- Maquettisme
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Maquette
De manière générale, une maquette est une représentation partielle d'un système ou d'un objet (réel et existant ou à concevoir) afin d'en tester et valider certains aspects (maquette virtuelle ou visuelle 2D ou 3D) et/ou comportements (maquette fonctionnelle).
Sommaire
Histoire
L'utilisation des maquettes est connue depuis l'antiquité (maison crétoise, navire égyptien, etc. trouvés dans les tombes) et à travers toutes les époques : celles qui nous sont parvenues sont en général liées à l'architecture, aux arts militaires (plan-relief) et à la navigation.
Utilité
La maquette peut avoir un caractère d'ébauche, de projet et/ou de test/prototype (maquette de journal, faite par le maquettiste, ou encore : maquette publicitaire, maquette de parfum, ou de flacon de parfum.. ),
À l'échelle 1, elle peut servir de matrice (Cf. par exemple : profilé de moulage pour flacon, avion, automobile...) Il peut s'agir d'un document-guide (maquette des enseignements). Il peut s'agir d'un décor construit en miniature pour les films d'animation ou les trucages de films. Elle peut aussi avoir un caractère documentaire (reconstitution d'un site ancien) ou stratégique militaire (ex : plans-relief des fortifications de Vauban), voire ludique (maquettes ferroviaires).
La représentation peut être réelle à une échelle donnée (maquette d'architecture, de stand, par exemple) ou virtuelle (modèle numérique présenté par des techniques de réalité virtuelle, maquette numérique). Dans le cas d'une représentation réelle, la maquette peut être à différentes échelles selon l'utilisation que l'on en fera (exemple : maquette d'accessibilité à l'échelle 1). À une échelle inférieure, on parle aussi de modèle réduit.
Les maquettes sont souvent utilisées professionnellement : maquette d'implantation, plan-maquette, maquette de décors, etc.
Dans les métiers de l'édition et de la publicité
Une maquette est l'avant-projet d'une publication pour juger de son aspect probable avant réalisation complète. La résolution des difficultés techniques notamment la typographie et la mise en page mais aussi l'invention artistique, notamment l'originalité de la reliure, sont le domaine du maquettiste qui peut travailler avec un dessinateur-illustrateur ou un graphiste pour ce qui relève des illustrations.
En ce qui concerne les maquettes de timbres, voir Épreuves et essais en philatélie.
Loisir
Article connexe : Modélisme.La réalisation de maquettes est aussi un loisir technique très développé (maquettisme) également appelé modélisme : le but est alors de reproduire un objet réel à une échelle donnée, réduite dans l'immense majorité des cas, avec plus ou moins de précision et plus ou moins de fonctionnalités comparables à celles du modèle réel.
Pour certains[Qui ?], la différence entre modélisme et maquettisme provient du fait que le maquettisme désigne plutôt la réalisation de modèles statiques. Le modélisme naval, par exemple, fait ainsi la distinction entre maquettisme et modélisme, avec la réalisation de modèles statiques ou de modèles navigants.
Le modélisme ferroviaire fait lui le pont entre maquettisme et modélisme, dans le sens où la maquette sert d'écrin et de support au train modèle mobile. Le modélisme ferroviaire est souvent considéré comme une activité de maquettisme, car la réalisation du réseau (improprement appelé « circuit ») est mise en avant sur la fabrication ou le détaillage des modèles réduits ferroviaires. Le terme de modélisme ferroviaire demeure cependant le plus usité.
Autre distinction possible : si le modèle est issu d'un modèle réel existant ou ayant existé à l'échelle 1 : on dit que c'est un modèle. S'il ne correspond pas, c'est une maquette[réf. souhaitée].
En hydraulique
Le modèle réduit est très utilisé pour les études de mécanique des fluides des ouvrages tels que ports, digues, plages, barrages, navires, etc. On utilise en ces cas-là la similitude du nombre de Froude. Les ingénieurs spécialisés dans ce domaine distinguent le « modèle réduit » de la « maquette » : le modèle réduit est l'ensemble qui fait l'objet de l'étude (par exemple un port ou une plage) alors que la maquette est la reproduction d'une structure qui fait partie du modèle réduit (par exemple une portion de digue ou un bateau).
