- André Léo
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André Léo, de son vrai nom Victoire Léodile Béra (18 août 1824 à Lusignan - 20 mai 1900 à Paris), est une romancière, journaliste et féministe française.
Sommaire
Biographie
Elle naît à Lusignan dans la Vienne en 1824, dans la maison sise au no 4 de la place où se trouve aujourd'hui la mairie. Elle y demeure jusqu’en 1830, quand sa famille part s'installer non loin de là, à Champagné-Saint-Hilaire. Elle grandit dans un milieu cultivé de la bourgeoisie éclairée. Son grand-père fut un révolutionnaire, fondateur en 1791 de la Société de Amis de la Constitution. Son père, qui a été officier de marine, devient ensuite juge de paix [1]. En 1851, Léodile publie son premier roman, Une vieille fille, qui sera suivi de nombreux autres qui vont lui assurer une réelle notoriété dans le monde des lettres. La même année, elle épouse le journaliste Pierre Grégoire Champseix, intellectuel progressiste, rédacteur de La Revue Sociale. Mais traqués par la police de Napoléon III, les jeunes mariés quittent la Vienne pour se réfugier en Suisse où ils s'installent et ont deux enfants. Mais Pierre Grégoire meurt en 1863.
Elle prend alors le pseudonyme d’André Léo, composé des prénoms de ses deux fils et vit de sa plume comme romancière et journaliste. Dans la revue La Coopération, elle publie en 1867 des reportages sur le travail et plaide et milite également pour la création d'associations ouvrières. Revenue à Paris, elle s’engage avec les républicains, milite avec la féministe Paule Minck et Louise Michel. Pendant la guerre avec la Prusse, elle milite au sein du comité de vigilance de Montmartre, et le 18 septembre 1870 elle est arrêté avec Louise Michel lors d'une manifestation qui est réprimée par l'armée. Elle fonde le journal La République des travailleurs et participe à la Commune de Paris. Membre du Comité des citoyennes du 17ème arrondissement, elle collabore alors à l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Elle publie des éditoriaux dans La Sociale, et publie à 100 000 exemplaires, un appel "Aux travailleurs des campagnes". Dans les débats de la Commune, elle est favorable à la lutte armée contre les Versaillais, mais quand la Commune décide de supprimer les journeaux d'opposition, elle demande le respect sans condition de la démocratie: "Si nous agissons comme nos adversaires, comment le monde choisira-t-il entre eux et nous ? "[2]
Parvenue à échapper à la répression de la Semaine sanglante, elle s'exile en Suisseoù elle devient la compagne du syndicaliste Benoît Malon, les deux contractant un « mariage libre » en 1872. Voyageant en Europe, elle se consacre à l'étude de la condition féminine de son temps. Elle rentre à Paris après l'amnistie de 1880, et collabore à la presse socialiste. Léodile Bera est morte le 20 mai 1900 à Paris, et est enterrée au cimetière d'Auteuil. Elle laisse une œuvre considérable : de nombreux romans, contes et essais, des dizaines d’articles et textes politiques. Ses écrits expriment maintes idées qui, aujourd’hui encore, gardent une brûlante actualité.Citations
Extraites de La Femme et les Mœurs :
- Non la femme n'est pas une chose, un pur réceptacle. Elle pétrit son enfant de ses sentiments et de ses idées comme de sa chair ; esclave, elle ne peut créer que des esclaves.
- Plus tard, on les contemplera comme des monuments d'illogisme, ces démocrates qui, au lendemain de la déclaration fameuse, […] prétendent sacrifier à une conception dogmatique de la moitié de l'humanité, absorber la femme dans la famille et bâtir une fiction de plus sur ce prétexte usé de tous ces despotismes : l'ordre. Quatre-vingts ans se sont écoulés depuis l'inauguration du droit humain, et c'est encore une nouveauté presque bizarre que de revendiquer la justice pour la femme, courbée depuis le commencement du monde sous un double joug, dans l'esclavage doublement esclave, esclave toujours au sein de la famille libre, et maintenant encore, dans nos civilisations, privée de toute initiative, de tout essor, livrée, soit aux dépravations de l'oisiveté, soit à celle de la misère, et partout soumise aux effets démoralisants du honteux mélange de la dépendance et de l'amour…
Œuvres éditées disponibles
- La Femme et les Mœurs, Le Lérot Editeur, Tusson, 1990
- Un Mariage Scandaleux, Association des Publications Chauvinoises. Nouvelle édition en 2000.
