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Ligne Feuquières - Ponthoile
La ligne Feuquières - Ponthoile est une voie ferrée stratégique (à écartement standard), longue de 88 kilomètres, construite durant la Première Guerre mondiale dans les départements de l'Oise et de la Somme dans le nord de la France.
A la suite des grandes offensives allemandes du printemps 1918, certaines lignes, utilisées par l'armée française pour ravitailler les troupes sur le front de la Somme, avaient été prises par l'ennemi ou sous le feu des canons des forces du Deuxième Reich comme c'était le cas pour les itinéraires reliant Amiens à Longueil et à Creil. Il fallut donc renforcer certaines voies ferrées existantes, les doubler ou construire des raccordements évitant les rebroussements (ainsi sur la ligne Eu - Dieppe) pour pouvoir continuer à faire circuler les 150 trains par jour que nécessitait l'approvisionnement des troupes stationnées dans le nord de la France. Mais cette solution ne s'avèrant pas satisfaisante, il fut décidé de construire un nouvelle ligne directe et à double voie dans le secteur au sud des opérations menées dans la Somme.
La voie ferrée se détachait de la ligne Paris-Nord - Le Tréport peu après la gare de Feuquières-Broquiers, franchissait la transversale Rouen - Amiens à Abancourt après avoir traversé l'établissement militaire de Romescamp, puis orientant son tracé vers le nord-ouest, elle empruntait les hauteurs du plateau picard selon un axe parallèle à la vallée de la Bresle. Après avoir rencontré la voie ferrée Longroy-Gamaches - Longpré-les-Corps-Saints près de Martainneville, l'itinéraire adoptait une direction septentrionale, se raccordait à la ligne Abbeville - Le Tréport près de Cahon avant, par un nouveau tronçon indépendant, de rejoindre l'axe Amiens - Calais en gare de Ponthoile, au nord de Noyelles-sur-Mer.
La ligne fut mise à l'étude le 5 avril 1918, les travaux commencèrent le 2 mai et furent menées, grâce aux 10 000 hommes présents sur le chantier (soldats du Génie et employés de la Compagnie des chemins de fer du Nord), en un temps record. Les premiers trains commencèrent à circuler dès le 28 juillet sur une voie unique, puis, le 15 août, l'itinéraire était utilisable, sur la totalité de son parcours, en double voie, soit guère plus de 3 mois après les premiers coups de pioche. Jusqu'à une centaine de convois circulèrent quotidiennement lors des grandes offensives alliées de la fin de l'été et de l'automne 1918. La paix revenue, la fin de cette même année 1918 et le début de 1919 virent circuler, à titre temporaire, des trains de voyageurs, mais l'itinéraire ne présentant pas d'intérêt commercial, les voies furent déposées au début des années 1920.
Annexes
Sources
- Maréchal Fayolle, La Guerre racontée par nos Généraux: Dégagement des voies ferrées de rocade, Librairie Schwarz, 1921 Lire en ligne. Consulté le 8 juin 2008.
- José Banaudo, Trains oubliés, vol.4 : L'État, le Nord, les Ceintures, Éditions du Cabri, Menton, 1982 (ISBN 2-903310-24-6)
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