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Étienne Clavière
Étienne Clavière Naissance 27 janvier 1735
GenèveDécès 31 octobre 1793 (à 58 ans)
ParisNationalité Canton de Genève Étienne Clavière, né à Genève, le 27 janvier 1735, et suicidé à Paris, le 8 décembre 1793, est un banquier et une personnalité politique suisse.
Sommaire
Vie
Avant la Révolution française
Son père était un gros négociant établi à Genève. Avant la Révolution Étienne Clavière est un financier genevois s’occupant de spéculations financières mais aussi de la propagande des idées nouvelles. Il se crée des liens utiles dans le milieu des finances de tous pays mais aussi dans le milieu des lettres, il côtoie philosophes et écrivains politiques.
Il fut membre du parti démocratique de la petite république genevoise dont il devint un des chefs. Ce parti obtint un grand succès, ce qui provoqua en 1782 l’intervention des troupes de l’État de Berne soutenu par la France et la Sardaigne qui ramenèrent l’ordre ancien. Étienne Clavière et une vingtaine de ses compatriotes furent exilés. Ils s’installèrent en Irlande avec le dessein de fonder une manufacture d’horlogerie. Quant à Étienne Clavière, il eût un exil assez heureux. Il continua à faire fructifier son argent tout en agrandissant le champ de ses opérations financières. Il se rendit dans de nombreux pays.
À Paris, il fit la rencontre de Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau dont il devint le principal collaborateur pour la question financière. Il se lie avec Jacques Pierre Brissot, participe avec lui aux entreprises littéraires et philosophiques du futur chef des Girondins. En 1788, le financier genevois fonda une société pour l’achat de terrains aux États-Unis, il suggéra à Jacques Pierre Brissot de se rendre dans le Nouveau Monde afin d’effectuer les transactions nécessaires. Jacques Pierre Brissot qui aimait à spéculer de temps à autre avant la Révolution gagna de l’argent grâce à l’aide apportée par le banquier genevois. Étienne Clavière s’établit en France et fut administrateur-gérant de la Compagnie d’assurance sur la vie. Il fit l’acquisition d’une belle propriété située à Suresnes aux environs de Paris, en juin 1788, il s’y installa et y vécut fort aisément. Il apporta sa collaboration au journal de Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, Le Courrier de Provence, fut membre de la Société des amis des Noirs et se montra hostile envers Jacques Necker.
Pendant la Révolution française
En 1789, Étienne Clavière devient membre du Club des Jacobins. Il fit paraître un ouvrage où il explique comment remédier à la crise financière qui mine la France (dans un article de son journal Le Courrier de Provence, Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau en fit l’éloge), il présenta des requêtes à l’Assemblée constituante, rédigea des lettres destinées aux ministres et aux députés. Il usa de tous les moyens que lui permettaient sa situation financière qui était des plus confortables pour se montrer à son avantage.
En 1791, il est élu député suppléant de l’Assemblée législative par le département de la Seine. Il n’est donc pas surprenant de voir figurer le nom d’Étienne Clavière sur la liste des ministres girondins que Jacques Pierre Brissot imposa à Charles François Dumouriez lorsque ce dernier eut à désigner les hommes qui composeraient son ministère.
En mars 1792, Étienne Clavière se voit remettre le portefeuille des Contributions. Ses attaques envers la Cour furent particulièrement violentes. Il offre sa démission, le 20 juin 1792, il est remplacé par Jules-Émile-François-Hervé de Beaulieu. Après la journée du 10 août 1792, il reprend sa place au sein du Conseil exécutif comme ministre des finances. Il partagea le sort tragique des Girondins, mais ne figura pas parmi les vingt-deux inculpés du procès d’octobre 1793. Décrété d’arrestation le 2 juin 1793, il ne reçut son acte d’accusation que le 8 décembre 1793. On ignore pourquoi Étienne Clavière fut épargné le 31 octobre 1793, peut-être bénéficiait-il d’une mystérieuse protection. Il se faisait peu d’illusion sur l’issue de son procès. Ses camarades de cellule endormis, muni d’un couteau de table qu’il avait dissimulé lors de la prise de son repas, il se porta un coup mortel au cœur. Apprenant le suicide de son mari, sa femme s’empoisonna.
Sources
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987,1998 [détail de l’édition]
- Jules Michelet, Histoire de la Révolution française
- Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Les Ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, 2007, 376 p. (ISBN 978-2-11-094805-2)
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