley s'était considérablement adouci, Little Richard étudiait la théologie, Jerry Lee Lewis faisait scandale et Chuck Berry se faisait emprisonner. Alors que Domino avait survécu au-delà de ses confrères musicaux contemporains du r&b, il était maintenant seul parmi les grands du rock[35]. À l’âge de 32 ans, après une décennie chargée de tournée, il était fatigué. Ses difficultés de se convaincre de continuer ce mode de vie (voyager et faire la fête) fut évident dans les thèmes des chansons comme Walking to New Orleans et Before I Grow too Old[36]. Cette même année, Roy Montrell a remplacé le guitariste Papoose Nelson qui est mort d’une attaque de cœur. Montrell deviendra le nouvel agent de tournée du groupe et restera parmi l’entourage de Fats pendant dix-sept ans[37]. En avril 1962 il a sa dernière session en studio avec la compagnie Imperial Record. En 1964, il signe un nouveau contrat avec ABC – Paramount Records[38].
Dans cette même époque, l’invasion des groupes rock britannique va diminuer la fréquence des chansons de Fats jouées à la radio. En janvier 1965, Domino enregistrera huit chansons pour son troisième album de ABC. Peu de temps après il brisera son contrat et signera avec Mercury Records. Toujours en collaboration avec Bartholomew il va enregistrer I Left my Heart in San Fransisco[39]. Il prend toujours moins de tournée, au lieu il prend de plus en plus de semaines de congés à la fois. En 1966, Mercury propose une nouvelle idée pour un album appelé Southland USA qui aurait comme thème principale le sud et la Nouvelle Orléans. Même après plusieurs incitations, Fats n’avait jamais le goût de le terminer[40]. Ce n’est qu'en mars 1967, que Fats tentera sa première tournée en Angleterre (dans tout l’Europe en effet) au théâtre Saville qui fut un grand succès[41]. Paul McCartney avait même pris une journée de congé de ses enregistrements pour l’album Sgt Pepper’s Lonely Heart’s Club Band, afin d'assister à un de ses spectacle[42]. En mars 1968, Fats signe un nouveau contrat avec Reprise Records[43]. Dans les années 1970, il a fait des tournées internationales parmi un spectacle au Sydney Opera House. En octobre 1977 au spectacle de Richard Nader Oldies dans le Madison Square Garden, Fats a ouvert son spectacle avec Blueberry Hills qu’il a joué en l’honneur d’Elvis Presley, décédé quelques mois auparavant[44].
1980-2006
En 1980, Fats embarquera à nouveau dans une tournée de l’Europe. Il a eu un autre élan de publicité durant cette décennie. Alors qu’il fut un invité spécial sur le Late Show avec David Letterman et qu'il fit plusieurs annonces publicitaires, il devenait de plus en plus reclus dans sa vie privée. Il a refusé plusieurs des offres télévisés et dans les films en plus des offres de Johnny Carson et Dick Clark qui avait été le visiter personnellement à sa maison en Nouvelle Orléans. Il a aussi refusé toutes les offres de créer un documentaire sur sa vie et carrière[45]. Le 23 janvier 1986, il est devenu un des dix premiers membres du Rock and Roll Hall of Fame avec Elvis, Chuck Berry, Little Richard, Jerry Lee Lewis, Sam Cooke, James Brown, The Everly Brothers, Buddy Holly et Ray Charles[46]. Sa prochaine tournée en Europe, au printemps fut télévisée. En décembre 1987, lui est donné le « Grammy Lifetime Achievement Award » aux côté de B.B. King et Ray Charles. Alors que ces deux artistes avaient gagnés quelques « Grammy’s » Fats Domino n’avait jamais été nominé[47]. En novembre 1988, il a chanté dans le concert des légendes du rock ‘n’ roll, lequel a été regardé par des centaines de millions de personnes à la télévision. Cette même année, Paul McCartney lui a rendu hommage en enregistrant trois de ses chansons y compris Lawdy Miss Clawdy[48].
Le 2 mars 1995, la fondation du r&b présentera à Domino avec le « Ray Charles Lifetime Achievement Award » à Los Angeles[49]. Cette même année lors de sa tournée avec Ray Charles et Little Richard en Europe, il attrapa la pneumonie à deux reprises. Enfin il perd sa voix et met fin à sa tournée tôt. Ça sera sa dernière visite en Europe[50]. En 1996, quatre décennie après sa lancé aux stations de radio, Blueberry Hill est le numéro 13 sur le palmarès des 40 meilleures chansons en tout temps sur le palmarès juke-box[51]. En mai 1997, Domino joue son premier spectacle jazz depuis deux ans, qui va être suivie par une série de spectacle à divers intervalles dans les alentours de la Louisiane : ce sera surtout des concerts gratuits pour des causes spécifiques[52]. Le 10 juin 1997, Domino et Bartholomew ont reçu un prix partagé lorsqu’ils ont été honorés dans le « Songwriters Hall of Fame »[53]. Le 5 novembre 1998, Bill Clinton lui présentera le médaille national pour les arts, accepté en son nom par sa fille aînée Antoinette, car ça ne le tentait pas de partir de sa maison cette semaine là[54]. En 1999, cinquante ans après son premier enregistrement, il a joué plusieurs concert avec Dave Bartholomew après une séparation de douze ans[55].