- Marianne, Association des Publications Chauvinoises. Nouvelle édition en 2006.
- Légendes Corréziennes, La Découvrance éditions. La Rochelle. 2006.
- Aline Ali, très bientôt éditée par l'Association des Publications Chauvinoises. 2011. Dès maintenant en souscription auprès de l'Association André Léo.
Romans non disponibles (liste établie par Fernanda Gastaldello)
- 1851: Une vieille fille, Bruxelles, A.Lebègue éd. (2e éd., 1864, Paris, A.Faure éd.) pp.191.
- 1862: Un mariage scandaleux, Paris, Hachette éd. (2e éd., 1863, A.Faure éd. ; 3e éd., 1866, A.Faure éd. ; 4e éd. , 1883, C.Marpon et E.Flammarion éd.), pp.500. Réédité (2e trimestre 2000) par l’Association des Publications Chauvinoises(Chauvigny).
- 1862: Un divorce, Paris, bureaux du « Siècle » (2e éd., 1866, Librairie Internationale, A.Lacroix, Verboeckhoven & C. éd. ; 3e éd., 1869, ibid.) pp.490.
- 1865: Les deux filles de Monsieur Plichon, Paris, A.Faure éd. (3e éd., 1868, L.Hachette éd.) pp.350. Jacques Galéron, Paris, A.Faure éd. ( 2e éd., 1865, ibid. ;3e éd.1868, bureaux de “La Coopération”),pp.176.
- 1867: L’idéal au village, Paris, Hachette et C.ie, pp.329.
- 1869: Aline-Ali, Paris, Librairie Internationale, A.Lacroix Verboeckhoven & C. éd. (3e éd., 1869, ibid.)pp.383.
- 1876: La grande illusion des petits bourgeois, Paris, bureaux du « Siècle », pp.193-309.
- 1877: Marianne, Paris, bureaux du « Siècle », pp.155-365.Récemment réédité (2e trimestre 2006) par l’Association des Publications Chauvinoises(Chauvigny).
- Grazia, Paris, bureaux du « Siècle », pp.317-487.
- 1880: L’épouse du bandit, Paris, bureaux du « Siècle », pp. 129-328.
- 1881: L’enfant des Rudère, Paris, bureaux du « Siècle », (2e éd., s.d., S.é. Monillot), pp.681-824.
- 1890: Les enfants de France, Poitiers.
- 1891: La justice des choses, Poitiers, P.Blanchier, 2 voll.(2e éd., 1893, ibid.), 1ère partie : Une maman qui ne punit pas, pp.341 ; 2e partie : Les aventures d’Edouard, pp.350.
- 1892: Le petit moi, Paris, M.Dreyfous éd., pp.393.
- 1898: En chemin de fer. Aux habitants des campagnes, Nancy, impr. Nancéienne, pp.105.
- 1899: La famille Audroit et l’éducation nouvelle, Paris, E.Duruy, pp.216.
Bibliographie : études sur André Léo
- Alain Dalotel, André Léo, La Junon de la Commune, Associations des Publications Chauvinoises, 2004.
- Fernanda Gastaldello, André Léo (1824-1900) : Écrivain au XIXe siècle, Cahier du pays chauvinois no 26, 2001.
- Roger Picard, Femmes célèbres du Poitou et des Charentes, Martelle Éditions, 1998.
- Cecilia Beach "Liberté, Egalité, Sororité: André Léo’s Marianne." Women in French Conference, Claremont, CA in April 2004.
Sources
- L'Humanité, page 20, 26 août 2011
- l'Humanité, 26 août 2011, page 20
Contacts
- Association André Léo : Place du Bail, 86600 Lusignan,
- Président : Pierre Rossignol
Lien externe
Catégories :- Écrivain français du XIXe siècle
- Femme de lettres française
- Féministe française du XIXe siècle
- Nom de plume
- Naissance dans la Vienne
- Naissance en 1824
- Décès en 1900
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