- Lycée en France
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Le lycée actuel correspond principalement aux trois dernières années de l'enseignement secondaire (seconde, première et terminale), pour des adolescents âgés, généralement, de 14-15 ans (début de la seconde) à 17-18 ans (fin de la terminale). Les enseignements au lycée aboutissent à des examens finaux et nationaux : le baccalauréat, le BEP ou le CAP. Néanmoins, un certain nombre de filières relevant de l'enseignement supérieur, comme les BTS, les CPGE et les classes préparatoires au DCG, sont en partie prises en charge par les lycées. En 2008, il y avait :
- 2 626 lycées d'enseignement général et technologique,
- 1 687 lycées professionnels,
- 218 lycées agricoles,
- 6 lycées de la défense.
Le nom vient du Lycée, un gymnase d'Athènes près duquel Aristote enseignait. L'origine de cette appellation serait due à la proximité d'un sanctuaire dédié à Apollon Lykeios[1].
L'organisation des cursus au sein des lycées français a été partiellement modifiée lors de la "réforme du lycée" créée par les ministères Darcos et Chatel de 2007 à 2009, et dont l'application commencera à la rentrée 2010 pour les secondes, 2011 pour les premières et 2012 pour les terminales.
Sommaire
Histoire
Des établissements d'abord uniquement masculins pour former une élite
Créé à l'origine par Napoléon Bonaparte par la loi du 11 floréal de l'an X (1er mai 1802) pour former « l'élite de la nation », le lycée, selon l'expression de Napoléon, fait partie avec le Code civil ou encore la Légion d'honneur, des « masses de granit ».
Les lycées de garçons ont été créés en 1802 à partir des plus importantes écoles centrales. Le lycée assure une formation en lettres (français, latin, grec ancien) et en sciences. L'article 5 du décret du 17 mars 1808 en fixe ainsi le programme : « Les langues anciennes, l'histoire, la rhétorique, la logique, et les éléments des sciences mathématiques et physiques ». Le régime usuel est l'internat et les lycées sont marqués par un encadrement de type militaire. Peu nombreux, les lycées sont entièrement pris en charge par l'État. Le fonctionnement est assuré par un proviseur, un censeur[2], un économe et l'enseignement par des professeurs.
Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Ils reprennent le nom de lycée sous la Deuxième République, ce que confirme la loi Falloux (texte). Les lycées comprenaient alors des « petites classes », dont l'enseignement se rapprochait du primaire, classes connues sous le nom de Petit lycée.
Les lycées de jeunes filles voient le jour avec la loi proposée par Camille Sée et votée le 21 décembre 1880. Loi qui instaure un enseignement secondaire féminin qui peut se dérouler dans des lycées de jeunes filles qui sont au nombre de 36 dès 1896[3]. Les lycées et collèges deviennent gratuits entre 1926 et 1930. À Marseille, le lycée Notre Dame de France est resté non-mixte jusqu'à l'année scolaire 2009/2010.
Vers la démocratisation du second cycle du secondaire
Le décret no 59-57 du 6 janvier 1959 établit des lycées classiques, modernes et techniques ; les anciens collèges techniques et les écoles nationales professionnelles sont transformés en lycées techniques[4]. En 1963, les petites classes des lycées sont supprimées et assimilées au primaire. En 1977 sont institués, par le décret no 76-1304 du 28 décembre 1976, les lycées d'enseignement professionnel, devenus lycées professionnels en 1985 par le décret no 85-1267 du 27 novembre. Les lycées généraux et les lycées techniques sont alors regroupés sous le nom de lycée d'enseignement général et technologique. Très souvent, les sections générales, technologiques et professionnelles de lycée coexistant dans ce qu'on appelle des lycées polyvalents.
En 1985, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Éducation nationale lance le mot d'ordre : « 80% d'une classe d'âge au baccalauréat », objectif repris de manière presque identique par son successeur, René Monory et repris par la loi d'orientation scolaire de 1989 de Lionel Jospin, alors ministre de l'Éducation Nationale. S'ensuit une décennie de fort développement des lycées et des premiers cycles universitaires[5]. L'innovation la plus marquante de la période est la création du baccalauréat professionnel en 1987. Il permet aux titulaires d'un BEP ou d'un CAP de compléter leurs études secondaires et même d'envisager des classes post-bac. De 1987 à 1995, le nombre de bacheliers passe de 300 000 à 500 000. 40% de cet accroissement s'explique par le succès des bacs professionnels[6].