Au printemps 2006, Fats Domino a lancé son dernier cd appelé Alive and Kickin’ pour aider les musiciens amateurs de la région de la Nouvelle Orléans, une cause soutenue par la fondation Tipitina’s[56].
Vie personnelle
En 1947, Antoine tombe amoureux d’une jeune femme appelée Rosemary Hall qui était la fille d’une grande admiratrice de ce dernier. Le 6 août de cette même année, la jeune de dix-sept ans épouse Antoine qui avait dix-neuf ans[57]. Pour son vingtième anniversaire il était déjà devenu père d’une petite fille. En tout, lui et sa femme auront 8 enfants qu’ils nommeront Antoinette, Antoine III, André, Andrea, Anatole, Anola, Antonio et Adonica[58].
Sa carrière l’oblige à déménager à Los Angeles, devenu son deuxième domicile et son milieu de plaisir. Il commença à boire énormément et à fréquenter des femmes[59]. Il a composé les chansons Please Don’t Leave Me et Rose Mary pour raconter son dilemme face à son nouveau style de vie, ses sentiments de culpabilité et de tristesse car il s’ennuyait de sa famille[60]. Sa seule addiction était l’alcool. Par contre, il ignorait les problèmes d’usage de drogues de ses musiciens. Souvent il devait payer les amendes et les contreventions de ses musiciens qui se faisaient arrêtés en possession de drogue afin qu’ils puissent jouer un spectacle. Entre autres, son guitariste Papoose Nelson dépensait tout son argent pour les drogues, vendait sa guitare sachant que Fats lui en achèterait toujours une nouvelle afin qu’il puisse jouer[61]. Ses mauvaises habitudes prenaient de l’ampleur à mesure que son le succès augmentait. Sa dépendance à la boisson et ses habitudes de côtoyer des femmes faisait qu’il arrivait souvent en retard à ses concerts ou aux sessions de studio. Parfois, il manquait complètement les concerts et la foule déçu causait des émeutes. Diamond, qui se sentait responsable, plaidait avec lui afin qu’il arrive à temps. Incapable de changer ses comportements, Diamond quitte le groupe à la fin de 1956[62].
Rosemary, de son côté, sachant que son mari ne serait jamais content à faire autre chose, dépendait sur sa mère, qui était sa voisine, de venir l’aider. Le thème de ne pas être à la maison auprès de sa famille revenait à maintes reprises dans les chansons de Fats. Il appelait sa femme tous les jours lorsqu’il était en tournée et lui envoyait souvent de l’argent. À maintes reprises, il se dira malade et annulera des spectacles pour retourner en Nouvelle Orléans[63]. Alors que sa ville natale demeura toujours son chez soi principal, sa renommée et sa fortune l’avait toujours exclus de ses frères et sœurs[64].
Fats était un homme qui donnait facilement sa confiance sans se soucier de personne. Ceci faisait qu’il pouvait être facilement manipulé par son entourage comme le fit Charles Levy Jr., son avocat qui avait la procuration de ses possessions. Ce n’est que lorsque sa femme, qui avait pris des cours de finance aux YMCA lorsque tous ses enfants furent partis de la maison qu’elle remarque à quel point l’avocat leurs avaient volés[65]. Deux autres qui le manipulaient était Roy Montrell qui allait jusqu’à ruiner ses spectacles afin d’assurer que Fats lui donnait toujours l’argent qu’il demandait et son batteur Smokey Johnson qui a lâché le groupe 6 fois afin qu’il puisse demander une augmentation de salaire chaque fois que Fats avait besoin de lui[66].
Le manoir rose et blanc que Fats a bâti en 1960 pour 200 000$ dans le quartier pauvre du « Low Ninth Ward » en Nouvelle Orléans fut longtemps reconnu comme un arrêt touristique. C’était le même quartier pauvre à grande population noire où il avait vécu toute sa vie[67]. En premier, des gendarmes parcourait la propriété afin d’assurer sa sécurité. Plusieurs de ses « fans » cognait à sa porte pour le rencontrer. Alors que sa femme n’aimait pas ces interruptions à sa vie privée, Domino, ne refusait jamais ces rencontres. En vérité, Rosemary n’a jamais aimé ce changement de style de vie et ses richesses matériels tant aimé par son mari[68]. Fats s’achetait jusqu’à quatre nouvelles voitures par années[69]. Sa femme et plusieurs de ses enfants y vivaient toujours avant l’ouragan Katrina. Fats lui, passait la plupart de son temps dans une maison attachée au manoir où il s’y sentait paisible et pouvait se reposer.
