- Antoine De Ligne
-
Antoine de Ligne
Antoine Marie Joachim Lamoral de Ligne, né à Bruxelles le 8 mars 1925, descend d'une famille princière belge. Fils cadet d'Eugène et de Philippine de Noailles, il a été le chef de la Maison de Ligne de 1985 à son décès, survenu le 21 août 2005.
Biographie
Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage à partir de 1943 en tant que pilote au sein de la Royal Air Force et reçoit le 23 août 1944 la Croix des Évadés. Il fera ensuite sa carrière militaire à la Force Aérienne Belge. Il est nommé successivement aux grades de caporal, sergent, sergent aviateur, sous-lieutenant auxiliaire d'aéronautique, lieutenant d'aéronautique, lieutenant aviateur, capitaine aviateur et enfin capitaine-commandant aviateur en 1954. Le 1er septembre 1955, il démissionne du cadre des officiers de carrière et passe dans le cadre des officiers de réserve.
Entretemps, il épouse Alix de Luxembourg le 17 août 1950. Née au château de Colmar-Berg en 1929, elle est le sixième et dernier enfant de Charlotte de Luxembourg (1896-1985) et de Félix de Bourbon-Parme (1893-1970). Avec ses deux frères Jean et Charles et ses trois sœurs Elisabeth, Marie-Adélaïde et Marie-Gabrielle, Alix passe une enfance paisible au château de Colmar-Berg jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En mai 1940, les Allemands envahissent le Grand-Duché. C'est le début d'un exil de cinq ans au Portugal, aux États-Unis et au Canada. Alix retrouve son pays le 14 avril 1945 en descendant avec ses parents et son frère Jean de l'avion privé du général Eisenhower sur le tarmac de l'aéroport de Luxembourg. Ils effectuent ensuite une traversée triomphale de la capitale jusqu'au palais grand-ducal.
Antoine et Alix de Ligne ont eu sept enfants :
- Michel Charles Eugène Marie Lamoral, 14e prince de Ligne (Belœil, 26 mai 1951), épouse à Rio de Janeiro le 10 mars 1981 la princesse Eléonore d'Orléans-Bragance (Rio de Janeiro, 20 mai 1953), d'où :
- Wauthier Philippe Félix Marie Lamoral (Belœil, 10 juillet 1952), épouse le 1er mai 1976 la comtesse Régine de Renesse (1955), d'où :
- Anne Marie Jeanne Isabelle (Belœil, 3 avril 1954), épouse à Belœil le 30 mai 1981 Olivier Mortgat
- Christine Marie Elisabeth (Belœil, 11 août 1955), mariée le 25 septembre 191 à Belœil à Antoine d'Orléans-Bragance, prince impérial du Brésil
- Sophie Léontine Charlotte Marie Gabrielle (Belœil, 23 avril 1957), épouse à Belœil le 26 juin 1982 le comte Philippe de Nicolay (ils sont aujourd'hui divorcés)
- Antoine Lamoral Charles Joseph Marie (Colmar-Berg, 28 décembre 1959), épouse à Bruxelles le 16 juin 2001 la comtesse Jacqueline de Lannoy (1966), d'où :
- Louis (Bruxelles, 4 mars 2003)
- Yolande Marie Gabrielle (Belœil, 16 juin 1964), épouse à Londres le 28 novembre 1994 Hugo Townsend (fils de Peter Townsend)
Dans les années 1950, Antoine de Ligne reçoit une série de distinctions honorifiques : médaille commémorative de la Guerre 1940-1945, médaille du Volontaire de Guerre, médaille du Volontaire de Guerre combattant, Croix de Chevalier de l'Ordre de la Couronne, Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II, Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold et Croix d'Officier de l'Ordre de la Couronne.
Il obtient en 1951 le titre du Cadet du Travail en sa qualité de capitaine aviateur. Président de l'Union Nationale des Cadets du Travail, il est nommé parmi les premiers administrateurs de l'Institut Royal des Élites du Travail en 1954. Depuis, il n'a cessé de promouvoir les activités de l'Institut tout au long de sa vie. En raison de son engagement, il obtient successivement les titres de Cadet d'Honneur du Travail en 1965 et de Lauréat du Travail honoris causa en 1969.
