- Marc Rene Marie d'Amarzit de Sahuguet d'Espagnac
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Marc René Marie de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac
Marc René Marie d’Amarzit de Sahuguet, abbé d’Espagnac, né à Brive, le 26 septembre 1752 et mort guillotiné à Paris le 5 avril 1794 est un spéculateur financier français.
Avant la Révolution
Disciple de Voltaire, l’abbé d’Espagnac publie plusieurs ouvrages où il met à mal la monarchie et le clergé. Ancien agent de Charles Alexandre de Calonne, homme de lettres, ancien conseiller-clerc au Parlement de Paris et prédicateur à la Cour, ancien chanoine de Notre-Dame de Paris.
Choisi pourtant pour prêcher le jeudi saint devant le roi en 1780, il inclut dans son homélie de telles provocations que Jacques Necker, qui s’était fait communiquer à l’avance son texte, bien que protestant lui ordonne de se déclarer malade pour n’avoir pas à prononcer ces énormités. Désormais mal vu à la Cour, l’abbé d’Espagnac se fait accueillir par les Orléans au Palais-Royal et se lance avec son ami Charles Alexandre Calonne dans la spéculation de la Compagnie des Indes. Il s’est ruiné à la suite de spéculations hasardeuses sur ses actions de la Compagnie des Indes, au cours desquelles, malgré la protection de Charles Alexandre de Calonne, il s’était heurté aux intérêts du financier Étienne Clavière et au baron Jean de Batz. Ayant fait un séjour en prison, il en avait acquis une rancœur tenace.
Sous la Révolution
Ayant rédigé dans un sens révolutionnaire le cahier de doléances du bailliage de Montfort-l'Amaury, l’abbé d’Espagnac était bien déçu de n’être pas élu aux états généraux. Mêlé aux agitateurs à la solde de Philippe d’Orléans, il joue un petit rôle lors de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Inscrit au club des Jacobins dès sa création, il y parle contre la religion et pour l’aliénation des biens du clergé. Dès l’époque de l’Assemblée constituante de 1789, il s’était jeté dans la Révolution qui, seule, lui permettait de refaire fortune.
Agioteur impénitent, il avait spéculé sur la baisse de l’assignat et sur la hausse des valeurs réelles. Ami et protégé de François Chabot, de Jean Julien dit "de Toulouse", de Camille Desmoulins, des affairistes qui gravitaient dans l’orbite dantonienne et de Georges Jacques Danton lui-même, ce fervent patriote et clubiste avait obtenu du faible Joseph Servan de Gerbey entre autres avantages la concession fructueuse des charrois militaires. Profitant de la guerre, il avait créé la compagnie Masson de fournitures militaires, s’occupe surtout de roulage. Très vite, cet aimable cynique avait su se rendre indispensable à Charles François Dumouriez dont il était devenu le banquier. Il faisait acheter des chevaux et du matériel par l’armée, il loue ensuite à cette dernière ce qui lui appartient. Dénoncé en novembre 1792 à la Convention pour ce petit manège, arrêté, il parvient à se justifier en février 1793. Mais il avait des ennemis : Pierre Joseph Cambon, Étienne Clavière, Jean Nicolas Pache, le nouveau ministre de la Guerre, les propres ennemis de son protecteur Charles François Dumouriez. Il est peu après accusé de complicité avec Charles François Dumouriez passé aux Autrichiens et doit se cacher. Une commission accuse l’abbé d’Espagnac d’avoir détourné environ vingt-cinq millions de livres. Il trempa dans l’Affaire sur la liquidation de la Compagnie des Indes (1794), il fut arrêté, jugé par le Tribunal révolutionnaire et condamné à mort. Il fut exécuté avec les Dantonistes ou Indulgents le 16 germinal an II.
L’accusateur public dit de lui : « D’Espagnac, ne pouvant plus tromper comme membre du clergé, n’en fut pas moins tenté de figurer dans la Révolution et d’y faire fructifier ses revenus ».
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