En Septembre 1965, l’ouragan Betsy a frappé fortement le quartier du « Lower Ninth Ward ». La famille Domino devait vivre sur le deuxième plancher de leur manoir pour la durée de la tempête. Domino a abandonné ses musiciens à Détroit pour rejoindre sa famille. Il devait naviguer en bateaux pour les atteindre[70].
Le 6 août 1997, Fats et Rosemary célèbrent leur 50e anniversaire de mariage. Il passe maintenant presque tout son temps à la maison comme il l’avait promis dans la chanson qui lui avait rendu hommage 44 ans plutôt. Il a modifié la chanson Rose Mary afin qu’il soit plus parallèle avec l’évolution de leur mariage[71].
Le 29 août 2005, à l’âge de 77 ans, Domino et sa famille refusent d'évacuer leur maison lors de l’ouragan Katrina qui a détruit leur quartier. Ce soir-là le NO Harbor Police a navigué sur un bateau « Boston Whaler » de 22 pieds dans le « Lower Ninth Ward », où ils ont sauvé 200 personnes, parmi eux il y avait Domino, sa femme, cinq de ses enfants, 2 gendres et 3 petits-enfants. Ils ont passé du temps avec ces deux autres enfants au Texas pour un mois. Enfin, de retour dans sa ville natale, il décidera de construire une nouvelle maison l’autre côté de la rivière Mississippi et de la Nouvelle Orléans. C’est où il demeure toujours aujourd’hui[72].
L’héritage de Fats Domino
On peut attribuer à Fats d’avoir donné un style et un son particulier à la musique rock, dite révolutionnaire à l’époque, même s'il avait peu de paroles choquantes ou scandaleuses. Pour Fats, ses chansons n’étaient pas révolutionnaires et ne faisaient qu’amplifier ses racines et ses traditions afro-américaines d’origine créole et catholique, mais qui étaient enfin, nouvelles pour la majorité de la population américaine. C’était plutôt une menace au statu quo des blancs dans la musique[73].
Il est reconnu pour son r&b sensuel d’origine créole que les musiciens et musicologues identifient souvent comme du « boogie-woogie ». Ce qui le distingue des autres musiciens, même ceux qui ont repris ses chansons, est son rythme original et unique (qu’il appelait le « Big Beat ») et sa voix enrouée. Ce « Big Beat » est vite devenue synonyme avec l’expression rock ‘n’ roll et permettait facilement aux spectateurs de danser au rythme de ses chansons[74]. Son rythme syncopé fut la racine du ska Jamaïque qui est le précurseur du reggae[75]. Ses notes triolets, au piano, sont utilisées dans tous les genres de musiques populaires[76].
Fats Domino est parmi les dix premiers honorés dans le Rock ‘n’ Roll Hall of Fame. Lors de la cérémonie,Billy Joel l’introduit en le remerciant pour avoir donné au piano une importance dans les instruments en rock ‘n’ roll[77].
Même si Domino était l’artiste rock ‘n’ roll le plus célébré, ayant le plus grand nombre d'admirateurs fervents, après Elvis, dans les décennies 1950s et 1960s, il est aujourd’hui celui qui est le plus oublié étant même absent des grandes encyclopédies de la musique rock telles que « The Rough Guide to Rock » et « The Great Rock Discography (1st Edition) ». [78].
Hommage et inspiration
L’interprétation de Rose Mary par Slim Whitman’s est devenue la chanson la plus vendue en Angleterre en 1955[79].
Il est dit avoir inspiré les grands musiciens de rock de ces mêmes années tels que Chuck Berry, Little Richard, Jerry Lee Lewis et Elvis Presley[80]. En plus, les groupes tels que The Beatles et The Rolling Stones admettent être influencés par Domino durant leurs débuts. Plusieurs groupes britanniques avaient des reprises de ses chansons comme les groupes The Animals, The Searchers et The Mindvenders[81].
L’interprétation stylisée de Fats de la chanson Tin Pan Alley I’m Ready, est devenue à nouveau populaire avec des reprises par The Band, Elton John, The Beatles, Keith Richards et Bruce Springsteen[82].
Chubby Checkers a choisi son nom pour rendre hommage à Fats Domino. Plusieurs autres artistes modernes ont rendu hommage à Fats Domino en faisant une reprise de ses chansons comme Brian Wilson, Sheryl Crow, Van Morrison ainsi que des artistes Reggae comme Yellowman et Billy McLean[83].
