- Michel Humair
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Michel Humair, né dans le Jura suisse le 23 avril 1926, est un peintre de la nouvelle École de Paris vivant en France. Sa démarche a été qualifiée d'« impressionniste d'abstraction lyrique »[1].
Sommaire
Biographie
Après des études de « dessinateur en publicité » à Lausanne, Michel Humair vient à Paris en 1947 où il s'inscrit à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et fréquente l'Académie de la Grande Chaumière à Montparnasse.
De 1968 à 1990, il partage son temps entre son atelier de la Butte-aux-Cailles à Paris et sa maison sur les bords de la Loire au Port Charbonnier, à côté de Langeais, où il retrouve le temps de vivre avec la nature.
Il s'installe ensuite dans un nouvel atelier à Aubervilliers et, dans la dernière décennie, au Nord de la Bourgogne, près de Sens dans l'Yonne.
Principales expositions
Expositions personnelles
Michel Humair participe à une première exposition collective à Paris en 1949. Des expositions personnelles de ses peintures sont par la suite régulièrement présentées à Paris (aux côtés notamment de celles de Bertholle, Seiler ou Chu Teh-Chun) et en province ainsi qu'en Suisse et aux Pays-Bas.
- 1954, Lausanne, à l'Atelier
- 1972, Lausanne, galerie Unip Art Contemporain
- 1977, Lausanne, galerie Planque
- 1979, Paris, La Galerie
- 1980, Lausanne, galerie Planque
- 1981, Toulouse, galerie P.J. Meurisse; Paris, galerie Bellint
- 1983, Toulouse, galerie P.J. Meurisse; Lausanne, galerie Planque; Paris, galerie Bellint
- 1984, Bienne (Suisse), galerie Muck
- 1987, Bordeaux, galerie Chapon; Paris, galerie Bellint
- 1988, Cortaillod (Suisse), galerie Jonas; Genève, galerie Föex
- 1989, Ballens/Morges (Suisse), galerie Roch
- 1990, Paris, galerie Bellint
- 1991, Ballens/Morges (Suisse), galerie Roch
- 1993, Nancy, galerie Lillebonne; Paris, galerie Bellint; Charleville-Mézières, Point Art-Rencontres
- 1994, Amsterdam, galerie de Boer
- 1995, Ballens/Morges (Suisse), galerie Roch
- 1996, Paris, galerie Bellint
- 1997, Ballens/Morges (Suisse), galerie Roch
- 1998, Paris, galerie Bellint
- 2001, Achères, bibliothèque Paul Éluard; Lézat, galerie Anima
- 2006, Michel Humair, émotions du réel, exposition rétrospective, Sens, orangerie des Musées
- 2009, Veules-les-Roses, galerie L'Espace
Expositions collectives et salons
À partir de 1949 à Paris Michel Humair a participé à une quarantaine d'expositions collectives.
Il est invité régulièrement depuis 1960 au Salon des Réalités Nouvelles. Il a également participé au salon de Montrouge (1978-1979) et d'Issy-les-Moulineaux (1984) ainsi qu'aux expositions Le Temps de Voir.
Ses peintures ont été présentées à la FIAC, Paris, de 1982 à 1984.
Il a également participé à l'Hommage à Geneviève Thèvenot, organisé par le Musée d'Art Moderne de Troyes en 1996.
Musées
Des œuvres de Michel Humair ont été achetées par l'État français (1976) et par les Affaires Culturelles (1979) et sont conservées dans les musées de Lausanne et de Tours.
L'œuvre
L'œuvre de Michel Humair se développe dans le courant non-figuratif en y introduisant dans les années 1970 une composante gestuelle qui la rapproche des peintres de l'abstraction lyrique.
Les plus caractéristiques de ses peintures sont alors celles où, au long de surfaces indéterminées vigoureusement brossées dans des gammes alliant des gris et des sables ponctués par un discret « dripping », un graphisme cursif inscrit, sous une lumière lunaire d'écorces, d'ardoises et d'eaux vives, les bribes éparses d'énigmatiques calligraphies.
En 1990 cette veine est à l'origine de monumentales compositions dans lesquelles les multiples superpositions des traces font paraître comme les palimpsestes de l'univers matériel (Le Terreau de l'île, diptyque, 172 x 194 cm[2]).
À partir des années 2000 la peinture de Michel Humair s'ouvre, à travers des évocations parfois plus allusives, aux deux espaces contraires de la nature morte et du paysage, naturel ou urbain, tandis que sa palette, qui n'était pas sans parenté avec celle de son compatriote Courbet, s'éveille en intensités (Soleil levant, 2003).
