- Le Meilleur des Mondes (revue)
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Le Meilleur des mondes (revue)
Le Meilleur des mondes est une revue d'opinion trimestrielle, prolongement du Cercle de l'Oratoire, groupe proche des milieux néo-conservateurs[1]. Cette revue fut créée en 2006 par un groupe d'intellectuels, de journalistes, de philosophes et d'historiens. Elle est éditée par les éditions Denoël et dirigée par le journaliste Michel Taubmann.
Sommaire
Les origines de la revue
Le noyau dur de ce groupe d'intellectuels s'est constitué après le choc constitué par les attentats du 11 septembre 2001. Autour de Michel Taubmann, responsable alors d'Arte-Info, à Paris, et de son épouse Florence, pasteur du temple de l'Oratoire du Louvre, des réunions puis des conférences publiques ont été organisées dans l'une des salles dépendant du temple. Le groupe s'est dès lors, peu à peu, nommé le Cercle de l'Oratoire.
Multipliant les interventions notamment pour soutenir les États-Unis après l'attaque du 11 Septembre, le cercle a lancé une première pétition en faveur de l'intervention de l'ONU en Afghanistan intitulée : « Cette guerre est la nôtre » (Le Monde du 8 novembre 2001). Deux ans plus tard, dans Le Figaro du 4 mars 2003, une autre plus marquante intitulée : « Avec Washington et Londres, pour le soutien du peuple irakien » qui soutenait la coalition anglo-américaine dans son intervention contre Saddam Hussein :
- « Des soldats américains et britanniques ont engagé le combat contre la tyrannie de Bagdad. Ils sont soutenus par les gouvernements de plusieurs démocraties, telles l'Espagne, l'Australie, la Pologne, la République tchèque et le Danemark. Nous regrettons que la crise irakienne n'ait pas trouvé de solution dans le cadre de l'Organisation des Nations unies. Mais depuis le matin du 21 mars nous sommes entrés dans une autre phase, celle d'une guerre opposant les deux plus anciennes démocraties du monde, Royaume-Uni et États-Unis, à la tyrannie sanglante de Saddam Hussein. Dans cette situation, nous ne pouvons accepter les discours qui renvoient dos à dos George W. Bush et Saddam Hussein. Les pacifistes doivent admettre qu'à partir du déclenchement des hostilités leur combat a changé de nature. En demandant le "cessez-le-feu immédiat" ou "le retrait des troupes américaines d'Irak" avant la défaite de Saddam Hussein, ils ne servent pas la paix, mais le maintien au pouvoir du dictateur de Bagdad. Pour notre part, nous choisissons le camp du peuple irakien. Sa liberté dépend désormais de la victoire des armées anglo-américaines et de la coalition qui les soutient. Nous n'accordons pas pour autant un blanc-seing à l'Administration Bush et souhaitons pour l'après-guerre que le sort de l'Irak soit remis dès que possible entre les mains de ses habitants dans le cadre d'un État fédéral. La liberté et la démocratie ne doivent pas être un luxe réservé aux pays occidentaux. Le peuple d'Irak y a droit lui aussi, comme tous les autres peuples de la région. Nous sommes à ses côtés dans l'attente d'une capitulation sans conditions de la dictature qui l'opprime depuis plus de trente ans. »
Ligne éditoriale
Qualifiée par le journal Marianne comme la « Voix de l'Amérique »[2], ou encore comme un repaire de « néo-conservateurs à la française »[3], la revue récuse ces appellations. « La ligne directrice, indique son rédacteur en chef, c’est l’antitotalitarisme car nous pensons que la question est toujours d’actualité. Certains pensent que le totalitarisme s’est arrêté avec la chute du Mur de Berlin, ils n’imaginent pas que l’islamisme radical représente un vrai danger. Il n’y a jamais eu autant de propagande anti-juive. Nous sommes rentrés dans une période de chaos et la démocratie doit être défendue. »[4]
Les thèmes abordés par Le Meilleur des mondes sont :
- l'américanophobie ;
- la critique des « totalitarismes », parmi lesquels figure l'« islamisme radical », aussi appelé « islamo-fascisme », « fascisme vert » ou « totalitarisme islamique »[5] ;
- l'antisionisme, la revue adoptant le point de vue l'associant à l'antisémitisme[5] ;
- la remise en question de ce qui est décrit comme « archaïsmes » et des « mythes » de la gauche traditionnelle.