Identité sur scène
Ce qui a aidé à sa popularité est son image facilement reconnaissable d’un océan à l’autre du pays. Il est un homme potelé avec une chevelure aplatie et courte avec un sourire éclatant, presque angélique. En 1972, son image a été légèrement modifiée car il avait perdu 200 livres et portait ses cheveux dans un petit afro[84].
Points saillants
Pat Boone voulait enregistrer sa propre version de Ain’t that a Shame en changeant le titre à « Isn’t that a Shame »[85] démontrant une meilleure éducation.
Lorsque Fats tournait dans le sud des États-unis, il était très difficile pour son groupe de se nourrir ou dormir et même, pour aller aux toilettes car la ségrégation était encore un énorme problème à cette époque. Les blancs aventureux commençaient à venir voir ses spectacles par curiosité où ils devaient payer 1,00$ pour s’asseoir dans le balcon loin des noirs qui devaient payer 1,50$ pour une place dans la salle de bal[86].
Les spectacles de Fats Domino étaient le début de l’intégration des races. Plusieurs villes allaient même jusqu’à lui interdire l’entrée pour jouer, car ses spectacles interraciaux, plus que n’importe quel autre artiste rock des années ’50, se terminaient souvent par des scènes d’émeutes[87].
Lorsque Fats et son groupe présentèrent leur concert au Ed Sullivan Show, le 18 novembre 1956, son groupe fut caché derrière un rideau afin qu’il n'y ait qu'un minimum de visages noires sur scène. Peu importe les circonstances, Fats jouait son piano avec son sourire reconnu, qui a gagné le cœur de ses admirateurs et admiratrices[88].
Fats Domino était un perfectionniste et donc, il aimait jouer ses chansons en concert exactement comme la version sur l’album afin de faire plaisir à ses admirateurs. Lorsque Chudd ajouta des chanteuses dans Valley of Tears, la chanson n’a jamais fait le palmarès du r&b et n’était que le numéro 6 du palmarès pop[89].
Durant la dernière année de vie d’Elvis Presley, ce dernier avait poussé son pianiste de côté durant ses concerts afin qu’il puisse jouer à son tour Blueberry Hill sans faute après des années de leçon que lui avait donné Fats[90].
Citations par d’autres artistes et musiciens au sujet de Fats Domino
« Fats Domino is an out right institution. The man is one of the greatest artists who’s ever lived. For twelve years this man was in the top ten. I think Fats is a genius. » – Lloyd Price[91]
«Fats Domino was the Martin Luther King of Music» – Billy Diamond parlant de l’effet interracial de la musique de Fats Domino[92].
«He’s quite an artist. Nobody can bang a piano like he does. » – Elvis Presley[93]
«With the press conference over, he had his picture taken with a beaming Fats Domino, who, Elvis insisted to cynical reporters, had been a tremendous influence on him and should be considered the real king of rock ‘n’ roll.» – Peter Guralnick dans Careless Love: The Unmaking of Elvis Presley[94].
Discographie
Portail du rock Principaux courants Scènes régionales Groupes et musiciens Par instrument Par nationalité Par ordre alphabétique - 1949: The Fat Man
- 1955: Carry on Rockin’
- 1956: Rock and Rollin’
- 1957: This is Fats Domino!
- 1958: Here stands Fats Domino
- 1958: This is Fats
- 1958: The Fabulous "Mr. D"
- 1959: Let's play Fats Domino
- 1959: Fats Domino Swings
- 1960: A lot of Dominoes
- 1961: I miss you so
- 1961: Let the four winds blow
- 1961: What a party
- 1962: Twistin’ the Stomp
- 1962: Million Sellers by Fats
- 1963: Here comes...Fats Domino
- 1964: Fats on Fire
- 1965: Getaway with Fats Domino
- 1965: Domino ’65 (Live)
- 1968: Fats is back
- 1970: Fats
- 1974: Live at Montreux - Hello Josephine (Live ’73)
- 1979: Sleeping on the Job
- 2006: Alive and kickin´
- 2007: Greatest Hits - Walking To New Orleans
Notes et références
- ↑ COLEMAN, Rick. Blue Monday : Fats Domino and the Lost Dawn of Rock ‘n’ Roll. Da Capo Press, Cambridge, Massachusetts, 2006, p.16
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- ↑ Fats Domino
- ↑ COLEMAN, Rick. Op.Cit, p.22
- ↑ Fats Domino
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- ↑ IBID, p.xvi
- ↑ IBID, p.xvi
- ↑ IBID, p.162
- ↑ IBID p.267
- ↑ IBID, p.67
- ↑ IBID, p.114
- ↑ IBID, p.124
- ↑ IBID, p.241
Lien externe
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