Michel Taubmann

Michel Taubmann
Michel Taubmann
Naissance 1956
Paris
Media
Journal Le Meilleur des Mondes
Télévision Arte

Michel Taubmann (né en 1956 à Paris) est un journaliste français à Arte. Il est également le directeur de la revue Le Meilleur des Mondes.

Sommaire

Biographie

Dans sa jeunesse, Michel Taubmann milite pour la Ligue communiste, un groupuscule trotskiste avant de se consacrer au journalisme. Il est journaliste à France 3 Limousin. Par la suite, il rejoint l'équipe d'Arte et il dirige le journal télévisé Arte-Info à Paris.

Michel Taubmann s'est intéressé au communisme et, plus particulièrement, au cas du résistant limousin Georges Guingouin. Après une longue enquête, il publie, en 1994, un ouvrage selon lequel « le premier maquisard de France » serait allé à rebours du parti communiste français qui tenta à plusieurs reprises de l'éliminer. En connexion avec cette affaire, il fondera les « Journées d'histoire d'Eymoutiers », un rendez-vous qui, au cœur de ce bastion historique du Parti communiste français, ne manqua pas de susciter des débats entre historiens et témoins-acteurs de l'évènement.

Fondation du Cercle de l'Oratoire

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, Michel Taubmann réunit les intellectuels français favorables à une intervention en Afghanistan puis, en mars 2003, en Irak dans un club de réflexion proche du néoconservatisme américain, le Cercle de l'Oratoire. Quelques mois plus tard, le Cercle projette de fonder une revue, ce qui se concrétisera par la création d'un organe intitulé « Le Meilleur des Mondes » dont Michel Taubmann est le rédacteur en chef. Après des débuts difficiles, la revue finit par voir le jour en 2006 après une entente avec le directeur des Éditions Denoël, Olivier Rubinstein. À l'équipe fondatrice s'ajoutent de nouveaux collaborateurs tels Pascal Bruckner ou l'écrivain Olivier Rolin. Le cercle crée également l'association des Amis du Meilleur des Mondes dont la présidence est assurée par le philosophe André Glucksmann. Sur les évènements du Proche-Orient, la revue véhicule des idées proches de celles des néo-conservateurs américains[1].

Sur Mahmoud Ahmadinejad

Dans un ouvrage récent, Michel Taubmann se propose d'étudier la personnalité et le parcours de l'actuel président iranien Mahmoud Ahmadinejad. « Né en 1956 dans une famille pauvre, Mahmoud Ahmadinejad a participé comme étudiant à la Révolution khomeiniste de 1979 dans les rangs des islamistes les plus radicaux» écrit-il[2]. Il poursuit : « Il fut longtemps un homme de l'ombre qui participa à de nombreuses missions secrètes liées au terrorisme international. Son ascension commence véritablement après la victoire du réformateur Khatami à l'élection présidentielle de 1997. Dirigeant des Bassidjis, une milice para-militaire, Mahmoud Ahmadinejad mène des opérations violentes contre tous ceux, étudiants, artistes, écrivains, qui croient à une évolution démocratique du régime. Son élection surprise à la présidence de la République en juin 2005 parachève la mainmise de la mouvance la plus obscurantiste sur l'État iranien. »[2]. Il affirme avoir enquêté auprès d'anciens proches du président iranien et d'opposants aujourd'hui en exil. Michel Taubmann met en cause le chef de l'État dans des actes de tortures, de multiples assassinats qu'il aurait lui-même exercé.

Selon l’édition du 4 février 2007 d’Iran Resist, Mahmoud Ahmadinejad, à la fin des années 1990, aurait été le représentant au Liban de la « Fondation des martyrs », destinée à financer le Hezbollah. Il entretiendrait d’anciennes relations avec Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, qu’il aurait rencontré en Corée du Nord à l’occasion d’un stage de formation dans les services de renseignement du dernier régime stalinien de la planète. On est loin de tout connaître sur les activités d’Ahmadinejad dans les années 1980. Pourtant le voile se lève peu à peu. L’une des opérations auxquelles il a participé vient d’être révélée récemment par Fereydoun Jourak. Ce cinéaste et scénariste iranien raconte avoir reçu l’ordre en 1989 de préparer un film destiné à la formation interne du contre-espionnage des forces armées. Il devait en écrire le scénario à partir d’entretiens avec un officier des services secrets, nommé Ahmadinejad. Totalement en confiance, le futur président lui aurait, pendant plusieurs heures, révélé par le menu son rôle dans l’assassinat du commandant Mohammad Hassan Mansouri. Ce pilote de F-14 dans l’armée impériale avait été maintenu en fonction sous le régime islamique pour les besoins de la guerre Iran-Irak.