Le 12 novembre 1957, il quitte la Belgique pour aller représenter la Belgique pendant dix-sept mois aux travaux de l'Année géophysique internationale. L'objectif était d'explorer les terres inconnues d'Antarctique, difficiles à répertorier géographiquement. Ce travail permettrait d'installer des points de ravitaillement et de réaliser des observations stratégiques pour les équipes futures.
Les membres de l'expédition dirigée par le commandant Gaston de Gerlache commencent par construire la Base Roi Baudouin. Afin de ne pas manquer de vivres et de matériel lors des raids, des dépôts sont installés en d'autres endroits.
La base construite, les observations scientifiques et géographiques peuvent commencer. Les hommes indispensables au bon fonctionnement de la base restent sur place afin de faire fonctionner les appareils de la station. Second pilote et assistant météorologue, Antoine de Ligne fait partie des expéditions. Le but des raids est d'explorer une chaîne de montagnes situées à 150 km de la base, les « Sor Rondanes », et de pousser 120 km au sud-est afin d'explorer de nouvelles montagnes répertoriées et aperçues lors des premiers vols de reconnaissance. Celles-ci deviendront ensuite les Montagnes Belgica.
Le 5 décembre 1958, voulant rejoindre le commandant de Gerlache et le géodésien Loodts, l'avion d'Antoine de Ligne et du mécanicien Hulshagen heurte à l'atterrissage des glaces figées pouvant atteindre un mètre de haut. Les quatre naufragés s'abritent sous la tente pendant quelques jours et attendent d'éventuels secours. Ils disposent chacun de 15 jours de vivres.
Après avoir laissé un message dans l'avion couché sur le flanc signalant leurs intentions, les quatre hommes décident le 11 décembre d'entreprendre le voyage de retour à la Base Roi Baudouin par leurs propres moyens. Mais ils progressent difficilement à cause du mauvais temps : 20 km par jour quand tout va bien.
Inquiets de la disparition de leurs compagnons,les autres membres de l'expédition lancent un appel au secours. Installés en Antarctique à 1200 km de la Base Roi Baudouin, les scientifiques soviétiques proposent par radio de venir en aide aux Belges à condition que ceux-ci aient de l'essence en suffisance pour couvrir le sauvetage.
Après deux jours de recherches, le C47 de la base de Mirny découvre l'avion Auster d'Antoine de Ligne et le message laissé par les Belges. Le lendemain, ils aperçoivent un camp abandonné : tentes vides, matériel et vivres éparpillés, traîneau retourné et cassé, appareil photo et d'autres objets appartenant aux quatre naufragés. On apprendra plus tard qu'ils s'étaient défaits du superflu pour progresser plus rapidement.
Le pilote russe Victor Perov passe la contrée au peigne fin et arrive à les localiser, sains et saufs.
Le jeudi 2 avril 1959, 25 000 personnes se sont déplacées sur les quais d'Ostende pour accueillir les membres de l'expédition qui reviennent en Belgique à bord du « Polarhov ». Le roi Baudouin, Charles de Luxembourg et la famille de Ligne montent à bord.
Antoine de Ligne et sa famille prennent ensuite la direction de Belœil. Les rues menant à la maison communale sont pavoisées et garnies d'arcades printanières. Les fenêtres des maisons et du château arborent les drapeaux belge et ceux des Ligne. La foule a envahi la grand-place, l'entrée et les pelouses du château. Le cortège est accueilli par La Brabançonne. Arborant une barbe de plusieurs jours et vêtu de l'uniforme des membres de l'expédition, Antoine de Ligne est accueilli par le bourgmestre Jean Dulac, les responsables politiques communaux, les enfants des écoles, les groupements patriotiques, les associations culturelles et folkloriques locales, le doyen de Belœil,etc.
Après sa carrière militaire et ses expéditions en Antarctique, Antoine de Ligne consacre la majeure partie de son temps à la préservation du château et du parc de Belœil. Il est à l'origine de l'exposition annuelle d'amaryllis dans les salons du château (en mai) et des Nuits musicales de Belœil (en août), qui attirent chaque année environ 15 000 personnes. Mais il aura de nombreuses autres activités. Il sera de 1966 à 1976 le premier président de WWF-Belgique.