Les premiers modèles réduits des barrages ont été construits dans les années 1920 pour les besoins de la houille blanche dans le sillage d'Aristide Bergès pour l'industrie papetière dans la région grenobloise. Depuis, ces techniques se sont appliquées avec grand succès aux écoulements fluviaux à surface libre avec éventuellement des fonds dits "mobiles" permettant de simuler l'érosion sous l'effet des courants.
Les premiers modèles réduits côtiers ont été construits dans les années 1940. Les techniques de modélisation n'ont cessé de s'améliorer et ont abouti aujourd'hui à une grande fiabilité dans les domaines de la stabilité des ouvrages maritimes et l'érosion/sédimentation des plages et des estuaires, sous l'effet des courants et/ou de la houle.
Depuis le début des années 1970 des modèles réduits de navires sont également utilisés pour la formation des marins à la manoeuvre des navires au Centre d'entraînement de Port-Revel.
Le Laboratoire Dauphinois d'Hydraulique (maintenant Sogreah) a acquis une réputation mondiale dans le domaine des modèles réduits en hydraulique.
En Architecture
Au-delà du classique travail d’archives et de l’obligation absolue de dresser en toutes circonstances l’état des lieux, ces deux procédés doivent être utilisés en concomitance avant toute intervention du restaurateur. Vitruve, l’architecte et ingénieur militaire romain le plus réputé pour ses écrits, ne considérait la maquette que comme un produit de l’habileté manuelle. Mais dès le XVe siècle, et plus encore au XVIe siècle, la maquette sert « à montrer si l’architecte est capable et suffisant de conduire une grande oeuvre ».
Filippo Brunelleschi (1377-1446), le célèbre architecte de la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence est chargé en 1435 par la ville de Florence de fortifier le village de Vico Pisano. Il défend son projet devant un jury de deux capitaines sur une maquette en bois qu’il a fait réaliser[1].
Dans l’Ancien Régime, la maquette a joué un rôle essentiel pour la réalisation des fortifications. La collection présentée au Musée des plans et reliefs en est l’illustration la plus prestigieuse[2]. Créée en 1668 par Louis XIV, elle fut exécutée par les ingénieurs du roi pour montrer les projets des fortifications des frontières de la France. Le principe de ces maquettes n’a été abandonné que vers 1870.
De nos jours, l’utilité de la maquette pour la conception d’un projet de construction n’est pas à démontrer. Mais ce moyen obligatoire pour les réalisations d’urbanisme devrait être employé de manière plus généralisée par les restaurateurs. Tout travail de restitution important devrait être approuvé sur présentation d’une maquette, marquant l’état actuel et l’état projeté du monument.
Si la maquette en trois dimensions reste un moyen essentiel à la fois pour la conception du projet et pour la communication, il ne faut pas négliger les apports de la maquette en images de synthèse : elle permet en effet de se promener « à l’intérieur ». L’avantage en est la représentation de ce que voit l’œil, à l’intérieur et à l’extérieur, avec une illusion de grandeur nature. La confection d’une telle maquette demande de lourds et coûteux moyens. Elle est bien plus longue à réaliser qu’une maquette traditionnelle. La technique bien sûr n’est rien si la documentation n’est pas bonne. Notre propos n’est pas de plaider pour de belles et surprenantes images. Le problème pour l’historien du bâtiment est la restitution des parties manquantes. La limite du dessinateur est celle d’avoir un point de vue figé. Les images de synthèse étendent le dessin aux autres faces, intérieures et extérieures, et aux perspectives de n’importe quel point de vue à la demande. Elles aident à la conception de maquettes tridimensionnelles.
