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Louis Héron
Pour les articles homonymes, voir Héron (homonymie).Louis-Julien-Simon Héron, né à Saint-Malo, le 7 avril 1762 et mort en 1796, est un agent révolutionnaire français.
Fils d’un fourrier des écuries de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France, Héron fut lui-même fourrier du comte d’Artois. Il servit avec distinction comme officier de marine de 1779 à 1784. Le ministre de Calonne ayant refusé de lui allouer une indemnité à laquelle il prétendait avoir droit, il en conserva un vif ressentiment contre le gouvernement royal, et se montra dans toutes les journées sanglantes qui précédèrent la mort de Louis XVI, et joue le principal rôle dans presque toutes les arrestations de l’époque, notamment dans celles du banquier Van den Hyver, de Catherine Théot, dom Gerle et de leurs sectateurs, de l’ex-ministre des affaires étrangères Lebrun-Topino, etc.
Son zèle ne connut bientôt plus de bornes et il devint le grand pourvoyeur du Tribunal révolutionnaire. En septembre 1793, il devint l’agent supérieur du Comité de sûreté générale, et publia un libelle intitulé Complot d’une banqueroute générale de la France, et par contre-coup de la Hollande et de l’Angleterre, ou les horreurs de l’ancien et du nouveau régime mises au jour par le citoyen Héron, ouvrage rédigé par Marat, l’Ami du peuple, député à la Convention nationale, avec cette épigraphe : Auri sacra fames.
Il avait surtout pour appui, dans le comité, Vadier, qui le défendit lorsque les communes de Paris et de Versailles le dénoncèrent, en décembre 1793, à la Convention. Bourdon de l’Oise l’accusa, le 20 mars 1794, d’être spécialement chargé de l’incarcération des vrais patriotes, auxquels dans ce cas on donnait une autre dénomination. La Convention, indignée, ordonna son arrestation, mais Couthon, Bayle et Robespierre montèrent tour à tour à la tribune, déclarant qu’il avait été calomnié, qu’on lui devait l’anéantissement des conspirateurs les plus dangereux, tels que banquiers, agioteurs et autres restes de l’ancien régime ; qu’il avait soustrait Marat à la fureur de ses assassins ; qu’enfin il avait reçu cinq blessures dans la journée du 10 août en combattant à la tête des bataillons marseillais et après avoir fait mordre la poussière à plusieurs satellites du tyran.
Le décret fut rapporté mais, après le 9 thermidor an II, sur une nouvelle proposition de Bourdon de l’Oise, Héron fut arrêté. Lors de l’insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795), Bourdon, qui n’avait pas cessé d’être son ennemi, demanda qu’enfin « on en débarrassât le sol de la liberté ». Cette fois, Héron et plusieurs autres furent envoyés devant le tribunal criminel d’Eure-et-Loir.
L’amnistie du 30 octobre 1795 mit fin à la procédure. Héron ne survécut que quelques mois à sa mise en liberté.
Sources
- Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1858, tome 24, p. 450.
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