Aujourd’hui en exil, Fereydoun Jourak raconte ce drame longtemps ignoré, y compris des opposants au régime : « Le commandant Mansouri, pilote au sein du 61e Bataillon de Chasseurs de l’armée de l’Air iranienne, prit la fuite, en 1983, lors d’un vol d’entraînement, et se posa en Arabie Saoudite pour protester contre la poursuite de la guerre après la défaite de l’envahisseur irakien à Khorram-Shahr en 1981 et la retraite forcée des armées ennemies. Mansouri entretenait d’étroites relations avec d’autres pilotes au sein de l’armée et les encourageait à le rejoindre en signe de protestation contre la poursuite de la guerre. Ce qui ne manqua pas d’alerter le régime qui le considéra dès lors comme une cible. Ahmadinejad, alors membre de la division d’élite Qods, reçut l’ordre de localiser et d’éliminer le pilote renégat. Ahmadinejad se met au travail en coordination avec le ministère de l’Information iranien, l’un des organes sécuritaires de l’État. Un piège est tendu à Istanbul (...) Il est localisé et abattu à l’arme chaude munie de silencieux »[3]. Le témoin ajoute un détail essentiel : « C’est Ahmadinejad qui assura la finition avant de prendre la fuite vers l’Iran par une frontière terrestre. »[2] Ce même témoignage attribue à Ahmadinejad « la responsabilité des coups de grâce dans un millier de cas dans les prisons iraniennes dans les années quatre-vingt ».

Un journaliste iranien membre du cercle de relations publiques Benador Associates, Amir Taheri, écrit dans Gulf News, le 4 juillet 2005 : « En 1981, il (Ahmadinejad) rejoint les brigades du terrible procureur-exécuteur Lajevardi, qui opèrent depuis la prison d’Evin où, chaque nuit, elles exécutent des centaines de prisonniers. Il est alors surnommé l’Acheveur : c’est lui qui tire la dernière balle dans le cerveau des agonisants. » Ce rôle, souvent imputé par des témoins à d’autres dignitaires du régime est celui que les Iraniens appellent khalâs-zan, ou le tristement célèbre « tireur de coup de grâce », ou encore « l’acheveur »[2]

Critiques

Un article du 6 mars 2006 publié dans le journal Libération, rédigé par Éric Aeschimann et intitulé « Les meilleurs amis de l'Amérique » critique les prises de position de Michel Taubmann et de ses amis du Cercle de l'Oratoire. Selon le journaliste: « les «anti-anti-Américains» vivent dans la hantise de l'islamisme, et parfois de l'islam tout court [...] Dans la petite tribu de l'Oratoire, on parle beaucoup d'«islamo-fascisme», de «fascisme vert», de «totalitarisme islamique». Autant de dénominations choisies pour inscrire l'islamisme dans la lignée du nazisme et du communisme et montrer qu'une nouvelle fois les démocraties sont confrontées au mal absolu. Pour Stéphane Courtois, «nous sommes repartis pour un nouveau tour de totalitarisme». «Après le nazisme et le communisme, l'islamisme est la troisième tentative de détruire la liberté individuelle», juge André Sénik. »

Il ajoute :

