- Melanie de Bussiere
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Mélanie de Bussière
Louise Sophie Mélanie Renouard de Bussière, comtesse Edmond de Pourtalès (1836 - 1914), a été l'une des « reines de Paris » sous le Second Empire.
Parfaite incarnation de l'élégance et de l'air du grand monde durant le Second Empire et les débuts de la Troisième République, Mélanie Renouard de Bussière, issue d'une vieille famille alsacienne de banque (les Franck) épouse le comte Edmond de Pourtalès-Gorgier, fils du comte James-Alexandre de Pourtalès (1776-1855), célèbre collectionneur, d'une famille de financiers suisses originaires de Neuchâtel.
Présentée à l'Empereur Napoléon III par l'ambassadeur d'Autriche à Paris, Richard de Metternich elle devient familière de la cour. Elle constitue alors l'un des principaux ornements de la cour de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. C'est elle qui préconise l'abandon des robes à traîne pour des robes courtes. Elle refuse toutefois la place de dame d'honneur que lui propose l'impératrice pour mieux se consacrer à l'éducation de ses cinq enfants.
« La comtesse Edmond de Pourtalès, d'une durable beauté, une des femmes les plus brillantes de son temps, règnait véritablement sur Paris. Elle avait été très en vue sous l'Empire. Son intimité avec la princesse de Metternich reste légendaire. Personne n'était plus bienveillant. Le nom de Mélanie évoquait pour tous la poudre de riz, l'élégance et le parfum de la violette. Les fantaisies de sa vie dégageaient une atmosphère d'affection qui s'ajoutait à l'admiration qu'elle inspirait. Les rois et les empereurs, les milliardaires et les hommes d'État, les artistes et les savants, formaient autour d'elle un cénacle où l'on se taisait pour l'entendre raconter avec esprit d'aimables histoires. » (Boni de Castellane)
« Les rois, les financiers, les savants, formaient autour d'elle un cénacle. Son nom évoquait l'élégance... et la violette. Nombreux furent ses zélateurs : le vicomte de Vaufreland, Édouard Detaille, le comte Hallez-Claparède, M. Schlumberger, le marquis de Nédonchel, le comte du Lau et le comte Louis de Turenne qui faisait sa cour à la "comtesse Mélanie" et fut, en tout bien tout honneur... son chevalier servant. » (André de Fouquières)
A Paris, les Pourtalès héritent, à la mort du comte James-Alexandre en 1855, de son hôtel particulier de style Renaissance du 7 rue Tronchet (VIIIe arrondissement - la façade en est encore visible aujourd'hui). Les prestigieuses collections qu'il renferme sont dispersées en vente publique, selon le vœu de leur propriétaire, en 1865. Repliée avec son mari dans leur domicile parisien de la rue Tronchet, après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, en 1871, elle n'hésite pas à se rendre auprès de Napoléon et d'Eugénie, exilés à Camden Place, Angleterre.
Seule propriétaire du château de Pourtalès à Strasbourg-Robertsau, après le décès de son père, Alfred Renouard de Bussière, en 1887, elle y reçoit beaucoup et le fait très profondément transformer, de 1887 à 1902, par l'architecte Breffendille : réorganisation totale des intérieurs, adjonction d'un nouveau corps de bâtiment de style Louis XV accolé à l'aile droite du château, création de vastes dépendances. En 1907, une tourelle est créée par les achitectes Berninger et Krafft pour y loger notamment une vaste bibliothèque.
Le parc à l'anglaise est le théâtre de plusieurs représentations dont celle des Folies amoureuses de Jean-François Regnard en 1911. Au château de Pourtalès se retrouvent des noms illustres venus de toute l'Europe : le roi Louis II de Bavière, l'empereur Guillaume II, le roi et la reine de Belgique, le prince de Galles, le prince Napoléon, le prince Klemens von Metternich, Franz Liszt, Albert Schweitzer ou Léon Bakst.
De 1880 à 1901, elle loue à la famille de Boccard le château de La Corbière près d'Estavayer-le-Lac, dans les environs de Fribourg (Suisse). Elle y fit construire une chapelle, dans les années 1880.
Elle eut cinq enfants:
- Jacques (né en 1858)
- Paul (1859 - 1933 qui sera Président de la Fédération protestante de France)
- Hubert (né en 1863)
- Elisabeth, baronne de Berckheim, née en 1867)
- Agnès (1870 - 1930, marquise Loÿs de Chandieu, qui héritera du château de la Robertsau après sa mort).
La comtesse meurt en 1914 et est enterrée au cimetière de la Robertsau.
Bibliographie
- Robert Grossmann : Comtesse de Pourtalès - une cour française dans l'Alsace impériale 1836 - 1870 - 1914, préface Ph. Seguin, éd. la Nuée Bleue, 1995
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