Les différents cursus du lycée
Jusqu'en 1994, les filières du lycée s'appelaient A (littérature, philosophie, langues), B (économique et sociale), C (mathématiques), D (biologie), E (mathématiques & technique), F1, F2, F3, F4… F12 (regroupe les sections technologiques actuelles parmi lesquelles musique et danse, STI, SMS), G1, G2, G3 (tertiaire : secrétariat, commerce, comptabilité) et H (Techniques informatiques). Ces filières sont à présent regroupées en trois voies : générale, technologique et professionnelle[7].
La voie générale
- La classe de seconde générale et technologique est dite indifférenciée : indépendamment de la filière à laquelle ils se destinent, les élèves suivent le même enseignement de tronc commun, complété par deux enseignements d'exploration obligatoire et s'ils le souhaitent une option facultative.
- À son entrée en première, l'élève choisit la série dans laquelle il va préparer le baccalauréat :
- Première littéraire
- Première économique et sociale
- Première scientifique, à profil Sciences de la vie et de la terre ou Sciences de l'ingénieur (Bac S - SI) ainsi que le profil Agronomie ( lycée agricole uniquement).
- La classe de terminale est celle du baccalauréat. L'élève qui y entre choisit un enseignement de spécialité (les L doivent l'avoir choisi en première mais les ES, qui ont eux aussi une option obligatoire en première, peuvent en changer entre les deux années) parmi ceux proposés dans sa série :
- Terminale littéraire : Langues anciennes, langues vivantes (LV1 / LV2 renforcée ou LV3), arts (un parmi : arts plastiques, théâtre, musique, histoire des arts, cinéma-audiovisuel ou arts du cirque), mathématiques. Toutes ces options ne sont pas systématiquement disponibles dans l'ensemble des établissements.
- Terminale économique et sociale : mathématiques, sciences économiques et sociales, langue renforcée.
- Terminale scientifique : mathématiques, physique-chimie, sciences de l'ingénieur, SVT, biologie-écologie (en lycée agricole)[8] et dès la rentrée 2012, informatique et sciences du numériques.
À cela les élèves de TS peuvent ajouter une option facultative, différente de l'enseignement obligatoire, soit une option artistique (arts plastiques, théâtre, musique, histoire des arts, cinéma-audiovisuel ou depuis peu arts du cirque) soit une troisième langue vivante (LV3), soit une langue ancienne (grec ancien ou latin) ou encore Section européenne.
La voie technologique
Article détaillé : Baccalauréat technologique.Elle débouche sur le bac technologique qui comprend plusieurs séries :
- Sciences et technologies de la santé et du social (anciennement SMS)
- Sciences et technologies industrielles (STI)
- Arts appliqués (peu répandu)
- Génie civil
- (GeL) Génie électronique
- (GeT) Génie électrotechnique
- (GMm, GMp) Génie mécanique
- Génie optique
- Génie énergétique
- Génie des matériaux
- Sciences et technologies de laboratoire (STL)
- biochimie-génie biologique,
- physique de laboratoire et procédé industriels,
- chimie de laboratoire et procédés industriels
- Sciences et technologies de la gestion (STG) (anciennement STT)
- (CGRH) Communication et Gestion des Ressources Humaines
- (CFE) Comptabilité et Finance d'Entreprise
- (GSI) Gestion des Systèmes d'Information
- (M) Mercatique
- Sciences et Technologies de l'Agronomie et du Vivant (STAV, remplace les anciens bacs STAE et STPA)
- Hôtellerie
- Techniques de la musique et de la danse, option
- musique ou
- danse
La voie professionnelle
La voie professionnelle est la troisième possibilité offerte après le collège. L'enseignement est dispensé en lycée professionnel et débouche sur un CAP, un bac professionnel en trois ans, un BT (brevet technique) voire un bac technologique (qui se faisait par le biais d'une classe de première d'adaptation maintenant supprimée). Le BEP n'existe plus.
En général les lycées professionnels regroupent des sections cohérentes entre elles au niveau des formations. Ainsi certains LP (Lycée professionnel) concentrent des sections tertiaires, d'autres des sections industrielles etc.
Les lycées des métiers sont des établissements dont l'identité et la formation sont construites autour d'un ensemble cohérent de métiers. Ces lycées s'engagent à se conformer pendant 5 ans renouvelables à un cahier des charges.
Les filières post-bac
Certains lycées comprennent aussi des sections de techniciens supérieurs ; des classes préparatoires aux grandes écoles ; des classes préparant au diplôme de comptabilité et de gestion[9].
Le lycée en tant qu’établissement
Il existe environ 2 500 lycées en France (1 500 publics et 1 000 privés).