L'affaire Robert Redeker
La revue Le Meilleur des Mondes a lancé la première pétition de soutien en faveur du professeur de philosophie toulousain Robert Redeker, collaborateur de la revue Les Temps Modernes, menacé de mort après son éditorial « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? » paru le 19 septembre 2006 dans Le Figaro[6]. Un soutien auquel se sont joints d'autres intellectuels à l'instar de Bernard-Henri Lévy, Alexandre Adler, Roger-Pol Droit, Guy Sorman ou Elisabeth Badinter, et qui a conduit, le 15 novembre 2006, à la mise en place d'un meeting public, salle Mermoz à Toulouse, organisé conjointement par l'antenne du CRIF et de SOS Racisme Midi-Pyrénées. Un millier de personnes ont assisté à cette manifestation à laquelle participaient entre autres Mohammed Sifaoui, Claude Lanzmann, Philippe Val, Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, et le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, ainsi que ceux du CRIF et de Ni Putes Ni Soumises.
Principaux contributeurs
Olivier Rubinstein (directeur de la publication et des éditions Denoël), Michel Taubmann (rédacteur en chef de la revue, journaliste à Arte), Mohammed Abdi (ancien secrétaire général de l'association Ni Putes Ni Soumises), Corinne Lepage, Galia Ackerman, Antoine Basbous (spécialiste du Moyen-Orient et directeur de l'observatoire des pays arabes), Claire Brière-Blanchet, Pascal Bruckner (philosophe et essayiste), Jean Chalvidant, Stéphane Courtois (directeur de recherche au CNRS, historien du communisme), Brice Couturier, Thérèse Delpech, Susanna Dörhage (journaliste à Arte), Antonio Elorza (universitaire espagnol), Myriam Encaoua (journaliste), Frédéric Encel, Arié Flack, Cécilia Gabizon (journaliste au Figaro), Philippe Gaudin, André Glucksmann (philosophe), Raphaël Glucksmann (réalisateur), Romain Goupil (cinéaste), Gérard Grunberg (universitaire), Philippe Gumplowicz, David Hazan, Olivier Languepin, Max Lagarrigue (historien et journaliste), Michel Laval (avocat), Bertrand Lebeau, Barbara Lefebvre (enseignante), Marc Lefevre, Jacky Mamou (ancien président de médecins du monde), Violaine de Marsangy, Jean-Luc Mouton (directeur de l'hebdomadaire Réforme), Kendal Nezan, Michaël Prazan, Nata Rampazzo, Pierre Rigoulot (philosophe et directeur de l'Institut d'histoire sociale), Olivier Rolin (écrivain), Élisabeth Schemla (journaliste), André Senik, Ève Szeftel, Pierre-André Taguieff (chercheur, CNRS), Jacques Tarnero, Florence Taubmann (théologienne, pasteur du Temple de l'Oratoire, Paris), Bruno Tertrais, Antoine Vitkine (écrivain et réalisateur, Arte), Marc Weitzmann (écrivain), Ilios Yannakakis (universitaire).
Notes et références
- ↑ Cf. Éric Aeschimann, « Les meilleurs amis de l'Amérique », Libération du mardi 9 mai 2006.
- ↑ Le Monde des livres, 24 mars 2006.
- ↑ « Les néoconservateurs à la française se démasquent », Marianne, 10 juin 2006. Voir aussi « Dans les revues... », Le Monde diplomatique, juin 2006. Ou encore Vincent Cheynet qui parle de « la revue néoconservatrice Le meilleur des mondes » dans « Val et le P.N.B. », La Décroissance, n° 59, mai 2009, p. 10.
- ↑ Entretien donné à Anne-Juliette Brugière pour le site web Massorti.com, le 15 octobre 2006.
- ↑ a et b « Les meilleurs amis de l'Amérique », Libération, 9 mai 2006.
- ↑ Le Monde, 2 octobre 2006.
Voir aussi
Lien interne
Liens externes
- Site des amis du Meilleur des Mondes
- Présentation de la revue sur le site des éditions Denoël
- « Soutien de Bush et de la guerre en Irak, la revue Le Meilleur des mondes esquisse une autocritique », Mediapart, 7 mai 2008.
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