Ancien persan

Ancien persan

Vieux-perse

Vieux-perse
Parlée en Iran Iran
Nombre de locuteurs Langue morte
Classification par famille
* Langues indo-européennes
(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel et codes de langue
ISO/DIS 639-3 peo

Le vieux-perse est la forme attestée la plus ancienne du persan. Il fait partie du groupe des langues iraniennes, un sous-groupe des langues indo-iraniennes et des langues indo-européennes.

Cette langue était utilisée dans les inscriptions datant des rois achéménides. De vieux textes perses (notamment des inscriptions, des tablettes et des sceaux) ont été retrouvés en Iran, en Turquie et en Égypte. Le vieux-perse n'est pas l'ancêtre direct du persan moderne. C'était le dialecte parlé à Persépolis que Darius a élevé au rang de norme. Comme ce dernier était tout a fait conscient que sa langue ne serait pas comprise de tous les sujets de son vaste empire, il a fait ériger des inscriptions billingues ou trilingues. L'inscription de Behistun, par exemple, est une trilingue Vieux-perse, Babylonien et Elamite.

Sommaire

Écriture

Détail de la première colonne de l'inscription de Behistun

Le vieux-perse s'écrivait de droite à gauche et utilisait une graphie cunéiforme. L'écriture cunéiforme du vieux-perse contenait 36 signes qui représentent des consonnes, des voyelles ou des séquences comprenant une seule consonne et des voyelles (phonogrammes), trois nombres (1, 10 et 100), un séparateur de mots et huit idéogrammes.

Bien que les signes utilisés ressemblent au cunéiforme akkadien (langue sémitique qui a emprunté au sumérien), un seul, le L, en est dérivée. Les chercheurs s'accordent aujourd'hui sur l'invention de cette écriture autour de -525 et sur son utilisation jusque vers -330. Le roi achéménide Darius Ier est probablement le premier roi à l'avoir utilisé pour des inscriptions sur des monuments.

Bien que basé sur un principe logo-syllabique (un dérivé de l'écriture logographique), ce système est essentiellement alphabétique dans son caractère. 13 des 22 consonnes sont invariantes, quelle que soit la voyelle qui les suit (ce qui signifie qu'elles sont alphabétiques), et 6 seulement ont une forme distincte pour chaque combinaison consonne-voyelle (ce qui signifie qu'elles sont syllabiques); parmi ces dernières, seuls le d et le m ont trois formes différentes pour chacune des trois voyelles (le k, le g, le j et le v ont une forme distincte devant deux des trois voyelles seulement). Par ailleurs, trois consonnes, le t, le n et le r sont partiellement syllabiques, avec la même forme devant a et i et une forme distincte devant le u. Par exemple, =< peut se prononcer na ou ni, alors que <<= se prononce nu. Des syllabes ambiguës telles que =< (na ou ni) doivent être suivie par une voyelle pour que leur prononciation soit clarifiée, mais en pratique même des syllabes non ambiguës telles que <<= (nu), ou complètement syllabiques telles que ma, mi et mu sont suivies par des voyelles explicitant la prononciation.

L'effet est proche du son anglais [dʒ], qui s'écrit g devant un i ou un e, mais j devant d'autres voyelles (gem et jam, par exemple), ou du son espagnol [θ], qui s'écrit avec un c devant un i ou un e et z devant les autres voyelles (cinco et zapato, par exemple). Il serait ainsi plus juste de dire que les consonnes du vieux-perse s'écrivent avec des lettres différentes selon la voyelle qui les suivent, plutôt que de classer cette écriture comme étant syllabique. Cette situation a son origine dans l'écriture cunéiforme assyrienne, dans laquelle de nombreuses distinctions syllabiques ont été perdues et furent souvent clarifiées grâce à des voyelles explicites. Cependant, dans le cas de l'Assyrien, la voyelle n'était pas utilisée tout le temps, et n'était jamais utilisée lorsqu'elle n'était pas nécessaire, caractéristique d'un système logo-syllabique.

Pendant un temps, certains ont pu imaginer que l'alphabet est né d'un système de ce type, une modification des signes des consonnes amenant à la constitution d'alphabets tels que l'alphabet ougaritique. Aujourd'hui, cependant, on considère que l'alphabet sémitique est né des hiéroglyphes égyptiens, dans lesquels la notation des voyelles n'était pas très importante.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’écriture Portail de l’écriture
  • Portail des langues Portail des langues
  • Portail de l’Iran Portail de l’Iran
Ce document provient de « Vieux-perse ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ancien persan de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • persan — persan, ane [ pɛrsɑ̃, an ] adj. et n. • 1512; de Perse;cf. a. fr. Persien (XIVe) 1 ♦ (Personnes) De Perse (depuis la conquête arabe jusqu au XXe s.). ⇒ iranien, 1. perse. Roi persan. ⇒ schah.Allus. littér. « Ah ! ah ! Monsieur est Persan ! C est… …   Encyclopédie Universelle

  • Persan — Pour les articles homonymes, voir Persan (homonymie). Persan فارسی Parlée en Iran, Afghanistan, Bahreïn, Tadjikistan et certaines régions d Ouzbékistan Nombre de locuteurs environ 61,7–110 millions …   Wikipédia en Français

  • persan (chat) — race de chat ♦ Perse pays d où vient cette race (la Perse est l ancien nom de l Iran) …   Dictionnaire des éponymes

  • Gare de Persan — Persan Beaumont Vue aérienne de la gare Localisation Pays France Ville Persan …   Wikipédia en Français

  • Lecture et écriture du persan — Calligraphie de Mir ‘Ali al Katib, circa 1500 1550 Cet article traite de la lecture et de l’écriture du persan telles qu’on les pratique en Afghanistan et en Iran. Dans ces pays (à la différence du Tadjikistan), le persan s’écrit dans un alphabet …   Wikipédia en Français

  • Aphraate le Sage persan — Aphraate (en syriaque Aphrahat, en grec Άφραάτης, en latin Aphraates), très tôt désigné par la périphrase le Sage persan (en syriaque Ḥakkimā phārsāyā), est un écrivain religieux de langue syriaque ayant vécu dans la première moitié du… …   Wikipédia en Français

  • Phonologie du grec ancien — La phonologie du grec ancien ne peut être traitée d un bloc : en effet, riche d un long passé, cette langue n a pas été toujours prononcée de la même manière. Il convient donc de préciser de quel état du grec on parle, en gardant à l esprit… …   Wikipédia en Français

  • Arménien ancien — (grabar) Arménien ancien (grabar) Parlée en  Arménie,  Liban. Région Caucase, Moyen Orient Typol …   Wikipédia en Français

  • Arménien ancien (grabar) — Parlée en  Arménie,  Liban. Région Caucase, Moyen Orient Typol …   Wikipédia en Français

  • Élamite ancien — Élamite L’élamite est une langue morte parlée en Élam jusqu’à l’époque d’Alexandre le Grand. Son usage nous est connu à travers l’écriture élamite cunéiforme, adaptée des systèmes graphiques suméro agadéens à partir de 2500 av. J. C. environ. Il… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”