André Minaux

André Minaux

André Minaux, né à Paris le 5 septembre 1923 et mort à Touquin (Seine-et-Marne) le 4 octobre 1986, est un peintre, dessinateur, sculpteur, illustrateur, graveur et lithographe français.

Il participe au mouvement de la Jeune Peinture dans les années 1950. Plus tard, il fait partie du groupe Peintres témoins de leur temps. On le considère appartenant à l'école de Paris.

Sommaire

Évolution de l'œuvre

Sept étapes marquantes

  1. 1945 - 1953 : naturalisme
  2. 1953 - 1962 : période agreste
  3. 1963 - 1965 : barques et épaves
  4. 1965 - 1971 : figuratif
  5. 1972 - 1978 : simplification
  6. 1979 - 1985 : les instruments de musique
  7. 1980 - 1986 : le non-figuratif

Le naturalisme (1945-1953)

André Minaux, né de père lorrain et de mère provençale, fait ses études à Paris au collège des jésuites. Il est initié à l'art par son père qui le conduit dans des expositions et avec qui il peint le dimanche. En 1940, Minaux entre à l'École des arts décoratifs.

En 1945, il fait son service militaire à Avignon ; la découverte de la lumière provençale marque sa sensibilité picturale.

Il se marie avec Hélène Benoît en 1947 et c'est le début de sa carrière artistique. Il présente au Salon d'automne Le Raccommodeur de filets en 1948. Cette toile est très remarquée par les critiques d'art. L'année 1948 est aussi pour lui la découverte de l'atelier Mourlot et les débuts de sa carrière de lithographe.

1949 est l'année de la consécration. À 26 ans, Minaux obtient le prix de la Critique et participe entre autres au salon des Jeunes Peintres à la galerie Claude, rue de Seine, et au groupe de l'Homme Témoin (rassemblement théorique de peintres qui se refusent à l'art abstrait). Minaux, dessinateur hors pair, réinvente une figuration où le dessin joue un rôle essentiel. Il utilise un trait lourd et puissant qui sculpte la matière et donne une force considérable à ses compositions. « L'utilisation de tons sourds, terriens renforce cet effet », écrit Pierre Basset dans L'Alchimie des noirs publié en 2001. Par la simplicité, il obtient la puissance. Cette puissance, André Minaux la met au service de l'Homme, en privilégiant un dénuement et un dépouillement extrêmes.

Le musée d'art moderne de Paris achète une première toile en 1950. La première grande exposition personnelle de Minaux se déroule en 1951 à la galerie Bernier. Minaux expose La Descente de Croix, Le Sanglier, La Nature morte à la Bouilloire et La Mise au tombeau. En 1952, il participe à la Biennale de Venise avec une grande composition agreste inspirée par un voyage en Espagne.

Période agreste (1953-1962)

En 1953, André Minaux fait sa première exposition à Londres à l'Adams Gallery et une œuvre est achetée par la Tate Gallery. Il fait également sa première exposition particulière de lithographies à Paris, à la galerie Sagot-Le Garrec.

En 1960, il expose La Noce à la Maison de la Pensée française (rue de l'Élysée), toile de 5 x 3 m, aux personnages nombreux et aux scènes multiples, et qui repose essentiellement sur la densité des couleurs. Toile figurative, certains critiques la désignent comme « une fête de la couleur ». On la compare à Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet.

En 1962 naît sa fille Agnès. Minaux expose la même année à New York, à la galerie David Findlay, des portraits et des natures mortes représentatifs de l'École de Paris, qui remportent un vif succès.

Période Barques et Épaves (1963-1965)

1963 marque une année charnière par l'exposition « Les Barques échouées » à la galerie Maurice Garnier à Paris. Minaux montre comment un peintre pourrait aller jusqu'à l'abstraction en parlant de la nature.

En 1964, il participe à l'exposition des affiches de l'atelier de lithographie Mourlot à la Maison de la Pensée française.

Période figurative (1965-1971)

Minaux entreprend la sculpture en 1967. En 1968, une exposition particulière et permanente est organisée à Colmar au musée d'Unterlinden. Il s'agit d'une donation de grandes compositions représentatives des différentes périodes de l'artiste. Cette même année a lieu le salon Peintres témoins de leur temps au musée Galliera. Minaux y expose une grande toile, La Pilule, sujet révolutionnaire et remarqué.

