- Ancienne chambre de commerce de Caen
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Ancienne chambre de commerce de Caen
Présentation Période ou style Reconstruction Type Chambre de commerce Architecte Laloue et Guy Morizet Date de construction Années 1950 Protection Inscrit (16/10/2003) Géographie Pays France Localité Caen Coordonnées modifier L'ancienne chambre de commerce de Caen est un bâtiment construit dans les années 1950 pour abriter la Chambre de commerce et d'industrie de Caen.
L'ancienne chambre de commerce et d'industrie fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 16 octobre 2003[1].
Histoire
La chambre de commerce de Caen a été fondée par ordonnance royale du 23 mai 1821. L'installation officielle n'eut lieu que le 28 décembre 1826 dans l'hôtel d'Escoville. La chambre déménagea plusieurs fois avant de s'installer définitivement en 1918 dans l'hôtel particulier de la place Saint-Pierre[2]. Ce dernier fut gravement endommagé pendant la Bataille de Caen en 1944. En novembre 1949, la chambre de commerce, prenant comme prétexte leur désaccord avec le projet de restauration de la façade de l'Hôtel d'Escoville, décida de s'installer dans un nouveau bâtiment dont la construction commença en 1953 à l'angle du boulevard Maréchal Leclerc et de la rue de Bernières (à l'emplacement de l'ancienne salle des ventes)[3]. L'ensemble est finalement inauguré en 1956[4].
En 2002, la CCI a déménagé pour de nouveaux locaux à Saint-Contest. Fin 2002-début 2003, Bouygues Immobilier a racheté les locaux afin d’y aménager commerces et bureaux. Alors qu'une procédure d'inscription était instruite par la Direction régionale des Affaires culturelles, le groupe fit détruire en février 2003 le grand escalier[4] dont la valeur historique et artistique avait pourtant été reconnue par les architectes des bâtiments de France[5]. Les façades et les toitures sur rue et sur cour, ainsi que la cage d'escalier et les grilles d'entrée rétractables ont été inscrits monument historique par arrêté du 16 octobre 2003. Finalement le projet commercial initial, intitulé Grand-Angle, a été officiellement abandonné faute de candidat ; en mars 2005, Bouygues Immobilier a décidé de revendre le bâtiment brut. Il a été racheté par la SCI Laurent-Maric, rassemblement de commerçants, qui décida d’installer dans le bâtiment un hôtel de luxe quatre étoiles de 44 chambres et un restaurant d'un standing équivalent. En mars 2006, la Commission départementale d'équipement commercial a autorisé le projet[6]. Mais celui-ci a été à nouveau abandonné. Un nouveau projet a finalement abouti en 2008 : le 2 juillet, la brasserie « la Normande » a ouvert ses portes après des travaux de rénovation et d'agrandissement (construction d'une terrasse parisienne). Mais cet établissement a fermé l'année suivante[7]. En octobre 2009, les bureaux du service de tutelle du tribunal d'instance de Caen se sont installés au troisième étage du bâtiment ; le service des tutelles de Bayeux doit également y être transféré l'année suivante[8]. En 2010, une partie des locaux est affectée aux services du médiateur du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie[9].
Architecture
L'ancienne chambre de commerce est un immeuble emblématique de la Reconstruction de Caen. Souhaitant obtenir une homogénéité des volumes nouvellement bâtis, les immeubles reprennent des codes de l'architecture classique tout en apportant par les détails des éléments de modernité. L'ancienne chambre de commerce s'élève ainsi sur trois niveaux surmontés d'un attique légèrement en retrait. Les façades sont entièrement parées de pierre de Caen. Le style caennais s'affirme également dans les détails comme la modénature des fenêtres[10]. La façade principale, qui prend place dans un pan coupé s'ouvrant sur une place triangulaire dont elle ferme le côté oriental, s'affirme clairement par une certaine monumentalité ; on accède au grand porche qui couvre la façade sur deux niveaux en montant quelques marches qui constituent une transition entre l'espace urbain et le bâtiment de l'institution consulaire.
Le projet a été dirigé par les architectes Laloue et Guy Morizet. La façade principale est ornée de quatre bas-reliefs sculpté en creux par Francis Pellerin et Charles-Émile Pinson. Ces quatre allégories représentent le commerce, l'industrie, l'agriculture et la pêche. L'escalier monumental du hall est réalisé à partir d'une structure métallique avec limon en tôle de section carrée. La cage est éclairée par des dalles de verre et les parois revêtus de dalettes de marbre gris éclaté. L’escalier d’honneur, signé par Raymond Subes et malheureusement détruit en 2003, était un ouvrage d'art à lame d'acier, suspendu et en forme de point d'interrogation[11]
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA14000032 » sur www.culture.gouv.fr.
- Hippolyte Lefèvre, « La Chambre de Commerce de Caen » dans l'Illustration économique et financière, numéro spécial sur le Calvados en supplément au n°8 du 25 juillet 1925
- Patrice Gourbin, Construire des monuments historiques ? La confrontation des monuments historiques et de la modernité dans la reconstruction de Caen après 1944, Paris, Université Paris 1, 2000, p. 92
- éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2008 Philippe Lenglart, Caen, architecture et histoire,
- Ouest-France, 8 janvier 2003
- Ouest-France, 9 mars 2006
- Ouest-France, 22 avril 2009
- Ouest-France, 2 octobre 2009
- Ouest-France, édition de Caen, 21 mai 2010
- Musée de Normandie, réalisé par l’Association des Amis du Musée de Normandie : Caen et la Reconstruction, 1944-1963, [lire en ligne (page consultée le 17 juillet 2009)], p. 16 Dossier pédagogique du
- Ministère de la Culture
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