- Le Spleen baudelairien
-
Spleen baudelairien
Le Spleen est un sentiment profond mélant ennui et lassitude de l'existence défini à travers plusieurs poêmes par Baudelaire.
Sommaire
Origine du nom
Le mot spleen a pour origine le mot anglais spleen qui signifie « rate » ou « mauvaise humeur ». En effet les Grecs, dans le cadre de la théorie des humeurs, pensaient que la rate déversait un fluide noir dans le corps : la bile noire, responsable de la mélancolie. De nos jours, nous savons bien que ceci est faux, mais l'image est restée.
En France, le spleen représente un état mélancolique sans cause définie. Ce terme a été popularisé par le poète Charles Baudelaire (1821 - 1867) mais il était déjà utilisé précédemment, par des écrivains du Romantisme (XIXe siècle), courant alors développé essentiellement en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Le syndrome
Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de l'angoisse d'exister. « Les Limbes », second titre envisagé pour Les Fleurs du Mal, visait à « représenter les agitations et les mélancolies de la jeunesse moderne ». On voit que ce serait une erreur de s'en tenir à un spleen éprouvé par Baudelaire, qui en serait en quelque sorte la victime ou la proie, alors que le poète cherche précisément à représenter cette ancienne passion, dont il connaît les mimes (Lamartine, Musset). Si la Joie peut être un moment de la Beauté, elle n'en est le plus souvent qu'un des ornements les plus vulgaires, dit Baudelaire, « tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l'illustre compagne ». Perte d'idéal, inhibition de toute activité, les composantes de la mélancolie baudelairienne n'excluent même pas l'ouverture vers la charité (« cette nuit de mélancolie et de charité », écrit-il dans Fusées XV).
- Dans la section des Fleurs du mal, intitulée « Spleen et Idéal », le spleen prend une place centrale et constitue le mal auquel est confronté le poète qui tente de lui opposer le contrepoison de l'Idéal, représenté par exemple par l'amour idéalisé ou la quête de la Beauté.
- Dans les quatre poèmes intitulés Spleen, est décrit cet état spécifique qui définit, selon Baudelaire, la condition humaine.
- Le Spleen de Paris, postérieur aux Fleurs du mal.
- Paul Verlaine, dans son poème « Spleen », a exprimé lui aussi ce curieux sentiment (Romances sans paroles, 1874), tout comme Jules Laforgue dans son poème du même nom (Les Complaintes, 1885), ainsi que Hector Berlioz dans ses Mémoires, qui l'a lui expliqué à l'aide d'une métaphore filée utilisant une expérience chimique avec de l'acide sulfurique.
- Le spleen isdien, dans son état d´être, perpétue cette école de pensée. Communément appelé le "bad", il consiste à se plaire dans cette mélancolie d´exister et ainsi remercier chaque jour le créateur pour cette angoisse dont le sujet est victime malgré lui.Dans cet état de pensée, le sujet peut même parfois aller à l´encontre du bon sens, pouvant ainsi constater sombrement l´absurdité de son acte. La propagation du spleen s'exerçant telle la peste, il n´est pas rare de se trouver en présence de réunions d´esprits "spleeniens" afin de constater en communauté la solitude de son angoisse personnelle.[réf. nécessaire]
Bibliographie
- Claude Pichois & Jean-Paul Avice, Dictionnaire Baudelaire, Du Lérot, 2002.
- Jean Starobinski, La Mélancolie au miroir, Julliard, 1989.
Exemples
- lire : Spleen (« Pluviôse, irrité contre la ville entière »)
- lire : Spleen (« J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »)
- lire : Spleen (« Je suis comme le roi d’un pays pluvieux »)
- lire : Spleen (« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle »)
Articles connexes
- Portail de la littérature
- Portail de la poésie
Catégorie : Charles Baudelaire
Wikimedia Foundation. 2010.