Les maquettes pédagogiques et l'éducation au patrimoine. La Direction de l’architecture et du patrimoine (délégation au développement et aux formations) et le Centre des monuments nationaux ont organisé en collaboration avec la DRAC de Picardie et l’Association pour le patrimoine culturel et la pédagogie, du 9 au 12 novembre 1994, un séminaire de recherche au château de Pierrefonds sur le thème « Les maquettes pédagogiques et l’éducation au patrimoine ». Organisé en liaison avec la direction des écoles, lycées et collèges et des Académies d’Amiens, Lille et Caen, il a réuni des praticiens de l’action éducative en milieu patrimonial (monuments, villes d’art et d’histoire, CAUE, écomusées…), des professionnels du patrimoine (administrateurs de monuments, animateurs, architectes, chercheurs, conservateurs, historiens d’art, ingénieurs, maquettistes…) et des enseignants. La maquette constitue un outil-clé de la méthodologie mise en œuvre dans toute démarche d’éducation au patrimoine, qu’il s’agisse de l’objet réalisé par des élèves à l’instigation d’un enseignant ou d’un intervenant extérieur, à l’école ou dans un lieu patrimonial, ou de l’objet conçu à l’initiative d’un service éducatif et réalisé par un maquettiste. Le séminaire a permis de dresser une typologie des expériences menées et des maquettes existantes afin de réunir les éléments permettant de rédiger un cahier des charges type. Ce cahier des charges doit présider, en effet, à l’élaboration de toute maquette, quel que soit le cadre d’action : concevoir, commander, fabriquer, utiliser… Il conviendra aussi de s’interroger sur les spécificités de la maquette pédagogique au regard d’autres outils et démarches d’apprentissage. Ainsi, ces quelques jours constituent-ils un temps fort de la réflexion accompagnant la mise en œuvre et le développement des actions organisées en particulier par les ministères de la Culture et de l’Éducation nationale.
Par ailleurs, les initiatives personnelles en matière de réalisation ou restauration de maquettes ne manquent pas. Citons celles d’un retraité niçois de 72 ans, M. Juaquin Povéda, qui a présenté à la presse (Nice-Matin, 03-08-1995) une maquette du Mont-Saint-Michel ou encore d’un Artiguais, Jean Brien, qui restaure les maquettes anciennes de bateaux (Sud-Ouest, 24 août 1993)[3].
La qualification « QUALIBAT » n° 7622, maquette (technicité confirmée) est attribuée à « l’entreprise qui crée et qui fabrique des maquettes, modèles en réduction, dioramas, plans en relief, etc ». Extraits des qualifications QUALIBAT : Expositions maquettes : réalisation de stands d’expositions ou création de maquettes par une entreprise : disposant, en propre, d’un personnel qualifié d’encadrement et d’exécution ; possédant ou louant les matériels appropriés aux travaux ; disposant d’un local de stockage. Références : 7.62 Maquettes ; 7.622 Maquettes (technicité confirmée). Entreprise qui crée et fabrique des maquettes, modèles en réduction, dioramas, plans en relief, etc. ;
Voir aussi
Liens externes
- «Maquettisme et miniatures», site amateur de maquettes et miniatures.
Bibliographie
- Rios, Jorge L. Paes, Études en modèles réduits du déversoir de l' Usine de Tucuruí, vol. 1, Icold, San Francisco, 1986.
in Congrès International des Grands Barrages
- Monique Mosser, chercheur au CNRS, Les maquettes pédagogiques (sensibiliser le jeune public), « La préfiguration architecturale en France : L’usage des modèles et la préfiguration architecturale en France à l’époque classique », vol. 1, Centre des monuments nationaux, Paris
Notes et références
- ↑ Giovanni Ranieri-Fascetti, Le fortificazioni di Vico Pisano, Pisa (Edizioni ETS) 1998. Philibert de L’Orme consacre à la maquette tout le chapitre XI du livre I. (Delorme, Premier tome de l'architecture, Paris chez Frédéric Morel 1567).
- ↑ À l’Hôtel National des Invalides à Paris, et pour celles du Nord, à Lille.
- ↑ René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques) L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques), éditions Les Encyclopédies du patrimoine, Paris, septembre 1997 (ISBN 2-911200-00-4).
Chapitre V La pédagogie et la recherche par l’illustration et la documentation – 3 – Les moyens du projet et de la pédagogie (pp. 141 à 147), Notices : Anastylose (p 386), Maquette (pp. 906 à 909), Musée des plans-Reliefs pp. 948 à 953
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