- Le Vieux Cordelier Numéro 1 Numéro 2
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Le Vieux Cordelier numéro 1 numéro 2
Le Vieux Cordelier numéro, 1 numéro 2 (les 5 et 10 décembre 1793).
Camille Desmoulins lance le premier numéro d'un nouveau journal, Le Vieux Cordelier. Il a été poussé par Georges Jacques Danton, qui l'encourage à en faire une nouvelle tribune de l'Indulgence et des Indulgents.
Numéro 1 du 5 décembre 1793
Cette première édition semble écrite à la gloire de Maximilien de Robespierre. Mais Camille Desmoulins en dénonçant les Hébertistes comme agents de William Pitt - il utilise pour cela la dénonciation et les lettres de François Chabot - et en proclamant la pureté de tous les autres Montagnards, n'a pas oublié son vieil ami : dans le sillage de Maximilien de Robespierre, il peut vanter les mérites de son "émule en patriotisme", l'homme qui marche avec la Révolution : Georges Danton, qu'il défend contre les attaques des Hébertistes.
Numéro 2 du 10 décembre 1793
Le second numéro a un titre significatif : face au Père Duchesne, le rédacteur revendique le titre de démocrate de première heure, il avait été de ceux qui avait "vaincu la Bastille", de ceux qui avaient fondé le premier club républicain avant la lettre, de ceux qui avaient pourfendu sans relâche le despotisme royal et aristocratique en un temps où certains ultras-révolutionnaires comme Jacques-René Hébert se montraient réservés pour ne pas dire complices. Les meilleurs d'entre les patriotes de 1793 étaient bien comme Camille Desmoulins, ceux qui, n'ayant pas attendu plus d'un an pour se prononcer pour la République, s'étaient dés le début levés contre une aristocratie aux mille travestissements politiques. Par son "terrorisme" affirmait Camille Desmoulins, Jacques-René Hébert contribuait à diviser les patriotes alors qu'on savait bien que seule l'unité des anciens membres du Tiers État contre l'aristocratie était gage de victoire. Bien plus l'action de Jacques-René Hébert était marquée du sceau de la traîtrise, il était du "parti de l'étranger" et Robespierre avait bien raison de le combattre, lui et sa faction. Ce numéro deux contenait une talentueuse et violente diatribe contre les ultras du propagandisme, le "prussien" Cloots et consorts qui, a la revendication démagogique qui contient en germe la ruine de la Révolution, joignent le crime par excellence : l'athéisme déchristianisateur.
Comme le premier numéro, Le Vieux Cordelier contenait aussi un panégyrique de l'action du membre le plus éminent du Comité de salut public, Maximilien Robespierre. Cette action était présentée en des termes d'une flagornerie outrée qu'en d'autres temps on dira être celle "des dévots au culte de la personnalité". Face aux ultras-révolutionnaires, Camille Desmoulins dressait en quelque sorte la statue du Commandeur derrière laquelle s'abriteraient Georges Danton et ses amis.
"La victoire nous restait, écrivait Camille Desmoulins, parce qu'au milieu de tant de ruines de réputations colossales de civisme, celle de Robespierre est debout... Nous avons vaincu cependant, parce que après les discours foudroyants de Robespierre dont il semble que le talent grandisse avec les dangers de la République, et l'impression profonde qu'il avait laissée dans les âmes, il était impossible d'élever la voix contre Danton, sans donner pour ainsi dire une quittance publique de Pitt". Maximilien de Robespierre, Georges Danton : même combat.
"Député consultant que personne ne consultait plus depuis le 3 juin 1793, ironisait-il, je sors de mon cabinet et de ma chaise à bras, où j'ai eu tout le loisir de suivre, par le menu, tout le nouveau système de nos ennemis dont Robespierre ne vous a présenté que les masses, et que ses occupations au Comité de salut public ne lui ont pas permis d'embrasser, comme moi, dans son entier".
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