« Difficile de ne pas voir dans cette analyse quoi qu'on en pense sur le fond la trace de l'expérience politique de ceux qui la formulent. Sénik et Courtois, communistes repentis, pourfendent depuis trois décennies les crimes du stalinisme. André Glucksmann, ancien maoïste, s'est rendu fameux en défendant les boat people. Michel Taubman a été formé chez les trotskistes, tendance «pabliste», où l'on a toujours dénoncé le goulag. «Notre point commun à l'Oratoire, c'est l'antitotalitarisme», assure-t-il. Voilà l'équation posée : être anti-anti-Américain, c'est être anti-islamiste, donc antitotalitaire. CQFD [..] Mais, experts de la région mis à part, la réalité du monde musulman n'est pas ce qui préoccupe le plus le club de l'Oratoire. Ni celle de l'Amérique d'ailleurs. Paradoxalement, la question centrale y est la France. Michel Taubman le reconnaît volontiers: «La question américaine est importante parce que c'est une question posée à la France.» Pascal Bruckner a souvent écrit sur le sujet. A ses yeux, «les États-Unis nous ont sauvés à trois reprises : en 1917, en 1944, puis pendant la guerre froide, et c'est là une dette difficile à supporter. C'est un problème, pour un peuple, de se dire qu'il ne s'est pas libéré par lui-même». Avec subtilité, Glucksmann devine dans l'antiaméricanisme l'esquisse d'un «isolationnisme français». C'est «un mal français», résume Michel Taubman et on sourit d'entendre un ancien gauchiste reprendre une expression dont Alain Peyrefitte, figure de la droite musclée des années 1970, s'était servi en son temps comme titre d'un ouvrage tonitruant. Hasard. Mais peut-être, aussi, volonté de rupture avec une gauche qui, depuis trente ans, n'a cessé de se heurter à ses propres contradictions. Au rayon de leurs ennemis, les «oratoriens» glissent facilement de l'islamisme à «l'islamo-gauchisme», puis au gauchisme tout court. Le sujet les rend intarissables [...] ».

Notes et références

  1. c.f. Eric Aeschimann, « Les meilleurs amis de l'Amérique », Libération, mardi 9 mai 2006.
  2. a, b, c et d Michel Taubmann, La Bombe et Le Coran, introd.
  3. Michel Taubmann, La Bombe et Le Coran.

Bibliographie


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Michel Taubmann de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Michel Taubmann — (* 1956 in Paris) ist ein politisch engagierter französischer Fernseh Journalist, der die Redaktion von Arte Info in Paris sowie die Sendung Ouverture des Senders Télévision française juive (TFJ) leitet. Im Jahre 2002 gründete er den Cercle de l… …   Deutsch Wikipedia

  • Taubmann — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Michel Taubmann, un journaliste français (1956). William Taubman, un historien américain. Catégorie : Homonymie …   Wikipédia en Français

  • Ahmadinejad — Mahmoud Ahmadinejad Mahmoud Ahmadinejad محمود احمدی نژاد 6e président de la République islamique d Iran …   Wikipédia en Français

  • Mahmoud Ahmadinedjad — Mahmoud Ahmadinejad Mahmoud Ahmadinejad محمود احمدی نژاد 6e président de la République islamique d Iran …   Wikipédia en Français

  • Mahmoud Ahmadinejad — محمود احمدی نژاد Mahmoud Ahmadinejad en 2010 Mandats 6e …   Wikipédia en Français

  • Le Meilleur des mondes (revue) — Le Meilleur des mondes est une revue d opinion trimestrielle, abordant l actualité de la politique internationale. Créée en 2006 par un groupe d intellectuels, de journalistes, de philosophes et d historiens français, la revue est un prolongement …   Wikipédia en Français

  • Colonel Guingouin — Georges Guingouin Cet article fait partie de la série sur la 2de guerre mondiale en Limousin Les tragédies …   Wikipédia en Français

  • Mohammad Reza Pahlavi — Pour les articles homonymes, voir Muhammad Shah. Mohammad Reza Shah Pahlavi محمدرضا شاه پهلوی Mohammad Reza Pahlavi Shahinshah Aryamehr …   Wikipédia en Français

  • Georges Guingouin — Georges Guingouin, né le 2 février 1913, à Magnac Laval dans la Haute Vienne et décédé le 27 octobre 2005 à Troyes fut jusqu en 1952 un militant du Parti communiste français qui joua un rôle de premier plan dans la Résistance française… …   Wikipédia en Français

  • Cercle de l'Oratoire — Le Cercle de l Oratoire Création 2002 Personnes clés Michel Taubmann, Florence Taubmann Siège Paris, France Publications Le Meilleur des Mondes Site web www.lemeilleurdesmonde …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”