- María Fernanda Espinosa
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María Fernanda Espinosa (née à Quito en 1964), est une poétesse et femme politique équatorienne. Ministre des Affaires étrangères du 15 janvier au 7 décembre 2007, puis de la Coordination du Patrimoine à partir du 20 octobre 2009.
Biographie
Après des études de linguistique, de géographie et d’anthropologie, en Équateur et à l’Université Rutgers (États-Unis), avec de multiples enquêtes de terrain, principalement chez les peuples indigènes d’Amazonie, elle se fit d’abord connaître comme poète.
Caymándote lui valut le Prix national de poésie (1990). Puis elle publia Tatuaje de Selva (1992), et Loba Triste (2000). Considérée comme représentative de la jeune poésie sud-américaine féminine, son œuvre poétique, alliant une sensualité érotique et écologique, a fait l’objet d’une anthologie[1].
Parallèlement, elle menait une intense activité politique et journalistique à la gauche de la scène politique équatorienne, et plus particulièrement auprès des peuples indigènes de son pays. Elle fut associée au développement du parti politique qui les représentait, le Pachakutik, dont elle s’éloigna pendant l’expérience contestée[2] de participation de ce parti au gouvernement, sous la présidence de Lucio Guttierez. Celui-ci fut renversé par un mouvement populaire auquel elle participa activement.
Dans le champ de l’écologie et de la sociologie des peuples indigènes, elle fut professeure associée à la FLACSO (Faculté sud-américaine de sciences sociales) et conseillère de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) à Gland (Suisse), puis directrice pendant un an de l’UICN pour l’Amérique du Sud.
Elle acquit ainsi dix ans d’expérience dans les négociations internationales au sein de la Convention pour la biodiversité, de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, de l’Organisation mondiale du commerce, de la Communauté andine et de l’Organisation du traité du Bassin amazonien (OCTA).
Elle est nommée au ministère des Affaires étrangères de Équateur par le président Rafael Correa, économiste altermondialiste « hors parti ». À ce poste, elle s’est surtout occupée des problèmes posés à la frontière nord du pays par les retombées du Conflit armé colombien et par les fumigations au glyphosate sur les cultures de coca par le gouvernement colombien dans le cadre du Plan Colombie.
Elle a également multiplié les efforts pour la relance du processus d’intégration du continent au sein de la Communauté sud-américaine des nations.
En décembre 2007 elle est nommée ambassadrice de son pays à l'ONU.
En octobre 2009, elle revient au gouvernement comme ministre Coordinatrice du Patrimoine. Elle doit notamment y mettre en œuvre le projet Yasuni-ITT. Il s'agit de renoncer aux forages pétroliers dans le "Bloc ITT" (Ishpingo-Tambococha-Tiputini) dans le Parc naturel Yasuní, afin de préserver la biodiversité et surtout la santé de deux ethnies (les Tagaeri et les Taromenane) qui n'ont pas encore eu de contact microbien avec le reste de l'humanité et refusent tout contact avec la "civilisation". En échange de quoi l'Equateur demande la prise en charge par la communauté internationale de la moitié du manque à gagner sur les recettes pétrolières abandonnées. Le projet était défendu par Maria Fernanda Espinosa, Alberto Acosta et les écologistes équatoriens avant même la victoire de R. Correa[3].
Notes et références
- (es)Antología - María Fernanda Espinosa(ed El Conejo, Quito, 2005
- http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=848 Entretien avec Luis Macas, dirigeant indigène de Pachakutik Equateur : « Nous nous sommes trompés avec Lucio Gutiérrez »]
- http://lipietz.net/spip.php?breve274#2 Voir une discussion de ce projet ici :
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