- Maréchal Turenne
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Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne
Pour les articles homonymes, voir Turenne.Henri de la Tour d’Auvergne-Bouillon, vicomte de Turenne Surnom Turenne Naissance 11 septembre 1611
Château de SedanMort au combat 27 juillet 1675 (à 63 ans)
Bataille de SalzbachOrigine Français Allégeance Royaume de France Grade Maréchal général des camps et armées du roi Conflits Guerre de Trente Ans
Guerre de Dévolution
Guerre de HollandeFaits d’armes Bataille de Nördlingen
Bataille de Zusmarshausen
Bataille de Bléneau
Bataille des Dunes
Bataille de TurckheimAutres fonctions colonel général de la cavalerie Image : Portrait par Robert Nanteuil Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, né le 11 septembre 1611 au château de Sedan (Ardennes) - mort à la bataille de Salzbach le 27 juillet 1675, vicomte de Turenne, duc de Bouillon, prince de Sedan, généralement connu sous le nom de Turenne. maréchal de France en 1643 et maréchal général des camps et armées du roi en 1660, il fut l'un des meilleurs généraux de Louis XIII puis Louis XIV.
Sommaire
Guerre de Trente Ans
Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon est petit-fils de Guillaume le Taciturne par sa mère Élisabeth de Nassau, et fils de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, premier gentilhomme de la chambre d'Henri IV, maréchal de France en 1592, duc de Bouillon par son premier mariage avec Charlotte de La Marck.
Élevé dans la religion réformée, il se convertit au catholicisme sous l'influence de Bossuet, notamment après la lecture de son livre Histoire des variations des Églises protestantes, et la pression royale, et accède aux plus hautes dignités : il est fait prince étranger en 1651, maréchal de France et maréchal général.
Pendant la Guerre de Trente Ans, il fait ses premières armes dans l'armée hollandaise de son oncle, le stathouder Frédéric-Guillaume de Nassau. Cependant, il choisira le service de la France, plus prestigieux. Il participe aux batailles de Fribourg, siège de Mayence (1644) et Nördlingen (1645), avec Condé. Un temps passé aux Frondeurs en 1648, il revient rapidement à Mazarin et obtient le commandement des armées royales. À la bataille de Bléneau le 7 avril 1652, il bat l'armée espagnole commandée par Condé, et obtient définitivement le pardon de Louis XIV. Le 16 juillet 1656, il est sévèrement battu par les espagnols à la bataille de Valenciennes.
Guerres de Louis XIV
En 1658, le vicomte de Turenne bat de nouveau les Espagnols de Condé à la bataille des Dunes (Dunkerque). Durant la guerre de Hollande, battu par les Impériaux de Montecuccoli, il est obligé de repasser le Rhin en 1673. Il prend sa revanche le 16 juin 1674, à la bataille de Sinsheim, où il empêche la jonction des deux armées ennemies. Un mois plus tard, il ordonne le ravage du Palatinat. Il vainc à nouveau les Impériaux en Alsace à la bataille d'Entzheim en octobre 1674, mais devant la disproportion des forces, il se replie sur Saverne et Haguenau, laissant les Allemands prendre leurs quartiers d’hiver en Alsace.
Contrairement à tous les usages militaires du temps, il n’hésite pas à attaquer en plein hiver, fond sur Belfort le 27 décembre 1674, entre dans Mulhouse le 29. Les impériaux sont basés à Turckheim, dans une vallée des Vosges (côté alsacien). Sa stratégie consiste à surprendre l'ennemi en attaquant par la montagne. Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l'Engelburg (qui n'a pas encore été détruit par Louis XIV), et établit son camp à l'endroit encore dénommé aujourd'hui « camp Turenne ». Puis son armée longe la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le 5 janvier 1675, déboule dans la vallée et prend l'adversaire par surprise : il y a très peu de victimes et l'adversaire est mis en fuite.
La bataille de Turckheim est un modèle du genre :
- Information plusieurs jours à l'avance sur la viabilité du terrain,
- Préparation de la marche d'approche,
- Surprise (froid, arrivée par la montagne), etc.
Les Impériaux sont contraints de battre en retraite et de repasser le Rhin. Louis XIV donne de nouveau à Turenne le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à un vieil adversaire, Montecuccoli. Pendant deux mois, tous deux déploient leurs plus beaux dons de manœuvriers. Lors de la Bataille de Salzbach, enfin Turenne est sur le point d’amener son adversaire sur les positions qu’il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu'il est tué par un boulet de canon. Montecuccoli, se serait alors écrié : « Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'Homme ! ». Ce serait juste avant cette ultime bataille que, s'adressant à sa jument « Carcasse », il lui aurait dit, selon le mot légendaire : « Tu trembles, Carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ».
Mariage
Turenne épousa en 1653 Charlotte de Caumont La Force, fille de Armand Nompar de Caumont. Elle mourut en 1666. Ils n'eurent pas d'enfants.
Postérité
- Louis XIV accordera à Turenne l'honneur posthume d'être enseveli à la basilique Saint-Denis, avec les rois de France. Pendant la Révolution française, le samedi 12 octobre 1793, son tombeau fut ouvert par des ouvriers ayant reçus les ordres d'exhumation des corps des rois et reines, des princes et princesses et des hommes célèbres. Le corps de Turenne fut trouvé dans un très bon état de conservation. Il fut exposé quelques temps aux regards des curieux puis transféré aux Jardin des plantes de Paris. Le 22 messidor de l'an VII (mercredi 10 juillet 1799) son corps fut transporté dans le musée des monuments français où un tombeau lui était destiné. Le cinquième jour complémentaire de l'an VIII (22 septembre 1800), Napoléon Ier fit transférer sa dépouille à l'église Saint-Louis des Invalides, nécropole des gloires militaires de la France[1].
- Le boulet ayant tué Turenne est exposé au musée de l'Armée à Paris ainsi qu'au musée Turenne à Sasbach (Allemagne).
- Napoléon Ier disait son admiration pour le génie militaire de Turenne, et affirmait qu'en toutes circonstances il aurait pris les mêmes décisions que lui.
- Un timbre postal à l'effigie de Turenne a été émis le 13 juin 1960.
- Le nom de Turenne a été donné à un cuirassé de croisière, 850 cv - 12 canons - portant pavillon de l'amiral Henri Rieunier dans l'escadre d'Amédée Courbet (lui étant à bord du Bayard, cuirassé de croisière, frère du Turenne).
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Joseph Fr Michaud, Jean Joseph François Poujoulat Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France, 1838, p. 315 à 317
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