Dans la série des Roses de Noël, commencée en 2001 et poursuivie dans les années suivantes, les silhouettes nerveusement déliées ou découpées des vases et des fleurs vacillent au bord des textures frémissantes familières au peintre.
Leur répondent les étendues lumineuses plus diffuses que Michel Humair associe dans ses titres à ses Souvenirs de Russie, de l' Immense Volga à la Néva (2003), puis aux sables solaires de la Vallée du Nil (2004)[3].
Michel Humair s'engage ensuite dans des constructions, rigoureusement ordonnées par les structures des murs et des fenêtres, qui articulent sous les lumières les plus fines l'espace de l'intérieur et celui du paysage marin (La Terrasse de Kermoor, 2004).
Sur le thème de Venise dont il renouvelle l'approche contemporaine, ses toiles les plus récentes conjuguent dans des gammes au contraire rougeoyantes l'équilibre de la composition, appuyée sur la stabilité des éléments architecturaux qu'elles rassemblent librement, et la spontanéité du geste qui recrée la substance des façades (2005).
Michel Humair apparaît, auprès de Bouqueton, Nallard, Maria Manton ou Aksouh avec qui il a souvent exposé en France et à l'étranger, l'un des peintres les plus significatifs de la deuxième génération des peintres non-figuratifs.
Les harmonies de son œuvre inciteraient à la placer dans la famille toute particulière des peintres de la nuance qui réunirait, au-delà de la diversité de leurs orientations, des artistes comme Ubac et Seiler, Szenes, Mušič ou Ancel.
Critiques
« Humair appartient à la seconde génération d'une abstraction qui privilégie le geste et le mouvement sous-jacents à une émotion fervente. (...) Celle-ci passe par la couleur et par ses contrastes, par les formes et par une matière sensuelle dont il exploite les richesses expressives au service de ce qu'il veut traduire : la vérité de son paysage. Sa perception émotionnelle immédiate brasse ses élans, ses attentes, ses goûts, que son pinceau épais et nerveux traduit par des inflexions amples, des flaques colorées impulsives, des mouvements animés aptes à produire des contrastes chromatiques. »
- Lydia Harambourg, Michel Humair, émotion du réel, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, 8 septembre 2006 (p. 160).
« Michel Humair peint ce qu'il voit avec les yeux de l'esprit, ou plutôt avec les yeux de la main. (...) Il peint le plus souvent des paysages et des natures mortes, des éléments : eau, sable, rocher, ciel. Il peint l'intérieur comme l'extérieur. L'objet peint se fond sur la toile en attente du regard qui en fait le révélateur. La peinture de Michel Humair est bien une peinture en attente, en suspension. Elle est paysage mental. »- Bernard Ethuin-Coffinet, Une peinture en suspension, dans Michel Humair, Musées de Sens, 2006 (p. 9).
Bibliographie sélective
Catalogues et articles
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- Paule Gauthier, Michel Humair, un impressionnisme d'abstraction-hybride, dans Cimaise n° 164, Paris, avril-juin 1983.
- Michel Humair, préface de Henri Raynal, 20 reproductions, Paris, Galerie Bellint, 1990.
- Signature Paris 4, Aksouh, Delmas, Humair, texte de Marike van der Knaap (néerlandais), 's-Hertogenbosch, Borzo, 1999.
- Signature Paris 5, texte de Marike van der Knaap (néerlandais), 's-Hertogenbosch, Borzo, 2001.
- Michel Humair, préface de Youri, Bibliothèque municipale d'Achères, 2001.
- Lydia Harambourg, Michel Humair, émotion du réel, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, Paris, 8 septembre 2006 (p. 160).
- Michel Humair, Émotions du réel, textes de Bernard Athuin-Coffinet, Geneviève Thèvenot et Youri, Sens, Musées de Sens, 2006 (ISBN 2-913909-21-3).
Film
- Entrons dans l'espace de Michel Humair, court métrage de Youri, diffusion FR3, 1979.
Interviews
- Portraits d'artistes : Michel Humair, par Alphonse Layaz, Radio Suisse Romande, 29 décembre 1984.
- L'atelier de Michel Humair, par Michel Chapuis, France Culture, 20 juin 1985.
Notes et références
- Bernard Ethuin-Coffinet, Une peinture en suspension, dans Michel Humair, Musées de Sens, 2006, p. 9.
- reproduit dans Michel Humair, Musées de Sens, 2006, pp. 18-19
- « À la recherche de nouveaux horizons, mes carnets de voyages m'ont permis, à six mois d'intervalle, de retrouver et de traduire mes émotions devant l'immensité de la Russie et la subtile coloration de l'Égypte », écrit Michel Humair (dans Michel Humair, aquarelles - Aksouh, huiles, galerie Édouard Roch, Ballens/Morges, 1999).
Liens internes
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