En 1970, André Minaux entreprend la gravure sur cuivre.

En 1971, il expose chez Maurice Garnier, avenue Matignon, de grandes silhouettes peintes sur contreplaqué, mi-peintures, mi-sculptures. Dans la foulée, il expose des portraits de femmes aux grands yeux noirs. La Femme devient un thème récurrent chez Minaux.

Période de la simplification (1972-1978)

À partir de 1972, Minaux approfondit la technique du pastel et du fusain, tout en travaillant un nouveau procédé, l'acrylique. Le style de l'artiste se dépouille et des distances sont prises vis-à-vis du figuratif. La même année, il fait une exposition importante de fusains et de pastels à la galerie Maurice Garnier.

1976 marque un retour à la lithographie où la simplification des lignes s'allie aux grands à-plats de couleur.

En 1978 a lieu une exposition de gravures sur cuivres à la galerie Sagot-Le Garrec. Les gravures sont traversées de silhouettes noires et grises, d'impeccables géométries animées de lignes et de visages.

Les instruments de musique (1979-1985)

En 1979, Minaux entame la réalisation de grandes compositions où le thème des trombones est un élément majeur. Période axée sur les instruments de musique, thème poussé et exploité dans toutes les disciplines pratiquées par l'artiste.

En 1983 a lieu une exposition de pastels et de dessins préparatoires exécutés en gravures sur cuivre pour le livre Le Roi Cophétua de Julien Gracq à la galerie Sagot-Le Garrec.

Le non-figuratif (1980-1986)

L'artiste fait au cours de cette période la recherche pure de formes, de volumes et de couleurs par la technique du pastel. Plusieurs expositions de pastels avec le thème musical sont réalisées. Il y a une recherche encore plus marquée vers le non-figuratif. La critique est élogieuse : les figures sont devenues des formes, ces formes sont des couleurs et ces couleurs une matière qu'André Minaux maîtrise à la perfection. Le travail du pastel prend beaucoup d'importance dans les dernières années de la vie de l'artiste.

Minaux livre à travers cette technique une véritable synthèse de ses recherches plastiques : exposition des volumes, architectures des formes, braise des couleurs et une volonté de saisir l'essentiel. « C'est clair comme le jour, soyeux comme la nuit, rouge et noir comme le coquelicot, bleu comme le beau corps du corbeau », écrit le poète Robert Marteau pour qualifier l'œuvre de Minaux dans Les Secrets du métier.

Le 4 octobre 1986, Minaux décède des suites d'une crise cardiaque.

Citation

« On pourrait appeler "matissienne" la démarche de Minaux dans sa recherche de la perfection », Jean Bouret (critique d'art), Minaux peintre, éditions Sauret, 1977

Ouvrages illustrés de bibliophilie

  • La Grand-route, Blaise Cendrars, éditions Bibliophiles et graveur d'aujourd'hui, 1952
  • L’Ensorcelé, Jules Barbey d'Aurevilly, éditions Les Bibliophiles de France, 1955
  • Trois Fabliaux du Moyen Âge, adaptation de P. Imbs, éditions Les Bibliophiles de l'Est, 1956
  • Les Philippe, Jules Renard, éditions Les Francs-Bibliophiles, 1958
  • Le Petit Ami, Paul Léautaud, éditions Société normande des Amis du Livre, 1960
  • Modérato Cantabile, Marguerite Duras, éditions Le Livre contemporain et Les Bibliophiles franco-suisses, 1964
  • Œuvres romanesques (2 tomes), François Mauriac, Flammarion, Paris, 1965
  • Vipère au poing, Hervé Bazin, éditions Société Hippocrate et ses amis, 1965
  • Hélène, recueil de poèmes de Robert Marteau, éditions Sauret-Lévy, 1974
  • Le Roi Cophétua, Julien Gracq, éditions Les Bibliophiles de Provence, 1983
  • Les Secrets du métier, Robert Marteau, éditions Claire Martin du Gard, 1990

Liens externes


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