Les lycées publics
Article détaillé : Établissement public local d'enseignement.Les lycées publics sont des établissements de type EPLE. Les bâtiments appartiennent à la région.
L’équipe de direction du lycée est constituée du proviseur, de son adjoint, du gestionnaire et des conseillers principaux d’éducation. Le conseil d’administration est composé de 30 membres et règles les affaires de l’établissement (projet, budget…)[10]
Les lycées agricoles (218 en France), ou, pour les établissements publics, établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA), dépendent du ministère de l'Agriculture. Au niveau régional, la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt a en charge l’enseignement agricole public. Ce service est l’équivalent du rectorat de l’Éducation nationale[11].
Il existe en France six lycées de la Défense, autrefois nommés « lycées militaires », répartis entre les trois armées. Ils accueillent, chaque année, environ 4 000 élèves en internat, de la classe de 6e jusqu’aux classes préparatoires militaires.
La démocratisation de l'enseignement secondaire s'est appuyée sur un accroissement considérable des ressources allouées à cet enseignement. La dépense a crû de 5% par an de 1987 à 1993, soit 5 fois plus vite que dans les périodes antérieures et postérieures[12]. Le coût annuel moyen d'un lycéen est d'environ 10 000 euros, et les dépenses ont augmenté de 50 % entre 1990 et 2004[13].
Les lycées privés
Article détaillé : Enseignement privé en France.Statistiques
Évolution du nombre d’établissements du second degré
(France métropolitaine + DOM)[14]1960-61[N 1] 1970-71 1980-81 1990-91 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 Public Collèges 3 372 4 143 4 891 5 019 5 128 5 139 5 168 5 183 5 200 5 220 5 238 5 247 5 260 LP 906 1 150 1 353 1 362 1 108 1 096 1 083 1 072 1 061 1 050 1 043 1 027 1 012 Lycées 1 203 1 171 1 134 1 294 1 513 1 527 1 531 1 538 1 545 1 551 1 554 1 563 1 567 EREA 82 80 80 80 80 80 80 80 80 80 Total Public 5 481 6 464 7 378 7 757 7 829 7 842 7 862 7 873 7 886 7 901 7 915 7 917 7 919 Privé Collèges 1 810 1 294 1 757 1 814 1 808 1 802 1 803 1 804 1 788 1 790 1 773 1 778 1 771 LP 1 300 1 642 978 809 647 650 647 644 641 658 653 660 660 Lycées 1 899 1 676 1 194 1 290 1 102 1 094 1 077 1 082 1 069 1 074 1 069 1 063 1 063 Total Privé 5 009 4 612 3 929 3 913 3 557 3 546 3 527 3 530 3 498 3 522 3 495 3 501 3 494 Total Public + Privé 10 490 11 076 11 307 11 670 11 386 11 388 11 389 11 403 11 384 11 423 11 410 11 418 11 413 Notes et références
Notes
- Données France métropolitaine, hors DOM.
Références
- Académie de Nancy Lykeios renvoie aussi bien à un souvenir « oriental » (la Lycie) qu'à l'idée de lumière (cf. latin lux, luna) ou au nom qui en grec désigne le loup : Ð lÚkoj. Apollon devient ainsi « dieu-au-loup », « tueur de loups », mais aussi « dieu-loup ».
- Conseiller principal d'éducation chargé de maintenir le bon ordre et la discipline, équivalent d'un actuel
- A. Prost, « Des lycées pour les filles », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p.113-116.
- A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 110.
- Eric Maurin, La nouvelle question scolaire, Seuil, 2007, p 132
- Eric Maurin, p 133
- présentation des trois voies de formation en lycée, MEN/DESCO.
- Enseignement de Biologie-Écologie en lycée agricole
- Classes préparant au diplôme de comptabilité et de gestion (DCG) dont le fonctionnement est autorisé pour l'année universitaire 2011-2012 sur /www.enseignementsup-recherche.gouv.fr
- Les collèges et les lycées (E.P.L.E.) sur www.education.gouv.fr, novembre 2008
- educagri.fr
- Eric Maurin, p 134
- Le Figaro du 17/10/2006, [lire en ligne] Source : rapports d'audits consacrés à «La grille horaire des enseignements », cité dans Marie-Estelle Pech, Anne Rovan, « Éducation : la facture flambe, les notes stagnent » dans
- Daniel Vitry (dir.), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche : édition 2009, septembre 2009, 426 p. (ISBN 1635 9089) [lire en ligne], p. 41 (2.3 Collèges et lycées : évolution par type d’établissement)
Sources
Présentation de la réforme du lycée sur le site du Ministère de l'Education nationale.
Articles connexes
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