Pilote et propriétaire de ballons à air chaud, il est de 1959 à 1977 le président de l'Aéro-Club royal de Belgique, puis en 1981 et 1982 président de la FAI (Fédération Aéronautique Internationale).
Lorsque l'Aéro-Club royal de Belgique fête son 75e anniversaire en 1976, Antoine de Ligne remet la montgolfière à l'honneur en créant le premier challenge international qui porte son nom.
Suite au décès sans descendance de son frère Baudouin en mars 1985, Antoine devient le chef de la Maison de Ligne. Il reçoit les titres héréditaires de 13e prince de Ligne et du Saint-Empire, prince d'Amblise, prince d'Epinoy et Grand d'Espagne. Il sera fait chevalier du prestigieux Ordre de la Toison d'or.
Dans le domaine social, il occupe la présidence de l'Association belge de l'Ordre de Malte de 1986 à 1994. Il a reçu la Grand-Croix du Mérite de l'Ordre Pro Merito Melitensi avec plaque et grand cordon et il est Bailli Grand Croix d'Honneur et de Dévotion de l'Ordre de Malte.
À partir de 1995, le prince a accordé son Haut Patronage à l'asbl Fonds voor het Zeevenpreventorium De Haan qui accueille des enfants et adolescents atteints d'une maladie chronique à la côte belge.
Afin de subvenir à l'entretien du château de Belœil, Antoine de Ligne et ses enfants mettent en vente près de 300 lots de vêtements et accessoires le 14 janvier 2004 à l'hôtel Drouot à Paris. Cette vente a rapporté 400 000 euros (16 millions de BEF) ; certaines tenues ont été vendues dix fois au-dessus de l'estimation.
Le lot le plus ancien était une veste de chasse en faille, couleur corail, remontant aux années 1715-1720. La majeure partie de cette garde-robe s'échelonnait sur deux siècles, de 1740 à 1940. Son origine princière expliquait le raffinement de chaque tenue. Ces toilettes avaient été peu portées. La fraîcheur des étoffes résultait aussi du soin avec lequel elles avaient été rangées. Toutes les pièces n'avaient pas nécessairement servi à Belœil : des billets manuscrits ou des chiffres brodés indiquaient que certaines provenaient des héritages des princes de Ligne. Un exemple : le lot 210 était constitué de 50 paires de gants ayant appartenu à la princesse de Poix, la grand-mère d'Antoine de Ligne, durant le Second Empire et la Belle Époque.
Le 9 juillet 2005, Antoine de Ligne et Alix de Ligne assistent au premier mariage de la nouvelle génération : leur petite-fille Élisabeth (fille de Wauthier de Ligne et de Régine de Renesse) épouse Baudouin Gillès de Pélichy.
Quelques heures après avoir assisté à la messe à la basilique de Tongre-Notre-Dame, Antoine de Ligne décède le dimanche 21 août 2005 au château de Belœil. Il souffrait d'angine de poitrine depuis un certain temps et a été victime d'une crise cardiaque. Tous les drapeaux de la commune de Belœil sont mis en berne dès le lendemain.
Les funérailles d'Antoine de Ligne ont eu lieu le samedi 27 août 2005 en présence de très nombreuses personnes. Plusieurs commerces ont fermé leurs portes en signe de deuil durant la cérémonie. Une première voiture emmenant sa veuve et le grand-duc Jean de Luxembourg a quitté le château pour gagner l'église Saint-Pierre qui jouxte le domaine princier. Ils ont été suivis quelques instants plus tard par la reine Fabiola qui représentait la famille royale belge.
Suite au décès du prince Antoine, son fils aîné Michel est devenu le 14e prince de Ligne.
Précédé par Antoine de Ligne Suivi par Baudouin
Michel - Portail de la Belgique
Catégories : Maison de Ligne | Chevalier de l'ordre de Léopold | Chevalier de l'ordre de la Couronne | Naissance en 1925 | Naissance à Bruxelles | Décès en 2005
Wikimedia Foundation. 2010.